Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 12 juin 2016

Drieu fin analyste politique

Drieu-la-Rochelle-a-son-bureau-rue-des-archives.jpg

Drieu fin analyste politique

par argoul

Ex: https://www.argoul.com

Retour aux années 30 ? 2013 = 1933 ? Drieu, surréaliste tenté par le communisme avant de suivre Doriot (devenu fasciste) avait diagnostiqué la situation de son époque. elle ressemble à la nôtre par les hommes (aussi médiocres), mais pas par les circonstances (l’histoire ne se répète jamais).

Dans Gilles, Drieu passe une volée de bois vert aux politiciens et autres intellos tentés par le pouvoir. « La politique, comme on le comprend depuis un siècle, c’est une ignoble prostitution des hautes disciplines. La politique, ça ne devrait être que des recettes de cuisine, des secrets de métier comme ceux que se passaient, par exemple, les peintres. Mais on y a fourré cette absurdité prétentieuse : l’idéologie. Appelons idéologie ce qui reste aux hommes de religion et de philosophie, des petits bouts de mystique encroûtés de rationalisme. Passons » p.927.

drieu82841006021.jpgL’idéologie, domaine des idées, est la chasse gardée des intellos. Ceux-ci alimentent les politiciens ignares par des constructions abstraites, vendables aux masses, autrement dit une bouillie où l’on se pose surtout ‘contre’ et rarement ‘pour’. « Il y a les préjugés de tout ce monde ‘affranchi’. Il y a là une masse de plus en plus figée, de plus en plus lourde, de plus en plus écrasante. On est contre ceci, contre cela, ce qui fait qu’on est pour le néant qui s’insinue partout. Et tout cela n’est que faible vantardise » p.1131. Yaka…

Pourtant, le communisme pouvait être une idéologie intéressante. Déjà, « la foi politique fournit aux paresseux, aux déclassés et aux ratés de toutes les professions une bien commode excuse » p.1195. De plus, l’instrument du parti est appelé à créer une nouvelle noblesse d’État : « Qu’est-ce qui le séduisait dans le communisme ? Écartée la ridicule prétention et l’odieuse hypocrisie de la doctrine, il voyait par moments dans le mouvement communiste une chance qui n’était plus attendue de rétablir l’aristocratie dans le monde sur la base indiscutable de la plus extrême et définitive déception populaire » p.1195. D’où le ripage de Jacques Doriot du communisme au fascisme, du PC au PPF. Il y a moins d’écart qu’on ne croit entre Mélenchon et Le Pen.

Mais les intellos n’ont pas leur place en communisme, ils préfèrent le libéralisme libertaire des années folles (1920-29), et ce n’est pas différent depuis mai 68. Ils ne sont à l’aise que dans la déconstruction, la critique – certainement pas dans la création d’un mythe politique (voir les déboires actuels de l’écologisme), encore moins dans l’action ! « Il y avait là des intellectuels qui étaient entrés niaisement avec leur libéralisme dans le communisme et se retrouvaient, l’ayant fui, dans un anarchisme difficile à avouer tant de lustres après la mort de l’anarchie. Quelques-uns d’entre eux cherchaient un alibi dans le socialisme de la IIè Internationale où, dans une atmosphère de solennelle et impeccable impuissance, ils pouvaient abriter leurs réticences et leurs velléités, leurs effarouchements et leurs verbeuses indignations. A côté d’eux, il y avait des syndicalistes voués aux mêmes tourments et aux mêmes incertitudes, mais qui se camouflaient plus hypocritement sous un vieux vernis de réalisme corporatif » p.1233. Vous avez dit « indignation » ? Toujours la posture morale de qui n’est jamais aux affaires et ne veut surtout pas y être.

Les meetings politiques ou les congrès sont donc d’une pauvreté absolue, cachant le vide de projet et d’avenir sous l’enflure de la parole et le rappel du glorieux passé. François Hollande et Harlem Désir font-ils autre chose que causer ? Proposer des mesurettes dans l’urgence médiatique (tiens, comme Sarkozy…) ? « Mais au bout d’une heure, il lui fallait sortir, excédé de tant de verbiage pauvre ou de fausse technique. Il était épouvanté de voir que tout ce ramassis de médiocres à la fois arrogants et timorés vivaient avec leurs chefs dans l’ignorance totale que put exister une autre allure politique, une conception plus orgueilleuse, plus géniale, plus fervente, plus ample de la vie d’un peuple. C’était vraiment un monde d’héritiers, de descendants, de dégénérés et un monde de remplaçants » p.1214. »Remplaçants » : pas mal pour François Hollande, désigné au pied levé pour devenir candidat à la place de Dominique Strauss-Kahn, rattrapé – déjà – par la faillite morale.

Il faut dire que la France majoritairement rurale de l’entre-deux guerres était peu éduquée ; les électeurs étaient bovins (« des veaux », dira de Gaulle). La France actuelle, majoritairement urbaine, est nettement mieux informée, si ce n’est éduquée ; l’individualisme critique est donc plus répandu, ce qui est le sel de la démocratie. Rappelons que le sel est ce qui irrite, mais aussi ce qui conserve, ce qui en tout cas renforce le goût.

drieularochZ2BWZNL.jpgOn parle aujourd’hui volontiers dans les meetings de 1789, de 1848, voire de 1871. Mais la grande politique va bien au-delà, de Gaulle la reprendra à son compte et Mitterrand en jouera. Marine Le Pen encense Jeanne d’Arc (comme Drieu) et Mélenchon tente de récupérer les grandes heures populaires, mais avec le regard myope du démagogue arrêté à 1793. Or « il y avait eu la raison française, ce jaillissement passionné, orgueilleux, furieux du XIIè siècle des épopées, des cathédrales, des philosophies chrétiennes, de la sculpture, des vitraux, des enluminures, des croisades. Les Français avaient été des soldats, des moines, des architectes, des peintres, des poètes, des maris et des pères. Ils avaient fait des enfants, ils avaient construit, ils avaient tué, ils s’étaient fait tuer. Ils s’étaient sacrifiés et ils avaient sacrifié. Maintenant, cela finissait. Ici, et en Europe. ‘Le peuple de Descartes’. Mais Descartes encore embrassait la foi et la raison. Maintenant, qu’était ce rationalisme qui se réclamait de lui ? Une sentimentalité étroite et radotante, toute repliée sur l’imitation rabougrie de l’ancienne courbe créatrice, petite tige fanée » p.1221. Marc Bloch, qui n’était pas fasciste puisque juif, historien et résistant, était d’accord avec Drieu pour accoler Jeanne d’Arc à 1789, le suffrage universel au sacre de Reims. Pour lui, tout ça était la France : sa mystique. Ce qui meut la grande politique et ce qui fait la différence entre la gestion d’un conseil général et la gestion d’un pays.

En politique, « tout est mythologie. Ils ont remplacé les démons, les dieux et les saints par des idées, mais ils n’en sont pas quittes pour cela avec la force des images » p.1209. La politique doit emporter les foules, mais la mystique doit aussi se résoudre en (petite) politique, forcément décevante. Les politiciens tentent aujourd’hui de pallier la désillusion par la com’.

Drieu l’observe déjà sur le costume démocratique : « Il vérifiait sur le costume de M. de Clérences qu’il était un homme de gauche. Clérences avait prévu cela depuis quelque temps : il s’était fait faire un costume merveilleux de frime. ‘La démocratie a remplacé le bon Dieu, mais Tartufe est toujours costumé en noir’, s’était exclamé à un congrès radical un vieux journaliste. En effet, à cinquante mètre, Clérences paraissait habillé comme le bedeau d’une paroisse pauvre, gros croquenots, complet noir de coupe mesquine, chemise blanche à col mou, minuscule petite cravate noire réduisant le faste à sa plus simple expression, cheveux coupés en brosse. De plus près, on voyait que l’étoffe noire était une profonde cheviotte anglaise, la chemise du shantung le plus rare et le croquenot taillé et cousu par un cordonnier de milliardaires » p.1150. François Hollande est aussi mal fagoté que les radicaux IIIè République. Il en joue probablement ; il se montre plus médiocre, plus « camarade » qu’il ne l’est – pour mieux emporter le pouvoir. Et ça marche. C’est moins une société juste qui le préoccupe que d’occuper la place… pour faire juste ce qu’il peut. « Une apologie de l’inertie comme preuve de la stabilité française » p.1216, faisait dire Drieu à son père spirituel inventé, Carentan.

Mais est-ce cela la politique ? Peut-être… puisque désormais les grandes décisions se prennent à Bruxelles, dans l’OTAN, au G7 (voire G2), à l’ONU. La politique n’est plus la mystique mais de tenir la barre dans les violents courants mondiaux. « (Est-ce qu’un grand administrateur et un homme d’État c’est la même chose ? se demanda Gilles. Non, mais tant pis.) Tu n’es pas un apôtre » p.1217.

Est-il possible de voir encore surgir des apôtres ? Drieu rêve à la politique fusionnelle, qui ravit l’être tout entier comme les religions le firent. Peut-être de nos jours aurait-il été intégriste catholique, ou converti à la charia, ou jacobin industrialiste, autre version nationale et socialiste inventée par le parti communiste chinois depuis 1978. Drieu a toujours cherché l’amour impossible, avec les femmes comme avec la politique, fusionnel dans le couple, totalitaire dans le gouvernement.

livre-drieu-la-rochelle.pngMais la démocratie parlementaire a montré que la mystique pouvait surgir, comme sous Churchill, de Gaulle, Kennedy, Obama. Sauf que le parlementarisme reprend ses droits et assure la distance nécessaire entre l’individu et la masse nationale. Délibérations, pluralisme et État de droit sont les processus et les garde-fous de nos démocraties. Ils permettent l’équilibre entre la vie personnelle de chacun (libre d’aller à ses affaires) et la vie collective de l’État-nation (en charge des fonctions régaliennes de la justice, la défense et les infrastructures). Notre système requiert des administrateurs rationnels plus que des leaders charismatiques, malgré le culte du chef réintroduit par la Vè République.

Nos politiciens sont tous sortis du même moule. Du temps de Drieu c’était de Science Po, du droit et de la coterie des salons parisiens ; aujourd’hui presqu’exclusivement de l’ENA et des clubs parisiens (le Siècle, le Grand orient…). Un congrès du PS ressemble fort à un congrès radical : « Ils étaient tous pareils ; tous bourgeois de province, ventrus ou maigres, fagotés, timides sous les dehors tapageurs de la camaraderie traditionnelle, pourvus du même diplôme et du même petit bagage rationaliste, effarés devant le pouvoir, mais aiguillonnés par la maligne émulation, alors pendus aux basques des présidents et des ministres et leur arrachant avec une humble patience des bribes de prestige et de jouissance. Comme partout, pour la masse des subalternes, il n’était point tellement question d’argent que de considération » p.1212. Pas très enthousiasmant, mais le citoyen aurait vite assez de la mobilisation permanente à la Mélenchon-Le Pen : déjà, un an de campagne présidentielle a lassé. Chacun a d’autres chats à fouetter que le service du collectif dans l’excitation perpétuelle : sa femme, ses gosses, son jardin, ses loisirs. Le je-m’en-foutisme universel des pays du socialisme réel l’a bien montré.

Dans le spectacle politique, rien n’a changé depuis Drieu. Les intellos sont toujours aussi velléitaires ou fumeux, les révolutionnaires toujours aussi carton-pâte, les politiciens tout autant administrateurs fonctionnaires, et les militants dans l’illusion permanente avides du regard des puissants (à écouter le syndicaliste socialiste Gérard Filoche aux Matins de France-Culture, on est consterné). Même s’il ne faut pas le suivre dans ses choix d’époque, Drieu La Rochelle reste un bon analyste de l’animalerie politique. Il n’est jamais meilleur que lorsqu’il porte son regard aigu sur ses contemporains.

Pierre Drieu La Rochelle, Gilles, 1939, Folio 1973, 683 pages, €8.64

Pierre Drieu La Rochelle, Romans-récits-nouvelles, édition sous la direction de Jean-François Louette, Gallimard Pléiade 2012, 1834 pages, €68.87

Les numéros de pages des citations font référence à l’édition de la Pléiade.

Tous les romans de Drieu La Rochelle chroniqués sur ce blog

mardi, 26 avril 2016

O. Dard: conférence sur Georges Valois

valoism5oow31rnng97o1_500.jpg

jeudi, 03 mars 2016

Drieu: le Jeune Européen

tumblr_o3b9lw4RnA1rnng97o1_500.jpg

Juste avant la débâcle de 1940, à un moment dramatique où il se penche sur son passé, il éprouve le besoin de faire le point sur ses premières œuvres et de publier un recueil de ses Écrits de Jeunesse : deux recueils de poèmes de guerre, Interrogation (1917) et Fond de cantine (1920) ; et deux recueils d’essais et de textes divers, La Suite dans les idées (1927) et Le Jeune Européen (1927). Mais, toujours insatisfait de lui-même, il croit nécessaire d’en retravailler la formulation, perdant ainsi au passage la fraîcheur de ses premières sensations ; cela nuit particulièrement à la nouvelle version de ses poèmes.

Notre nouvelle édition des Écrits de jeunesse reste fidèle au projet de l’écrivain, mais c’est un nouveau livre, puisque nous avons préféré sauvegarder la verdeur des textes originaux, plutôt que de nous ranger aux corrections a priori discutables de l’âge mûr.

Bouleversés par leur expérience atroce de la « Grande Guerre », déçus par le morne immobilisme du vieux monde qu’ils voient retomber dans l’ornière de ses petites habitudes, les jeunes écrivains de cette génération espèrent encore pouvoir donner un sens à une modernité emportée par un perpétuel mouvement d’accélération dans le vide.

Malgré quelques incertitudes juvéniles, ces courts textes de Drieu incarnent avec vigueur cet esprit d’invention et cette sincérité, réalisant une subtile combinaison entre excentricités dadaïstes, enthousiasme futuriste pour l’innovation technique et révolte surréaliste, tout en maintenant vivace le souvenir de la tradition classique.

Professeur littérature comparée, Julien Hervier a notamment édité et présenté le Journal 1939-1945 de Drieu la Rochelle (Gallimard, 2012) et la correspondance de ce dernier avec Victoria Ocampo : Lettres d’un amour défunt (Bartillat, 2009, Prix Sévigné 2010).

Source: http://zentropa.info

dimanche, 31 janvier 2016

Entretien avec Robert Steuckers sur la « révolution conservatrice » allemande

pli14312.jpg

Entretien avec Robert Steuckers sur la « révolution conservatrice » allemande

Propos recueillis par Rémi Tremblay pour le magazine canadien "Le Harfang" (Québec)

Vous placez la genèse de la Révolution conservatrice allemande au
XIXème siècle. Qui en furent les précurseurs et à quelles idées se
ralliaient-ils ?


KR-1.jpgEn effet, il me paraît très important de replacer la révolution conservatrice allemande dans un contexte temporel plus vaste et plus profond, comme d’ailleurs Armin Mohler lui-même l’avait envisagé, suite à la publication des travaux de Zeev Sternhell sur la droite révolutionnaire française d’après 1870, qui représente une réaction musclée, une volonté de redresser la nation vaincue : après la défaite de 1918 et le Traité de Versailles de juin 1919, c’est ce modèle français qu’évoquait explicitement l’Alsacien Eduard Stadtler, un ultra-nationaliste allemand, bilingue, issu du Zentrum démocrate-chrétien, fondateur du Stahlhelm paramilitaire et compagnon de Moeller van den Bruck dans son combat métapolitique de 1918 à 1925. L’Allemagne devait susciter en son sein l’émergence d’un réseau de cercles intellectuels et politiques, d’associations diverses, de sociétés de pensée et de groupes paramilitaires pour redonner au Reich vaincu un statut de pleine souveraineté sur la scène européenne et internationale.


Mohler étudie la révolution conservatrice pour la seule période qui va de la défaite allemande de 1918 à l’année 1932, celle qui précède l’accession d’Hitler au pouvoir. Cette révolution conservatrice n’est pourtant pas envisageable intellectuellement si l’on fait abstraction du 19ème siècle allemand, de la postérité des « autres Lumières » de Herder, de l’inflexion vers le religieux et l’organique qu’impulse la philosophie de Schelling, des démarches philologiques explorant lettres et passés nationaux des peuples, perçus comme entités vivantes, auxquelles il serait navrant et criminel d’imposer des abstractions, a fortiori si elles sont étrangères. Nul mieux que le Britannique Peter Watson, dans son épais volume consacré au « German Genius », n’a su démontrer, récemment, que les démarches philosophiques, scientifiques, musicales, artistiques allemandes ont constitué une « troisième renaissance » européenne, après les renaissances carolingienne et italienne. Avant lui, le professeur strasbourgeois Georges Gusdorf, dans ses volumes sur la pensée romantique, expliquait, sans jargon, quel avait été l’apport des pensées allemandes avant 1850 : cet apport était organique, était l’avènement d’une pensée organique hostile aux mécanicismes et aux constructivismes simplistes, dont ceux des vulgates édulcorées et répétitives, issues des idéologèmes de la révolution française. Dilthey va systématiser ultérieurement, sur les plans philosophique et sociologique, l’herméneutique du Verstehen, mode d’appréhension du réel non matériel, propre aux forces et instances vivantes qui animent les communautés humaines. La lecture des volumes de Gusdorf sur le romantisme allemand est un must pour tout francophone qui veut entrer dans le vif du sujet.

germangeniusfull.jpg


shr2_b10.jpgA la fin du siècle, l’Europe, par le truchement de ces « sciences allemandes », dispose d’une masse de connaissances en tous domaines qui dépassent les petits mondes étriqués des politiques politiciennes, des rabâchages de la caste des juristes, des calculs mesquins du monde économique. Rien n’a changé sur ce plan. Quant à la révolution conservatrice proprement dite, qui veut débarrasser les sociétés européennes de toutes ces scories accumulées par avocats et financiers, politicards et spéculateurs, prêtres sans mystique et bourgeois égoïstes, elle démarre essentiellement par l’initiative que prend en 1896 l’éditeur Eugen Diederichs. Il cultivait l’ambition de proposer à la lecture et à la réflexion une formidable batterie d’idées innovantes capables, à terme, de modeler une société nouvelle, enclenchant de la sorte une révolution véritable qui ne suggère aucune table rase mais au contraire entend ré-enchanter les racines, étouffées sous les scories des conformismes. La même année, le jeune romantique Karl Fischer fonde le mouvement des Wandervögel, dont l’objectif est d’arracher la jeunesse à tous les conformismes et aussi de la sortir des sinistres quartiers surpeuplés des villes devenues tentaculaires suite à la révolution industrielle. Eugen Diederichs veut un socialisme non matérialiste, une religion nouvelle puisant dans la mémoire du peuple et renouant avec les mystiques médiévales (Maître Eckhart, Ruusbroec, Nicolas de Cues, etc.), une libéralisation sexuelle, un néo-romantisme inspiré par des sources allemandes, russes, flamandes ou scandinaves.


Ces idées sont propulsées dans le paysage intellectuel allemand par une politique éditoriale moderne et dynamique qui propose à la réflexion du plus grand nombre possible, sur un mode équilibré, serein et doux, toutes ces idées jusqu’en 1914. La première guerre mondiale va ruiner ces projets de rénovation tout à la fois révolutionnaire et conservatrice des sociétés européennes. C’est bel et bien la fin de la « Belle Epoque ». Socialistes, anarchisants, lecteurs des productions de Diederichs, Wandervögel, néoromantiques germanisants, « médiévisants » mystiques, nietzschéens de toutes moutures, artistes avant-gardistes avaient rêvé calmement de transformer nos sociétés en un monde plus juste, plus enraciné dans son passé idéalisé, plus religieux, plus esthétique. La guerre ruine la possibilité d’accéder à ce monde nouveau par le biais d’une transition douce, laquelle, il faut l’avouer, par manque de rudesse, risquait de bien vite s’enliser en un magma sans levain ou en des parodies parfois bouffonnes. Un grand nombre d’idéalistes mystiques, germanisants, nietzschéens vont alors penser, entre autres avec les futuristes italiens, que la guerre constituera une hygiène, favorisera une sorte de grande lessive qui, après des carnages que l’on imaginait héroïques et chevaleresques, permettrait enfin l’avènement de ce « règne de l’esprit » (envisagé par Merejkovski et Moeller van den Bruck).


Au lendemain de la défaite, les Allemands se rendent compte qu’ils ne sont plus considérés dans le monde comme les porteurs de cette « troisième renaissance européenne », dont les composantes, pourtant sublimes, ont été décrites comme les expressions d’une barbarie intrinsèque par les propagandes alliées. Balayé par les horreurs de la guerre, l’idéalisme d’avant 1914 subit une transformation après la défaite : plus tragique, plus âpre aussi, il accentuera son nietzschéisme, non plus en se référant au nietzschéisme des artistes (moqué par les droites et adulé par les sociaux-démocrates avant la Grande Guerre) mais à un Nietzsche plus « démasqueur », plus incisif et offensif. Le communisme bolchevique est désormais un facteur avec lequel il faut compter ; la radicalité communiste n’est plus marginale et intérieure, elle a désormais pour instrument une grande puissance politique aux dimensions impériales. Les mécontents, qui n’admettent pas la défaite ni les capitulations qu’elle implique, prennent des positions ambivalentes : ils posent le communisme comme inacceptable à l’intérieur du Reich mais la nouvelle Union Soviétique de Lénine comme un allié potentiel contre un Occident qui impose des réparations impossibles à satisfaire.

EFGJ.jpg


Les penseurs les plus audacieux, en l’occurrence Ernst et Friedrich-Georg Jünger, élaborent un « nationalisme révolutionnaire », soit un radicalisme forcené à connotations communisantes et collectivistes, doublé de l’affirmation d’un nationalisme porté par une phalange inébranlable de combattants politiques soudés, par des liens de camaraderie extrêmement forts, comme l’étaient les Stosstruppen, les troupes d’assaut, lors de la Grande Guerre. Les frères Jünger, leurs homologues au sein du « nationalisme soldatique » comme Franz Schauwecker ou Werner Beumelburg, le penseur Friedrich Hielscher, etc. caresseront l’espoir de voir se déclencher un putsch militaire (par Corps Francs interposés, comme la phalange orchestrée par le Capitaine Ehrhardt) qui porterait au pouvoir une élite de combattants issus des Stosstruppen. Cette élite aurait eu pour tâche historique de créer un système politique radicalement différent des héritages politiciens du 19ème , de l’époque de Guillaume II et de la nouvelle République de Weimar, de la démocratie occidentale et de ses dérives rationalistes ou ploutocratiques (France, Angleterre), tout en dépassant la radicalité bolchevique russe et en renouant avec la fougue iconoclaste d’un Marinetti ou avec les projets audacieux et grandioses des architectes futuristes, avec les fureurs d’un Léon Bloy fustigeant les dévots au nom d’une foi incandescente, non pas au nom d’un voltairisme réactualisé mais d’un feu intérieur mystique qui n’accepte pas que le religieux s’enlise dans un conformisme quelconque, dans un pharisaïsme sec et ridicule.
Les traités de Locarno et de Berlin ramènent un espoir de paix en Europe qui isole les partisans de cette révolution incandescente des combattants, des futuristes, des bolcheviques non matérialistes et des mystiques enflammés. Locarno et Berlin sonnent le glas des idéalismes révolutionnaires : à ceux-ci, que l’ouvrage Le Travailleur d’Ernst Jünger illustre pleinement, succèdera un néonationalisme plus apte à s’inscrire dans les luttes politiques balisées par les institutions de la République de Weimar.

rath.jpg

Les projets politiques audacieux le resteront mais s’exprimeront par un langage plus « scientifique » : les idées de Rathenau d’un tandem politico-économique germano-soviétique -un Rathenau pourtant assassiné par des anciens des « Corps Francs »- et celles d’une revue pionnière comme Die Tat, flanquées des théories géopolitiques exprimées dans la revue du Général Haushofer (Zeitschrift für Geopolitik) vont créer un corpus qui stabilisera d’abord Weimar sur la scène internationale, innervera les politiques de grands travaux infrastructurels du Troisième Reich puis celle de la CEE et de l’UE (jusqu’à ce que celle-ci soit totalement neutralisée par les élucubrations néolibérales) mais sans donner à l’Allemagne une géopolitique cohérente, en dépit de la qualité des travaux de Haushofer et de ses équipes de géopolitologues chevronnés.


Dans cette optique d’une politique de développement national et/ou européen autarcique, la référence reste l’économiste Friedrich List, inspirateur au 19ème du développement ferroviaire de l’Allemagne, de la politique de colonisation intérieure en France et aux Etats-Unis et, surtout, des politiques chinoises de développement autocentré et eurasiatique actuelle, du Kuo Mintang à nos jours, en passant par le réformateur Deng Xiaoping qui a réussi à dépasser la phase de la stagnation maoïste. List, à l’origine des idées hétérodoxes de l’école historique allemande du 19ème siècle, est plus actuel et plus efficace que jamais, quand on observe les formidables projets ferroviaires eurasiens ébauchés par la Chine d’aujourd’hui. Preuve que réfléchir aux idées considérées à tort ou à raison comme « révolutionnaires-conservatrices » n’est pas un anachronisme de penseur en chambre mais une option politique et impériale valable éternellement, prouvant, par là-même, qu’une entité continentale comme l’UE ou comme tout autre grand-espace civilisationnel, qui ne s’inscrit pas dans la dynamique inaugurée par List est condamné à la stagnation et à l’implosion. L’Europe implosée d’aujourd’hui en est la preuve emblématique.

Le terme Révolution conservatrice englobe de nombreux penseurs et
écrivains qui s’unissent notamment par un rejet de la démocratie
libérale. Quel genre de modèles ou de sociétés prônait-on ? Quelle
ligne directrice unissait tous les courants de la Révolution
conservatrice ?


Political_Parties_by_Robert_Michels.jpgIl faut se rappeler que le rejet le mieux charpenté de la démocratie libérale et surtout de ses dérives partitocratiques ne provient pas d’un mouvement ou cénacle émanant d’une droite posée comme « conservatrice-révolutionnaire » mais d’une haute figure de la social-démocratie allemande et européenne, Roberto Michels, actif en Belgique, en Allemagne et en Italie avant 1914. Ici aussi, je ne fais pas d’anachronisme : à l’université en 1974, on nous conseillait la lecture de sa critique des oligarchies politiciennes (sociaux-démocrates compris) ; après une éclipse navrante de quelques décennies, je constate avec bonheur qu’une grande maison française, Gallimard-Folio, vient de rééditer sa Sociologie du parti dans la démocratie moderne (Zur Soziologie des Parteiwesens), qui démontre avec une clarté inégalée les dérives dangereuses d’une démocratie partitocratique : coupure avec la base, oligarchisation, règne des « bonzes », compromis contraires aux promesses électorales et aux programmes, bref, les maux que tous sont bien contraints de constater aujourd’hui en Europe et ailleurs, en plus amplifiés ! Michels suggère des correctifs : référendum (démocratie directe), renonciation (aux modes de vie matérialistes et bourgeois, ascétisme de l’élite politique se voulant alternative), etc. Dans cet ouvrage fondamental des sciences politiques, Michels vise à dépasser tout ce qui fait le ronron d’un parti (et, partant, d’une vie politique nationale orchestrée autour du jeu répétitif des élections récurrentes d’un certain nombre de partis établis) et suggère des pistes pour échapper à ces enlisements ; elles annoncent les aspirations ultérieures des conservateurs-révolutionnaires (ou assimilés) d’après 1918 et surtout d’après Locarno, sans oublier les futurs non-conformistes français des années 30 et ceux qui, aujourd’hui, cherchent à sortir des impasses où nous ont fourvoyés les établis. Ces pistes insistent sur la nécessité d’avoir des élites politiques ascétiques, sur une virulence correctrice que Michels croyait déceler dans le syndicalisme révolutionnaire (et ses versions italiennes comme celles activées par Filippo Corridoni avant 1914 – Corridoni tombera au front en 1915), dans les idées activistes de Georges Sorel et dans certaines formes d’anarchisme hostiles aux hiérarchies figées. L’idée-clef est de traquer partout, dans les formes de représentation politique, les éléments négatifs qui figent, qui induisent des répétitions lesquelles annulent l’effervescence révolutionnaire ou la dynamique douce/naturelle du peuple, oblitèrent la spontanéité des masses (on y reviendra en mai 68 !). En ce sens, les idées de Michels, Corridoni et Sorel entendent conserver les potentialités vivantes du peuple qui, le cas échéant et quand nécessité fait loi, sont capables de faire éclore un mouvement révolutionnaire correcteur et éradicateur des fixismes répétitifs.


La social-démocratie, en laquelle s’inscrivait Michels (avant de suivre son camarade socialiste italien Mussolini), ne se réclamait pas tant de Marx et des marxistes (c’est-à-dire de ceux qui se sont ingéniés à figer Marx, ce qui les distingue des « marxiens » comme un Werner Sombart, par exemple, ou des marxo-listiens à la Deng Xiaoping, auquel je pourrais personnellement m’identifier…). Elle était surtout inspirée par Schopenhauer et par Nietzsche comme l’ont démontré plusieurs chercheurs britanniques ou américains. Or l’essence du nietzschéisme, c’est d’induire une rétivité permanente à l’endroit de ce qui se rigidifie, se pétrifie. Il faut créer, façonner du nouveau sur base de matériaux immémoriaux, toujours prêts à accepter de nouvelles jouvences mais ne jamais conserver ce qui a perdu tout souffle et toute vitalité. On détruit le vermoulu à coups de marteau pour remettre en place des créations vivantes ou raviver des sources pérennes. On conserve donc les sources pérennes mais on détruit révolutionnairement ce qu’elles n’irriguent plus. Avant 1914, les sociaux-démocrates, non encore « marxistes » (au sens polémique du terme), veulent une société rajeunie par les idées de Nietzsche et prônant la justice sociale, assortie d’un élargissement maximal de la citoyenneté pleine et entière (suffrage universel pour clore l’ère bourgeoise et injecter du neuf dans la Cité, ce qui sera, bien entendu, une amère illusion…).


La première guerre mondiale balaie cette vision idéaliste et un peu naïve du fonctionnement d’une société en phase de mutation politique et/ou révolutionnaire. La guerre européenne restaure des hiérarchies de type militaire. Et soude les hommes au-delà des classes sociales d’avant-guerre, efface bon nombre de distinctions divisantes. Ce qui, à la fin des hostilités, a pour corollaire un rejet du monde civil jugé inessentiel, fade, désuet, comme l’attestent les écrits des Jünger, Schauwecker ou autre Hugo Fischer. Le modèle est toujours agonal, bien évidemment, mais la communauté populaire, la vraie, n’est plus unie autour de paisibles revendications politiques ou socio-économiques, c’est-à-dire matérielles voire matérialistes, mais elle est soudée par le combat révolutionnaire, poursuite du combat pur livré sous les « orages d’acier », expurgé de toutes les naïvetés propres aux belles âmes d’avant-guerre. Ceux qui ont porté le combat pur sont aussi ceux qui donneront le coup fatal à l’édifice weimarien posé comme vermoulu ou incapable de transmettre un feu mystique et révolutionnaire, selon l’adage nietzschéen : « Was fällt, soll man nog stossen » (Ce qui est ébranlé, il faut le jeter bas !).

stossKR.jpg


L’alternative à la démocratie libérale de Weimar, chez les maximalistes du nationalisme soldatique, est donc une « milice » politique et futuriste qui se passe des mécanismes électoraux conventionnels et s’inspire, en fin de compte, de l’expérience de Gabriele d’Annunzio à Fiume en 1919-1921, sans pour autant retenir les dimensions franchement anarchistes de cette expérience italienne. Sorel, les bolcheviques et Fiume représentent des alternatives dont on peut combiner les éléments à l’infini. Chez les Allemands, contrairement aux Italiens qui se posent depuis l’interventionnisme de 1915 comme germanophobes pour qui tous les archaïsmes sont germaniques, les scories inutiles sont celles de l’Occident français et britanniques, surtout quand il s’exprime en des termes rationalistes caricaturaux tels ceux prisés par le personnage Settembrini dans le roman La Montagne magique de Thomas Mann (anti-occidentaliste entre 1914 et la fin des années 20).


arditi.jpgReste aussi un autre problème que l’époque et ses avant-gardes politiques et littéraires ont tenté de résoudre dans la pétulance et l’intempérance : celui de la vitesse. Chez les futuristes, c’est clair, surtout dans certaines de leurs plus belles œuvres picturales, la vitesse est l’ivresse du monde, le mode exaltant qui, maîtrisé ou chevauché, permet d’échapper justement aux fixismes, au « passatismo ». A gauche aussi, la révolution a pour but de réaliser vite les aspirations populaires. Le prolétariat révolutionnaire des bolcheviques, une fois au pouvoir, maîtrise les machines et les rapidités qu’elles procurent. Le conseillisme bavarois, quant à lui, ne souhaitait pas effacer les spontanéités vitales de la population. Le fascisme de Mussolini, venu du socialisme et du syndicalisme sorélien et corrodinien, ne l’oublions jamais, entend réaliser en six heures ce que la démocratie parlementaire et palabrante (et donc lente, hyper-lente) fait en six ans. Les réactionnaires, que les futuristes ou les bolcheviques jugeront « passéistes », rappelaient que la prise de décision du monarque ou du petit nombre dans les anciens régimes était plus rapide que celle des parlements (d’où la présence récurrente de figures de la contre-révolution française dans les démarches intellectuelles d’Ernst Jünger, fussent-elles les plus maximalistes avant 1925). Un système politique cohérent, pour les avant-gardes des années 20, doit donc pouvoir décider rapidement, à la vitesse des nouvelles machines, des bolides Bugatti ou Mercedes, des avions des pionniers de l’air, des vedettes rapides des nouvelles forces navales (d’Annunzio). Une force politique nouvelle, démocratique ou non (Fiume est une démocratie avant-gardiste !), doit être décisionnaire et rapide, donc jeune. Si elle est parlementaire et palabrante, elle est lente donc vieille et cette sénilité pétrifiée mérite d’être jetée bas. La double idée de décision et de rapidité d’exécution est évidemment présente dans le nationalisme soldatique et explique pourquoi le coup de force est considéré comme plus efficace et plus propre que les palabres parlementaires. Elle apparait ensuite dans la théorie politique plus élaborée et plus juridique de Carl Schmitt, qui rejette le normativisme (comme étant un système de règles figées finalement incapacitantes quand le danger guette la Cité, où la « lex », par sa lourde présence, sape l’action du « rex ») et le positivisme juridique, trop technique et inattentif aux valeurs pérennes. Schmitt, décisionniste, prône évidemment le décisionnisme, dont il est le représentant le plus emblématique, et insiste sur la nécessité permanente d’agir au sein d’ordres concrets, réellement existants, hérités, légués par l’histoire et les traditions politiques de la Cité (ce qui implique le rejet de toute volonté de créer un « Etat mondial »).

Malgré le terme « conservateur », ce courant de pensée fut également
proche de l’extrême-gauche, notamment d’Ernst Niekisch. Quel fut
l’apport de Niekisch à la Révolution conservatrice et en quoi s’en
inspira-t-il ?


pr_10.jpgErnst Niekisch est un révolutionnaire de gauche pur jus. Il a participé à un gouvernement des Conseils en Bavière, lesquels seront balayés par les Corps Francs de von Epp. Dans ce gouvernement, figurait également Gustav Landauer, penseur anarchiste éminemment fécond, puisant à des sources intéressantes du 19ème siècle et développant une anthropologie compénétrée de mystique. Ce premier gouvernement des Conseils, non explicitement communiste, sera renversé par les bolcheviques du KPD, provoquant chez Landauer une immense déception. Pour lui, la politique révolutionnaire bavaroise sombrait, par ce coup de force, dans les rigidités léninistes et perdait son originalité unique. Niekisch était sans nul doute plus marqué par le marxisme de la social-démocratie d’avant 1914 mais sous l’influence d’un camarade aussi subtil que Landauer, il a dû ajouter à sa formation initiale des éléments moins conventionnels, notamment plus communautaires-anarchisants (héritage de Bakounine et Kropotkine). Cet anarchisme, hostile à toute rigidité et répétition, Niekisch le couple à des idéaux paysans/ruralistes présents dans les « sources du communisme russe » (explorées par Berdiaev) ou chez Tolstoï (édité par Diederichs) et, bien entendu, chez les folcistes (Völkischen) allemands, lesquels étaient plutôt classés « à droite ». Cette mythologie nouvelle devient alors chez Niekisch un mixte de prolétarisme socialiste et de ruralisme germano-russe, saupoudré de quelques oripeaux libertaires légués par Landauer, le tout pour favoriser une révolution allemande philo-soviétique, destinée à libérer les ouvriers et les paysans d’Allemagne d’une bourgeoisie pro-occidentale qui acceptait les réparations imposées par l’Ouest lors du Traité de Versailles, au détriment de son propre peuple, et les crédits américains des Plans Young et Dawes, limitant la souveraineté nationale.


L’apport majeur de Niekisch réside dans l’édition de revues « national-bolcheviques », telles Widerstand et Entscheidung. Leurs titres sont révélateurs : Niekisch privilégie le cadre national pour organiser et installer la révolution et le régime révolutionnaire. Il nie l’internationalisme comme impraticable. Il veut une démocratie prolétarienne spontanée donc sans médiation inutile, sans la médiation de « bonzes » qui s’encroûtent et finissent par nier leur idéalisme initial, comme le voulait aussi Landauer. Mais cette démocratie prolétarienne doit produire, pour le bien de la nation, des équipes ascétiques capables de poser les bonnes décisions. Ces revues donneront aux frères Jünger l’occasion d’exprimer leurs idées politiques extrêmes et raffinées. Elles sont donc essentielles pour comprendre la genèse de leurs œuvres, toujours lues et de plus en plus abondamment commentées de nos jours. Même si les frères Jünger ont abandonné toute politique radicale pour se pencher sur les problèmes écologiques (Friedrich-Georg avec, après 1945, le revue Scheidewege, qui annonce les problématiques actuelles de la déconnexion et de la « dé-célération » ou Entschleunigung) ou, chez Ernst, sur un esthétisme très personnel, celui de l’homme détaché des manies de ses contemporains, les tentatives politiques extrêmes sont, d’une certaine façon, la première phase de leur rejet complet d’un monde bourgeois hypertechnicisé ou désenchanté, qu’ils mépriseront tous deux jusqu’à leur dernier souffle. Ernst Jünger, dans les années 50, n’a pas souhaité qu’Armin Mohler réactive le corpus national-révolutionnaire, dont il avait tiré la substantifique moëlle pour écrire les pages les plus offensives de son Von rechts gesehen (« Vu de droite ») et ses meilleurs articles de la revue Criticon dans les années 70 et 80..


Pour moi, les deux livres de Niekisch qui me paraissent les plus intéressants à lire et relire sont ses souvenirs de prison (à partir de 1937, quand il est condamné à la perpétuité pour complot), intitulés Das Reich der niederen Dämonen et l’ouvrage Das dritte imperiale Figur (« La troisième figure impériale ») qui révèle son anthropologie et son idéal révolutionnaire et que l’on place généralement en parallèle avec le Travailleur de Jünger.

Grâce à Dominique Venner, von Salomon et Ernst Jünger sont connus d’une
grande partie de la mouvance identitaire. Leur renommée est-elle
proportionnelle à leur influence dans la Révolution conservatrice et
en quoi les Corps Francs influencèrent cette école ?


Reprouves_7720.jpegPour ma génération qui a exactement vingt ans en 1976, c’est effectivement le livre Baltikum de Dominique Venner qui fait découvrir la geste des Corps Francs allemands d’après 1918. Par la suite, nous avons découvert assez rapidement Ernst von Salomon, dont Les Réprouvés étaient édités en « livre de poche » et que nous trimbalions dans nos cartables de collégiens.

Ernst von Salomon est bien entendu davantage un activiste, un aventurier, qu’un théoricien, bien que sa voie existentielle soit riche d’enseignements, plus riche, bien évidemment, que les cogitations oiseuses d’un professeur en chambre. Il fut notamment impliqué dans les préparatifs de l’assassinat du ministre Walther Rathenau, artisan du pacte germano-soviétique de Rapallo en 1922. La vision politique de Rathenau était pourtant planiste, soucieuse de la santé économique de la nation, toujours apte à mon sens d’inspirer notre présent, et son intention, en signant le traité de Rapallo, était de donner à l’Allemagne, pressurée par les réparations exigées par la France, une solide marge de manœuvre en s’ouvrant à l’Est, source de matières premières, dont le pétrole du Caucase. Ernst von Salomon avouera que les fauteurs de l’attentat avaient été manipulés par les services britanniques, soucieux de maintenir le cœur géographique de l’Europe dans une dépendance énergétique occidentale. Ce dossier reste ouvert, cette vue reste à débattre, mais les thèses énoncées aujourd’hui par le spécialiste de la géopolitique énergétique, William F. Engdahl, ont démontré que les assassinats politiques en Allemagne ont toujours visé des hommes d’Etat, des banquiers ou des industriels qui cherchaient à diversifier les relations économiques de l’Allemagne pour réduire les dépendances du pays en matières premières et en débouchés extérieurs : en ce sens, Rathenau précède les victimes de la Rote Armee Fraktion ; sous Obama quand on pratique systématiquement les guerres de quatrième génération, nous avons, pour ruiner le dynamisme allemand, les récentes attaques contre Volkswagen ou l’actuelle submersion ethnique, assortie de l’effondrement parfaitement prévisible du système social allemand. Parce que l’industrie allemande prospère grâce aux commandes et au gaz russes et au commerce avec la Chine. Deux époques bien différentes, certes, mais même scénario de guerre indirecte, avec ou sans assassinats spectaculaires.


Ernst von Salomon se tiendra tranquille sous le nouveau régime national-socialiste, du moins extérieurement : l’exclusion le guettait en permanence car sa femme était d’origine juive. Son « immigration intérieure » consistera à créer des scénarios pour films. Il finira la guerre comme officier du Volkssturm dans une petite ville du sud de la Bavière. Arrêté par les Américains comme sympathisant du régime et aussi pour son passé « terroriste », il devient célèbre en répondant ironiquement au questionnaire des commissions de dénazification auxquelles il fut livré, alors qu’il n’avait jamais été ni adhérent formel ni sympathisant affiché de la NSDAP; il noircit alors des centaines de pages qui deviendront un best-seller (Der Fragebogen ou Le Questionnaire), aussi en France, dès les années 50. L’écrivain, l’ancien Cadet, le réprouvé qui a lutté dans les rangs des Corps Francs, doit, à ses yeux, traiter les établissements, quels qu’ils soient, par le sarcasme. Les qualités éthiques de ces figures héroïques ne peuvent se laisser enfermer dans des formes étriquées, qu’elles soient morales ou politiques. Avant l’accession des nationaux-socialistes au pouvoir en 1933, von Salomon, à peine sorti de prison, avait gardé l’idéal des Corps Francs, manière plus propre, pensait-il, comme Jünger, de faire de la politique que les compromissions politiciennes et partisanes. Il s’était placé dans le sillage du Capitaine Ehrhardt, ultérieurement poursuivi par la Gestapo. Il s’était désintéressé du combat légaliste du mouvement hitlérien, tout en étant déçu, comme beaucoup d’hommes jeunes et ardents, par les communistes, dirigés par une vieille dame respectable, féministe avant la lettre, menue et à la voix chevrotante, Clara Zetkin, qui, malgré son incontestable sincérité, ne parvenait pas à captiver les jeunes chevaux fougueux de l’époque, pressés de sortir de la terrible crise de 1929.


S’il faut trouver, dans les mouvances non-conformistes actuelles, une influence de l’existentialisme, du vrai, qu’ont incarné von Salomon et ses compagnons, on le cherchera dans un certain désintérêt pour tout combat politique inscrit dans l’électoralisme, même si d’aucuns, et non des moindres, trouveront cette posture vaine et improductive.

Si ce fut un phénomène essentiellement allemand, ce mouvement eut-il
des sympathies à l’extérieur de Weimar ?


Il est évident que la périphérie du Reich, où l’on parle des langues germaniques et où la langue de Goethe est correctement enseignée, comme la Suisse, la Scandinavie, les Pays-Bas ou la Flandre, a subi l’influence de la pensée allemande plus facilement que les pays de parlers romans ou slaves, exceptés sans soute ceux qui, comme la Hongrie, firent partie de la monarchie austro-hongroise. Certes, la Suisse, les pays scandinaves et la Hollande ont conservé une culture plus a-politique que les Allemands vaincus, comme le déplorait amèrement une figure peu connue, mais importante, de la « révolution conservatrice », Christoph Steding, auteur qui fustigeait la « culture neutre », purement esthétisante, de cette périphérie germanique, dégagée des obligations impériales, apanage de la nation allemande depuis Othon I, vainqueur des Magyars à Lechfeld en 955. Armin Mohler, originaire de la ville suisse de Bâle, a été sensible à cette critique, de même que certains « révolutionnaires conservateurs » de confession catholique en Hollande, influencé par Carl Schmitt. La protestation de Mohler -et aussi ses différends avec le Jünger des années 50 et 60 qui ne voulait plus entendre parler d’activisme politique- vient tout droit de sa posture personnelle initiale, d’adolescent et de jeune homme en révolte contre les milieux protestants et marchands bâlois : il rejetait toute la culture apolitique de sa ville natale, engoncée dans ses conventions sans relief.


andlerN.PNGEn France, la veine nietzschéenne et les progrès des études germaniques, sous l’impulsion de Charles Andler, introduisaient des ferments similaires à ceux qui agitaient la scène culturelle wilhelminienne en Allemagne avant 1914. Le filtre de la Grande Guerre fait que partout en Europe les postures politiques acquièrent une dimension plus « quiritaire ». En Angleterre, certains avant-gardistes optent pour des sympathies profascistes. David Herbert Lawrence rejette le puritanisme victorien, comme les Allemands avant 1914 avaient rejeté d’autres formes de rigorisme, en injectant dans la littérature anglaise des ferments d’organicisme à connotations sexuelles (« L’amant de Lady Chatterley »), en insistant sur la puissance tellurique inépuisable des religions primitives (du Mexique notamment), en démontrant dans Apocalypse que toute civilisation doit reposer sur un cycle liturgique naturel intangible ; il induit ainsi des ferments révolutionnaires conservateurs (il faut balayer les puritanismes, les rationalismes étriqués, etc. et maintenir les cycles liturgiques naturels, au moins comme le fait le catholicisme) dans la pensée anglo-saxonne, qui, liés aux filons celtisants et catholiques du nationalisme culturel irlandais, partiellement dérivés de Herder, s’insinuent, aujourd’hui encore, dans une quantité de démarches culturelles fécondes, observables dans les sociétés anglophones. Même si ces démarches ont parfois l’agaçant aspect du « New Age » ou du post-hippysme.


Les mondes de la pensée sont poreux : rien n’arrête les idées, qui se diffusent avec la subtilité d’un gaz, en empruntant le moindre interstice, la moindre lézarde. Il n’y avait pas de barrières étanches avant 1914, ni après 1918 ou 1945 ni aujourd’hui. Les filons exploités par la « révolution conservatrice », pour forger une société alternative, pour donner une épine dorsale aux Etats qu’elle entendait forger ou transformer, peuvent tous se retrouver dans le programme éditorial d’Eugen Diederichs, amorcé dès 1896. Socialisme organique, enraciné, pétri d’éthique religieuse, religiosité dégagée de toutes les cangues confessionnelles, mélange de Tolstoï, de Bergson, de thèses de la Fabian Society anglaise, plongée dans l’héritage mystique de l’Europe médiévale, sont autant d’éléments, toujours activables, pour se débarrasser de régimes politiques devenus répétitifs, ennuyeux voire insupportables à cause des mille et une balises qu’ils placent pour juguler les élans de l’âme humaine, prolixe, féconde, « in-encadrable ».

Notre époque meurt des répétitions ad nauseam du même corpus libéral arrosé de moraline hypocrite : le retour aux sources de la « révolution conservatrice » s’impose donc, à condition, bien sûr, que l’on remonte au programme du brave et bon éditeur Diederichs. Mieux : Diederichs ne s’est jamais cantonné dans un germanisme pacifique, mystique, néoromantique, activable en Allemagne seule voire peut-être en Scandinavie. Son programme annexe des éléments irlandais/celtiques, romantiques anglais, slaves et orthodoxes, flamands (les auteurs flamands seront privilégiés dans sa maison d’édition). L’Europe entière peut y retourner sans que les uns ou les autres n’aient à craindre d’y trouver des nationalismes tiers hostiles et vexants, pour sa propre identité ethno-nationale. La trajectoire politique et artistique du peintre et homme politique belgo-flamand War Van Overstraeten est emblématique d’un itinéraire à imiter pour tous : ce fondateur du parti communiste belge retrouve, dès le début des années 30, grâce à un engouement pour la mystique espagnole, les racines religieuses et personnalistes que Diederichs avait voulu généraliser en Europe avant 1914. L’itinéraire de Van Overstraeten mérite une étude approfondie en dehors de Flandre (où sa trajectoire a été minutieusement étudiée) pour montrer que même un engagement de gauche virulent doit nécessairement ramener aux idées que Diederichs avait voulu répandre dans notre continent tout entier et aussi en Amérique du Nord car il s’intéressait, entre autres œuvres, aux dimensions mystiques et naturalistes de Walt Whitman et aux idées de Ralph Waldo Emerson.

La Révolution conservatrice s’éteint-elle avec l’accession des nazis
au pouvoir ?


Le national-socialisme a procédé à une « mise au pas », que l’on nommait en allemand la Gleichschaltung. Celle-ci touche surtout la frange national-révolutionnaire et les plus turbulents activistes regroupés autour du Capitaine Ehrhardt. Niekisch est emprisonné en 1937. Ceux qui rejoignent les complots anti-hitlériens, comme celui qui a débouché sur l’attentat de Stauffenberg le 20 juillet 1944, seront impitoyablement éliminés. Les mouvements de jeunesse sont contraints d’adhérer aux organisations du parti. D’autres, c’est bien connu, se replient sur une « immigration intérieure », après avoir flirté brièvement avec le régime ou non. On pense au poète Gottfried Benn. Jünger cesse toute activité politique et entreprend sa longue série de voyages vers des terres vierges, non encore violentées par la modernité. Il devient aussi le mémorialiste inégalé qu’il demeurera pour les siècles des siècles. Mais dire que ces filons cessent d’être féconds parce qu’un régime, quel qu’il soit, prend le pouvoir par les urnes ou par un coup de force, est aberrant. Tous les idéologèmes de la « révolution conservatrice » sont restés vivants dans la pensée, même s’ils ne peuvent plus s’exprimer que partiellement, pour illustrer l’une ou l’autre facette éphémère du système libéral, beaucoup plus totalitaire que les régimes qui se voient attribuer cet adjectif désormais infâmant. Il y a un exemple tout récent : en Belgique, l’économiste et historien des idées économiques Paul Jorion vient de valser hors de son université parce qu’il travaillait sur des filons non orthodoxes de la pensée économique, filons hétérodoxes parce que tenant compte des facteurs sociaux et historiques dans la nécessaire démarche de l’économiste politique. Une économie, pense Jorion, surtout à la suite du Marx sociologue et de Keynes, est nécessairement imbriquée dans une société qui, elle, a une histoire dont tout praticien dans la sphère publique est obligé de tenir compte. Une économie ne peut se résumer à un fatras de théories mathématiques ou de statistiques toujours éphémères par définition. Les travaux de Jorion peuvent être lus en parallèle avec ceux de l’école canadienne dite de l’« écosociété », qui dénonce avec brio et minutie la « tyrannie de la valeur ». La recherche d’une telle hétérodoxie non oblitérante se retrouvait déjà dans le programme socialiste de Diederichs, dans les grands noms de l’école historique allemande, dans l’œuvre de François Perroux aux temps bien révolus (hélas !) de la France gaullienne d’après l’aventure algérienne. Aujourd’hui, ce que les historiens français de l’économie Jean-Marie Albertini et Ahmed Silem ont appelé justement les théories hétérodoxes, dans un manuel très répandu mais trop peu écouté et mis en pratique, sont le réservoir des idées rénovatrices que le monde attend. Preuve, une fois de plus, que les idées de la « révolution conservatrice », qui prônaient des pratiques hétérodoxes de l’économie, sont bel et bien immortelles.

Les auteurs de la Révolution conservatrice sont toujours cités par de
nombreux penseurs actuels, en quoi les idées qu’elle mettait de
l’avant sont elles encore actuelles ?


En fait, je viens de répondre à votre question mais, forcément, de manière partielle car le corpus assimilable à la « révolution conservatrice » et à la renaissance allemande du 19ème siècle englobe l’ensemble des sciences humaines que je ne peux aborder de façon exhaustive dans le cadre d’un modeste entretien. La pertinence actuelle de cet ensemble très vaste vient qu’il table sur des pensées organiques, celles mises en exergue par Gusdorf (cf. supra), alors que le système se pétrifie sous nos yeux à cause de son mécanicisme méthodologique initial et de son économisme statistique qui ne résout aucun problème. Pour camoufler cet échec, le système peinturlure ses discours incantatoires d’une forte couche de moraline insipide à laquelle plus aucune personne intelligente ne peut encore croire. En politique internationale, le refus de prendre en compte les linéaments des autres civilisations, dont celles de Chine et d’Inde qui sortent d’une longue léthargie, dont les filons chiites et alaouites du Levant et d’Iran, conduit à l’impasse. Il y a d’autres valeurs que celles énoncées à Washington ou dans le Paris de BHL. Armin Mohler, suite à Karl Jaspers qui patronnait sa thèse, disait que la « révolution conservatrice » (et nous ajouterions le romantisme décrit par Gusdorf et la renaissance allemande explicitée par Watson) inaugurait une nouvelle « période axiale » de l’histoire. Or, Max Weber et Julien Freund nous ont appris que les valeurs, générées par les périodes axiales, sont immortelles. Elles peuvent connaître des périodes de dormition, disait aussi Venner, mais, inévitablement, irrémédiablement, elles reviendront à l’avant-scène, en dépit et au grand dam des forces du non-être (Parvulesco) qui ont cherché à les étouffer.


(Forest-Flotzenberg, octobre 2015).

KR-2.jpg

robert-steuckers.jpg

Toujours disponible aux Editions du Lore!

Pour commander la deuxième édition:

Steuckers/Révolution conservatrice

vendredi, 23 octobre 2015

HUGO FISCHER: EL MAESTRO OCULTO DE ERNST JÜNGER

ernst-jingerssss.jpg

HUGO FISCHER: EL MAESTRO OCULTO DE ERNST JÜNGER

EL MAGISTER NIGROMONTANUS
 
Manuel Fernández Espinosa

Ex: http://movimientoraigambre.blogspot.com

hugofischer.jpgCuando estos días prepárabamos el excursus a la "Elucidación de la tradición", dedicado en dos entregas (I parte y II parte) a considerar la noción de "tradición" en Ernst Jünger, nos asaltó un tema que hace tiempo acariciábamos la idea de tratar: el de la figura de uno de los maestros que más influencia ejerció sobre el pensamiento de Ernst Jünger y que, en la bibliografía española sobre Jünger, apenas ha sido tratado. Me refiero a Ernst Hugo Fischer.
 
Jünger se refiere a él con profusión, pero de una forma dispersa. En los diarios alude a él casi siempre bajo el pseudónimo de "Magister", aunque también lo cita por su nombre de pila y apellidos. En las novelas "Sobre los acantilados de mármol" y "Heliópolis" se refiere a él con el sobrenombre de "Nigromontanus", en "Visita a Godenholm" germaniza Jünger el "Nigromontanus" pudiéndosele identificar con el personaje de "Schwarzenberg" (Montenegro, que diríamos en castellano). Hay en torno a Hugo Fischer un halo de misterio que el mismo Jünger contribuye a crear y planea en toda la obra jüngeriana en la figura del maestro (aunque no todos los personajes puedan identificarse con éste de carne y hueso) que inicia en los secretos de una sabiduría capaz de superar el nihilismo.
 
Ernst Hugo Fischer nació en Halle an der Saale el 17 de octubre de 1897. La Primera Guerra Mundial lo dejó mutilado y, licenciado por invalidez, se emplea a partir del 1918 al estudio concienzudo y multidisciplinar en la Universidad de Leipzig, donde años más tarde lo conocería Jünger. Los intereses "científicos" de Fischer son múltiples: estudia Historia, Filosofía, Sociología, Psicología y se convierte en un reputado orientalista, doctorándose el año 1921 con la tesis titulada "Das Prinzip der bei Gegensätzlichkeit Jakob Böhme" (El principio de la oposición en Jakob Böhme). Resulta curioso que Ernst Jünger que era unos años mayor que Fischer (Jünger nació en 1895 y Fischer en 1897) le llame hasta el final de sus días "Maestro", pero tendríamos que tener en cuenta que Jünger llegó a la Universidad cuando Fischer le llevaba en ella unos años de ventaja. Cuando Jünger llegó a Leipzig, Fischer era ya uno de los polígrafos más importantes de Europa, pero eso sí: siempre en la sombra, con una discreción que raya el secreto, estudiando y viajando sin cesar y ejerciendo su magisterio a la manera de un maestro oculto de esos que nos hablan las tradiciones orientales como el taoísmo.
 
En 1921 viajó a India, en 1923 estuvo en España. Desde 1925 a 1938 ejerció la docencia en la Facultad de Filosofía de la Universidad de Leipzig, asociándosele con Arnold Gehlen. Su nacionalismo alemán fue una constante en él, militando en los círculos nacional-revolucionarios, trabando relación incluso con el nacional-bolchevique Ernst Niekisch, amigo de Jünger. Emigró de Alemania en 1938,  pues los nazis lo encontraron sospechoso por sus análisis filosóficos del marxismo, expresados en "Karl Marx und sein Verhältnis zum Staat" (Karl Marx y su informe al Estado) y "Lenin: el Maquiavelo del Este", por lo que terminó estableciéndose en Noruega, donde fue Director del Instituto de Investigación de la Sociología y la Enseñanza en Oslo. Más tarde se trasladó a Inglaterra. Siguió viajando a la India, incluso fue profesor en la Universidad de Benarés y regresó a Alemania en 1956, ocupando la cátedra de Filosofía de la Civilización en la Universidad de Múnich. Siguió estudiando, escribiendo y publicando, aunque sin éxitos rotundos que pusieran su figura filosófica en primera línea mundial. Su último libro lo dio a la estampa en 1971, bajo el título "Vernunft und Zivilisation" (Razón y Civilización) Falleció el 11 de mayo de 1975 en Ohlstadt (Baviera).
 
Su pensamiento fue evolucionando, pero siempre se mantuvo hipercrítico contra la modernidad y anticapitalista, siendo uno de los cerebros de la Revolución Conservadora alemana y tanteando todas las formas posibles de combatir lo que consideraba el mal absoluto: la modernidad y el capitalismo, para establecer un orden de nuevo cuño. Uno de los que más ha contribuido a darlo a conocer fue, como dijimos arriba, Ernst Jünger. Más que un exhaustivo seguimiento y localización de las abundantes citas que Jünger dedicó a Fischer a lo largo de toda su obra, merece la pena destacar el marcado carácter metafísico (podríamos decir que hasta místico) que imprimió a la visión del mundo jüngeriana. En "Heliópolis" el protagonista revela que una de las enseñanzas que recibió de su maestro "Nigromontano" era "que la naturaleza interior del hombre debe hacerse visible en su superficie como la flor que nace del germen". La idea se repite al final de la novela: "Creemos que su intención [la de Nigromontano/Fischer] es saturar la superficie con profundidad, de modo que las cosas sean al mismo tiempo simbólicas y reales".
 
En "Sobre los acantilados de mármol" se habla de un misterioso artilugio que Nigromontanus había dado a los hermanos que protagonizan la novela: "Para consolarnos, sin embargo, poseíamos el espejo de Nigromontanus, cuya contemplación (...) siempre nos serenaba". Dicho espejo tenía las supuestas propiedades de "concentrar los rayos solares sobre un punto en el que inmediatamente se producía un gran fuego. Las cosas que, tocadas por aquel ardor, se incendiaban, entraban en la eternidad de una manera que, según Nigromontanus, no podía comparse ni a la más fina destilación. Nigromontanus había aprendido aquel arte en los conventos del lejano Oriente, donde los tesoros de los difuntos son destruidos por las llamas, a fin de que puedan entrar en la eternidad en compañía de éstos".

Habida cuenta de que "Sobre los acantilados de mármol" es una novela que bien mereciera calificarse como "realismo mágico", sin regatearle su condición de "distopía", haríamos bien en pensar que más que un artefacto, el "espejo de Nigromontanus" sería algo así como una posible técnica de meditación inspirada en los saberes ocultos del extremo oriente (me pregunto, no sin advertir que me aventuro a equivocarme: ¿sería un mandala?.) A tenor de ello merece la pena recordar las enigmáticas palabras que Jünger escribe en "El corazón aventurero. Figuras y caprichos": "Entre los arcanos que me reveló Nigromontanus figura la certeza de que entre nosotros hay una tropa selecta que desde hace mucho tiempo se ha retirado de las bibliotecas y del polvo de las arenas, para consagrarse a su trabajo en el más recóndito cenobio y en el más oscuro Tíbet. Él hablaba de hombres sentados solitariamente en estancias nocturnas, imperturbables como rocas, en cuyas cavidades centellea la corriente que afuera hacer girar toda rueda de molino y que mantiene en movimiento el ejército de las máquinas; pero la energía de estos hombres permanece extraña a todo fin y se recoge en sus corazones, que, como matriz caliente y vibrante de toda fuerza y poder, se sustrae para siempre a cualquier luz externa".
 
Como quiera que sea la relación entre Ernst Jünger y este filósofo desconocido fue muy estrecha, incluso Jünger alude a viajes que hicieron juntos, pasando por el Golfo de Vizcaya en el barco "Iris" por ejemplo. Sabemos, por los diarios de Jünger, que todavía en 1968 el filósofo Fischer visitaba Mallorca, pero nos gustaría saber los lugares que recorrió en su viaje a España en 1923 o en otras de sus visitas. Estamos convencidos de que en Hugo Fischer, ese desconocido para la filosofía y la cultura española, estamos ante un maestro oculto cuya labor científica no ha sido todavía, por las razones que sean, lo suficientemente divulgada.
 
BIBLIOGRAFÍA:
 
Jünger, Ernst, "Visita a Godenholm".
Jünger, Ernst, "Heliópolis".
Jünger, Ernst, Diarios: Radiaciones I y II, Pasados los Setenta I, II, III, IV, V.
Jünger, Ernst, "Sobre los acantilados de mármol".
Jünger, Ernst, "El corazón aventurero".
 
Enlaces de interés:
 
Gajek, Bernhard, "Magister-Nigromontan-Schwarzenberg: Ernst Jünger und Hugo Fischer". Revue de littérature comparée. 1997
 

samedi, 17 octobre 2015

Sur Drieu la Rochelle + entretien avec Frédéric Saenen

couv_drieu_la_rochelle.jpg

Drieu la Rochelle, l’homme qui ne s’aimait pas

Ex: http://www.valeursactuelles.com

Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945), l'écrivain du manque et de l'insécurité.

Subtil. Une analyse synthétique du parcours et de l’oeuvre d’un écrivain torturé et essentiel.

GillesL._SX301_BO1,204,203,200_.jpgOn a tant écrit sur Drieu. On a un peu l’impression qu’aujourd’hui, le mieux, pour l’évoquer, est encore de le relire. Il y a eu Drieu le petit-bourgeois déclassé, disséqué par François Nourissier — un expert —; il y a eu le souvenir de l’ami, par Berl dans Présence des morts (magnifique évocation d’un adolescent éternel — et c’est compliqué, signifie Berl, lorsqu’on a 50 ans… —) ; il y a eu l’ami encore, par Malraux dans ses entretiens avec Frédéric Grover, ou par Audiberti, dans Dimanche m’attend, un des rares présents aux obsèques de Drieu, en dépit du contexte et en vertu d’une fidélité amicale certaine ; il y a eu Michel Mohrt et l’évocation de Fitzgerald à propos de Drieu, son “cousin américain” (voir leurs rapports avec les femmes, l’argent et la mélancolie).

Il y a eu, aussi, ceux qui ont découvert Drieu par le film de Louis Malle, le Feu follet — bon film mais caricature figée, selon nous, de ce que peut devenir Drieu si l’on s’en tient à ce livre. Un des plus aboutis littérairement, certes, mais un des moins fidèles à ce que nous évoque l’homme Drieu, en fait. Très abouti, alors que Drieu n’est que boiterie, manque — c’est aussi sa qualité. Drieu se ressemble dans Gilles ou dans Rêveuse bourgeoisie, lorsqu’il bâcle les fins ou impose ses tunnels. Là, on a l’impression d’éprouver viscéralement, intimement, la pente de Drieu : Drieu ne s’aime pas, et le fait savoir, se sabote — et personne n’est dupe. Le prodige, le “grand-écrivain”, c’était l’autre ami, Aragon. Le Feu follet, c’est un accident de parcours, si l’on ose. Évidence : relire Aurélien et Gilles, et éprouver la virtuosité d’Aragon et la maladresse, parfois, de Drieu, sa marque et son charme.

Dans le Feu follet, le décadent morbide, le suicidaire, le “drogué”, toute cette panoplie assez génialement démontée par Bernard Frank dans la Panoplie littéraire est surlignée, pain béni pour la caricature — et on n’y a pas coupé, jusqu’à réduire Drieu au Feu follet. Et passer d’abord à côté de l’homme, puis de ses livres. Frédéric Saenen, dans une synthèse récente, analyse de concert son parcours et son oeuvre, avec un surplomb qui atteste sa connaissance intime de l’un et de l’autre — et redonne sens (pluriel) et relief à une aventure complexe et polymorphe qui est aussi un moment de la littérature du XXe siècle.

Drieu la Rochelle face à son oeuvre, de Frédéric Saenen, Infolio, 200 pages, 24,90 €.

Saenen.jpg

Drieu, l’homme précaire

Entretien avec Frédéric Saenen

Propos recueillis par Daniel Salvatore Schiffer

Ex: http://www.jeudi.lu

La polémique a enflé lorsque La Pléiade a publié Drieu la Rochelle, écrivain doué mais qui signa quelques-unes des pages les plus déshonorantes de la collaboration des intellectuels au temps du nazisme. C’est le bilan d’une œuvre contrastée que Frédéric Saenen tente de faire dans son livre «Drieu la Rochelle face à son œuvre»*. Pari osé mais réussi!

Le Jeudi: «L’avant-propos de votre dernier essai ne laisse planer aucun doute: « Peut-être l’heure a-t-elle sonné de tenter le bilan d’une œuvre multiforme, dont la valeur exacte est toujours occultée par les choix idéologiques de son signataire », y spécifiez-vous.»

Frédéric Saenen: «Pierre Drieu la Rochelle, écrivain français de l’entre-deux-guerres, et même l’un des plus représentatifs, avec Louis-Ferdinand Céline, de cette infâme nébuleuse que fut la collaboration, provoque encore aujourd’hui, dès que son nom est prononcé, l’opprobre, sinon le rejet, voire le scandale. Une chose, cependant, le distingue, outre son indéniable talent littéraire malgré quelques inégalités, des autres écrivains «collabos», tels Robert Brasillach ou Lucien Rebatet: c’est l’issue fatale – puisqu’il se suicida en mars 1945, alors que des poursuites judiciaires étaient lancées contre lui – de son parcours existentiel, particulièrement tortueux, difficile et conflictuel. Ainsi, sept décennies après ce suicide, ai-je pensé que l’heure était venue de se pencher de manière un peu plus approfondie, rigoureuse et nuancée à la fois, sur cette œuvre dont la qualité littéraire se voit encore contestée par les choix politiques, condamnables tant sur le plan philosophique qu’idéologique, de son auteur.»

Le Jeudi: «La tentation du suicide ne fut-elle pas une sorte de « constante existentielle », par-delà ce pénible sentiment d’échec qui l’animait vers la fin de la guerre, pour Drieu tout au long de sa vie?»

F.S.: «Drieu a toujours entretenu, dès son plus jeune âge, un rapport étroit avec la mort, et donc avec l’idée du suicide, qui l’avait en effet déjà tenté, plus d’une fois, dans sa vie. C’est là un des thèmes de prédilection, objet de fascination et de répulsion tout à la fois, des écrivains ou artistes dits « décadents », dont Drieu fut, en cette époque trouble qu’a été l’entre-deux-guerres, un des épigones. Le héros ou, plutôt, l’anti-héros d’un roman tel que Le feu follet se suicide d’ailleurs.»

DrieucGpwckSL._SX.jpgLe Jeudi: «Dans quelles circonstances précises Drieu s’est-il suicidé?»

F.D.: «Le 30 août 1944, une commission rogatoire est établie contre lui. Elle sera suivie d’une procédure d’enquête, ainsi que de l’élaboration d’un dossier d’instruction contenant, entre autres documents accablants, ses articles publiés dans les journaux collaborationnistes. En février 1945, il apprend qu’un mandat d’amener a été lancé contre lui. Il risque, à l’instar de Brasillach, fusillé devant un peloton d’exécution, la peine de mort, promulguée par ce que l’on appelait, après la Libération, le « comité d’épuration ». Ainsi, se sachant parmi les « perdants » et résolu donc à se condamner par lui-même, plutôt que d’avoir à affronter ses juges, Drieu choisit-il, comme il le confie dans son Journal, cette « suprême liberté: se donner la mort, et non la recevoir ». Quelques jours après, le 15 mars 1945, il se suicide en absorbant une forte dose de médicaments, du Gardénal, qu’il associe à l’inhalation de gaz. Sur un billet laissé à sa femme de ménage, il avait écrit ces mots: « Gabrielle, laissez-moi dormir cette fois »…»

Le Jeudi: «Conclusion?»

F.S.: «Il y avait indubitablement là, quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Drieu, une certaine grandeur d’âme. Ce fut, quoi que l’on puisse penser du suicide, un geste non seulement courageux, paré d’une réelle noblesse d’esprit, mais aussi un acte que vous pourriez qualifier d’éminemment dandy: une esthétique de la liberté individuelle doublée d’une souveraine affirmation de solitude, et qui, comme telle, contribua considérablement à édifier sa légende, fût-elle tragique!»

Le Jeudi: «Mais vous posez également, dans la foulée de ce dramatique constat, un certain nombre de questions, toutes aussi légitimes que pertinentes!»

F.S.: «Je l’espère, car, au-delà de la simple quoique embarrassante question « Pourquoi lire Drieu aujourd’hui? », s’en posent, tout naturellement, d’autres. Comment, par exemple, approcher cet auteur que tout éloigne de nos repères habituels et de nos codes actuels? Quelle place occupe-t-il au sein des lettres françaises d’aujourd’hui? Quel sens donner à son œuvre, pour nous, hommes et femmes du XXIe siècle? A-t-il encore quelque chose à nous dire, lui qui se compromit avec l’une des pires idéologies – le fascisme – du XXe siècle? Ainsi ne s’agit-il en rien, dans mon livre, de réhabiliter l’homme Drieu, mais bien, seulement, de reconsidérer l’authentique écrivain qu’il fut.»

Question de méthode

Le Jeudi: «Votre livre se présente donc comme une analyse circonstanciée de son œuvre plus que comme une biographie?»


F.S.: «Certes le rapport à la biographie, à la psychologie profonde de ce personnage éminemment complexe, parfois contradictoire et souvent ambigu, est-il indispensable afin de cerner les fantasmes directeurs de sa création fictionnelle, les axes majeurs de sa pensée, l’évolution de sa réflexion politique, mais cet aspect, quoique important, reste cependant secondaire dans mon essai, qui est, plus fondamentalement, une monographie.»

Le Jeudi: «C’est-à-dire?»

F.S.: «L’œuvre de Drieu est certes multiforme, mais lui-même s’employait sans cesse, ainsi qu’il l’affirme dans sa préface, à la réédition, en 1942, de Gilles, peut-être son roman le plus connu, à y souligner « l’unité de vues sous la diversité des moyens d’expression, principalement entre (s)es romans et (s)es essais politiques ». Ainsi la principale caractéristique de mon étude, qui, je crois, la rend originale, différente de tout ce qui a été effectué autour de la question Drieu, repose-t-elle sur le fait de ne pas dissocier l’homme de lettres et l’homme d’idées. Le romancier y est traité sur le même pied que l’essayiste. Telle est la raison pour laquelle j’ai intitulé mon avant-propos « Drieu au miroir ».»
Une «bibliothèque-miroir»
ou le paradoxal «mentir-vrai»

Le Jeudi: «Vous y parlez même de « bibliothèque-miroir »!»

F.S.: «L’une des originalités de Drieu est d’avoir pratiqué, plus que n’importe quel autre des auteurs français de l’entre-deux-guerres, une « littérature de la sincérité », franche et parfois crue, sinon cruelle, voire brutale, jusqu’à désarmer, souvent, le lecteur non averti. C’est ce que Louis Aragon, ami de Drieu, appelait, d’une formule aussi paradoxale que magistrale, le « mentir-vrai »!»

Le Jeudi: «Vous appliquez aussi à Drieu l’expression d' »homme précaire », forgée par un autre de ses amis, André Malraux »! Quelle en est la signification profonde?»

F.S.: «Drieu avait une conception du monde basée sur son vécu personnel: des expériences intenses, parfois traumatisantes, mais qui étaient aussi l’inconfortable lot de sa propre génération, de ce contexte déchiré dans lequel il vivait. C’était un écrivain de son temps, pour le meilleur et, hélas, pour le pire! Ainsi, s’il est exact qu’il avait une vision plutôt lucide de la vie, il est tout aussi vrai qu’il s’aveugla sur le plan idéologique. Ce fut donc, souvent, un individu instable et tourmenté, un écorché vif, un dépressif oscillant entre indécision caractérielle et exercice spirituel, un mélange d’idéalisme et de pessimisme, un alliage d’exaltation et de désespérance, un mixte d’élan vital et de pulsion mortifère. Bref: un être double, avec ce que cette dualité suppose de contradictions, d’incohérences, d’errances, de reniements, d’apories, d’inexcusables erreurs de jugement. C’est pour cela que j’ai tenté, dans mon livre, de le comprendre, intellectuellement, sans jamais toutefois le justifier, politiquement. Il n’y a, dans mon travail, ni complaisance ni indulgence, encore moins d’empathie suspecte, à l’égard de Drieu. J’espère, tout simplement, que Drieu redevienne ainsi, après ces années de purgatoire, sinon un être fréquentable, du moins un écrivain à redécouvrir. Car il est vrai que le seul nom de Drieu évoque, encore aujourd’hui, l’une des pages les plus sombres de l’intelligentsia française. Il continue à traîner, dans son infernal sillage, une obsédante odeur de soufre!»

Le Jeudi: «Force est cependant de constater que son entrée dans La Pléiade, n’aura pas atténué, sur ce point, la controverse.»

F.S.: «Oui, mais, en même temps, cette publication de son œuvre – ses écrits littéraires puisqu’il s’agit exclusivement là de ses romans, récits et nouvelles, et en aucun cas de son « Journal », encore moins de ses pamphlets, lettres ou articles de journaux** – aura finalement apporté un fameux démenti à sa prétendue relégation dans l’enfer de la bibliothèque du XXe siècle. Drieu, c’est, par-delà cette part maudite de son personnage, un inséparable mélange de rêve et d’action, où l’encre de l’écriture jaillit après le sang de l’existence!»

* Publié chez Infolio (Lausanne-Paris).
** Cette édition dans la «Bibliothèque de La Pléiade» (Gallimard) a pour intitulé exact: «Romans, récits, nouvelles».

jeudi, 11 juin 2015

Ernst Jünger und die >Konservative Revolution

EJpubl.jpg

Matthias Schloßberger

Ernst Jünger und die >Konservative Revolution<.
Überlegungen aus Anlaß der Edition seiner politischen Schriften

Ex: http://www.iaslonline.lmu.de

  • Ernst Jünger: Politische Publizistik 1919 bis 1933. Herausgegeben, kommentiert und mit einem Nachwort von Sven Olaf Berggötz.
    Stuttgart: Klett-Cotta 2001. 898 S. Ln. € 50,-
    ISBN 3-608-93550-9.

Das Bild Jüngers nach 1945

Ein gutes Jahr nach der nationalsozialistischen Machtübernahme, im Mai 1934, schrieb Ernst Jünger im Vorwort zu seiner Aufsatzsammlung Blätter und Steine, es seien "nur solche Arbeiten aufgenommen, denen über einen zeitlichen Ansatz hinaus die Eigenschaft der Dauer innewohnt. [...] Aus dem zu Grunde liegenden Material wurden somit die rein politischen Schriften ausgeschieden; – es verhält sich mit solchen Schriften wie mit den Zeitungen, die spätestens einen Tag nach dem Erscheinen und frühestens in hundert Jahren wieder lesbar sind." 1

Drei Jahre nach seinem Tod sind Jüngers politische Schriften nun zum erstenmal wieder zugänglich. Das Bild, das wir heute von Jünger haben, wäre ein anderes, wenn Jüngers Haltung jener Jahre aus diesen Texten bekannt gewesen wäre. Wo Jünger in der Weimarer Republik politisch stand, war bislang nur in Umrissen erkennbar.

Karl Otto Paetel, der von Jüngers regimekritischer Haltung überzeugen wollte, schrieb 1943 in der Emigrantenzeitschrift Deutsche Blätter, "dass sich Ernst Jünger um die Tagespolitik wirklich nie gekümmert" 2 habe. Paetel hätte es besser wissen müssen: Er kannte Jüngers politische Arbeit gut. Zu Beginn der 30er Jahre war Paetel Hauptschriftleiter der Zeitschrift Die Kommenden, deren Mitherausgeber Jünger war. 3

Als Paetel den Jünger der Marmorklippen (1939) in seiner inneren Emigration vorstellte, hatten Emigranten verschiedener Richtungen Jünger seinen Beitrag zur Zerstörung der Weimarer Republik längst zuerkannt. Siegfried Marck 4 , Hermann Rauschning 5 , Golo Mann 6 und Karl Löwith 7 sahen in Jünger einen Wegbereiter der deutschen Katastrophe. Vermutlich wußten sie von Jüngers tagespolitischem Geschäft in den Jahren 1925 bis 1930. In ihren Analysen waren sie jedoch nicht darauf eingegangen.

Selbst Armin Mohler hatte Jünger zu Lebzeiten nicht überzeugen können, seine politische Publizistik neu zu edieren. Zwei Gesamtausgaben erschienen ohne sie. Unbekannt war sie freilich nicht: In den Bibliographien Jüngers ist sie nahezu vollständig erfaßt. Dennoch sind die zum großen Teil schwer zugänglichen Texte weitgehend unbekannt geblieben.

Künftige Biographen mögen nun entscheiden, ob Jünger sein Denken und Handeln ehrlich oder selbstgerecht verarbeitete. Kurz nach dem Krieg war Jünger vorgeworfen worden, er wolle wie viele bloß Seismograph und Barometer, nicht aber Aktivist gewesen sein. 8 Ein anderer Zugang ist jedoch wichtiger. Die Bedeutung von Jüngers politischer Publizistik liegt weniger in ihrer Teilhabe am Gesamtwerk Jüngers, sondern in ihrem exemplarischen Charakter. Jünger spricht hier als Exemplar seiner Generation – einer Generation, die entscheidende lebensprägende Impulse nicht im Studium, sondern in den Erfahrungen an der Front und in den Wirren der gescheiterten Revolution sowie der katastrophalen wirtschaftlichen Lage bis zur Währungsreform im Dezember 1923 empfing.

Es ist oft betont worden, wie offen in der Spätphase der Weimarer Republik vielen Zeitgenossen die Zukunft schien. Zunächst bietet es sich daher an, Jüngers politische Publizistik zu lesen unter Einklammerung des Wissens um die weitere Entwicklung der deutschen Verhältnisse. Natürlich ist dies nur hypothetisch möglich und hat seine Grenzen. Die Perspektive des Zeitgenossen ist uns verschlossen. Wenn dieses Verfahren hier empfohlen wird, dann aus folgendem Grund: In den Diskussionen des Feuilleton wird der Blick auf Autoren wie Jünger in der Regel auf zwei Perspektiven verengt: Stellung zum Nationalsozialismus und zum Antisemitismus. Selbstverständlich sind dies Fragen, die immer wieder neu gestellt werden müssen. Nur: Jüngers Denken und seine Stellung in den Ideenzirkeln der intellektuellen Rechten wird so im Dunkeln bleiben. Die Kritik, die nur diese Maßstäbe kennt, und die Apologeten vom Schlage Paetels bewirken gemeinsam, daß die Komplexität der Weimarer Rechten, wie sie in so unterschiedlichen Werken wie denjenigen Armin Mohlers und Stefan Breuers erkannt wurde, aus dem Blick gerät.

Überblick

Der nun vorliegende Band Politische Publizistik 1919-1933 versammelt nicht nur die politische Publizistik jener Jahre, sondern auch eine Fülle anderer Texte, die diesem Genre nicht zugeordnet werden können. Insgesamt sind es 144 Texte. Die Vorworte zu verschiedenen Auflagen von In Stahlgewittern, von Der Kampf als inneres Erlebnis , von Feuer und Blut und Das Wäldchen 125, die alle nicht in die Werkausgaben aufgenommen wurden, kommen ebenso zum Abdruck wie einige Rezensionen, die zwischen 1929 und 1933 entstanden.

Man könnte einwenden, daß der Band insgesamt ein heterogenes Sammelsurium von Texten der Jahre 1920–33 sei, und so gesehen der Titel der Ausgabe in die Irre führe. Auf der anderen Seite: Die Grenze zwischen politischen und unpolitischen Arbeiten ist bei einem Autor wie Jünger schwer zu ziehen. Und: die nun vorliegende Ausgabe hat einen eminenten Vorzug. Jüngers mitunter äußerst schwer zugängliche Arbeiten aus der Zeit der Weimarer Republik liegen nun – soweit sie bekannt sind – zum erstenmal vollständig vor. 9

Eingeleitet wird der Band von einigen kleineren Arbeiten, die ebenfalls nicht im strengen Sinn politisch zu nennen sind. Zwischen 1920 – dem Jahr, in dem In Stahlgewittern erschien – und 1923 schrieb Jünger einige kürzere Aufsätze, die Fragen der modernen Kriegsführung behandeln, im Militär-Wochenblatt. Zeitschrift für die deutsche Wehrmacht.

Am 31. August 1923 – in der Hochphase der Inflation – schied Jünger aus der Reichswehr aus. Im Wintersemester immatrikulierte er sich in Leipzig als stud. rer. nat. Jünger war damals 28 Jahre alt. In einer Lebensphase, in der wesentliche Prägungen bereits abgeschlossen sind, begann er zu studieren. Jünger hörte Zoologie bei dem Philosophen und Biologen Hans Driesch, dem führenden Sprecher des Neovitalismus, und Philosophie bei Felix Krüger und dessen Assistenten Hugo Fischer. Auch dürfte er Hans Freyer, der seit 1925 in Leipzig Professor war, an der Universität kennengelernt haben.

Seine erste politische Arbeit schrieb Jünger kurz nach seinem Ausscheiden aus der Reichswehr für den Völkischen Beobachter – einer von zwei Beiträgen in dieser Zeitung, der zweite erschien 1927. Im September 1923, knapp zwei Monate vor Hitlers Münchner Putschversuch, erscheint der Aufsatz mit dem Titel Revolution und Idee. Schon hier finden sich Motive, die sich durch Jüngers politisches Argumentieren der folgenden Jahre ziehen werden: die Bedeutung der Idee und die Unaufhaltsamkeit einer künftigen Revolution. Die gescheiterte Revolution von 1918, schrieb Jünger, "kein Schauspiel der Wiedergeburt, sondern das eines Schwarmes von Schmeißfliegen, der sich auf einen Leichnam stürzte, um von ihm zu zehren", war nicht in der Lage eine Idee zu verwirklichen. Sie mußte daher notwendig scheitern: "Für diese Tatsachen, die späteren Geschlechtern unglaublich vorkommen werden, gibt es nur eine Erklärung: der alte Staat hatte jenen rücksichtslosen Willen zum Leben verloren, der in solchen Zeiten unbedingt notwendig ist" (35). Es gilt daher einzusehen, daß die versäumte Revolution nachgeholt werden muß:

Die echte Revolution hat noch gar nicht stattgefunden, sie marschiert unaufhaltsam heran. Sie ist keine Reaktion, sondern eine wirkliche Revolution mit all ihren Kennzeichen und Äußerungen, ihre Idee ist die völkische, zu bisher nicht gekannter Schärfe geschliffen, ihr Banner ist das Hakenkreuz, ihre Ausdrucksform die Konzentration des Willens in einem einzigen Punkt – die Diktatur! Sie wird ersetzen das Wort durch die Tat, die Tinte durch das Blut, die Phrase durch das Opfer, die Feder durch das Schwert. (36)

EJstgw.jpg1922 erscheint Der Kampf als inneres Erlebnis und die zweite Auflage von In Stahlgewittern, 1923 im Hannoverschen Kurier in 16 Folgen die Erzählung Sturm, 1924 und 1925 Das Wäldchen 125. Eine Chronik aus den Grabenkämpfen und Feuer und Blut. Ein kleiner Ausschnitt aus einer großen Schlacht. Die erste Phase seines Werkes, in dem Jünger seine Fronterlebnisse verarbeitete, ist damit abgeschlossen. Das Jahr 1925 bedeutet für Jünger in vielerlei Hinsicht eine Zäsur. Zehn Jahre lang – bis zu den Afrikanischen Spielen von 1936 – wird Jünger keine Erzählungen und Romane veröffentlichen.

In den zehn für das Schicksal Deutschlands entscheidenden Jahren von 1925–1935 schreibt Jünger Weltanschauungsprosa als politischer Publizist in einer Vielzahl meist rechtsstehender Organe, als Herausgeber verschiedener Sammelbände und als Essayist in den Büchern Das Abenteuerliche Herz (1929) und Der Arbeiter (1932). Aber das Jahr 1925 ist noch in anderer Hinsicht eine Zäsur: Jünger bricht das Studium ab und tritt in den bürgerlichen Stand der Ehe.

Dem im September 1923 im Völkischen Beobachter veröffentlichten Artikel folgt fast zwei Jahre lang keine im strengen Sinne politische Stellungnahme. Die regelmäßige politische Publizistik Jüngers beginnt am 31. August 1925 mit einem Aufsatz in der Zeitschrift Gewissen, dem Organ der sich um Arthur Moeller van den Bruck scharenden jungkonservativen >Ring-Bewegung<. Moderater im Ton als im Völkischen Beobachter finden sich die gleichen Forderungen wie zwei Jahre zuvor: Einsicht in die Bedeutung einer Idee und Notwendigkeit einer Revolution. Bemerkenswert ist der Publikationsort. Zwar lassen sich zwischen Jünger und dem Kreis um Moeller auch Gemeinsamkeiten nachweisen, aber in wesentlichen Punkten bestehen Differenzen – von ihnen wird später noch die Rede sein.

Jünger veröffentlichte seine politischen Traktate in einer Vielzahl auch Kennern der Zeitschriftenlandschaft der Weimarer Republik eher unbekannten Organen. 10 Man kann hier unterscheiden zwischen Zeitschriften, in denen Jünger als Gast schrieb – in der Regel gab es dann nur ein oder zwei Beiträge –, und solchen, in denen er regelmäßig zur Feder griff. Bei den meisten Zeitschriften, in denen Jünger regelmäßig schrieb, trat er auch als Mitherausgeber auf.

Jünger als Aktivist des Neuen Nationalismus in der Stahlhelm–Beilage Die Standarte (1925 / 26)

Die erste Zeitschrift, für die Jünger regelmäßig arbeitete, war das von ihm mitherausgegebene Blatt Die Standarte. Beiträge zur geistigen Vertiefung des Frontgedankens . Es erschien zum erstenmal im September als Sonderbeilage des Stahlhelm. Wochenschrift des Bundes der Frontsoldaten.

Mit dem Erscheinen dieser Beilage begann eine zunehmende Politisierung des Stahlhelm. Der im Dezember 1918 gegründete republikfeindlich eingestellte Bund der Frontsoldaten war schon aufgrund seiner hohen Mitgliederzahlen eine geeignete Zielgruppe für politische Agitation. 11 Bis zum Dezember schrieb Jünger für jede Nummer der wöchentlich erscheinenden Beilage. Diese insgesamt 17 Beiträge stehen in engem Zusammenhang, der letzte Beitrag erscheint als Schluß.

Von allen politischen Zeitschriftenarbeiten Jüngers dürften diejenigen in der Stahlhelm–Beilage Die Standarte die größte Wirkung gehabt haben. Die Wochenschrift des Stahlhelm hatte eine Auflage von 170 000 – eine Zahl, an die sämtliche anderen Zeitschriften, in denen Jünger veröffentlichte, nicht annähernd herankamen. Weil Jünger mit diesen Beiträgen vermutlich die größte Wirkung entfaltete, aber auch, weil sie für eine bestimmte Etappe in seinem politischem Schaffen stehen, sollen sie etwas ausführlicher behandelt werden.

Das Programm, das Jünger in der Stahlhelm–Beilage Die Standarte entwickelt, ist getragen von leidenschaftlicher Parteinahme für eine nationalistische Revolution. Auf einen Punkt von Jüngers Physiognomie der Gegenwart sind alle weiteren Überlegungen bezogen. Jünger lebt im Glauben, daß der große Krieg noch gar kein Ende gefunden habe, noch nicht endgültig verloren sei. Politik ist ihm daher eine Form des Krieges mit anderen Mitteln (S. 63f.). Die Generation der vom Krieg geprägten Frontsoldaten soll diesen Krieg fortsetzen. Jünger will nicht zurückschauen, sondern die Zukunft gestalten. Die Gruppe der Frontsoldaten, der sich Jünger zurechnet, muß daher versuchen, die Jugend zu gewinnen (S. 77).

Jüngers Programm nennt sich>Nationalismus<: "Ja wir sind nationalistisch, wir können gar nicht nationalistisch genug sein, und wir werden uns rastlos bemühen, die schärfsten Methoden zu finden, um diesem Nationalismus Gewalt und Nachdruck zu verleihen" (S. 163). Das nationalistische Programm soll auf vier Grundpfeilern basieren: Der kommende Staat muß national, sozial, wehrhaft und autoritativ gegliedert sein (S. 173, S. 179, S. 197, S. 218). Die "Staatsform ist uns nebensächlich, wenn nur ihre Verfassung eine scharf nationale ist" (S. 151). "Der Tag, an dem der parlamentarische Staat unter unserem Zugriff zusammenstürzt, und an dem wir die nationale Diktatur ausrufen, wird unser höchster Festtag sein" (S. 152). Mit dem Schlagwort Nationalismus ist wenig gesagt. Was ist es, das den Nationalismus des Frontsoldaten auszeichnet?

Durch den Krieg, so Jünger, wurde der von der wilhelminischen Epoche geprägte Frontsoldat in ganz andere Bahnen gerissen: "Er betrat eine neue, unbekannte Welt, und dieses Erlebnis rief in vielen jene völlige Veränderung des Wesens hervor, die sich am besten mit der religiösen Erscheinung der >Gnade< vergleichen läßt, durch welche der Mensch plötzlich und von Grund auf verwandelt wird" (S. 79).

Arminius.jpgMit dem Ende des Kaiserreichs verbindet Jünger die Überwindung einer materialistischen Naturanschauung, der individualistischen Idee allgemeiner Menschenrechte und des bloßen Strebens nach materiellem Wohlstand. Dagegen behauptet er die Bedeutung der >Nachtseite< des Lebens. 12 Gegen das rationalistische, mechanistische, materialistische Denken des Verstandes setzt er das Gefühl und den organischen Zusammenhang mit dem Ganzen: "Für uns ist das Wichtigste nicht eine Revolution der staatlichen Form, sondern eine seelische Revolution, die aus dem Chaos neue, erdwüchsige Formen schafft." (S. 114).

Die Weltanschauung, die Jünger seiner Generation der Frontsoldaten empfiehlt, hat ihre Wurzeln in der Romantik und der Lebensphilosophie Nietzsches. Jünger betont die Bedeutung des Gefühls der Gemeinschaft, der Verbindung mit dem Ganzen, denn das Gefühl stehe am Anfang jeder großen Tat. Wachstum ist für Jünger das natürliche Recht alles Lebendigen (S. 82), das keines Beweises zu seiner Rechtfertigung bedarf (S. 186):

Alles Leben unterscheidet sich und ist schon deshalb kriegerisch gegeneinander gestellt. Im Verhältnis des Menschen zu Pflanzen und Tieren tritt das ohne weiteres hervor, jeder Mittagstisch liefert den unwiderleglichen Beweis. Das Leben äußert sich jedoch nicht nur im Kampfe der Arten untereinander, sondern auch im Kampfe innerhalb der Arten selbst. (S. 133) 13

Jünger hat den soziologischen Blick, der dem Konservatismus seit der Romantik eigen ist. Deutlich zeigt sich seine Aufnahme romantischen Geschichtsdenkens in der Betonung des Besonderen gegen das Allgemeine, seiner Betonung der Abhängigkeit "von unserer Zeit und unserem Raum" (S. 158). Er fordert, mit "dem unheilvollen Streben nach Objektivität, die nur zur relativistischen Aufhebung der Kräfte führt, aufzuräumen" und sich zu bewußter Einseitigkeit zu bekennen, "die auf Wertung und nicht auf >Verständnis< beruht" (S. 79f.).

Ein wichtiges Moment in Jüngers Geschichtsdenken ist das Verhältnis von soziologischer Diagnose und zukünftiger Aufgabe. Wenn Jünger bestimmte historische Entwicklungen untersucht, bemüht er häufig die Kategorie der Notwendigkeit. Ereignisse treten mit Notwendigkeit ein. In der gescheiterten Revolution "lag auch eine Notwendigkeit" (S. 110). Über die Entwicklung der Technik urteilt er: "Zwangsläufige Bewegungen lassen sich nicht aufhalten" (S. 160).

Hinter der Überzeugung, daß bestimmte Ereignisse mit Notwendigkeit eintreten, steht die Vorstellung einer überpersönlichen Idee, die sich in der Geschichte zu verwirklichen sucht: Im Krieg gibt es Augenblicke, in denen "die kriegerische Idee sich rein, vornehm und mit einer prächtigen Romantik offenbart. Dort werden Heldentaten verrichtet, in denen kaum noch der Mensch, sondern die kristall-klare Idee selbst am Werke scheint" (S. 109).

Über den geschichtsphilosophischen Schwung der Jahre, in denen diese Aufsätze entstanden sind, schrieb Jünger am 20. April 1943 rückblickend in seinem zweiten Pariser Tagebuch:

Es ist die Geschichte dieser Jahre mit ihren Denkern, ihren Tätern, Märtyrern und Statisten noch nicht geschrieben; wir lebten damals im Eie des Leviathans. [...] Die Mitspieler sind ermordet, emigriert, enttäuscht oder bekleiden hohe Posten in der Armee, der Abwehr, der Partei. Doch immer werden diejenigen, die noch auf Erden weilen, gern von jenen Zeiten sprechen; man lebte damals stark von der Idee. So stelle ich mir Robespierre in den Arras vor. 14

Für den Jünger der zwanziger Jahre gilt: Der Mensch ist nichts ohne eine Idee. Scheitert die Verwirklichung einer Idee, wie in der Novemberrevolution, so scheitert sie notwendig, weil sie noch nicht stark genug war. Die Zeit war dann noch nicht reif genug. Aufgabe des einzelnen ist es, sich in den Dienst der Idee zu stellen: Die großen geschichtlichen Leistungen besitzen die Eigenschaft, daß der "Mensch nur als Werkzeug einer höheren Vernunft" (S. 93) tätig ist. 15

Auch hier zeigt sich: Jüngers Geschichtsdenken kommt aus dem 19. Jahrhundert und zeigt den für die Ideenlehre der historischen Schule typischen Hang zur geschichtsphilosophischen Spekulation. Karl Löwith, der Jünger in der Folge Nietzsches sah, hat darauf hingewiesen, daß "Jünger selbst noch der bürgerlichen Epoche entstammt" und daher in der problematischen Lage sei, daß das Alte nicht mehr und das Neue noch nicht gilt. 16 Dies gilt weniger für die Inhalte, umsomehr aber für die Formen von Jüngers Denken.

Durch den Einfluß von Nietzsches vitalistischer Teleologie werden Jüngers geschichtsphilosophische Spekulationen auch biologisch fundiert: "Aber je mehr man beobachtet, desto mehr kommt man dazu, an die große geheimnisvolle Steuerung durch eine große biologische Vernunft zu glauben" (S. 171). 17 Und auch sein Begriff der Zeit zeigt Jünger, dem die Arbeiten Bergsons vertraut waren, in der Tradition des organologisch-lebensphilosophischen Denkens des 19. Jahrhunderts: Zeit ist ihm nichts Zufälliges, "sondern ein geheimnisvoller und bedeutungsvoller Strom, der jedes durchfließt und sein Inneres richtet, wie ein elektrischer Strom die Atome eines metallischen Körpers richtet und regiert" (S. 182).

>Konservative Revolution<

Die Hinweise auf die Wurzeln von Jüngers Denken erfolgen nicht in der Absicht, Jüngers Originalität zu schmälern oder der bekannten Linie das Wort zu reden, nach der die Lebensphilosophie in den Faschismus mündet. Vielmehr geht es darum, Jüngers Geschichtsdenken in Beziehung zu setzen zur sogenannten >Konservativen Revolution<. Es soll untersucht werden, ob Jüngers Denken als konservative Revolution im Sinne der als >Konservative Revolution< etikettierten Geistesrichtung der Weimarer Republik begriffen werden kann.

Jüngers revolutionäre Einstellung ist offenkundig. Weniger deutlich ist, inwiefern sein Denken >konservativ<genannt werden kann. Das wichtigste >konservative< Moment in Jüngers Denken liegt in der Bedeutung der Gemeinschaft.

Das Gefühl der >Gemeinschaft in einem großen Schicksal<, das am Beginn des Krieges stand, das Bewußtsein der Idee der Nation und die gemeinsame >Unterwerfung unter eine Idee< sind für Jünger Zeichen einer grundsätzlichen Kurskorrektur: "Wir erblicken darin die erste Anknüpfung einer verloren gegangenen Verbindung, die Offenbarung einer höheren Sicherheit, die sich im Persönlichen als Instinkt äußert" (S. 86).

Jünger bejaht die Revolution, aber er schränkt ihre Bedeutung zugleich ein, indem er sie als Methode und nicht als Ziel begreift. Sie kann nur Methode sein, denn der "Frontsoldat besitzt Tradition und weiß, daß alle Größe und Macht organisch gewachsen sein muß, und nicht aus der reinen Verneinung, aus dem leeren Dunst herausgegriffen werden kann. Wie er den Krieg nicht verleugnet, sondern aus ihm als einer stolzen Erinnerung heraus die Kraft zu neuen Aufgaben zu schöpfen sucht, so fühlt er sich auch nicht berufen, das zu verachten, was die Väter geleistet haben, sondern er sieht darin die beste und sicherste Grundlage für das neue größere Reich." (S. 124f.; vgl. S. 128f.)

Die Denkfigur einer >Konservativen Revolution< zielt auf den Versuch, einen organischen Zusammenhang wiederherzustellen. Das Eintreten für eine >Konservative Revolution< lebt also wesentlich von der Entscheidung, an welche gewachsenen Traditionen wieder angeschlossen werden soll. Jüngers Forderung nach einer Revolution, die an die Tradition anschließt, bestimmt sich aber im wesentlichen ex negativo. Die Verbindung, die Jünger zwischen seiner historistischen Lebensphilosophie und seinem Nationalismus herstellen will, bleibt so rein äußerlicher Natur. Es fehlt ihr der Nachweis eines inneren Zusammenhanges.

Ein Argument für diesen Zusammenhang bleibt nur der Versuch, das Individuum auf der Ebene des Gefühls an die organisch gewachsene Nation zu binden. Die Bildung der Nation müßte aber nicht zwingend auf Jüngers Fassung eines autoritativen Nationalismus hinauslaufen. Lediglich die Opposition zu bestimmten Weltanschauungen ist durch den Willen, das Individuum organisch einzubinden, notwendig. Für die Krise des entwurzelten Individuums ist diesem Willen gemäß der Liberalismus und mit ihm die Idee der parlamentarischen Demokratie verantwortlich.

Die großen Gefahren sieht Jünger daher "nicht im marxistischen Bollwerk" (S. 148, S. 151), sondern in allem, was mit dem Liberalismus zusammenhängt: Die "Frage des Eigentums gehört nicht zu den wesentlichen, die uns vom Kommunismus trennen. Sicher steht uns der Kommunismus als Kampfbewegung näher als die Demokratie, und sicher wird irgendein Ausgleich, sei er friedlicher oder bewaffneter Natur erfolgen müssen"(S. 117).

Nach der Trennung vom Stahlhelm

Schon die 19 Aufsätze in der Beilage Die Standarte zwischen September 1925 und März 1926 würden ausreichen, um das Urteil zu korrigieren, Jünger sei im Grunde ein unpolitischer Einzelgänger gewesen. Unabhängig von den politischen Bekenntnissen, die Jünger abgibt, wird dies schon durch seine leidenschaftliche Parteinahme deutlich. Aber auch später spricht Jünger von dem kleinen Kreis, dem er angehöre (S. 197), und greift immer wieder auf die Wir-Form zurück: "Wir Nationalisten" (S. 207). Ein Aufsatz beginnt mit der Anrede: "Nationalisten! Frontsoldaten und Arbeiter!" (S. 250) Und in einem anderen heißt es: "ich spreche im Namen von hunderttausend Frontsoldaten" (S. 267).

stahlhelm-germany-first-world-war-kapp-putsch-disbanded-later-sa.jpg

Um so erstaunlicher ist es, daß der Herausgeber Sven Berggötz in seinem Nachwort schreibt, Jünger hätte zwar durchaus einen beachtlichen Leserkreis erreicht, aber dieser hätte "sich weitgehend auf Leser mit einem ähnlichen Erfahrungshintergrund beschränkt". So habe er zwar auf die Meinungsbildung eingewirkt, aber "mit Sicherheit nicht in signifikanter Weise Einfluß auf die öffentliche Meinung genommen" (S. 867).

Weshalb 170 000 den Stahlhelm lesende ehemalige Frontsoldaten nicht zur öffentlichen Meinung zählen, bleibt Berggötz' Geheimnis – oder wollte Berggötz bloß sagen, die Stahlhelmer dachten ohnehin schon, was Jünger formulierte? Von welchem Autor ließe sich dann nicht behaupten, er artikuliere nur, was andere denken? Noch unverständlicher ist aber sein abschließendes Urteil: "Letztlich war Jünger schon damals ein im Grunde unpolitischer Mensch, der im wesentlichen utopische Vorstellungen vertrat." (S. 868) Als ob Utopie und Politik einen Gegensatz darstellten. 18

Der Stahlhelm–Beilage Die Standarte war keine lange Lebenszeit beschieden. Schon nach sieben Monaten erschien Die Standarte im März 1926 nach Unstimmigkeiten mit der Bundesleitung des Stahlhelm zum letzten Mal. Nachfolgeorgan war die fast gleichnamige Standarte. Wochenschrift des neuen Nationalismus, die nun selbständig erschien – herausgegeben von Ernst Jünger, Helmuth Franke, Franz Schauwecker und Wilhelm Kleinau. Ihre Auflage von vermutlich wenigen Tausend Exemplaren reichte nicht annähernd an Die Standarte heran.

Das Selbstverständnis der Herausgeber wird in einem programmatischen Beitrag Helmut Frankes für die erste Nummer der neuen Standarte deutlich: "Wir Standarten-Leute kommen aus allen Lagern: Vom konservativen bis zum jungsozialistischen. Die faschistische Schicht hat kein Programm. Sie wächst und handelt. " 19

Auch die Standarte erschien nicht lange. Im August 1926 wurde die Zeitschrift vorübergehend verboten, weil in dem Artikel Nationalistische Märtyrer die Morde an Walther Rathenau und Matthias Erzberger legitimiert worden waren. Im November 1926 gründete Jünger mit Helmut Franke und Wilhelm Weiss die nächste Zeitschrift: Arminius. Kampfschrift für deutsche Nationalisten (teilweise mit dem Nebentitel: Neue Standarte), die bis September 1927 existierte. Im Oktober 1927 gründete Jünger mit Werner Lass die Zeitschrift Vormarsch. Blätter der nationalistischen Jugend, die bis 1929 erschien. Die nächste Zeitschrift war ebenfalls ein Gemeinschaftsprojekt von Jünger und Werner Lass. Von Januar 1930 bis Juli 1931 gaben sie die Zeitschrift Die Kommenden. Überbündische Wochenschrift der deutschen Jugend heraus.

Zwischen 1926 und 1930 war Jünger also nahezu ununterbrochen in die Herausgabe von Zeitschriften involviert. Neben einer Vielzahl von Beiträgen, die er für seine Zeitschriften schrieb, veröffentlichte Jünger auch in einigen anderen Organen, z. B. in Wilhelm Stapels Deutschem Volkstum.

Einzelne Beiträge erschienen auch in Zeitschriften der demokratischen Linken, in Willy Haas' Literarischer Welt und in Leopold Schwarzschilds Das Tagebuch. Hier stellte Jünger seinen Nationalismus vor. Eine größere Zahl von Beiträgen plazierte Jünger in Ernst Niekischs Widerstand. Zeitschrift für nationalrevolutionäre Politik. Nach 1931 schrieb er fast nur noch in diesem Blatt. Die Hauptphase seiner politischen Arbeiten endet 1930.

Jünger und die Jungkonservativen

Nachdem die Stahlhelmleitung im Oktober 1926 die Parole >Hinein in den Staat< ausgegeben hatte, ging Jünger scharf auf Distanz. Im November 1926 äußerte er seine Befremdung ob der Ereignisse im Stahlhelm und reagierte: Der Wille müsse frei gemacht werden von "organisatorischen Verbindungen, die sich als Fessel" erwiesen haben (S. 258): "Reine Bewegung, aber nicht Bindung fordern wir" (S. 259, vgl. S. 256). Im Februar 1927 wiederholte er im Arminius seinen Angriff: Der Stahlhelm ist "bürgerlicher und damit liberalistischer Natur" (S. 305).

Hinter dem Bekenntnis zum Staat, das die Stahlhelmleitung verkündet hatte, vermutete Jünger bestimmte Interessengruppen: Man "bemühe sich mit Hilfe zur Verstärkung herbeigerufener Routiniers, die sich durch jahrelange Tätigkeit an jenen esoterischen Debattierklubs in Berlin W. ein Höchstmaß an politischer Balancierkunst erworben haben, die Hineinparole so zu verklausulieren, daß sie ebensogut sie selbst wie ihr Gegenteil sein kann" (S. 305).

Nachdem Jünger und seine Mitstreiter aus dem Stahlhelm zurückgedrängt worden waren, gewannen Mitglieder des Juniklubs zunehmend Einfluß. 20 Neben Heinz Brauweiler, dem Theoretiker des Ständestaats, tat sich vor allem der >Antibolschewist< Eduard Stadtler hervor. 21 Stadtler war vor dem Krieg Sekretär der Jugendbewegung der Zentrumspartei. Nach dem Krieg wurde er durch die Gründung der Antibolschewistischen Liga bekannt. Stadtler gehörte zu den ersten, die eine Verbindung von Konservatismus und Revolution als Programm expressis verbis formulierten. 22 Anfang der zwanziger Jahre war er eine der führenden Figuren des Juniklubs.

Versteht man unter >Konservativer Revolution< eine politische Richtung, den Zusammenhang verschiedener Personen und Gruppen, die ein gemeinsames politisches Ziel haben, so ist zu klären, in welchem Verhältnis diese Personen zueinander standen, wo und wie sie sich organisierten.

Im August 1926 hatte Jünger geschrieben: "Dieser Nationalismus ist ein großstädtisches Gefühl" (S. 234). Im Juni 1927 zog er mit seiner jungen Familie von Leipzig nach Berlin um. Zunächst wohnte er in der Nollendorfstraße in Schöneberg, also in unmittelbarer Nähe der Motzstraße, wo die Jungkonservativen im Schutzbundhaus in der Nr. 22 ihre Zusammenkünfte abhielten. Jünger blieb nicht lange in West-Berlin. Bereits nach einem Jahr siedelte er um in den Ostteil der Stadt, in die Stralauer Allee, wo vornehmlich Arbeiter wohnten. 23 1931 zog Jünger in die Dortmunder Straße, nähe Bellevue, 1932 in das ruhige, bürgerliche Steglitz.

Natürlich kann man aus dem Wechsel der Wohnorte nicht einfach auf die Entwicklung eines Denkens schließen. Aber es wird kein bloßer Zufall gewesen sein, daß Jünger zunächst in so unmittelbarer Nähe der Motzstraße wohnte, daß er den Arbeiter schrieb und in einem Arbeiterviertel wohnte, daß sein allmählicher Rückzug aus der politischen Agitation mit dem Umzug nach Steglitz zusammenfiel.

Über die Kontakte Jüngers zu den Jungkonservativen ist wenig bekannt. Hans-Joachim Schwierskott hat seiner Biographie Moellers eine Mitgliederliste der Jungkonservativen beigegeben, in der sich auch der Name Jüngers findet. 24 Aber das Verhältnis zwischen Jünger und den Jungkonservativen war gespannt. In seinen politischen Arbeiten erwähnt Jünger Moeller gelegentlich, aber neben einer Anspielung auf Edgar Julius Jungs Buch Die Herrschaft der Minderwertigen (S. 432) gibt es kaum explizite Hinweise auf eine Auseinandersetzung mit den Jungkonservativen.

Der erwähnte Angriff auf die "esoterischen Debattierclubs in Berlin-West" deutet darauf hin, daß Jünger in für ihn wesentlichen Punkten Differenzen zwischen sich und Jungkonservativen wie Eduard Stadtler, Max Hildebert Boehm oder Edgar Julius Jung sah. Vermutlich waren sie ihm zu bürgerlich, zu liberal, zu christlich, zu sehr im Staat. Den Gedanken einer hierarchisch geprägten Stände-Gesellschaft lehnte Jünger vehement ab: "Aufgrund des Blutes und des Charakters wollen wir uns in Gemeinschaften und immer größere Gemeinschaften binden, ohne Rücksicht auf Wissen, Stand und Besitz, und uns klar trennen und scheiden von allem, was nicht in diese Gemeinschaften gehört" (S. 212).

Aus den Reihen der sich um den 1925 verstorbenen Moeller van den Bruck gruppierenden Jungkonservativen sollte Jünger später heftig attackiert werden. Seine konsequenten Angriffe auf alles Bürgerliche – ein Grundmotiv der politischen Publizistik, das er im Arbeiter besonders radikal vertrat – brachte Jünger eine heftige Replik seitens Max Hildebert Boehms ein. 25 Aber Jünger hat von Seiten der Jungkonservativen auch Zuspruch gefunden. Der Philosoph Albert Dietrich, ein Schüler Ernst Troeltschs und Mitglied des Juniklubs seit der ersten Stunde, überwarf sich mit Boehm über dessen Angriff auf Jünger. 26 Auch hatte Jünger gute Kontakte zu einem anderen Flügel der Jungkonservativen Bewegung‚ zum sogenannten >Tatkreis< um Hans Zehrer, Giselher Wirsing und Ferdinand Fried. 27

Deutungsmöglichkeiten

Ob die Zuordnung Jüngers zur >Konservativen Revolution< gerechtfertigt ist, kann nicht pauschal entschieden werden. Zumindest drei Unterscheidungen bieten sich an.

 

EJw125.jpgEs sind erstens die personellen Verbindungen zu betrachten. Sie können Zeichen sein für ein gemeinsames Arbeiten an gemeinsamen Zielen, auch wenn in letzter Instanz die Ziele nicht die gleichen sind. Zweitens sind die konkreten politischen Positionen zu untersuchen und zu vergleichen. Und drittens ist nach Gemeinsamkeiten der Denkstile, der Denkfiguren, der Mentalität zu suchen.

Über die erste Möglichkeit einer Zuordnung sind bereits einige Anmerkungen gemacht worden. Ihre Bearbeitung erfordert die umfangreiche Sichtung der Nachlässe, um anhand von Briefzeugnissen und anderen persönlichen Dokumenten bekannte und unbekannte Verbindungen zu rekonstruieren.

Die zweite Möglichkeit ist durch die Arbeiten Stefan Breuers sehr erhellt worden. Breuer hat in einem Vergleich der konkreten politischen Positionen einer großen Gruppe von Autoren und Strömungen, die Armin Mohler und einige andere als >Konservative Revolution< bezeichnet haben, eindrucksvoll gezeigt, daß sich insgesamt betrachtet eine im einzelnen auch noch unterschiedlich weit gehende Liberalismuskritik als einziger gemeinsamer Nenner ausmachen läßt.

Dies ist nach Breuer zu wenig, um von einem einheitlichen Gebilde zu sprechen, da eine vehemente Kritik des Liberalismus auch von anderer Seite geübt wurde. Die Rede von der >Konservativen Revolution<, so Breuer, sei daher aufzugeben, da es sich um einen im wesentlichen auf Mohler zurückgehenden Mythos der Forschung handle. 28

Die Suche nach einheitsstiftenden Momenten der >Konservativen Revolution< kann auch jenseits konkreter politischer Programme auf der Ebene der Denkstile und der Mentalität ansetzen. Für Mohler ist diese dritte Möglichkeit die entscheidende. Nach Mohler ist das entscheidende Leitbild die "ewige Wiederkehr des Gleichen" Er versteht dieses Bild als den Versuch, die christliche Auffassung der Geschichte zu sprengen. Das Bild "der ewigen Wiederkehr des Gleichen" biete ein Gegenstück zum linearen Modell der Zeit, an welches die Idee des Fortschritts gekoppelt sei.

Zwar meint Mohler, daß es nicht für alle, die er der >Konservativen Revolution< zurechnet, "in gleichem Maße verpflichtend" sei, aber ihre wesentliche Denkfigur sieht er in den Gedanken Nietzsches vorgebildet. Er folgt Nietzsche in dem Dreischritt: Diagnose des Wertezerfalls, Affirmation dieses Prozesses (Nihilismus) bis zur Vollendung der Zerstörung der alten (christlichen) Werte, damit die Zerstörung in Schöpfung umschlagen kann. 29

Auch Breuer findet auf der Ebene der Mentalität eine Gemeinsamkeit der >Konservativen Revolution<. Während er in den konkreten politischen Positionen keine hinreichende Übereinstimmung findet, die es nahelegen würde, von der >Konservativen Revolution< zu sprechen, sieht er bei allen Autoren eine "Kombination von Apokalyptik, Gewaltbereitschaft und Männerbündlertum" 30 . Diese Bestimmung ist jedoch, wie Breuer selbst bemerkt, zu weit und unbestimmt, und daher ebenso unbefriedigend wie die Bestimmung über die gemeinsame Kritik am Liberalismus.

Mohlers Bestimmung hingegen ist zu eng. Die Unterstellung, der >Konservativen Revolution< sei eine antichristliche Stoßrichtung genuin inhärent, ist denn auch unmittelbar nach Erscheinen der ersten Auflage seines Buches stark kritisiert worden. 31

In der Linie dieser Kritik kann man gegen Mohler einwenden, einseitig einen eher unorganischen Begriff des Konservatismus in den Mittelpunkt gestellt zu haben. Wenn Mohler, die Formulierung Albrecht Erich Günthers aufgreifend, das Konservative versteht "nicht als ein Hängen an dem, was gestern war, sondern an dem was immer gilt", so betont er nur ein Moment des Konservatismus. 32 Denn der deutsche Konservatismus ist seit seinen Ursprüngen in der Romantik weitgehend organologisch und historistisch, d. h. mehr dem Gedanken organischer Entwicklung und einer sich entwickelnden und unterschiedlich ausgestaltenden Wahrheit als dem überzeitlicher Geltung verpflichtet.

In Mohlers Bestimmung des Konservativen ist die Tradition des romantischen Konservatismus – also gerade die Tradition, der die meisten Jungkonservativen verpflichtet sind – zu sehr in den Hintergrund gerückt. 33 So ergibt sich ein schiefes Bild: Diejenige Gruppe, die die Parole >Konservative Revolution< populär gemacht hat, ist in Mohlers Fassung der >Konservativen Revolution< eine Randgruppe, der eine "nur sehr bedingte revolutionäre Haltung" attestiert wird. 34

Nur folgerichtig ist daher Mohlers Vermutung, daß bei der Verbindung von jungkonservativem Christentum und seinem Leitbild der >Konservativen Revolution< eines von beidem Schaden leide.

Zu den Merkmalen organologischen Denkens im deutschen Konservatismus sind im wesentlichen zwei Momente zu zählen: Zum einen die Annahme einer Eingebundenheit des Einzelnen in die Gemeinschaft, zum anderen ein Bild der Geschichte, nach dem eines aus dem anderen wachsen soll. Konservativ sein, bedeutet seit Edmund Burkes Kritik der Französischen Revolution eine kritische Haltung gegenüber jeder radikalen gesellschaftlichen Veränderung. Nicht Veränderung überhaupt, sondern jede Veränderung, die sich nicht in einer Gemeinschaft organisch entwickelt, wird vom konservativen Standpunkt abgelehnt.

Indem der Konservatismus seine Wurzeln in der Kritik der französischen Revolution hat, ist ihm von Beginn an die aporetische Struktur einer >Konservativen Revolution< eigen. 35 Ist der organische Zusammenhang einmal aufgebrochen, muß sich der Konservative eines Mittels bedienen, das er eigentlich ablehnt. Er muß durch einen radikalen Schritt wieder versuchen, gemeinschaftliche Bindung zu gewinnen. Kein Konservatismus kann seine Werte erst neu schaffen.

Aber je tiefer die in der Vergangenheit liegenden Werte verschüttet sind, desto schwieriger wird der Versuch, wieder einen Anschluß zu gewinnen. Nach dem ersten Weltkrieg ist der Konservatismus in Deutschland in einer Verfassung, in der über den Gehalt der Werte der Gemeinschaft – wie die Untersuchungen Breuers zeigen – keine Einigkeit mehr besteht.

Der Schluß, den Breuer aus diesem Ergebnis zieht, daß man besser nicht mehr von der >Konservativen Revolution< sprechen sollte, könnte dennoch verfrüht sein. Denn es könnte ja entweder sein, daß die Formel >Konservative Revolution< eine gemeinsame Denkfigur verschiedener Gruppen benennt, oder aber, daß zwar sinnvoll von der >Konservativen Revolution< gesprochen werden kann, die Gruppe derer, die ihr angehören, jedoch enger gezogen werden muß, als in den Arbeiten Mohlers und seiner Nachfolger.

Konservativ ?

In eigener Sache hat Jünger das Bild einer >Konservativen Revolution< nicht verwendet. Schon der Begriff >konservativ< für sich genommen bezeichnet für Jünger in der Regel etwas ihm Fremdes (218). In Sgrafitti blickte er 1960 mit Distanz auf die Idee einer >Konservativen Revolution< zurück. 36

Er selbst zählte sich ganz offensichtlich nicht zur >Konservativen Revolution<. Alfred Andersch gegenüber bekannte er im Juni 1977: "Sie rechnen mich nicht den Konservativ-Nationalen, sondern den Nationalisten zu. Rückblickend stimme ich dem zu. " 37

Daß sich bei Jünger die Formulierung >Konservative Revolution< nicht in eigener Sache findet, muß nicht bedeuten, daß sich nicht wesentliche ihrer Momente bei ihm aufweisen lassen. Jünger glaubte ja, nur auf dem Weg einer Revolution könne eine Überwindung der mißlichen Gegenwart gelingen.

Die Frage bleibt nur, inwiefern die erstrebten Veränderungen als konservativ aufgefaßt werden können. In den Aufsätzen der Jahre 1925 und 1926 fanden sich einige für das Denken des Konservativen typische Momente: die Bedeutung der Gemeinschaft und die Bedeutung der Tradition.

Etwa ab dem Frühjahr 1926 – in einer Phase, die politisch zu den stabilsten der Weimarer Republik gehörte – wird Jünger in seinen Positionen jedoch immer radikaler. Von einer Bedeutung der Tradition ist nicht mehr die Rede.

Bei oberflächlicher Betrachtung ist eine Veränderung seines Denkens nicht zu erkennen, denn noch im September 1929 bestimmt er den Charakter des Nationalismus wie ehedem durch Angabe der genannten vier Punkte: Der Nationalismus strebe den national, sozial, wehrhaft und autoritativ gegliederten Staat aller Deutschen an (S. 504). Immer wieder kehren die Motive, daß das Sterben der Soldaten im großen Krieg einen Sinn gehabt habe (S. 239), daß alles Wesentliche nur erfühlt und nicht begriffen werden könne (S. 288).

Standarte.jpgBestimmend bleibt auch die Bedeutung der Idee: "Nach neuen Zielen verlangt unser Blut, es fordert Ideen, an denen es sich berauschen, Bewegungen, in denen es sich erschöpfen und Opfer, durch die es sich selbst verleugnen kann" (S. 196).

Etwa seit Mitte 1926 zeigen sich deutliche Akzentverschiebungen. Immer stärker hebt Jünger nun die Notwendigkeit reiner Bewegung, reiner Dynamik hervor: Die Stärke einer Aktion besteht darin, "daß sie zu hundert Prozent Bewegung bleibt" (S. 256, vgl. auch S. 267). 38 Jüngers eigene Einschätzung gibt eine interessante Beschreibung der kollektiven Psyche seiner Generation: "Wir sind Dreißigjährige, früh durch eine harte Schule gegangen, und was sich in uns nicht gefestigt hat, das wird nicht mehr zu festigen sein." (S. 206)

Der Bruch mit dem Stahlhelm war mehr als ein tagespolitisches Ereignis. Er markiert den Beginn eines neuen Angriffs. Jünger fordert weiter, aber forcierter als bisher, die Revolution und den Bruch mit der Demokratie. Mit dem Ehrentitel Nationalisten wollen sich er und die seinen – "Männer, die gefährlich sind, weil es ihnen eine Lust ist, gefährlich zu sein" – vom "friedlichen Bürger" abwenden, schreibt er im Mai 1926 (S. 213). Der Nationalist habe

die heilige Pflicht, Deutschland die erste wirkliche, das heißt von sich rücksichtslos bahnbrechenden Ideen getriebene Revolution zu schenken. Revolution, Revolution! Das ist es, was unaufhörlich gepredigt werden muß, gehässig, systematisch, unerbittlich, und sollte dieses Predigen zehn Jahre lang dauern. [...] Die nationalistische Revolution braucht keine Prediger von Ruhe und Ordnung, sie braucht Verkünder des Satzes: >Der Herr wird über Euch kommen mit der Härte des Schwerts!< Sie soll den Namen Revolution von jener Lächerlichkeit befreien, mit der er in Deutschland seit fast hundert Jahren behaftet ist. Im großen Kriege hat sich ein neuer gefährlicher Menschenschlag entwickelt, bringen wir diesen Schlag zur Aktion! (S. 215)

Seine grundsätzliche Ablehnung der Demokratie brachte Jünger in einem Punkt immer wieder in Distanz zum Nationalsozialismus. Vor den Wahlen schrieb er im August 1926: "es bedeutet einen verhängnisvollen Zwiespalt, eine Einrichtung als theoretisch unsittlich zu erklären und gleichzeitig praktisch an ihr teilzunehmen. [...] Was gefordert werden muß, ist ein allgemeines striktes Verbot, an einer Wahl teilzunehmen" (S. 243ff.).

Schon früher hatte Jünger deutlich gemacht, daß er keinen unüberwindbaren Gegensatz zwischen Sozialismus und Nationalismus entdecken könne. Im Dezember 1926 bekannte er sich offen zur bolschewistischen Wirtschaftspolitik: "Wir suchen die Wirtschaftsführer davon zu überzeugen, daß unser Weg auf geradester Linie zu jener staatlich geordneten Zentralisation führt, die uns allein konkurrenzfähig erhalten kann." (S. 269)

Historismus

Mit der Liberalismuskritik der Romantik, mit den >Ideen von 1914<, teilt Jünger weiter wesentliche Überzeugungen: Es gebe kein moralisches Gesetz an sich, jedes Gesetz werde durch den Charakter bestimmt. Denn Charaktere "sind nicht den Gesetzen des Fortschrittes, sondern denen der Entwicklung unterworfen. Wie in der Eichel schon der Eichbaum vorausbestimmt ist, so liegt im Charakter des Kindes schon der des Erwachsenen" (S. 210). Allgemeine Wahrheiten, eine allgemeine Moral läßt Jüngers Historismus nicht gelten:

Wir glauben vielmehr an ein schärfstes Bedingtsein von Wahrheit, Recht, Moral durch Zeit, Raum und Blut. Wir glauben an den Wert des Besonderen. [...] Aber ob man an das Allgemeine oder das Besondere glaubt, das ist nicht das Wesentliche, wie am Glauben überhaupt nicht die Inhalte das Wesentliche sind, sondern seine Glut und seine absolute Kraft. (S. 280)

Jünger nimmt hier – im Januar 1927 – ein zentrales Motiv des Abenteuerlichen Herzens vorweg: "Ein Recht ist nicht, sondern wird gesetzt, und zwar nicht vom Allgemeinen, sondern vom Besonderen" (S. 283). Im Abenteuerlichen Herz heißt es noch eindrücklicher: "Daher kommt es, daß diese Zeit eine Tugend vor allen anderen verlangt: die der Entschiedenheit. Es kommt darauf an, wollen und glauben zu können, ganz abgesehen von den Inhalten, die sich dieses Wollen und Glauben gibt." 39

Wenn die Einsicht in die historische Gewordenheit die Absolutheit jeder Weltanschauung in Frage stellt, kann dies dazu führen, daß keine wahrer und damit verbindlicher scheint als die andere. In so einer Zeit mag es durchaus sinnvoll sein, für die Bedeutung der Entscheidung, ja für die Notwendigkeit der Entscheidung einzutreten. Wenn aber das >wofür< der Entscheidung beliebig wird, man sich nicht für eine Position entscheidet, für die man zwar keine rationalen Gründe, aber immer noch Gründe anzuführen vermag, dann handelt es sich, wie Jünger ja auch selbst gesehen hat, um reinen Nihilismus. Ob man diesen Nihilismus als Stadium des Übergangs begreift oder nicht, mit einer konservativen Haltung ist diese Position nicht mehr in Einklang zu bringen.

Antihistorismus

Im September 1929 erschien in dem von Leopold Schwarzschild herausgegebenen linksliberalen Tagebuch ein Aufsatz Jüngers, in dem seine Stellung zum Konservatismus besonders deutlich wird. Jünger war von Schwarzschild aufgefordert worden, seine Position darzustellen. Unmittelbarer Anlaß waren die Attentate der Landvolkbewegung, die in der Presse heftig diskutiert wurden.

Jünger wurde vorgestellt als "unbestrittener geistiger Führer" des jungen Nationalismus, für den "sogar Hugenberg, Hitler und die Kommunisten reaktionäre Spießbürger" (S. 788) sind. Jünger stellte klar, daß sein Nationalismus mit dem "Konservativismus" nicht "das mindeste zu schaffen" habe (S. 504, vgl. S. 218). 40 Seine Kritik an der parlamentarischen Demokratie trifft jeden, der sich nicht außerhalb der Ordnung des bestehenden Systems stellt. Letztlich sind ihm alle revolutionären Kräfte innerhalb eines Staates unsichtbare Verbündete (S. 506). Zerstörung sei daher das einzig angemessene Mittel: "Weil wir die echten, wahren und unerbittlichen Feinde des Bürgers sind, macht uns seine Verwesung Spaß" (S. 507). 41

Der Aufsatz im Tagebuch löste eine rege Diskussion um Jüngers Standort aus. Wenige Monate später, im Januar 1930, nahm Jünger in Niekischs Widerstand dazu Stellung ( Schlußwort zu einem Aufsatze): Die "Wendung zur Anarchie" habe sich "endgültig im Jahr 1927" vollzogen, zunächst sei sie jedoch nur "im kleinsten Kreis" zur Sprache gekommen.

Vor mir liegen meine Briefbände aus diesem Jahr, die mit Ausführungen gespickt sind über das, was wir damals den Nihilismus nannten, und dem wir morgen vielleicht wieder einen anderen Namen geben werden - vielleicht sogar den des Konservativismus, wenn es uns Vergnügen macht. Denn Chaos und Ordnung besitzen eine engere Verwandtschaft als mancher Glauben mag. (S. 541) 42

In einem der Briefe, aus denen Jünger zwei längere Passagen zitiert, heißt es, "wir" seien "als Glieder einer Generation vorläufig nur echt", "als wir durch den Nihilismus hindurchgehen und unseren Glauben noch nicht formulieren" (S. 542f.). Jünger kommentiert: Diesen Gedankengängen liege das Bestreben zu Grunde, "das Sein von allen Gewordenen Gebilden zu lösen, um es tieferen und furchtbareren Gewalten anzuvertrauen – solchen, die nicht das Opfer, sondern die Triebkräfte der Katastrophe sind" (S. 543).

Was Jünger und seinem Kreis vorschwebte war also ein radikaler Bruch mit der geschichtlichen Überlieferung überhaupt. Aus der Sicht des deutschen Konservatismus kann man nicht antikonservativer eingestellt sein. Jünger war sich dieses Antikonservatismus vollends bewußt, indem er ihm einen anderen Konservatismus gegenüberstellte:

Die Ursprünglichkeit des Konservativen zeichnet sich dadurch aus, daß sie sehr alt, die des Revolutionärs, daß sie sehr jung sein muß. Die Konservativen von heute sind aber fast ohne Ausnahme erst hundert Jahre alt. [...] Mit anderen Worten: Der Bannkreis des Liberalismus hat größere Reichweite, als man im allgemeinen glaubt, und fast jede Auseinandersetzung vollzieht sich innerhalb seines Umkreises. (S. 589)

In den Aufsätzen des Jahres 1930 manifestierte sich der antihistoristische Affekt weiter. 43 Im Mai 1930 schrieb Jünger:

Unser Gesellschaftsgefühl ist anarchisch. [...] Überall offenbart sich das Streben nach neuer Ordnung, nach Schaffung neuer, im besten Sinne männlicher Werte. Eine Evolution aber ist unmöglich! Nur die kommende, die mit zwingender Gewalt kommende Revolution kann Besserung bringen. [...] Erst aus den Tiefpunkten kulturpolitischer Falschwirtschaft wird sich – gemäß des ehernen Gesetzes der Weltgeschichte – bei uns der Aufstieg vollziehen! (S. 583)

Bestimmt man die >Konservative Revolution< als den radikalen Versuch, das, was traditionell in Deutschland Konservatismus genannt wird, unter den Bedingungen einer antikonservativen Zeit wieder zu beleben, so kann Jünger nach 1926 eigentlich nicht mehr zur >Konservativen Revolution< gezählt werden.

Für Mohler, der einen ungeschichtlichen, eher anthropologischen Konservatismusbegriff zu Grunde legt, bietet Jüngers Denken um 1929 jedoch beinahe den Idealtyp der >Konservativen Revolution<. In einer Hinsicht bleibt jedoch eine Spannung. Die Absage an jede geschichtliche Überlieferung bedeutet auch eine Absage an Geschichtsphilosophie. Jünger bleibt jedoch durch seinen Hang zur Idee dem geschichtsphilosophischen Denken in einem wesentlichen Punkt verhaftet. 44

Die Edition

Zum Schluß noch einige Bemerkungen zu der von Sven Berggötz besorgten Edition. Leider haben sich in die Texte Jüngers einige Fehler eingeschlichen. Bei der Edition eines Klassikers ist dies besonders ärgerlich.

An einigen Stellen störte sich Berggötz an Jüngers Grammatik und griff in den Text ein. Einen Autor vom Format Jüngers bei der Bildung eines Genitivs zu korrigieren, ist eigentlich überflüssig.

Einige der Texteingriffe sind jedoch unbegreiflich. Sie zeigen, wie fremd dem Herausgeber das Denken Jüngers geblieben ist. Natürlich meint Jünger in der folgend angeführten Passage "das Arbeiten der Idee" und nicht ein "Arbeiten an einer Idee". Ideen sind für Jünger überpersönliche Mächte: "Denn was jetzt in allen Völkern vor sich geht, ist das Arbeiten [an] einer universalen Idee" (S. 262).

Weshalb es in der folgenden Passage "Tugend" heißen soll, wie Berggötz in seinem Kommentar vermutet (S. 770), ist ebenfalls nicht einzusehen: "Es bedürfte dieser Aufforderung nicht, denn ich betrachte mich überall als Mitkämpfer, wo man mit jener stillen Entschiedenheit, in der ich die für unsere Zeit notwendigste Jugend [sic] erblicke, an der Rüstung ist" (S. 449f.). Unverständlich ist auch, weshalb die wenigen Fußnoten Jüngers sich nicht in den Texten Jüngers, sondern in den Kommentaren finden.

In den Kommentaren finden sich zwar viele interessante und hilfreiche Erläuterungen, einige Kommentare provozieren jedoch Kritik. In einem Kommentar zum "Fundamentalsatze des Descartes" (S. 503) heißt es, das "ich denke, also bin ich" sei "der erste absolut gewisse Grundsatz, mit dem Descartes die Wende der neuzeitlichen Philosophie zum Sein begründete" (S. 710). Einmal ganz abgesehen davon, daß ein Kommentar zu Descartes' "Fundamentalsatz" vezichtbar wäre: Mit gleichem Recht könnte es auch heißen, der Satz begründe die Wende zum Bewußtsein.

Ein anderes Beispiel: Eine Bemerkung Jüngers über Keyserlings Reisetagebuch eines Philosophen (S. 160) kommentiert Berggötz mit dem Hinweis, Thomas Mann hätte das Buch für die Frankfurter Zeitung rezensieren sollen. Nun weiß der Leser, daß sich Berggötz auch für Thomas Mann interessiert. Für das Verständnis von Jüngers Text ist dieser Kommentar unerheblich.

Viele eindeutige Anspielungen und Zitate blieben hingegen unkommentiert. Nicht wo sich Goethes Wendung "alles Vergängliche ist nur ein Gleichnis" findet, sondern wo Rathenau gesagt hat, daß die Weltgeschichte ihren Sinn verloren hätte, "wenn die Repräsentanten des Reiches als Sieger durch das Brandenburger Tor in die Hauptstadt eingezogen wären" (S. 575), möchte man gerne erfahren.

Matthias Schloßberger, M.A.
Universität Potsdam
Institut für Philosophie
Praktische Philosophie / Philosophische Anthropologie
Am Neuen Palais, Haus 11
D - 14469 Potsdam
Homepage

Copyright © by the author. All rights reserved.
This work may be copied for non-profit educational use if proper credit is given to the author and IASLonline.
For other permission, please contact IASLonline.

 

Diese Rezension wurde betreut von unserem Fachreferenten PD Dr. Alf Christophersen. Sie finden den Text auch angezeigt im Portal Lirez – Literaturwissenschaftliche Rezensionen.

lundi, 11 mai 2015

Carl Schmitt’s War on Liberalism

Carl Schmitt’s War on Liberalism

Reinhard Mehring, trans. Daniel Steuer, Carl Schmitt: A Biography [5] (Polity Press, 2014), 700 pp., $45.00.

csarton403.jpgOVER THE past few years, the conviction that the end of the Cold War inaugurated an era of great-power peace to accompany the inevitable spread of democratic capitalism has been shattered. In Georgia and Ukraine, thousands have died as Washington’s attempt to fence in Russia with NATO allies and affiliates has been answered by Moscow’s determination to rebuild a Eurasian sphere of influence. In East Asia, China’s growing assertiveness has alarmed its neighbors and collided with America’s determination to remain the dominant power in the region. Regime-change efforts sponsored by the United States and its allies in Iraq, Libya and Syria have created power vacuums and bloody regional proxy wars, to the benefit of Al Qaeda and the Islamic State.

In geoeconomics, too, the Pax Americana and the neoliberal version of capitalism are increasingly contested. China, with the help of India, Russia, Brazil and other countries, has sought to organize alternatives to global economic and development institutions like the World Bank and the IMF, which are still dominated by the Western powers. In different ways, Xi Jinping’s China, Vladimir Putin’s Russia and Narendra Modi’s India represent an alternative economic model, in which free markets and state capitalism are blended under strong executive rule.

This moment of crisis for global liberalism coincides with the translation into English of a fresh appraisal of Carl Schmitt, a leading twentieth-century German thinker who, in the course of a long life, was a consistent critic of political and legal liberalism and American hegemony. In Carl Schmitt: A Biography, published in German in 2009 and published in English late last year, Reinhard Mehring, a professor of political science at Heidelberg University of Education, has provided the most thorough study yet of the anfractuosities of the political theorist known to his detractors as “Hitler’s Crown Jurist.”

SCHMITT, WHO was born into a Catholic family in Westphalia in 1888, rose to prominence as a conservative legal academic in the 1920s. His discipline of Staatslehre is much more than narrowly technical “law” or “jurisprudence,” including as it does elements of political philosophy and political science.

Schmitt’s intellectual allies were, by and large, the conservative nationalists of the Weimar Republic, not the more radical Nazis. In his diaries after the Second World War, Schmitt not inaccurately described Hitler as “an entirely empty and unknown individual” who rose “out of the pure lumpenproletariat, from the asylum of a homeless non-education.” However, following Hitler’s seizure of power, Schmitt joined the Nazi Party in May 1933. Thanks to the sponsorship of Hermann Goering, Schmitt was appointed state councilor for Prussia, president of the Union of National Socialist Jurists, editor-in-chief of the German Jurists’ Journal and a professor at the University of Berlin, where he replaced Herman Heller, a Jewish social-democratic legal theorist who had been forced into exile.

At the height of his brief prominence, Schmitt was even received by Mussolini. Schmitt would recall:

I had a longer conversation in private with Mussolini in the Palazzo Venezia on the evening of the Wednesday after Easter. We talked about the relationship between party and state. Mussolini said, with pride and clearly directed against national socialist Germany: “The state is eternal, the party is transient; I am a Hegelian!” I remarked: “Lenin was also a Hegelian, so that I have to allow myself the question: where does Hegel’s world historical spirit reside today? In Rome, in Moscow, or maybe still in Berlin after all?”

Schmitt did not consider the possibility that the world-historical spirit might have taken up residence in Washington, DC.

As Hitler consolidated his tyranny, Schmitt became more abject. He defended Hitler’s Night of the Long Knives on June 30, 1934, and described the anti-Semitic Nuremberg laws against Gentile-Jewish intermarriage as “the constitution of freedom,” even though, according to Mehring, in his youth he had briefly hoped to marry a Jewish woman, Helene Bernstein.

Some of Schmitt’s newly adopted “racial” rhetoric was so excessive—he proposed that the word “Jew” be placed next to the names of Jewish authors in footnotes in legal texts—that some hostile expatriates and devout Nazis alike believed they discerned in his writing not the zeal of the convert, but the cynicism of the opportunist. In 1936, the journal of the SS, Das Schwarze Korps, published several articles questioning his true commitment to Nazi ideology. Schmitt’s friendship with Goering and Hans Frank, who was later hanged for his war crimes as governor-general of German-occupied Poland, saved him from the clutches of the SS. He withdrew into recondite scholarship, which included musings on a Monroe Doctrine for Europe that would justify German expansionism and a history of the alleged struggle among maritime and continental great powers. Detained for a time by the Allies after the war, Schmitt explained: “In 1936, I was publicly defamed by the SS. I knew a few things about the legal, semi-legal and illegal means of power employed by the SS and the circles around Himmler, and I had every reason to fear the interests of the new elite.”

In a legal brief for Friedrich Flick, a German industrialist who had collaborated with the Nazis, Schmitt, having used arguments about the limits of positive law to justify the Hitler regime, opportunistically deployed them to justify war-crimes trials (though preferably not for his client): “Here, all arguments of natural sense, of human feeling, of reason, and of justice concur in a practically elemental way to justify a conviction that requires no positivistic norm in any formal sense.” The Allied occupation authorities were unmoved and imprisoned Flick until 1950, but after detaining Schmitt twice, once for more than a year, they decided that he had been too marginal a member of Hitler’s system for prosecution to be worthwhile.

Like the philosopher Martin Heidegger, who had also disgraced himself by enthusiastically welcoming the Nazi dictatorship when he became rector of Freiburg University in 1933, Schmitt was banned from teaching in German universities from 1945 to his death in 1985. Schmitt nevertheless managed to gather a small coterie of disciples and exercise some influence on German jurisprudence. He continued to write and also had distinguished visitors, including the philosopher Alexandre Kojève. In his old age in his native Plettenberg, Schmitt named his home “San Casciano” after the Tuscan village where Machiavelli spent his final years in exile. In his intellectual diary, the Glossarium, Schmitt bitterly complained: “How harmless were those who sensed the opportunity for intellectual change at the awakening in Germany in 1933, in comparison to those who took intellectual revenge on Germany in 1945.”

In the decades before his death in 1985, Schmitt interpreted current events in terms of what he described and dreaded as “the legal world revolution”—a world order, promoted by the United States and symbolized by the European Union, in which legalistic concepts like human rights and the rule of law became the only source of political legitimacy. What most liberals view as triumphant progress, Schmitt viewed as the disastrous marginalization of continental European statism as an alternative to the maritime liberalism of the Anglo-American world: “World politics reaches its end and is turned into world police—a dubious kind of progress.”

IF SCHMITT were merely one of many German conservatives of the Weimar era who disgraced themselves by collaborating with the Nazis, he would be of interest only to historians. Instead, Schmitt’s reputation as a major thinker endures, sometimes in surprising quarters. American law professors wrestle with Schmitt’s theories about constitutionalism and power, while the Western Left is impressed by his denunciation of liberal globalism as a mask for Anglo-American and capitalist imperialism. In the late twentieth century, the American journal Telos, a meeting place for heterodox leftists and paleoconservatives, helped further the revival of interest in Schmitt’s thought, along with studies by G. L. Ulmen, Joseph J. Bendersky, Gopal Balakrishnan and many others. Some claim, absurdly, that Schmitt influenced the neoconservative movement by way of the political philosopher Leo Strauss, a respectful critic and correspondent in the 1920s.

This interest is justified, because Schmitt is a classic thinker—perhaps the key thinker—of modern antiliberalism. Antiliberalism can be contrasted with preliberalism as a variety of nonliberalism.

Confronted with Enlightenment liberalism in its various versions, preliberalism finds itself at a disadvantage in the battle for modern public opinion, because appeals to preliberal sources of social authority—divine revelations, local customs and traditions—are unlikely to persuade those who are not already believers. Unable to hold their own in debate with liberals, adherents of preliberal worldviews tend to withdraw into sectarianism, which may be defensive and quietist like that of the Amish, or manifested in millenarian violence, like the Salafist jihadism of Al Qaeda and the Islamic State.

In contrast with preliberalism, modern antiliberalism like Schmitt’s seeks to defeat liberal thought on its own chosen ground of public debate, using its own preferred weapons, rational analysis and secular scholarship. It is modern because it takes for granted the post-Enlightenment intellectual environment of secularism and science. And it is antiliberal because it defines itself against modern liberalism, on point after point. It is a reaction to liberalism that would not exist without liberalism—a Counter-Enlightenment, not an ancien régime.

In the Weimar Republic, Schmitt was associated with Catholic conservatives. Relations were strained when he divorced his first of two wives, Pawla Dorotic, whom he met when she was a Spanish dancer in a vaudeville theater. The Vatican was not impressed by his request for an annulment, on the grounds that the Munich-born Protestant dancer had lied to him about having an aristocratic pedigree as the daughter of a Croatian baron. Moreover, according to Mehring, Schmitt did not attend church during the Nazi years.

But those who argue for his lifelong affinity with strains of Catholic reactionary politics can make a good case. Notwithstanding his embrace of Nazi racism, Schmitt’s sympathies lay with Latin authoritarianism rather than Teutonic totalitarianism. His only child, his daughter Anima, born to his second wife, married a Spanish law professor belonging to Franco’s Falangist party, and she translated some of Schmitt’s writings into Spanish. In Political Theology, he praised the nineteenth-century Catholic counterrevolutionary thinker Juan Donoso Cortés. In later life, he understood modern world events in terms of apocalyptic imagery borrowed from Christian thought, including the idea of a “katechon,” a figure who, by maintaining order, delays the end of the world. The katechon might be thought of as Schmitt’s answer to Thomas Hobbes’s metaphor of the Leviathan.

BUT SCHMITT did not think that the answers to modern problems could be found in Thomism or a restoration of papal authority. There was no going back to the Middle Ages. Schmitt embraced modern populism and tried to turn it to antidemocratic, illiberal ends. In his Verfassungslehre (Constitutional Theory) of 1928, for example, Schmitt praised the French revolutionary thinker Abbé Sieyès, author of What is the Third Estate?, for distinguishing between the pouvoir constituant and the pouvoir constitué, the maker of constitutional government and the constitutional government that is made.

The idea that constitutions exist at the will—and for the benefit—of the sovereign people or nation was central to the French and American Revolutions and goes back to the social-contract theory of John Locke and his successors. It was stated not only by Sieyès but also by Thomas Jefferson, in the Declaration of Independence:

That to secure these rights, Governments are instituted among Men, deriving their just powers from the consent of the governed, That whenever any Form of Government becomes destructive of these ends, it is the Right of the People to alter or to abolish it, and to institute new Government, laying its foundations on such principles and organizing its powers in such form, as to them shall seem most likely to effect their Safety and Happiness.

As William E. Scheuerman and Renato Cristi point out in their contributions to a 1998 anthology edited by David Dyzenhaus, Law as Politics: Carl Schmitt’s Critique of Liberalism, Schmitt puts an antiliberal spin on the theory of popular sovereignty. Sieyès, like the American Founders, takes it for granted that the exercise of popular sovereignty operates under constraints, even if it is not constrained by constitutions or statutes. Even when acting in revolutionary fashion, by discarding one government and forming another, a sovereign people cannot violate natural law (in the version found in early modern social-contract theory, that is, not the natural law of premodern Scholasticism). Moreover, in a revolutionary interim between governments, the people are expected to act through representative, consultative bodies, such as constitutional conventions. The sovereign people’s natural, extralegal right of revolution is not an excuse for either communal atrocities or the dictatorship of an individual.

By dispensing with these constraints, Schmitt turns the theory of popular sovereignty into a rationale for Caesarist dictatorship. The cryptic first sentence of Political Theology, “Sovereign is he who decides the exception,” shows that the sovereign people have been conflated with the sovereign executive. Social-contract theorists would have written, “Sovereign are they who decide the exception.”

Schmitt does not mean that any malcontent colonel who manages to carry out a putsch is the “sovereign.” Instead, the sovereign is a charismatic leader who saves the people from danger by acting decisively, outside of the law if necessary. Because the paralysis of parliamentary politics can itself pose a danger to the nation, in the view of Schmitt and other antiliberals, the eighteenth-century French and American method of a quasi-parliamentary constitutional convention to represent the sovereign people must seem to be merely the attempted correction of one weak debating society by another.

The decisive leader creates the new order by deeds, not chatter. The Schmittian leader is a plebiscitarian ruler who can have his actions ratified by the acclamation of a grateful people, but he does not act on their instructions. In his Constitutional Theory, Schmitt argued that “the natural form for the direct expression of the popular will is the yea-saying or nay-saying shout of the assembled crowd.” Cristi notes that Schmitt “comes to accept and recognizes the pouvoir consituant of the people only because he has found a way to disarm it.”

THE “FRIEND/ENEMY” distinction is another original concept in Schmitt’s antiliberalism. All political theories that do not advocate for a global government must have some way of determining who belongs in particular polities and who does not. In deciding on the boundaries of new states formed from the partition of dynastic or colonial empires, the standard in international law has been the so-called Latin American doctrine: the borders of newly independent successor states in general should follow the boundaries, however arbitrary, of administrative or political units within the former, larger state.

cs69175327.gifAn alternative approach, the so-called Central European approach, favors redrawing arbitrary political boundaries to create more homogeneous ethnic or linguistic groups. Neither doctrine is inherently illiberal. In his Representative Government, John Stuart Mill thus argued that liberal, representative government is most likely to succeed in countries in which most of the citizens share at least a common language, a thesis that the continuing disintegration of multiethnic states in our time would appear to confirm. In Mill’s words, “Free institutions are next to impossible in a country made up of different nationalities. Among a people without fellow-feeling, especially if they read and speak different languages, the united public opinion, necessary to the working of representative government, cannot exist.” Neither approach to defining the citizens of sovereign states equates political independence of one community from another with inherent and unremitting enmity.

In keeping with his decisionist approach to law and politics, Schmitt is not interested in adumbrating general rules like these. The people are more than a collection of human beings in a common territory or sharing various characteristics like language and ethnicity. Rather, for Schmitt, the people must have a mystical solidarity defined by the recognition of common public enemies, who may be external or internal or both. The friend/enemy distinction in a particular context, like the exception or state of emergency in a particular situation, by its nature cannot be identified or limited in advance. Rather, it is the essence of great leadership to grasp, at any given time, which approach to legality or its opposite and which set of public enemies is in the interest of the nation.

Schmitt is sometimes compared to Hobbes as an authoritarian thinker. But the temperaments and mentalities of the two were quite different. The Hobbesian sovereign, while prepared for war and anarchy, prefers peace and quiet. Schmitt’s authoritarianism is histrionic and apocalyptic. What is most extreme is most authentic. The exception is the rule. The emergency is the norm. The nation is constantly on the verge of collapse and threatened by enemies without and within. Parliament is the problem, not the solution. The times demand leaders who can take bold and decisive action, not waste time in idle debate. Quoting Schmitt on parliamentary democracy (“The value of life stems not from reasoning; it emerges in a state of war where men inspirited by myths do battle”), Stephen Holmes observed in 1993, “That is Mussolini, not Hobbes.”

Or worse. The potential for toxic interaction among Schmitt’s ideas about mythicized politics and extralegal power is illustrated by his own short and sordid career as a Nazi apologist. Following the Night of the Long Knives, Schmitt published an article entitled “Der Führer schützt das Recht” (“The Führer protects the law”). In identifying and eliminating enemies of the state, “The Führer protects the law against the worst forms of abuse when, in the moment of danger, he immediately creates law by force of his character as Führer as the supreme legal authority.” In that one sentence, Schmitt collapses executive prerogative, martial law and constituent power into arbitrary, uncontrollable tyranny.

REGIMES THAT resemble Nazi Germany in detail are unlikely to appear again. But antiliberalism in some form, in liberal democracies themselves as well as authoritarian states, will be around as long as liberalism endures, deploying arguments like Schmitt’s as weapons.

Defenders of the liberal constitutional tradition would be well advised to respond to those who are antiliberal thinkers like Schmitt in two ways. To begin with, they need to take seriously the challenges to legality and constitutionalism posed by the hard cases that he dwells on. The reply should be that the tradition of constitutional liberalism within itself has the resources to deal with extreme situations, by means of concepts like the natural right of revolution exercised by constitutional conventions, and executive emergency powers which are adequate in their flexibility without being unconstrained by law or legislative oversight. (Schmitt himself distinguishes “commissarial dictatorship,” or emergency measures to save a constitutional order, from “sovereign dictatorship” that creates a new constitution.)

In addition, constitutional liberals can turn the tables on Schmitt by reversing his assignment of strength and weakness. For Schmitt, as for other antiliberals, pluralistic democracy is weak and dictatorship is strong. But one need only contrast West Germany with East Germany during the Cold War, or South Korea and North Korea today, to contest this image of democratic fragility and authoritarian stability. The United States and United Kingdom survived the abortive Nazi empire and the Soviet Union in part because their looser, more consensual systems, with greater opportunities for self-correction by means of dissent and debate, made it easier for them to avoid or recover from strategic blunders.

At this moment in history, there is no significant intellectual challenge to Western liberalism comparable to fascism or Communism, notwithstanding the mixes of liberalism and nonliberalism in China and Russia and the millenarian violence of the preliberal Salafist jihadist movement. But the public philosophy of liberal, constitutional democracy has always left many people, even in its historic homelands, unsatisfied and in search of an alternative. Outside of fundamentalist religious sects, that alternative in generations ahead is likely to be found in some version of modern, secular, antiliberal thought. The greatest challenge to liberalism in the future may not come from outside of the liberal West but rather from within, in the form of reasoned argument by erudite and articulate intellectuals. Carl Schmitt was a model of the sophisticated modern antiliberal thinker. There will be more to come. 

Michael Lind is a contributing editor at The National Interest, cofounder of the New America Foundation and an ASU New America Future of War fellow.

Links:
[1] http://nationalinterest.org/feature/carl-schmitt%E2%80%99s-war-liberalism-12704
[2] http://nationalinterest.org/profile/michael-lind
[3] http://twitter.com/share
[4] http://nationalinterest.org/issue/may-june-2015
[5] http://www.amazon.com/Carl-Schmitt-Biography-Reinhard-Mehring/dp/0745652247
[6] http://nationalinterest.org/tag/history
[7] http://nationalinterest.org/tag/nazism
[8] http://nationalinterest.org/tag/liberalism
[9] http://nationalinterest.org/topic/politics

jeudi, 07 mai 2015

Carl Schmitt (1888-1985): Brief Biography of the Controversial German Jurist

CarlSchmitt.jpg

Carl Schmitt (1888-1985): Brief Biography of the Controversial German Jurist

by Colm Gillis

Ex: http://carlschmittblog.com

Carl Schmitt was one of the greatest intellectuals of the 20th century. This is a very brief overview of his remarkable life and career.

Carl Schmitt was born in 1888. Plettenberg, his home town, was a Protestant hamlet, but Schmitt was baptized a Catholic. As was typical for those of Rhenish Catholic stock, Schmitt was possessed of a strong sense of identity. This was combined with an equally strong sense of transnationalism. Circumstances, the Rhenish Catholic outlook, and prevalent sectarianism in Germany at the time, meant that he was exposed to pluralism, religious divisions, political questions, and geopolitics.1

He received first and second-level education in Catholic institutions, acquiring a thorough understanding of the humanities, in particular religion and Greek. At the same time, Schmitt was exposed to materialism.  Familiarity with ideologies like Liberalism bred contempt and Schmitt maintained his religious zeal long after he left behind his formative years.2

After attending Universities in Berlin and then Strassburg, Schmitt received his doctorate in 1910. Following graduation, he honed his legal skills. At Strassburg, Schmitt took a stance against positivistic legal theory. Positivism located legitimacy in the sheer fact of a sovereign government. Analysis of legal rulings was restricted to the intention of the lawgiver. Positivism ruled out the use of, for example, natural law theories, and Schmitt’s Catholic upbringing most likely was what made him averse to such a legal approach.3

At this stage Schmitt’s views on law were informed by the neo-Kantians, who placed a ‘right’ above the state and who saw it as the function of the State to fulfil this right. While professing loyalty to the State and to a perceived right order, Schmitt tended to subordinate the individual, an anti-liberal stance maintained throughout his career.4

Schmitt’s meeting with the barrister and deputy of the Center party, Dr Hugo am Zehnhoff, in 1913 influenced Schmitt profoundly. In particular Schmitt turned away from subjugating law to a set of transcendent norms. Instead concrete circumstances were to provide the basis for law from now on.5

Slide1

Dr Hugo am Zehnhoff

Before the war, he published two books. But his inclinations at this stage were not overly political. This apoliticism was common amongst German intellectuals at the time. Generally, the existing order was accepted as is. It was felt inappropriate for academics to weigh in on practical issues.6

After passing his second law exam in 1915, Schmitt volunteered for the infantry, but suffered a serious back injury. So he served out WWI performing civil duties in Bavaria which were essential to the war effort. Schmitt administered the martial law that existed throughout Bavaria and elsewhere in Germany. He married his first wife, Pawla Dorotić, a Serb whom he later divorced in 1924, at this time. Pawla’s surname was added to his so as to give himself an aristocratic air, an indication of Schmitt’s determination to advance himself.7

Slide1

Hindenburg and Ludendorff formed an effective dictatorship in Germany during WWII

In line with much of Conservative German thought at the time, Schmitt viewed the state – not as a repressive or retrograde force that stifled freedom – but as a bastion of tradition securing order. Dictatorship was mused upon. This, in Schmitt’s mind, was constrained by a legal order and could only act within that legal order. Dictatorship was functional, temporary, and provided a measure of order in emergency situations, but was not to be transformative and break from the structure which preceded it and dictated to it. In other words, it was to be a dictatorship in the mould of classical dictatorship which was extant in the Roman republic.8

As for the purpose of the world war itself, Schmitt displayed his ever-present aloofness. While many thinkers in Germany saw the war in very stark terms, as a struggle to uphold the ‘spirit’ or as a struggle against Enlightenment rationalism, Schmitt opined that the war proved the tragic existence of man in the modern world. Men had lost their souls and corrupted by a glut of knowledge and a dearth of spirituality.9

Strassburg’s loss to the Reich after the war meant that Schmitt had to downgrade to a lectureship at the School of Business Administration in Munich, a post which he achieved with the aid of Moritz Julius Bonn. Bonn would remain a close friend. Despite their political differences, Schmitt and Moritz were companions until the end of Weimar.10

While Schmitt would be forever known as a provocative critic of the Weimar republic, he was always loyal to its institutions from its inception, albeit with reservations. Catholics had their hand strengthened by the Weimar republic. Hence, Schmitt and others were unlikely to overthrow an institution that had favoured them. On the other hand, Versailles was perceived as a humiliation and seemingly even worse for Schmitt, a distortion of law. Antipathies were harboured by Schmitt towards the US on these grounds. America was considered it to be a hypocritical entity who impressed upon people a neutral, liberal international law operating alongside an open economic system, but because the latter had to be guaranteed, the former could not be neutral.11   

Differences between jurists that existed before the onset of war were further exacerbated after the war. Hans Kelsen, the normativist scholar, was Schmitt’s main rival. Those like Schmitt opposed what they saw as an unrealistic objectivism.12

After the war, Schmitt turned his back on neo-Kantian perceptions of right. Instead he interpreted the turmoil of the war and post-war anarchy as proof for his ‘decisionist’ theories. Law and legitimate rule were located in the hands of a clearly defined sovereign. Legal procedure would be kept to a minimum. Justice would be substantive as opposed to merely formal.

Schmitt placed order before the application of law and he increasingly saw many of the assumptions and modus operandi of Liberalism, democracy, and parliamentarianism to be unworkable, subversive, irrational, prone to elitism, and too politically agnostic in the Germany of his day. His criticisms of domestic law mirrored those of international law – too much faith was placed in supposedly neutral theories of law. Sheer ignorance of power structures or realities on the ground was what kept ‘rule-of-law’ theories going.13

Sulla_Glyptothek_Munich_309

Schmitt mused much on dictatorships like the one headed by Sulla, the Roman dictator

Disillusioned with modern politics, he sought refuge in counter-revolution thinkers, notably de Maistre, Bonald, and Donoso Cortés. Schmitt did much to resurrect the reputation of Cortés in particular, an ex-liberal from Spain who produced far-reaching analyses of mid-19th  century European politics. Cortés’ discourse was framed in highly theological language.14

Schmitt distanced himself from ‘conservative revolutionaries,’ however. Conservative revolutionaries held that traditional conservatism needed to utilize modern techniques to save Germany from atheism, Liberalism and Bolshevism. Schmitt considered their opinions too crude. Diversification was key and Schmitt interacted with the left and right and every shade in between, with the possible exception of Liberals, although he never seems to have found an intellectual soul-mate.15

Yet Schmitt concurred with the conservative revolutionaries in one important respect; namely that he found the age to be dead, lacking in vitality, and overly rationalistic. Liberalism and parliamentarianism were increasingly in the cross-hairs and the first pre-emptive strike was his book Political Romanticism (1919), which was released after the war. This was not a template for later Schmittian works, but was symptomatic of an impatience with relentless individualism. One can read many subtexts from this work that would appear in his more celebrated studies.16

Following Political Romanticism, Schmitt’s targets were pinpointed to greater precision. Dictatorship (1921), Political Theology (1922), and The Crisis of Parliamentary Democracy (1923), were three noteworthy books released in the early 1920s. Liberalism’s flawed ontology of mankind was critiqued. Contradictions in Liberalism were exposed. Dangerous phantasms of parliamentarianism were rationally elucidated. Power in the ‘real’ world of politics was discussed. And more. 17

At the same time, Schmitt was aware of the increasing totalitarianism evident in modern politics,  being one of the first to recognize this trend, and even articulating an awareness of the power of modern media. His position was somewhere in between the value-neutral position of Liberalism and the absolute control espoused by Statists. He was acutely aware of the weaknesses of Weimar Germany in the face of ideologies demanding increasing loyalty from their members. In parallel with his fear of totalitarianism was his disgust at the way that private interests were embedding themselves into public institutions. Nevertheless, by 1925, the constitutional lawyer Richard Thoma was accusing Schmitt of authoritarianism, a penchant for the irrational and desiring the hegemony of the Church in Germany.18

Schmitt gained a reputation as a legal theorist who leant strongly on article 48 of the Weimar Constitution during this period. In this article, a provision was made for emergency rule in the event of political breakdown. For Schmitt, as opposed to those like Thoma, law was meaningless without a stable order in place. He took a very realistic perspective, and in fact was not ideologically inclined against democracy or parliament. But he harboured misgivings that the supposed nature of democracy or parliamentarianism, as articulated by his contemporaries, was historically accurate. In any event, the modern forces which Liberalism had unleashed would put paid to whatever the interest-based new order tried to accomplish, Schmitt also surmised.19

Weimar_Constitution

Frontispiece of a booklet of the Weimar Constitution

Schmitt spent the bulk of the 1920s at Bonn, and moved there in 1922 after stints at Berlin and Greifswald, leaving Bonn in 1928. In 1926 he got married to Duschka Todorovitsch, another Slav. In the next several years, two of his most important books, The Concept of the Political (1927, with a new and highly amended edition appearing in 1932) and Constitutional Theory (1928) were published. The former, in particular, marked a ‘turn’ in Schmitt’s thought: he was now less inclined towards the Catholic Church. Already he had been turning to Rosseau and his theories of the identity of people and government.20

Slide1

Schmitt and his wife in the 1920s

Introducing Schmitt’s famous ‘friend-enemy thesis,’ The Concept of the Political was a revolutionary book in political science and philosophy. Continuing in the same vein as earlier works such as Political Theology, Schmitt saw the State as the only body competent to pursue political existence by identifying the friend-enemy distinction. Despite the apparent amorality of the study, many commentators, including his Catholic friend Waldemar Gurion, were impressed by what was undeniably an astute analysis.21

Both the Weimar Republic and Schmitt the intellectual reached the height of their powers in the years immediately before the Wall Street crash. Schmitt would go to Berlin just before the fatal blows were struck against the nascent republic. He now commanded widely-held kudos as a jurist, and the financial crisis would now give him influence as a political adviser.22

Germany was on the precipice at this stage and article 76 of the Weimar constitution particularly disturbed Schmitt. He harboured no illusions about what this provision, which enabled a popularly elected party to do as it pleased with the constitution, signified for those antagonistic towards the State. Schmitt now became close to Johannes Popitz, Franz von Papen, and General Kurt von Schleicher, all of whom represented traditional German values. During the chancellorship of Heinrich Brüning, the Centre party leader, he acted as constitutional advisor to President Paul von Hindenburg. True to his past form, Schmitt provided legal cover for the use of emergency decrees which helped see the republic through the treacherous currents of the early 1930s. Surrounded by practical men, Schmitt and his colleagues were only interested in making Germany a strong and stable country. At this time, he also recognized the need for government to concern itself with economic matters. Schmitt neither sought to repress trade unions nor exalt business interests within the corridors of powers, but advocated the pursuance of an economic policy that was neutral.23

There was more than a touch of Keystone Cops about Schmitt, von Papen, von Schleicher, and other traditional conservatives, as they struggled to manoeuvre and deal with the burgeoning National Socialist movement. One of Schmitt’s treatises, Legality and Legitimacy, was used by supporters of von Papen and von Schleicher to justify the increasingly authoritarian measures required to cope with the turmoil in Germany, which by 1932 had become pervasive. Ill-judged use of Schmitt’s theory handed an initiative to the NSDAP in 1932 during a landmark case in Prussia. In 1932, he also wrote an article in the run-up to elections called The Abuse of Legality, where he repeated his arguments in  Legality and Legitimacy. The most important of his arguments, in this context, was the conviction that the Constitution cannot be used as a weapon against itself.24

In 1932, von Schleicher tried to outwit the NSDAP. He lifted bans on paramilitary groups aligned with the National Socialist movement, but also tried to woo right-wing voters through innovative economic measures. Strategic support was lent to these tactics by Schmitt. However, these plans backfired. The NSDAP grew in strength and Hitler was underestimated by those like the conservatives, who believed in their own superiority and powers of manipulation. Meanwhile, Schmitt’s ideas were commoditized by those like Hans Zehrer and Horst Grüneberg, editors of Die Tat, who found knives in Schmitt’s writings where there were only scalpels.25

Slide1

Schmitt’s article ‘The Fuehrer protects the right’

One last episode of farce remained before the death of Weimar: Von Schleicher conversed with Hindenburg about banning anti-constitutional parties that were now incapable of being contained in 1933. This conversation was leaked. Schmitt’s name was associated with the backroom shenanigans, and he had an embittered, and personal exchange with Prelate Kaas, leader of the Centre Party, who charged Schmitt with promoting illegality. Schmitt later heard about Hitler’s appointment in a café. Just at this time, he was moving from Berlin to Cologne, a move unrelated to the political trouble. Schmitt’s departure from the capital seemed just as well timed as his arrival.26

True to his form of being able to condense the most momentous of events into a single phrase, Schmitt remarked on January 30 1933 that ‘one can say that Hegel died.’27 Schmitt saw Hitler’s rise to power through the lens of vitality and Kultur. National Socialism had ousted a bureaucracy that had powered the rise of the German state, only to disappear once the work of the bureaucratic State was complete. He joined the NSDAP in May 1933, although it was not a significant gesture, because the purging of the civil service had meant that Schmitt was virtually compelled to join.28

A full professorship in Berlin, a post at the Prussian state council, a nomination to the nascent Akademie für Deutsches Recht, an appointment to the editorial board of the publication of National Socialist legal theorists Das Deutsche Recht, and appointment to the head of higher education instructors of the National-Socialist Federation of German jurists came in quick succession in 1933.29

In 1934 he partly backed that year’s notorious purges in the provocatively titled The Führer Protects the Law. In his opposition to the slaughter of innocents, Schmitt showed his astuteness. He was able to cite both Hitler and Goering, who admitted publicly that mistakes were made in the purges. Schmitt called for a state of normality to be re-imposed, now that the danger to the state had passed. Despite his attempts to quell the bloodshed in Germany, Schmitt’s writings appeared to emigrés as rubberstamping a fanatical government that was out-of-control. His old friend Gurian coined the term ‘Crown Jurist of the Third Reich’ for Schmitt.30

Protestations of emigrés against Schmitt didn’t go unnoticed by the authorities, and their dredging up of Schmitt’s past stance towards the NSDAP stifled, and then reversed, Schmitt’s rise through the ranks. It seemed as if the more Schmitt tried to ingratiate himself – by 1936 he had approved of the Nuremberg laws and also proposed a purging of the law-books of Jewish influence – the more he alienated himself.31

The SS and their publication, Das Schwarze Korps, were the vanguard of ideological purity in the Third Reich. From this platform, they were eventually able to force Schmitt to leave the public bodies he had served in and he retired to academia. Disillusioned, he drew more on the theories of Thomas Hobbes, in particular his theory of obedience being given in return for protection in a 1938 work. Schmitt also explored international law, and would remain a critic of the global order until his death, notably calling for an international system where countries would guard Grossraum, large swathes of territory that powerful States would claim as their backyard as the US had done with the Monroe Doctrine. This should not be confused with racially charged Lebensraum theories.32

In the last phase of the war, Schmitt served in the German equivalent of the Home Guard and was captured by the Soviets. Ironically, the Bolsheviks released him after considering him to be of no value, either because of what he told the Russians or because of his age. Schmitt did not receive the same leniency from the Americans and he spend thirteen months, after his arrest in September 1945, incarcerated, also suffering the ignominy of having his massive library confiscated.  The main accusation levelled against him was that he had provided intellectual cover for the NSDAP Lebensraum policy.33 Chastened by his experiences, Schmitt retreated into what he told his interrogator Robert Kempner was a ‘security of silence’34 and he composed the following lines which served to summate the attitude he adopted after the war

Look at the author most precisely

Who speaks of silence oh so nicely;

For while he’s speaking of quiescence

He outwits his own obsolescence.35

Schmitt did not maintain a strict silence, as the lines suggest, but continued his manner of couching his writings in esotericism, a manner which he adopted during NSDAP rule. After his ordeal at the hands of the Americans, Schmitt retired to a house which was named San Casciano, either after the name of the residence that Machiavelli retired to after he was ousted from power, or after the name of a Christian martyr in the reign of Diocletian who was stabbed to death with a stylo by one of his students.36

Even in his old age, Schmitt divided opinion, but kept producing works of literary quality. The Nomos of the Earth (1950) was Schmitt’s last major work and his key study on international relations. That is not to downgrade the quality of many of his later works, such as Theory of the Partisan (1963), which are still highly relevant in the modern world. He also revised many of his earlier writings so as to keep pace with the new world that had replaced the previous European order that had existed from the 17th century. Theology came back into focus for Schmitt and his Political Theology II (1970) critiqued the classical position adopted by Erik Peterson, in respect of the Church’s position towards politics. Friendships with Jacob Taubes, a Jewish rabbi, and Alexandre Kojève, the outstanding Hegelian philosopher, revived his reputation.37

Schmitt’s downfall somewhat mirrored similar events surrounding Machiavelli. His death in his home town of Plettenberg at the grand age of 97 matched the somewhat similar life-span enjoyed by Hobbes.38 Life for both may have been nasty and brutish, at times, but was definitely not short!

Currently, I am researching a book on Carl Schmitt because I need to know about politics. Any comments or suggested corrections to this post are welcome. I have already authored one book Mysteries of State in the Renaissance. My Amazon page is here.

NOTES

[1] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. ix; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 3-5.

[2]The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 13; Ibid. pp. 6-7; Dictatorship Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Malden, MA Cambridge 2014 pp. xvii.

[3] The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 9, 13.

[4] The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 14; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 10-11.

[5] The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 13.

[6] Ibid. pp. 14; Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 13-15.

[7] Dictatorship Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Malden, MA Cambridge 2014 pp. x-xi; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 4; Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii.

[8] Dictatorship Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Malden, MA Cambridge 2014 pp. xi-xii; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 14-15; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 18-20.

[9] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 16-18.

[10] Ibid. pp. 22-23.

[11] The Crisis of Parliamentary Democracy Carl Schmitt (Ellen Kennedy (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 2000 pp. xxvii-xxviii; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 28, 53-54; The Geopolitics Of Separation: Response to Teschke’s ‘Decisions and Indecisions’ Gopal Balakrishnan New Left Review Vol. 68 Mar-Apr 2011 pp. 59; The Nomos of the Earth in the International Law of the Jus Publicum Europaeum Carl Schmitt (G.L. Ulmen (Trans.)) Telos Press New York 2003 pp. 12-19.

[12] State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. ix-x; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 3; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 36.

[13] Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 201; Carl Schmitt’s Critique of Liberalism: Against Politics as Technology John P. McCormick Cambridge University Press Cambridge 1997 pp. 2; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. x-xi; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 7, pp. 13; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 37.

[14] Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 203; Carl Schmitt and Donoso Cortés Gary Ulmen Telos 2002 No. 125  pp. 69-79; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 22-23.

[15] Carl Schmitt: The Conservative Revolutionary Habitus and the Aesthetics of Horror Richard Wolin Political Theory 1992 Vol. 20 No. 3 pp. 428-429; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 56-62, 135-139. He made his disassociation from conservative revolutionaries quite forceful at times, for instance complaining when his name nearly appeared in the same collection of essays as the Austrian corporatist thinker Prof. Othmar Spann. Schmitt also associated with leftist thinkers like Benjamin and Kirchheimer, both who were indebted to him. Schmitt did attract right wing students who were pessimistic about the German state, but these  were only interested in those parts of his lectures construed as anti-Weimar and the subtlety of Schmitt’s thought was ignored.

[16] Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 206; Political Romanticism Carl Schmitt (Guy Oakes (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 1986. 

[17] The Crisis of Parliamentary Democracy Carl Schmitt (Ellen Kennedy (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 2000 pp. xvi.

[18] Ibid. pp. xiv, xli; Carl Schmitt’s quest for the political: Theology, decisionism, and the concept of the enemy Maurice A. Auerbach Journal of Political Philosophy Winter 1993-94 Vol. 21 No. 2 pp. 207; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. viii.

[19] The Crisis of Parliamentary Democracy Carl Schmitt (Ellen Kennedy (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 2000 pp. xxvii-xxx; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 72-73; Four Articles: 1931-1938 Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 1999 pp. x-xi; In his introduction to one of Schmitt’s books, Christopher Dawson writes; To the traditionalist this alliance of liberal humanitarianism with the forces of destruction appears so insane that he is tempted to see in it the influence of political corruption or the sinister action of some hidden hand. It must, however, be recognised that it is no new phenomenon; in fact, it has formed part of the liberal tradition from the beginning. The movement which created the ideals of liberal humanitarianism was also the starting point of the modern revolutionary propaganda which is equally directed against social order and traditional morality and the Christian faith. In The Necessity of Politics: An Essay on the Representative Idea of the Church and Modern Europe Carl Schmitt (E.M. Codd (Trans.)) Sheed & Ward London 1931 pp. 15-16.

[20] State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xi; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 44; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. 25-26.

[21] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. 1-5; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 93-94.

[22] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 85; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xi.

[23] The Definite and the Dubious: Carl Schmitt’s Influence on Conservative Political and Legal Theory in the US Joseph W. Bendersky Telos 2002  No. 122  pp. 36, 43; Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. viii-xii. It’s significant that Heinrich Muth noted that someone who strove in the manner of Schmitt could not logically have been in league with groups like the NSDAP; The Concept of the Political (Expanded Edition) Carl Schmitt (George Schwab (Trans.)) The University of Chicago Press Chicago 2007 pp. 14; Political Romanticism Carl Schmitt (Guy Oakes (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 1986 pp. ix-x; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 114-116, 121-122.

[24] Legality and Legitimacy Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2004 pp. xvi, xx-xxi; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xi; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 20-23; Political Romanticism Carl Schmitt (Guy Oakes (Trans.)) MIT Press Cambridge, Mass. London 1986 pp. x-xi.

[25] Legality and Legitimacy Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2004 pp. xxi; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 22; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 152-153; The Challenge of the Exception: Introduction to the Political Ideas of Carl Schmitt Between 1921 and 1936 (2nd Ed.) George Schwab Greenwood Press New York Westport, Conn. London 1989 pp. vi.

[26] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 184-189.

[27] Carl Schmitt: The Conservative Revolutionary Habitus and the Aesthetics of Horror Richard Wolin Political Theory 1992 Vol. 20 No. 3 pp. 424.

[28] Ibid. pp. 425; State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xiii.

[29] State, Movement, People: The Triadic Structure of Political Unity Carl Schmitt (Simona Draghici (Trans.)) Plutarch Press Corvalis, Or. 2001 pp. xii.

[30] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 215-216, 23-224; The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes: Meaning and Failure of a Political Symbol Carl Schmitt (George Schwab and Erna Hilfstein (Trans.)) Greenwood Press Westport, Conn. London 1996 pp. xvi.

[31] Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 224-228; For an excellent summary of Schmitt’s true attitudes towards the Jews see New Evidence, Old Contradictions: Carl Schmitt and the Jewish Question Joseph Bendersky Telos 2005 No. 132 pp. 64-82.

[32] The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes: Meaning and Failure of a Political Symbol Carl Schmitt (George Schwab and Erna Hilfstein (Trans.)) Greenwood Press Westport, Conn. London 1996 pp. xii-xiii; Carl Schmitt, theorist for the Reich Joseph W. Bendersky Princeton University Press Princeton, N.J. Guildford 1983 pp. 224-228; The Geopolitics Of Separation: Response to Teschke’s ‘Decisions and Indecisions’ Gopal Balakrishnan New Left Review Vol. 68 Mar-Apr 2011 pp. 68.

[33] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; Political Theology II: The Myth of the Closure of Any Political Theory Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Cambridge 1970 pp. 1.

[34] Political Theology II: The Myth of the Closure of Any Political Theory Carl Schmitt (Michael Hoelzl and Graham Ward (Trans.)) Polity Press Cambridge 1970 pp. 1.

[35] Ibid. pp. 1.

[36] Ibid. pp. 2.

[37] Ibid.; Constitutional Theory Carl Schmitt (Jeffrey Seitzer (Trans.)) Duke University Press Durham London 2008 pp. 2; Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. 2; The Nomos of the Earth in the International Law of the Jus Publicum Europaeum Carl Schmitt (G.L. Ulmen (Trans.)) Telos Press New York 2003; The Theory of the Partisan: Intermediate Commentary on the Concept of the Political Carl Schmitt (A.C. Goodson (Trans.)) Michigan State University Lansing 2004; Letters of Jacob Taubes & Carl Schmitt Timothy Edwards (Trans.) Accessed from http://www.scribd.com on 25/10/14; Alexandre Kojève-Carl Schmitt Correspondence and Alexandre Kojève, “Colonialism from a European Perpective (Erik de Vries (Trans.)) Interpretation 2001 Vol. 29 No. 1 pp. 91-130.

[38] Carl Schmitt’s International Thought: Order and Orientation William Hooker Cambridge University Press Cambridge 2009 pp. xiii; Hobbes lived until the age of 91, an even more remarkable feat than Schmitt’s longevity!

vendredi, 27 mars 2015

Les Grecs de la Mer Noire

quatrième_croisade.jpg

Erich Körner-Lakatos :

Les Grecs de la Mer Noire

Quand les Pontiki, les Grecs de la Mer Noire, rêvaient d’un Etat à eux

Vers les heures du midi, le 29 mai 1453 la Rome orientale, soit l’Empire byzantin, bascule définitivement dans le passé. La nuit précédente, l’Empereur Constantin XI Paléologue et ses sujets, Grecs et Latins réunis, avaient prié en commun dans Sainte-Sophie. Ensuite, chacun s’en est allé à son poste. Juste avant les premières lueurs de l’aube, les Turcs lancèrent leur attaque contre Constantinople, dernier bastion de l’ancien Empire byzantin. Cette « Polis », jadis très étendue, a été réduite à une population de 36.000 habitants. Pendant quelques petites heures, les défenseurs soutiennent l’assaut des janissaires puis, par une poterne de la muraille, ceux-ci parviennent à s’engouffrer dans la ville et à atteindre son centre. Les chrétiens succombent à la puissance musulmane. Les Ottomans sont sous le commandement de Mehmet II, qui vient de prendre le titre de « Mehmet le Grand », parce qu’il s’est rendu maître de la capitale byzantine.

La métropole est tombée mais quelques restes épars de l’ancien Empire byzantin continuent à se défendre bec et ongles contre les fidèles de Mohammed. D’une part nous avons la Morée byzantine dans le Péloponnèse qui résistera pendant six ans sous le commandement de Demetrios, un frère du dernier empereur. D’autre part, deux Etats du Pont Euxin (la Mer Noire), peuplé de Grecs dits « pontiques » (Pontiki), résistent aussi : Trébizonde et Theodoros.  A l’est du littoral méridional de la Mer Noire se trouve l’Empire de Trébizonde, qui existe depuis 1204, l’année où les chevaliers catholiques de la Quatrième Croisade ont pris Constantinople et l’ont pillée. L’Empire grec-byzantin survit alors en exil à Nicée et autour de cette vieille Cité grecque d’Asie Mineure. L’Empire de Trébizonde, lui, va tenir jusqu’en 1461. Le dernier empereur de Trébizonde, David Comnène (Komnenos) sera exécuté le 1 novembre 1463.

caffa_and_theodoro.png

La principauté de Theodoros se trouvait en Crimée, dans l’arrière-pays d’un littoral alors dominé par les Génois qui tenaient le port de Caffa (Theodosia pour les Grecs, Feodossia pour les Russes aujourd’hui). Cette principauté s’était constituée au 13ème siècle comme partie de la région byzantine de Cherson en Crimée, qui ne sera jamais une colonie génoise. Elle fut toujours étroitement liée à l’Empire de Trébizonde. Les habitants de Theodoros étaient un mélange de Grecs, de Goths de Crimée (qui parlaient toujours leur langue germanique), d’Alains et de Karaïmes (variante très particulière du judaïsme). Tous cependant se servaient du grec comme langue véhiculaire et avaient adopté la religion grecque-orthodoxe.

En mai 1475, les Ottomans prennent la ville de Caffa et chassent définitivement les Génois de la Crimée. Le tour de la principauté de Theodoros est venu : le Grand Vizir ottoman, commandant de l’armée, Ahmed Pacha, entame le siège de la capitale Mangup qui durera six mois. Les défenseurs ne capitulent qu’en décembre 1475. Ce morceau byzantin de la Crimée sera le dernier territoire indépendant qui relevait de l’Empire. Alexandre, le dernier Prince de Theodoros, appartenait à la dynastie grecque-arménienne des Gabras. Son sort sera pitoyable : il sera réduit en esclavage et mourra prisonnier à Constantinople.

grecsmernoire.jpg

Revenons au 20ème siècle. Pendant la première guerre mondiale, les Français font distribuer en secret dans toute l’Anatolie des cartes d’une future République Pontique ou République du Pont. Les Grecs pontiques, habitants du littoral méridional de la Mer Noire se soulèvent en mai 1919. Au même moment, les puissances de l’Entente donnent le feu vert au premier ministre grec Eleftherios Venizelos pour qu’il envahisse l’Anatolie : il ne se passe pas un mois pour que les troupes grecques débarquent à Smyrne. D’autres puissances européennes débarquent également des troupes en Asie Mineure : les Italiens à Adalia (aujourd’hui Antalya) et les Français plus à l’est, en Cilicie. Tous veulent un morceau aussi gros que possible du gâteau anatolien.

Les Grecs pontiques descendent de la population de l’Empire de Trébizonde. Les insurgés de mai 1919 réclament la création d’un Etat grec pontique. Leur métropole, la ville portuaire de Trébizonde n’est pourtant pas habitée que par des Grecs pontiques ; il y a aussi des Arméniens et ceux-ci réclament la ville pour que la future Grande Arménie, dont ils rêvent, puisse disposer d’une fenêtre sur la Mer Noire. Venizelos déclare devant le Parlement d’Athènes qu’il ne voit aucun inconvénient à ce que la future Arménie prenne Trébizonde. Ilkomonos, Président de la Ligue nationale du Pont, déçu, critiquera sévèrement la Grèce pour cet abandon. L’Etat des Grecs du Pont ne sera qu’un rêve et une ébauche : il n’existera jamais, d’abord parce que Trébizonde et toute la région du Pont ont été attribués à la République d’Arménie lors du Traité de Sèvres en 1920. Ce sera un autre plan non réalisé : à la fin de l’année 1920, les troupes nationalistes turques battent et repoussent les Arméniens. Le rêve des Grecs du littoral méridional de la Mer Noire s’évanouit définitivement. Pire : le Traité de Lausanne de 1923, dont les clauses sont plus favorables aux Turcs que celles du Traité de Sèvres, prévoit un échange de population entre la Grèce et la Turquie. Après avoir vécu pendant plus de 3000 ans dans la région, les Grecs orthodoxes du Pont sont contraints de quitter leur pays. 300.000 d’entre eux sont évacués de force vers la Grèce, où la population autochtone ne les accueille pas de manière amicale parce qu’ils parlent un dialecte jugé bizarre et qu’on les prend pour des « demi-Turcs ».

Aujourd’hui encore, existent de par le monde des associations de Grecs pontiques qui se donnent pour but de cultiver leur héritage culturel.

Erich Körner-Lakatos.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°10/2015, http://www.zurzeit.at ).

safg.png

La « Megali Idea »

« Megali idea », la « Grande Idée », pour les Grecs, est l’union de toutes les régions peuplées de Grecs ethniques, la création d’une très grande Grèce. Cette idée s’est développée à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème : à cette époque, le Royaume de Grèce, qui, au départ, en 1832, ne comprenait qu’une infime partie des terres habitées par des Hellènes, s’était agrandi. En 1864, les Iles ioniennes autour de Corfou se joignent au royaume. En 1881, c’est au tour de la Thessalie. En 1913, les Grecs héritent de la Crète et de la Macédoine. Lors des traités de la région parisienne de 1919, le premier ministre grec Venizelos réclame l’annexion de toute la Thrace, y compris Constantinople, qui ne serait plus la capitale ottomane d’Istanbul. Constantinople serait reconquise, rêve de tous les patriotes grecs. Venizelos demande aussi le retour à la mère –patrie de toutes les îles de l’Egée, la région de Smyrne sur la côte occidentale de l’Anatolie jusqu’à l’actuelle Antalya, une bande territoriale de 400 km de long et de 50 km de profondeur sur la côte méridionale de la Mer Noire (le territoire peuplé de Grecs pontiques) et, enfin, Chypre.

Le Traité de Sèvres ne satisfait pas les Grecs. Ils reçoivent certes toute la Thrace, sauf Istanbul. Egalement les îles de l’Egée, à l’exception de l’archipel du Dodécanèse, autour de Rhodes, donné à l’Italie, et la région de Smyrne. Le littoral méridional de la Mer Noire reste turc. Les Anglais ne cèdent évidemment pas Chypre, car l’île est un élément stratégiquement trop important sur la route des Indes. Après l’échec de leur campagne d’Anatolie et le Traité de Paix de Lausanne, les Grecs perdent la Thrace orientale et la région de Smyrne. La « Megali idea » appartenait au passé.

EKL.

jeudi, 26 mars 2015

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress

By Eugène Montsalvat

Ex: http://www.counter-currents.com

tor1ARSVm+yTL._UY250_.jpgMichael Torigian
Every Factory a Fortress: The French Labor Movement in the Age of Ford and Hitler
Athens, Ohio: Ohio University Press, 1999

Michael Torigian’s Every Factory a Fortress: The French Labor Movement in the Age of Ford and Hitler chronicles the rise and decline of the French Labor movement from the years surrounding the First World War to the outbreak of the Second, culminating in a storm of labor agitation from 1934-1940.

It tells the story of how the working class responded to the social changes introduced by the Fordist-Taylorist model of production that became prevalent during World War I. The rise of the labor movement in these decades lead to the establishment of the Parti Communiste Français (PCF) as a major political force. They faced a great deal of challenges that manifested as strife on the factory floor, within the unions, against the various other factions in French politics, and internationally.

Torigian focuses particularly on the most powerful and radical element of the labor movement, the metal workers, termed métallos in French. These workers were involved in the various trades of steel making, shipbuilding, re-forging, mechanical manufacturing, electrical manufacturing, airplane, automobile, and defense manufacturing, and other miscellaneous metal fabrication. They would play a pivotal role in the wave of strikes and factory occupations that occurred in the years immediately preceding the Second World War.

In addition to the labor struggle, the threat of a Fascist coup in 1934 and the impending war with Germany, made the labor movement a part of the left wing French resistance to Fascism, yet the tension between the international political concerns and economic issues facing the workers would prove to deleterious to the unions and the PCF as the nation lurched towards the Second World War.

Every Factory a Fortress begins with an overview of the transformation of the French metal industry in the years surrounding the First World War. Perhaps the most drastic of all the changes was the adoption of the Fordist-Taylorist mode of production. In the years before the First World War, the metal industry was essentially based in craft workshops, which required a certain amount of skilled labor, and some familiarity with mathematics and drafting as well as manufacturing. It was an essentially artisanal trade.

The First World War would be the beginning of the end for the small workshop. Industrial production would be concentrated in large factories, often employing thousands of workers, which would utilize mechanized, standardized mass production techniques as developed by Henry Ford and Frederick W. Taylor. These would be detrimental to the conditions of the worker. In the old workshops, the craftsman enjoyed a degree of independence and the respect of the foremen. Management rarely intervened in the day-to-day life of the worker.

The Fordist-Taylorist system would replace much of the skilled labor needed with machines, and their operators would be subjected to dehumanizing “scientific management.” Engineers and management would dictate the most effective means of production to the workers, who were reduced to performing repetitive and often dangerous industrial routines as part of an assembly line, often timed by a stopwatch. Failure to keep pace would result in the dismissal of the worker, thus making employment less secure.

This was compounded by the fact that the bosses, termed the patronat, viewed themselves as rulers of the workers, and refused to recruit higher level positions from the laborers, preferring to hire engineers and managers from outside. This lack of social mobility would compound the divide between the workers and the patronat.

The conditions of the war furthered the problems inherent in the system. The fact that many men were out at the front, and would die as a result of the war, meant that women, immigrants, and boys were brought in to fill their roles in the war years and those following. Paid less and easily replaced, this furthered the degradation of skilled labor.

The high turnover in the metal industry following the First World War would have serious social consequences as well. The lack of job security and the flux of employment that resulted from workers constantly leaving factories in search of higher wages led to a fairly nomadic existence. The rooted communities based upon the skilled workers of the workshop ceased to exist and workers crowded into hastily constructed suburbs, which lacked adequate electricity, sanitation, and other basic amenities. Tuberculosis, diphtheria, and other communicable diseases took their toll, and child mortality increased.

The decline of the traditional working communities and the rise of atomized life in the slums provided an opening for mass, consumer culture to replace the organic bonds of society. Sports, radio broadcasts, and cinema became popular diversions French culture became Americanized, Hollywoodized, as one trade unionist noted, “Today, life inside and outside the factories is similar to life in America and has no other aim than the pursuit of crass material satisfaction . . . To achieve this satisfaction people seem willing to accept any kind of servitude.” Moreover, the rise of consumerism distracted the working class from political and economic goals.

The labor movement in France was descended from the ideology of revolutionary syndicalism, which held that the workers would rise up and seize control of the workshops. In the aftermath of the First World War, it proved to be antiquated, as it focused on the concerns of skilled workers in the atmosphere of the workshops that dominated before the rise of the mass industrial system.

cgttar3_flo_001f.jpg

Represented by the Confédération Générale du Travail (CGT), they adopted an anarchist position and refused to negotiate with political parties or form their own to represent themselves, codifying their beliefs in the 1906 Charter of Amiens. Opposed to negotiation with bosses and politicians, the CGT used wildcat strikes, boycotts, and sabotage to advocate for worker control. However, membership remained low, and poor organization stifled its ability to pursue extended strikes.

Divergences between the more reformist and the revolutionary wings began to arise and were furthered by the First World War, as the working class was unequivocally patriotic in their support of the war effort. This lead the CGT to reject direct action in favor of negotiation. However, the new workers in the war industry did not take to the CGT, preferring more mass movement-oriented action over the skilled labor elite of the CGT.

In 1917 there was a round of strikes, opposed by CGT representatives, who sought to protect the interests of skilled laborers from the demands of the masses. In March 1918, another round of strikes lead by anti-reformist dissident stewards broke out. Furthermore, the Russian Revolution had piqued the interest of the more revolutionary segments of the labor movement.

In the waning months of the war, reformist elements sought to codify some of the state-directed socialist aspects of the war economy to mitigate the threat of revolution, proposing nationalization, collective management, and state resolution of contract disputes. However, the end of the war restored the full free market, and the unions lost whatever leverage they enjoyed during the war.

This strengthened the hand of revolutionary syndicalists and the new Soviet-oriented groups. In June 1919, anarchist stewards lead nearly 180,000 workers in a month long strike, where a Soviet was proclaimed in Saint-Denis. The refusal of the CGT leadership to endorse the strikes only exacerbated tensions between the revolutionaries and the reformists. This led to creation of the PCF from a split in the Socialist Party in 1920, and workers began to rally to this new “worker’s party.”

The reformist leadership began to purge the revolutionaries aligned with the PCF, who formed the Confédération Générale du Travail Unitaire (CGTU) in 1922. The CGTU experienced infighting between syndicalists, anarchists, and communists, but by 1923 had enough control to bring the CGTU into the Soviet backed Red International of Labor Unions and organize the union according to Bolshevism. The Unitaires, as CGTU members were called, in the metal industry were used as the political laboratory of the CGTU, where “every change of line, every new directive, every political imperative cooked up by the French and international communist movement would thus find its way into the union’s daily operations.”

One particular organizational change used by the CGTU was to shift the base of operations from the section locale, which represented union by neighborhood, to the section syndicale, which represented workers directly on the factory floor, thus implanting the CGTU into the daily workings of the factory. Unfortunately, the factory sections were hampered by management intimidation and logistics. Both the CGTU and the “confederal” CGT failed to achieve much progress throughout the twenties in terms of concrete gains for their members.

It was the onset of the Great Depression that would strengthen the hand of labor in France. The contraction in the labor movement would end the high turnover in the factories. Immigration, migration from the countryside, and female labor participation decreased, and skilled workers and family men were given priority. This essentially stabilized the environment on the factory floor, which would allow the labor movement to take root. Moreover, the conditions inside the factory worsened in terms of stagnating wages, production speedups, and longer hours. The stabilization of the workforce, combined with more unpleasant conditions lead to a greater need for labor activism.

The CGT tried to organize within the communist dominated suburbs, but were hampered by the union locale mode of organization where unions were represented by locals outside the factory, which led to a lack of contact between the worker and union. The unitaires were better prepared to unionize the métallos, using the section syndicale to reach workers directly on the factory floor. The PCF also utilized factory cells to recruit.

In 1930, direct orders from the Soviet Union forced the CGTU and PCF to reduce their revolutionary rhetoric and focus more on the day-to-day struggles of the workers, which helped end the marginalization they suffered in the preceding years. In 1932 the CGTU started making more concrete demands than full scale revolution like the 40 hour week, guaranteed minimum wages, collective bargaining, and health and safety guarantees. However, the revolutionary core was still present in the party, though reigned in. These radical activists would prove useful in leading future agitation. An increase in strike activity by the CGTU from 1931 to 1933 would result from the turn towards the concerns of the common worker. The CGTU took on the prominent French auto manufacturer, Renault, in November 1931 after a large wage cut was announced. The strike broke out on a shop by shop level, leading to a two month struggle with management. While the strike failed, it raised the credibility of the CGTU in the eyes of the workers. In 1933, the CGTU fomented a massive strike at the plant of Citroen after wage cut announcements were made. After a work stoppage by 300 craftsmen, CGTU agitation eventually caused Citroen to lockout 18,000 workers. Strike committees were formed as intermediaries between union leadership and the workers. Citroen eventually reopened its factories and the promised a mitigation of the wage cut, and the workers returned in blocs, who would engage in slowdowns to force the factory to keep their promises and rehire strikers. While the strike did not bring Citroen to heel completely, it solidified the role of the CGTU as the leader of labor activism in the metal industry.

The events of February 1934 France would have a major impact on the labor movement. The Stavisky Affair, which revealed that several members of the cabinet were connected to the Jewish swindler Serge Stavisky, inflamed the passions of the far right, and led to a series of demonstrations in January 1934 by organizations like Action Française and Croix de Feu of a generally an anti-democratic character.

cgt120ans.jpg

On February 3rd, Premier Daladier dismissed the right-wing prefect of the police, leading to massive demonstrations on the 6th. 100,000 rightists marched on the Chamber of Deputies, and police opened fire, killing 18 and leaving 18,000 wounded. Fearing impending civil war, the government resigned.

Maurice-Thorez.jpgThe initial response of the communists was indifferent. PCF leader Maurice Thorez stated that there was “ no difference between bourgeois democracy and fascism. They are two forms of capitalism . . . Between cholera and the plague one does not choose.” On the 7th of February, the PCF rejected a socialist overture to form a united front against what was widely perceived as a Fascist coup attempt.

Interestingly enough, it was PCF member and future Fascist Jacques Doriot that broke ranks with the party leadership to propose an alliance with the Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) against the anti-republican forces. In response, Thorez announced a demonstration on February 9th against fascism and Daladier’s cabinet. The demonstration was banned, but it went ahead anyhow, resulting in street fighting that left six dead. In response a general strike was called on February 12th, mobilizing four million workers across the country.

In this action, the strikers saw themselves not as agents of revolutionary class struggle, but as defenders of French democratic institutions derived from the French Revolution. This in turn would lead to the formation of alliances between the PCF and the less revolutionary factions of the French left. The PCF joined the SFIO to formulate a “united action pact.” With German rearmament posing a threat to Soviet Union, the PCF was forced to abandon its criticism of French democracy and seek alliances with potential allies against a future German assault within the political sphere. Steps were taken to reunify the CGT and the CGTU, but they had yet to produce any results. The new-found moderation of the PCF and CGTU and their symbolic defense of the republic proved to be quite successful in convincing workers to join, swelling the ranks in the metal union enough for them to put out a weekly paper, Le Métallo.

The Franco-Soviet Pact of Mutual Assistance in May 1935 forced further rapprochement between the PCF and the French state, which opened the way for an alliance with the Radicals, the bourgeois liberal party. The PCF increasingly appealed to French patriotism against the threat of Germany, wrapping themselves “so tightly in the French flag that the hammer and sickle would barely be visible.” The May 1935 election would also see the formation of a People’s Front observing “republican discipline,” where voters would vote for the strongest Left-wing party on the second ballot. This lead to massive gains for the PCF, moving the number of cities and towns under PCF control from 150 to 297.

In June 1935, the Comité de Rassemblement Populaire was formed to bring together the PCF, SFIO, CGT, CGTU, and Radicals to organize a pro-republican Bastille Day rally. However, it decided to maintain itself afterwards and align with the People’s Front in support of republican defense. However, the various factions were in dispute on a number of issues, and it would take until January 1936 for them to codify a program, based around international defense against fascism, suppression of the right-wing leagues, and some fairly vague promises of restoring the worker’s purchasing power harmed by the depression through a fairly Keynesian program. A GCT-CGTU merger would follow in March of 1936.

The political gains and consolidation of the left would help support and organize labor activism in the future. In 1935, the first major successes of the CGTU soon followed, the Gnome-et-Rhône aircraft works granted labor demands after the threat of a strike, and similar victories in the Panhard-Levassor auto plant, the Chausson auto works, Hispano-Souza, and the aircraft plants of Bloch, CAMS, and Loiré-Olivier soon followed.

The 1936 parliamentary elections would intensify the momentum of the French labor movement, the Communists growing from 10 to 72 seats. However, parties of the extreme right had also made significant gains. The atmosphere of polarization grew as the moderate bourgeois liberal parties were reduced in strength. 120,000 workers rose in a May Day strike. The Bréguet aviation plant fired two militants in reprisal for their role in the May Day strike, which triggered an occupation. When police arrived to evict them, they barricaded themselves into the workshop bearing the company’s prototypes. The management recalled the police and opened negotiations when they refused to leave. The striker’s demands were satisfied. Another strike broke out, possibly encouraged by the PCF’s Toulouse branch, in the Latécoère aviation plant and it was settled in the workers favor in a manner similar to the Bréguet strike. The wave of factory occupations struck the capital region, notably at the Bloch plant, where a strike aided by PCF deputies and the Communist mayor of Courbevoie succeeded in granting a new contract with a large raise to the workers.

However, the leadership of the PCF, was not entirely pleased by these actions, as they had joined the People’s Front to maintain the force of the French government against the rising power of German Fascism. PCF organ L’Humanité urged the workers to “refrain from wild revolutionary gestures.” However, the new People’s Front government had buoyed the worker’s hope for economic reform, and they would go ahead with or without Communist support.

A demonstration in memory of the Paris Commune of 1871 on May 24th drew 600,000 workers, furthering the fervor of the movement, as syndicalist Pierre Monatte remarked, “When you feel strong in the streets, you can no longer feel like a slave in the factory.” The Tuesday following the commemoration of the Commune, 4,000 workers occupied six metal plants. This strike would spread, on Thursday 33,000 Renault workers would join. Attempts to resolve the strikes on June 1st failed when the employers refused to sign a contract. On June 2nd, 60 factories were occupied, and the strike had spread to other regions of France. The union leaders who had advocated caution in order to maintain their political position were ignored as the movement gained a life of its own.

On June 7th, an agreement, dubbed the Matignon Accords, was reached, which promised recognition of the union, a 7 to 15 percent raise, and a system of shop stewards. Other demands would be resolved later. However, the employers immediately had reservations, and the most of the striking workers saw no reason to leave, believing the accords were too loose. By the 9th of June, four million workers remained on strike.

Fear of a revolution reached fever pitch as labor delegates rejected the employers’ concessions, demanding four non-negotiable things: a serious wage increase, paid vacation, payment for the days on strike, and satisfaction of the striking technicians’ demands. The government, fearing civil war, hurriedly passed a forty-hour week, paid vacation, and collective bargaining. Thorez, fearing that that the strike would break the People’s Front, called on workers to bring the strikes to an end, and on the 12th of June, the union signed a contract with the employer’s collective, the UIMM, which granted paid vacation, raises, and shop stewards, and the union was recognized as the sole bargaining agent of the workers. Further bargains between individual factories were struck on the 13th and 14th, and work resumed on the 15th. The workers viewed this as a great triumph, and the strikers evacuated the plants to great fanfare.

The employers responded to the new system with a series of indirect attacks on the Matignon Accords, firing stewards, reclassifying categories of workers, and delaying the implementation of the contract. The employers’ actions intensified the workers’ defiance, augmented by the fact that many of the new union recruits were inexperienced in dealing with the formalities of negotiation and came to unionism in the surge of labor radicalism. The union leadership was presented with problems from the confrontational attitude of the new stewards, who sought to flex their new found power at the least provocation from management. The PCF worried that further conflicts with the patronat would damage the political strength of the People’s Front. CGT leader Jouhaux urged employees to ignore “employer provocations” and wait for the government to arbitrate disputes.

The advent of the Spanish Civil War would further the rifts developing in the People’s Front further. The Blum government bowed to public pressure and refused to aid the loyalists in the conflict. For the PCF and the CGT this was akin to the endorsement of fascism. A one-hour general strike in protest of France’s non-intervention was called for on the 7th of September. While supported by the Communists, it had the effect of inflaming the tensions between them and the syndicalists and socialists opposed to further warfare in Europe, and the SFIO announced its opposition to the strike on the grounds that it would threaten the People’s Front government.

To counter the Communist influence in the factories, the SFIO formed the Amicales Socialistes d’Enterprise, a rival union. Some former confederals in the CGT also took an anti-communist, pacifist line spread through their organ Syndicats. About a third of the CGT, sympathetic to revolutionary syndicalism supported the Syndicats group. At the first meeting of the Metal Federation’s congress after CGT-CGTU reunification, attempts were made to preserve the spirit of unity, and two of six executive positions were reserved for confederals. However, following the passage of a compulsory government arbitration bill for strikes, which the CGT accepted, and Blum’s increasingly conservative policies in the midst of financial crisis, workers became increasingly disgruntled with the union’s willingness to support the government, and anarchist and Trotskyites formed the Cercle Syndicaliste “Lutte de Classes” in opposition to CGT.

tract-sfio-1936-1.jpgWorker support for the People’s Front government was further eroded in 1937 following the rise of the fascist Parti Sociale Français (PSF). Following the fatal shootings of six workers by policemen in an anti-fascist demonstration at Clichy on March 16th, which lead to a call for a half-day strike in protest of the killings, Blum threatened to resign if the strike went ahead, and then failing to do so, ordered the police to crackdown on the workers who allegedly instigated the violence at Clichy.

Worker anger at the PCF’s collaboration with Blum was unabashed; one Communist stated, “They massacre the workers, they let revolutionary Spain perish, and it’s L’Humanité and the party that makes us swallow it all.” Violent protests erupted in factories throughout the Paris metal industry. In response, employers increased their repression of the unions, locking out workers and firing militants, even refusing to abide by settled contracts in some cases.

The resignation of Blum, who was replaced by Chautemps, only diminished the workers’ faith in the People’s Front and increased the anger they felt towards the union leadership for collaborating with it. The Amicales, Cercle Syndicaliste, and Syndicats, as well as Catholic and Fascist unions attracted workers. Following the failure of the unions and the employers to agree on a new contract after the expiration on the 31st of December 1937, and the failure of the government to arbitrate new terms, the stage was set for another major wave of conflict between labor and management.

1938 saw the reinstatement of Blum as premier following Chautemps’ resignation. This in turn gave the union leadership impetus to demand an anti-fascist foreign policy in addition to their contractual demands. Blum would increase defense spending to counter Germany’s rearmament, but he demanded the unions make a concession concerning the forty-hour work week. The union was willing to abide by this, provided they received a new contract, but the proposed deal fell through. This failure strengthened the hand of the anti-CGT, anti-PCF groups like the Amicales, Cercle Syndicaliste, and Syndicats, who claimed that the union was overtaken by “war psychosis” to the extent that it ignored the economic objectives close to the workers. The metal unions attempted to convince the Blum government that the employers were sabotaging war production through their treatment of the workers. In twenty metal plants workers struck in 20- to 90-minute waves for a new contract and the opening of the Spanish border. However, this in turn lead to large scale strikes, shutting down Citroen’s seven Paris plants, which did not mention foreign policy concerns at all. The union leadership was unprepared for an intensification of the strike activity, but they had no choice but to allow them to continue if they want to maintain the respect of the laborers. However, when the sections syndicales initiated more strike activity, under orders from the central leadership, the leadership then refused to take responsibility or seize the initiative to guide them, torn between the demands of the workers and the political imperatives of maintaining the government against German rearmament. The indecision of the union leadership, combined with their failure to adequately provide strike pay, soup kitchens, or elect strike committees, left the strikers feeling abandoned, which in turn provided an opportunity for Trotskyites to demonstrate leadership of the strike and agitate for further work stoppages. The PCF response was violent and decisive, and PCF thugs beat any Trotskyite agitators approaching the factories. To compound issues, Catholic and Fascist unions were also attempting to turn the workers against the union leaders, and this resulted in several violent confrontations. In the face of mounting divides in the strikers, the employers saw no reason to soften their stance towards them and adamantly refused to entertain their demands. An offer by union leaders to end the strike following government arbitration and a token wage increase was rebuffed by the employers. This failure only spurred further strikes, by April 8th it consisted of 68,000 workers occupying 40 factories. Blum once again resigned in the face of mounting pressure after failing to obtain special powers to end the strikes.

The Daladier succeeded in gaining the special powers denied to Blum and he ordered troops to occupy Paris. A deal called the Jacomet Sentence was struck for workers in the nationalized aviation sector, providing a 45-hour week and a 7 percent wage increase. This was extended to private sector plants on April 13th, and ratified on the 14th. The entire Paris metal industry returned to work on the 19th.

However, workers began to notice how much the agreement curtailed their rights, effectively destroying many of the gains won with the Matignon Accords. Section meetings, posting of union information, and the collection of dues were restricted or prohibited. Furthermore, employers used punitive firings against labor militants, in express violation of the contract they agreed to. Membership in the metal unions declined by nearly a third. In response to criticism among the ranks, CGT leadership labeled unruly members Trotskyites, fascists, or provocateurs.

Further pressure on the unions arose when the Daladier government appointed center-right politician Paul Reynaud as Finance Minister. His decrees proved particularly intolerable, raising taxes, imposing new pro-employer mechanisms to resolve industrial strife, reestablishing the six-day work week, and giving employers the right to fire or blacklist employees for refusing overtime. These decrees would give the CGT a reason to strike against the Daladier government, with the intent of forcing its resignation. A series of strikes on November 21st to the 24th broke out and raised further pressure of a general strike, forcing police to use violence to remove the occupying strikers. They police succeeded in evicting the strikers from all the plants but Renault, whose management further inflamed tensions by announcing an increase in hours. Union leaders attempting to defuse the situation were ignored and workers prepared a last stand, barricading the doors, and gathering pieces of metal to use as projectiles in the face of a coming police onslaught. 6,000 police faced down 10,000-15,000 workers. The ensuing “Battle of Renault” saw the police deploy tear gas to clear the factory and resulted in serious injury to 46 police, 22 workers, hundreds of lesser injuries, and 500 arrests. Renault locked out 28,000 workers the next day and declared their contract null and void. Between the 25th and 30th, union leadership wavered, giving the government time to prepare further measures against future unrest. A general strike planned for the 30th of November was impeded by the government’s deployment of troops and its requisitioning of workers necessary to the basic functioning of national infrastructure. It is estimated around 75% of the Paris region metal industry participated in the strike, but the end result was total defeat. Entire factories were locked out or had their workforce dismissed, union stewards were fired, 500 strikers were sentenced to prison. Rehired workers had to deal with significantly less protections than the ones they had earned two years earlier, and the non-socialist factions of the state shunning cooperation with the unions and communists.

front-populaire-14-juillet-1936-willy-ronis.jpg

Following the March 1939 annexation of the remainder of Czechoslovakia by the Germans, repressive conditions in the factories only intensified as a result of hurried military production. However, labor leaders following the Comintern anti-German line, were loath to interrupt the militarization of France against Germany. Then the Molotov-Ribbentrop Non-Aggression Pact between the Soviet Union and Germany threw the leadership into chaos. Daladier accused the PCF of being unfaithful to France and CGT leader Johaux condemned the pact, but resisted calls to remove communists from the CGT. The PCF was thrown into even worse disarray than the CGT, as a third of its elected officials resigned in protest, and the government seized their publications. The German invasion of Poland, forced PCF leader Thorez to accept the war effort, but a direct Soviet order demanded that the PCF denounce the war and sabotage the French war effort. The CGT responded by purging the Communists from its ranks. The PCF was proscribed and forced to go underground. The Communist- dominated metal union was disbanded on the 26th of September. The government’s polices towards labor once again became more repressive, banning collective bargaining, strikes, and freezing wages. Those who objected were interned.

However, government concerns about the threat of labor unrest let to an agreement between labor and management to collaborate in the war effort, called the Majestic Agreement. Yet this collaboration failed to deliver any concrete benefits to the workers. Finally, German victory over France in May 1940 would put the factories at the disposal of the victors, thus ending the period of labor strife that had lasted for six years.

Lessons for White Nationalists

The rise and fall of the French labor movement provides many lessons for any budding political movement. Those on the right should not be afraid of learning from the successes and failures of a supposedly left-wing movement. Indeed, many of the concerns articulated by the labor movement were inherently conservative, if not reactionary, as Torigian notes in his Epilogue.

The rise of the unions had its origin in the reaction to the social dislocations caused by mass production and industrialization. Economic events tore asunder the traditional communities centered around the craft workshop; the spirit of camaraderie that craft workers enjoyed was replaced by mechanized drudgery. The strikes provided the first opportunity in years for workers — who stood shoulder-to-shoulder, bound to machines — to form bonds with one another. During the six years of labor unrest, the unions set up schools, concerts, and vacation homes for their members, giving them some semblance of a community they had lost in the preceding years. The goal of restoring the historical ties of a community severed by modernity shows the deep conservatism beneath the outward trappings of leftist unionism.

Another conservative facet of labor’s rise was the fact that it was jolted from its previous malaise by an appeal to patriotism. It was the call to defend the Republic, and the heritage of the French Revolution, that started the six years of struggle in 1934. As Alain Soral states in “Class Struggle Within Socialism: 1830-1914 [2],” “It is historically demonstrated that the people are always patriotic,” noting that even the Communards of 1871 were reacting against the defeat of Sedan and the Prussian occupation agreed to by the bourgeois government. It was the leadership’s willingness to follow the foreign dictates of Comintern, at the expense of economic and social concerns dear to the average worker, that destroyed the benefits they had achieved through the Matignon accords.

The failure of the People’s Front should also be a lesson to any radical political movement about the dangers of mainstreaming. The willingness to sacrifice the gains the union had achieved for the survival of a political party proved disastrous. The equivocation and willingness to compromise demonstrated by the CGT and PCF in the years following Matignon weakened the resolve in the ranks, diminished membership in the movement, and opened the door for more radical elements to outflank them. The concerns of the people within the movement should take priority over any desire for political expediency. The idea that some politician will be the savior of any particular extreme struggle, left or right, has been disproved time and time again. Those who fail to grasp that would greatly benefit from reading Every Factory A Fortress.

Furthermore, anyone wishes to see how a mass movement can become strong enough to challenge the entrenched interests of the political and economic elite should read Every Factory a Fortress. As the struggles of labor continue in the face of globalization, multiculturalism, unchecked immigration, and other consequences of untrammeled neo-liberalism, the need for a movement to raise its banner against this brazen exploitation grows daily. Only by assimilating the lessons of the period from 1934 to 1940 will it emerge victorious.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/03/michael-torigian-every-factory-a-fortress/

URLs in this post:

[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/03/EveryFactoryaFortress.jpg

[2] Class Struggle Within Socialism: 1830-1914: http://openrevolt.info/2012/03/23/alain-soral-class-stuggle-within-socialism-1830-1914/

samedi, 07 février 2015

Quand l’armée de Wrangel a dû abandonner la Crimée en 1920

wr1004b.jpg

Erich Körner-Lakatos :

Quand l’armée de Wrangel a dû abandonner la Crimée en 1920

Automne 1920 : la fin de la guerre civile russe approche. Si nous faisons abstraction des poches de résistance blanche dans la région de l’Amour et autour de Vladivostok, il n’y a plus, à l’Ouest, qu’une seule grande région qui soit encore aux mains des forces fidèles au Tsar : la Crimée. Le Général Piotr Nikolaïevitch Wrangel y détient le commandement : il est l’as de cœur des optimistes qui croient encore à une victoire contre le bolchevisme. Wrangel est issu d’une ancienne famille noble allemande de la Baltique et c’est pourquoi, nous pouvons le dire, un cycle se clôt : dans le processus d’émergence politique de la Russie, jadis, les Varègues scandinaves avaient tenu le rôle de premier plan ; à la fin du cycle, un général issu de la noblesse germanique de la Baltique.

Au début du moi d’avril 1920, Wrangel, né en 1878, reprend le commandement des troupes tsaristes que détenait avant lui le Général Anton Denikine, qui démissionne après avoir subi plusieurs défaites face à l’Armée Rouge de Trotski. Mais à l’impossible nul n’est tenu : Wrangel, général très compétent, ne réussira pas à redresser la barre. Après un échec devant Cherson, la Crimée devient le dernier refuge des Blancs. Wrangel ordonne une réforme agraire, afin que la presqu’île devienne une sorte de Piémont russe, une région-modèle pour les paysans qui croupissent déjà sous la cruelle férule des communistes et qui, d’ailleurs, finiront par se révolter.

Mais la dure réalité dans cette Crimée assiégée par les Rouges est bien différente. Semion Boudyonny, à la tête de la cavalerie rouge, avance trop rapidement : le 14 novembre, Eupatoria tombe sur la côte occidentale, et Yalta, le même jour, sur la côte orientale.

Le flot ininterrompu de l’Armée rouge se déverse de deux côtés sur le port de Sébastopol, où les chefs blancs et d’innombrables réfugiés se regroupent autour de Wrangel. Le 14 novembre, 125 bateaux amènent 15.000 soldats et dix fois plus de civils en sûreté, en voguant vers Constantinople. Wrangel et sa famille sont les derniers, au soir de ce 14 novembre, à quitter Sébastopol à bord d’un navire de guerre français, le « Waldeck-Rousseau ». Le Général avait pris un risque car les matelots français, tourneboulés par la propagande communiste, s’étaient mutinés un an plus tôt et le gouvernement de Paris avait eu toutes les difficultés à mater cette révolte.

Les derniers Russes fidèles au Tsar ont eu plus de chance que les derniers combattants rouges de la guerre civile espagnole, moins de vingt ans plus tard. Ceux-ci se pressaient le 30 mars 1939 dans le port d’Alicante, tandis que les troupes nationalistes, victorieuses, s’apprêtaient à entrer dans la ville. Soudain, les vaincus rouges voient un navire pointer à l’horizon. La masse crie sa joie. Enfin, ils sont sauvés. Mais ce n’est pas une armada franco-anglaise qui arrive à leur secours. Il n’y a finalement qu’un seul navire et il n’évacue que quelques privilégiés. Tous les autres restent sur les quais.

gallipoli9.jpg

Wrangel et ses soldats sont internés dans des camps de réfugiés sur la presqu’île de Gallipoli et sur l’île de Lemnos. Les civils restent dans un premier temps à Constantinople où sont alors stationnées des garnisons de l’Entente (Anglais, Français, Grecs). Ce qu’il reste de la flotte tsariste de la Mer Noire (dont un seul navire de ligne) fait route vers la Tunisie, vers le porte de Bizerte, où elle jette l’ancre. L’armée de Wrangel est dissoute le 30 mai 1921. Beaucoup accompagne le « grand baron blanc » en exil en Yougoslavie, où les Russes sont chaleureusement accueillis car, il ne faut pas l’oublier, la dynastie des Karageorgevitch devait à l’Empire des Tsars que le cri lancé à Vienne « Serbien muss sterbien » en 1914, après l’attentat de Sarajevo, n’ait pas été suivi d’effets.

La vengeance de Staline ne poursuivra pas seulement ses anciens compagnons de combat comme Trotski mais aussi ses ennemis de la guerre civile. Le 25 avril 1928 Piotr Wrangel s’éteint à Bruxelles : il était le dernier espoir de la Russie chrétienne-orthodoxe. D’après sa famille, il aurait été empoisonné par le frère de son majordome, un espion soviétique.

Erich Körner-Lakatos.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°3/2015, http://www.zurzeit.at ).

samedi, 13 décembre 2014

Una antropología de la Técnica. Consideraciones spenglerianas.

spengler-196248.jpg

Una antropología de la Técnica.

Consideraciones spenglerianas.

Carlos Javier Blanco Martín

cblancomartin@yahoo.es

Ex: http://www.revistalarazonhistorica.com

Resumen: En este ensayo revisamos la idea de Técnica, sirviéndonos especialmente de las aportaciones de Oswald Spengler. Tratamos de su conexión con la ciencia, y la cuestión del supuesto relativismo spengleriano. También discutimos el tema de la continuidad entre mito, religión y ciencia, y el diverso sentido que estas tres ideas pueden tomar en nuestra civilización, la civilización occidental o fáustica. La degradación de la civilización fáustica expresada en la existencia del hombre-masa, incita a fijar nuevos conceptos sobre el significado actual de la técnica.

Abstract: In this paper we review the idea of ​​Technique, especially through the contributions of Oswald Spengler. We try to connect Technique with science, and the question of alleged Spengler relativism. We also discussed the issue of continuity between myth, religion and science, and the different sense that these different three ideas can take in our civilization, Western or Faustian civilization. The degradation of the Faustian civilization is expressed in the existence of the mass-man, encourage us to set new concepts about the current meaning of Technique.

Matizaciones en torno al universalismo o relativismo de la ciencia.

Las palabras de Spengler han sido mal interpretadas, con harta frecuencia, en un sentido relativista. De acuerdo con el relativismo, no habría una “ciencia universal” válida para todas las culturas y civilizaciones, cada una de estas culturas y civilizaciones poseerá su verdad. Contra el relativismo, y a favor del universalismo, se podría alegar que los cohetes espaciales chinos se lanzan en base a cálculos y teorías de la Física pertenecientes a un mismo corpus epistémico, no distinto del europeo, americano, ruso. Igualmente, los científicos nucleares iraníes comparten la misma ciencia, y pueden llevar dicha ciencia a las mismas realizaciones prácticas que los de cualquier otro ámbito cultural de la humanidad. Hay, en sus realizaciones, una universalidad en la ciencia. Pero este pretendido universalismo de la ciencia contemporánea arrastra un lastre habitual en nuestros días de “globalización”. El lastre se denomina “presentismo”. Se vive como si no existiera la Historia, como si se borrara de forma completa el proceso de desarrollo de cada una de las culturas y civilización hasta llegar al caótico horno y a la efervescente olla que es el mundo hoy. La ciencia físico-química, precisamente en lo que hace a sus aplicaciones prácticas, a sus extensiones tecnológicas, es de facto un conocimiento y recetario universal que, dentro de civilizaciones diversas, ya está a libre disposición de todos los hombres. Véase que ya en la Antigüedad y en el Medievo, los avances armamentísticos se universalizaban y no precisamente para traer paz y concordia entre los pueblos. Sustancialmente no hay diferencias en estos tiempos que corren: Occidente, con todo su potencial fáustico unilateralmente orientado hacia un capitalismo tecnológico está creando las bombas y los aparatos con los que, mañana, otro día, los islámicos o los orientales podrán esclavizarlo. Esta es la lección de Spengler que podemos leer en sus libros.

En una mirada histórica, no presentista, se observa que hay “una” física apolínea (antigua, griega), “una” física mágica (árabe), “una” física fáustica (europea). Esta evidencia histórica no guarda relación con una platónica concepción de la verdad, con un realismo de la índole que sea. Lo que Spengler quiere decirnos es que las tres ciencias físicas que fueron posibles son mutuamente incomprensibles, cada una verá a la otra como un simple depósito de vaguedades y nociones abstrusas. Como sucede con la moral y con el arte, hay tantas “físicas” como culturas y civilizaciones sean posibles, pues con la ciencia acontece lo mismo que con cualquier otra creación del alma del hombre: ésta se realiza y se expresa a partir del suelo donde arraiga y a partir de los derroteros que el sino ha trazado para esa cultura. Bien es cierto que nos encontramos en el trance de una “civilización universal”, pero este trance es asintótico, y una vez que se llegue a cierto punto de fusión, la olla puede reventar y el proceso puede revertir. Nada garantiza (pues el sino es inescrutable) que esa civilización universal haya de triunfar, ni tampoco lo contrario. Y precisamente porque los factores más rápidamente universalizables (armamento, tecnología deshumanizadora, depredación capitalista) son los más genocidas, siempre cabe aguardar a una protesta venida desde los elementos más hondos de cada especie de alma, una verdadera revuelta de la raíz contra la hojarasca inmunda. Esa reacción identitaria, esa “vuelta a las raíces”, nunca es del todo descartable. No en la Europa decadente de nuestros días, que ha sido, bien mirada, la exportadora de sus creaciones, la ciega y estúpida engendradora de armas mortíferas con las que ella misma se suicida. No cabe esperar del Islam o de cualquier otra civilización rival del occidente europeo un giro dulcificado en su devenir, una vez que adopten la ciencia tecnológica que nació con Galileo y siguió con Newton, Born y Max Planck. Los nuevos "bárbaros" tomarán esto, pero en el montón de sus basuras arrojarán las ideas de democracia, derechos humanos, tolerancia y respeto a la persona. La propia tradición filosófica occidental, la irradiación misma que “el milagro griego” supuso para el mundo se rebaja a la condición de mera “literatura” cuando olvida el verdadero bloque compacto que fue el Racionalismo una vez que nació en Grecia hace 2.600 años.

Mito, Religión y Ciencia: continuidades.

 

spenglermierzch-zac.jpgEn La Decadencia de Occidente de Oswald Spengler se muestra con claridad que entre la ciencia -como actividad teórica- y la religión hay una identidad de fondo. Las teorías de los físicos, sus entes teóricos (átomos, fuerzas, energía) son algo más que “abstracciones”. Son inobservables, suprasensibles en el mismo sentido en que podemos decir que son númina, esto es, divinidades. La ciencia no rompe con el mito (dando a la palabra mito todo su sentido de “siempre verdad”, y no el moderno y degradado sentido de “precursor falso de la verdad”). La actividad epistémica del hombre hunde sus raíces en las conductas animales y en la experiencia sensible de éstos, por supuesto. Entre el “ver” de un águila cuando localiza su presa, y la aprehensión del objeto teórico por parte del investigador, hay toda una continuidad, que no se puede negar. El anima,l al cazar o al preparar sus refugios, ya está manifestando de manera incipiente su condición de animal técnico, aunque es la reflexión por parte del sujeto la que deberá dar paso a la teoría:

“En el hombre, esta experiencia de los sentidos se ha condensado y profundizado en el sentido de experiencia visual. Pero al establecerse la costumbre de hablar con palabras, la intelección se separa de la visión y sigue desenvolviéndose independiente, en forma de pensamiento: a la técnica de la comprensión momentánea sigue la teoría, que representa una re-flexión. La técnica se orienta hacia la proximidad visible y la necesidad inmediata. La teoría se orienta hacia la lejanía, hacia los estremecimientos de lo invisible. Junto al breve saber de cada día, viene a colocarse a fe. Y, sin embargo, el hombre desarrolla un nuevo saber y una nueva técnica de orden superior: al mito sigue el culto. El mito conoce los númina; el culto los conjura. La teoría en sentido sublime, es completamente religiosa. Solo mucho después, en épocas muy posteriores, el hombre separa de la teoría religiosa la teoría física, al adquirir conciencia de los métodos. Pero, aparte de esto, poco es lo que cambia. El mundo imaginado por la física sigue siendo mitológico (...)” [LDO, I, 544-545] [1]

En los tiempos arcaicos, justo cuando la planta que damos en llamar Cultura, es una joven creación que se levanta por encima del suelo, y extiende sus primeros brotes (así los griegos de Homero, así los germanos y los celtas en su época prerromana) hay toda una labor colectiva de mitopoiesis. El pueblo, más que los poetas, crea sus dioses, su Olimpo, su Walhalla, a partir de su sentido de la vista y de su radicación en un solar. Cuando estos pueblos son móviles, migrantes, como acontece con los indoeuropeos, su experiencia itinerante les va enriqueciendo sin perder del todo aquellas primeras impresiones de un solar primigenio (Urheimat). El precedente del filósofo es el mitólogo, “conocedor” de los dioses, poeta que sabe dar el paso desde la cercanía a la lejanía. El precedente del sacerdote, ejecutor de ritos y maestro del culto debido a los dioses es, por el contrario, el sacerdote. El sacerdote conjura (beschwören) esos dioses, los invoca para atraérselos, por así decir. La ciencia moderna, la actual física que nos habla de átomos, fuerzas, energías fundamentales, ha desplegado una “nueva mitología”, por tanto, un complicado Olimpo que sólo los sabios más especializados surgidos de la Universidad pueden detallar y comprender. El tecnólogo, el científico aplicado, será quien les rinda culto y domine las prescripciones necesarias para su invocación.

Debemos insistir: estas continuidades, que tampoco Spengler cifra en clave darwinista, entre ver y comprender, mito y teoría, religión y ciencia, no significan un relativismo. Significan una comprensión de la ciencia contemporánea –y muy especialmente nuestra física fáustica- en un amplio contexto histórico-cultural. No hay por qué desvirtuar a Spengler con prejuicios realistas o platónicos en torno al carácter inmutable o no de nuestros conocimientos sobre la naturaleza. La física “mágica” de la cultura árabe era la verdad para aquella cultura, así como la física “apolínea” era la verdad para los griegos. El pensamiento alquimista y sustancialista no puede ser comprendido hoy, desde nuestra mentalidad dinámica y direccional- nuestra alma fáustica- así como nada entenderemos de la estática de los griegos si perseveramos en verla como un antecedente de nuestra dinámica.

Con todo, la subordinación de la ciencia a la tecnología, la integración de toda la física en el seno del complejo industrial, ha arrojado al “sabio” especialista de su pedestal sacerdotal. Acaso es el cosmólogo el único ejemplo de “sabio” actual que se deja arropar por un manto sacro y un aura de mitopoeta, pues la cosmología declina por su propia naturaleza el carácter aplicado, indaga sobre “los orígenes”. Teorías como la del Big Bang o los universos paralelos, especulaciones en torno al número de dimensiones del universo, las “estructuras últimas” de éste, la existencia de un “más allá” de los agujeros negros, la esencia oculta del tiempo y la materia oscura, etc. retrotraen la ciencia a los tiempos balbucientes de la filosofía presocrática, sin peder un ápice de aquel carácter mitopoético de que aquella gozaba todavía, sustituyendo (como empezó a hacerse en la Jonia de hace 2.600 años) los númina por conceptos, por un logos despersonificado. El carácter críptico, la oscuridad que un día dio fama a Heráclito y demás sabios de la antigüedad, hoy viene dado por el complejo andamiaje matemático que disimula, en realidad, la inevitable tendencia mitopoética y fáustica de nuestros cosmólogos.

Por supuesto, en la enseñanza primaria, secundaria, y en la propia universidad, antes de toda especialización, la “ciencia” sigue ofreciéndose en forma de parcelas y recetarios, yuxtaponiéndose toda clase de procedimiento técnico, “servil”. La metafísica, la sabiduría de los primeros principios y causas, aunaba (al tiempo que separaba) la Historia y la Naturaleza. En su fase griega era el estudio del ser en cuanto tal ser, sin Historia, el estudio de lo ya sido. La Naturaleza pasa a ser “eterno pretérito”, saber sobre lo producido: saber de dónde viene algo. La Historia, por el contrario, es el saber del adónde vamos: el sino. La ciencia de la naturaleza no puede ser vivida, sólo pensada. La Historia, en cambio, es vivida y lanzada hacia adelante.[2]

La Historia suele ser definida como “ciencia del pasado”, y nada más opuesto al enfoque de Spengler, para quien su estudio –en sentido morfológico y en una visión metaempírica- es en realidad la ciencia del eterno futuro, el eterno devenir (ewiges Werden, ewiges Zukunft). Pero somos víctima del moderno intelectualismo, un intelectualismo que nada tiene que ver con el pensamiento ontológico clásico de los griegos y escolásticos. Cuando Kant denomina a la causalidad “forma necesaria del conocimiento” [3], hay, en esta expresión, un evidente intelectualismo una restricción del significado de la palabra causalidad. El producirse, a partir del siglo XIX, vino a confundirse con lo producido. Esto último, lo “ya sido”, el conjunto de los hechos de la naturaleza, sirve de modelo para la Historia, ciencia de la vida y del producirse. Spengler dice que esta frontera borrada ha sido propia de una “espiritualidad decadente, urbana, habituada a la coacción de la causalidad” [LDO, 236][4]

El hombre de la gran ciudad, el hombre “civilizado” se ha formado en universidades y centros técnicos especializados, centros que ejercen una coacción mental (Denkzwang), una rigidez mecánica del espíritu. Triunfa el espíritu mecánico sobre el orgánico. El cientifismo aplicado a la Historia (vide: el materialismo histórico o el positivismo) busca la “ley”, acaso sustituida ahora por la finalidad, su remedo. De toda la ontología del devenir humano y del destino no logra otra cosa que un engranaje. [5]

Nacimiento del alma fáustica.

oswald-spengler-l-homme-et-la-technique.jpgDe lo que se trata es de situar la moderna ciencia física en el curso de desarrollo de la cultura fáustica, ya devenida civilización a partir, digamos, de las guerras napoleónicas a principios del siglo XIX. La cultura fáustica surge en el trayecto que va desde el siglo VIII al siglo X, y sus expresiones artísticas más imponentes ya pueden verse en los estilos arquitectónicos del románico y el gótico. Las creaciones del feudalismo, la Iglesia medieval, la Monarquía Asturiana, Carlomagno, el Sacro Imperio Romano Germánico, la Escolástica, etc., son sus correspondientes en el terreno institucional. Las semillas de la ciencia fáustica más esplendorosa del barroco (la dinámica y la Monadología de Leibniz, las fluxiones de Newton) ya están presentes in nuce en aquella feliz síntesis de germanismo “bárbaro” y cristiandad latina que va surgiendo de las oscuridades del siglo VIII. Una Cristiandad acosada, desde el Sur y desde el Oriente por el Islam, desde el norte por los vikingos. Aparentemente empequeñecida, a la defensiva, tímida y parapetada tras las selvas y fortalezas que todavía no son los sólidos castillos murados que vemos florecer a lo largo de la Edad Media. Pero una cristiandad, como aquella de la Liébana de Asturias donde Beato amonesta –nada menos- que al metropolitano de Toledo, viviendo éste bajo dominación musulmana y en cierta connivencia con ella. Esa Cristiandad rural que sobrevive gracias al valor de su sangre, de su ethnos y de una fe incólume que ya no es la fe “mágica” de la mozarabía, de los eremitas rupestres del periodo visigodo, de los cristianos del viejo Mare Nostrum, de un Bizancio decadente, ya orientalizado, “arábigo”, o de un mahometanismo pujante.

Es el cristianismo fáustico, a decir de Spengler, el que hizo de este conglomerado de pueblos celtogermánicos y latinos una Europa de Occidente a calificar como entidad cultural por derecho propio. Y de forma magistral e intuitiva el filósofo alemán asocia el origen de la arquitectura cristiana fáustica con las selvas del norte y las impresiones que el alma del germano balbuciente en su nueva fe, pudo obtener de ellas. En la propia península ibérica, donde se dan dos climas y dos religiones, es el Norte el que se comunica plenamente con la Europa carolingia y celtogermánica. En ese corredor que, desde el mar cantábrico hasta las grandes llanuras nórdicas, se llena de selvas y, acaso, riscos, el alma del hombre se impresiona por los fenómenos de la naturaleza, el misterio de los bosques, las tempestades, los mares bravos. [6]

El arábigo hubo de retroceder ante los paisajes agrestes y, para él, terribles de los (nunca mejor llamados) Picos de Europa en 718 (o 722). Poco después, el arte asturiano, partiendo de técnicas constructivas romanas pero plagado de mil influjos más, sin excluir el arte local, preanuncia los derroteros de una nueva espiritualidad, buscando la verticalidad y la afirmación fáustica. La verticalidad del gótico, el estilo del lejano Norte, ya es producto del alma que creció en las grandes selvas europeas.

Los cipreses y los pinos producen la impresión de cuerpos euclidianos; no hubieran podido ser nunca símbolos del espacio infinito. El roble, el haya, el tilo, con sus vacilantes machas de luz en los espacios llenos de sombra, producen una impresión incorpórea, ilimitada, espiritual” [LDO, I, 546].[7]

Algunos autores han señalado interesantes parecidos y diferencias entre Spengler y Ortega:

No es posible separar al hombre de sus circunstancias. En este sentido, la reflexión sobre la técnica no es sólo una parte de un sistema mayor, un sistema en el que vive el hombre, y donde no es posible separar la voluntad de vivir de la complejidad de las relaciones sociales. Lo individual y la historia están tan unidos que no es posible aislar a los unos de los otros. [...] primero, para reflexionar sobre la técnica se debe describir la naturaleza antropológica del hombre. Ambos empiezan por describir a un hombre sin un lugar en el mundo. Cazador inestable, hambriento de poder y pleno de voluntad para lograr sus deseos. Un hombre en una lucha constante con su entorno natural. Un hombre que no puede existir sin someter todo lo que encuentra. Ortega y Spengler están lejos del cristianismo. Sin embargo, su visión del hombre, nos parece, es un reflejo de la mentalidad que se centra en el hombre y que proviene principalmente de la traducción cultural judeo-cristiana. Segundo, el medio ambiente en el que el hombre vive es hostil. Continuamente opuesto a la voluntad de vivir del hombre. Un entorno natural en el que el hombre es un cuerpo extraño. Un entorno natural donde la opción es la sumisión o la muerte. Tercero, la técnica es un reflejo de la voluntad de poder. La técnica se utiliza para llevar a cabo los deseos del hombre. La principal diferencia es que Spengler es más determinista y pesimista que Ortega. Para Spengler, toda la historia está obligada a decaer, y la técnica es sólo una fase de esta decadencia. En Ortega, la técnica es un peligro, pero es también una posibilidad. La técnica es una forma vacía, que puede llenarse con la desesperación y la estupidez, o puede ser una herramienta útil para lograr los propósitos del hombre. En este sentido, Spengler es más determinista que Ortega.” [8].

En suma, la visión del hombre como cazador, como depredador rebelde, que se enfrenta a la naturaleza, lucha contra ella e impone su instinto de rapiña, excluye el hecho -milenario en años- de que gran parte de la humanidad ha llevado a cabo una existencia campesina, pacífica, sobrepuesta a los ciclos naturales de la vida, regulándolos y adaptándose a ellos. Piro, en cambio, resalta la visión más abierta, más optimista, de una humanidad que –ciertamente- puede dejarse dominar por una técnica vacía de contenido o instrumentalizada por intereses espurios, aborrecibles, pero una técnica que, a su vez, igualmente puede ponerse al servicio de la felicidad humana. De momento, Ortega ve, a la altura ya de los comienzos del siglo XX, cómo la técnica es la que da cabal explicación del imperio de la masa.

Degeneración del alma fáustica y producción del hombre-masa.

La democracia del siglo XX ya no es, como en el XIX, el imperio de la opinión (doxa), el imperio de la prensa escrita y de las élites burguesas que dicen hablar en nombre de todos. A fin de cuentas, aquellos lectores de periódicos del siglo XIX eran personas semi-instruidas que podían pastorear a grandes masas incultas. El poder del Capital requería de la prensa y de la creación de opinión. Había una nueva aristocracia del dinero y de la ideología por sobre la aristocracia vieja de la tierra y la sangre. Incluso en las clases trabajadoras, los líderes socialistas a veces eran hombres selectos de entre la fábrica y los sectores menesterosos, individualidades nacidas para ser aristócratas del espíritu, con capacidad de mando. Spengler y Ortega no abandonan nunca, nos parece, el fundamental legado aristotélico en materia política, la ley natural que ha de regir incluso los sistemas que se dicen democráticos: “hay hombres nacidos para mandar y hay hombres nacidos para obedecer”. Sin embargo, la libertad de ambas clases de hombres quedaría garantizada si los que mandan de hecho son los más capacitados, dignos y merecedores del mando. Creemos que en este aspecto, Ortega aboga por una antropología menos agresiva y deprimente, más proclive a la corrección de la democracia, entendida como el justo gobierno del pueblo y por el pueblo bien entendido que en este “pueblo” hay élites, hay aristocracias del espíritu a las que es preciso nuevamente convocar y alentar, pues fueron las masas indóciles y las ideologías decimonónicas las que desalojaron del timón a los capitanes más preparados. En este contexto, de donde La Meditación sobre la Técnica spengleriana es una obra que se enmarca perfectamente en La Rebelión de las Masas, orteguiana, la técnica en cuanto instrumento vacío de contenido, o quizá como peligro mefistofélico, aparece como posibilidad: la renuncia a toda técnica nos lleva directamente a la barbarie, o a utopías suicidas. Sería macabro ver cómo la Europa “fáustica” que desarrollara toda la técnica moderna se entregaría a una existencia muelle, de desnudez cínica o ecologista, mientras los integristas islámicos o las “potencias emergentes” acaparan todo el saber en materia de armas nucleares, control por satélites, balística intercontinental. La técnica, una vez desarrollada, admite muy mal los pasos atrás, y –de otra parte- marca exigencias no solo agresivas, en la línea del hombre-depredador de Spengler, sino también defensivas. Una nueva civilización, o una drástica reordenación del mundo, si incluye una vida más sencilla y una reducción de la voracidad consumista actual, no podrá permitirse el lujo de renunciar a los desarrollos tecnológicos destinados a garantizar la defensa ante toda índole de amenazas, ya vengan éstas de un orden natural ya procedan de conflictos antropológicos, o de la combinación de ambas clases de amenazas.

Dialéctica entre arraigo y conquista.

La caracterización spengleriana del hombre como animal de rapiña constituye una tesis anti-intelectualista. No es el intelecto lo que pone en la cima zoológica al hombre, sostiene Spengler, sino su máxima movilidad, su insaciable afán de cobrar presa, la astucia y previsión, el acecho y la táctica. En todos estos rasgos el ser humano supera a los demás animales, incluyendo a los mejores mamíferos cazadores. La inteligencia más bien sería producto secundario y derivado de la táctica (término militar que Spengler retrotrae a la zoología). De hecho, no hay necesidad de máquinas o herramientas para poder hablar de técnica. Es más bien el uso de las mismas, la conducta con fines depredadores, lo que determina la existencia de una técnica. Acaso el trabajo coordinado de los cazadores prehistóricos, antes que sus armas, configuró ya la técnica en un verdadero sentido spengleriano. Esto es interesante, porque aleja a Spengler del materialismo y del objetivismo cultural. Nuestra civilización es técnica no tanto por la producción y acumulación de artefactos, sino por el uso esencial de tácticas, que incluyen colaboración con otros sujetos, así como su control, sometimiento y dominación, junto con las máquinas y artefactos que se precisen. Toda la dialéctica de la alienación (Hegel, Feuerbach, Marx), y en concreto, la alienación del hombre bajo el dominio de la máquina, haciéndose él mismo cosa, objetivándose como cosa al servicio de las máquinas que él mismo ha creado, quedaría aquí reinterpretada: el hombre es el creador, también es el rebelde que inventa, “ingenia” constantemente. Los trámites y procesos parciales en los que el hombre se vuelve esclavo de otros hombres y aun de las máquinas, serían necesarios para la consecución de nuevas cumbres y presas en el depredador humano. Todo ello proviene de la propia zoología. La planta, de nula movilidad, sólo proporciona un escenario para la verdadera lucha por la vida. En los animales superiores, la oposición y complementariedad entre herbívoros y mamíferos adelanta, a su vez, el sedentarismo campesino frente al nomadismo del guerrero (el “noble”). En realidad, las culturas tal y como las entiende Spengler, “plantas” que arraigan en un solar primigenio, son fruto de una síntesis dialéctica entre estos elementos más sedentarios y vegetativos (aldeanos) y los más móviles y depredadores (nobles, guerreros). Es preciso nutrirse de unos elementos minerales, térreos, atmosféricos, paisajísticos, etc. para ir conformando el alma de una cultura en su estado naciente. El bosque para el germano, el desierto para el semita, las estepas para el mongol, etc. pero este alimento de la cultura balbuciente no basta: hace falta el desenvolvimiento: las correrías, las invasiones, la medición de fuerzas con los enemigos y la estabilización de fronteras. Una dialéctica entre arraigo y conquista. Entre la casa y el terruño (factor femenino) y la expedición de caza (factor masculino y móvil).

La técnica como causa de la alienación pero como motor para la conquista. 

speng197491.jpgHoy, un “gran hombre”, no puede dejar de lado las relaciones entre la técnica y la civilización. Los filósofos profesionales, ocupados de pequeñeces, que para Spengler podrían ser la lógica, la teoría del conocimiento o la psicología, hoy, son personajes que dan vergüenza:

“...si dejando a estos grandes hombres volvemos la mirada hacia los filósofos actuales, ¡qué vergüenza!, ¡qué insignificancia personal!, ¡qué mezquino horizonte práctico y espiritual! El mero hecho de figuramos a uno de ellos en el trance de demostrar su principado espiritual en la política, en la diplomacia, en la organización, en la dirección de alguna gran empresa colonial, comercial o de transportes, nos produce un sentimiento de verdadera compasión. Y esto no es señal de riqueza interior, es falta de enjundia. En vano busco a uno que se haya hecho ilustre por algún juicio profundo y previsor sobre cualquiera cuestión decisiva del presente. No encuentro más que opiniones provincianas, como las puede tener cualquiera. Cuando tomo en las manos un libro de un pensador moderno, me pregunto si el autor tiene alguna idea de las realidades políticas mundiales, de los grandes problemas urbanos, del capitalismo, del porvenir del Estado, de las relaciones entre la técnica y la marcha de la civilización, de los rusos, de la ciencia. Goethe hubiera entendido y amado todas estas cosas. Entre los filósofos vivientes no hay uno solo capaz de do minarlas con la mirada. Todo ello, lo repito, no es contenido de la filosofía; pero es un síntoma indudable de su interior necesidad, de su fertilidad, de su rango simbólico.” [LDO, I, 80]

El autor de La Decadencia de Occidente sentía una profunda emoción ante los artefactos técnicos en la medida en que éstos revelaban voluntad de poder, prolongaciones y sofisticaciones de las garras, colmillos, cuernos y fauces con que la naturaleza había dotado a los seres superiores, vale decir, a los depredadores. Un acorazado de la marina de guerra, un cañón de largo alcance, un nuevo tipo de explosivo o de carro de combate: en esto debe pensar el filósofo de la historia cuando piensa en profundidad y se hace una imagen del mundo y de sus civilizaciones en pugna. Spengler decía admirarse más por las líneas de un trasatlántico o de una nueva máquina industrial que por todos los cachivaches verbales que se traen y se llevan los “literatos”, los “intelectuales” al uso. No hay, pues, aliento ni mucho rincón para el humanismo, para la cultura en el sentido sublime, en el sentido de ocio y superestructura volátil. Hay inventos que sólo la cultura fáustica ha elevado a su máxima expresión y que están pensados y llevados a cabo para el dominio. Dominio: si no se trata del dominio sobre potencias extranjeras al menos el dominio sobre el espacio, el tiempo, la energía y cualquier otra posible limitación a las posibilidades humanas. Contrariamente a lo que se dice, fueron aquellos monjes medievales, henchidos de la idea de un Dios fáustico, quienes empezaron a plantear el universo en términos de máquina inmensa, en términos de fuerzas, de dinamismo, de potencia. Pero aquellos escolásticos que fueron los primeros científicos modernos (y no un Galileo presentado por los hagiógrafos laicistas como el primer campeón sobre el escolasticismo) vieron pronto el carácter demoníaco de la ciencia-técnica, de ese complejo de conocimiento-acción que estaba destinado a escapar a todo control. El humanista contemporáneo es un “espíritu sacerdotal” que exorciza la voluntad de poder inscrita en cada ingenio técnico:

“Así como en la Antigüedad la altiva obstinación de Prometeo frente a los dioses fue sentida y considerada como vesania criminal, así también la máquina fue sentida por el barroco como algo diabólico. El espíritu infernal había descubierto al hombre el secreto con que apoderarse del mecanismo universal y representar el papel de Dios. Por eso las naturalezas puramente sacerdotales, que viven en el reino del espíritu y no esperan nada de «este mundo», sobre todo los filósofos idealistas, los clasicistas, los humanistas, Kant y el mismo Nietzsche, guardan un silencio hostil sobre la técnica.” [LDO, II, 466]

"El silencio hostil sobre la técnica". Habría, según Spengler, un poso profundamente idealista y sacerdotal en la filosofía europea, un poso que ni siquiera Nietzsche pudo evitar, pese a sus diatribas contra la mentalidad sacerdotal. Hay un humanismo antitécnico que, de derecha o de izquierda, anhela un retorno a la candidez y al Edén perdido, y ese humanismo pretende orillar por completo una realidad: una realidad basada en el conflicto. El mundo es guerra, y la paz sólo se disfruta velando las armas. Cualquier máquina, toda herramienta, es un arma dentro del conjunto de cosas inventadas bajo impulsos meramente crematísticos, y de ser objetos útiles, acaban convirtiéndose en armas. Sojuzgar a la naturaleza, rebelarse ante ella; dominar a otros hombres, imponerse a los enemigos.

En la era del capitalismo industrial, sin embargo, el poder de las máquinas se vuelve ajeno y envolvente del propio sujeto creador de las mismas, así como ajenas y envolventes con respecto del obrero que las usa. Spengler tiñe sus reflexiones sobre la Historia contemporánea de un cierto tecnocratismo. El ingeniero, y no el patrón, y no el obrero, es quien conduce el proceso material de la historia.

Pero justamente por eso el hombre fáustico se ha convertido en esclavo de su creación Su número y la disposición de su vida quedan incluidos por la máquina en una trayectoria donde no hay descanso ni posibilidad de retroceso. El aldeano, el artífice, incluso el comerciante, aparecen de pronto inesenciales si se comparan con las tres figuras que la máquina ha educado durante su desarrollo; el empresario, el ingeniero, el obrero de fábrica. Una pequeña rama del trabajo manual, de la economía elaborativa, ha producido en esta cultura, y sólo en ella, el árbol poderoso que cubre con su sombra todos los demás oficios y profesiones: el mundo económico de la industria maquinista [376]. Obliga a la obediencia tanto al empresario como al obrero de fábrica. Los dos son esclavos, no señores de la máquina, que desenvuelve ahora su fuerza secreta más diabólica.” [LDO II, 774]

¿Qué queda de la “lucha de clases”? No hay tal. El obrero se vuelve esclavo obediente de la máquina, hasta aquí se le concede razón a Marx y a tantos críticos humanistas del maquinismo. Pero el patrón, que en la teoría marxiana acaba convirtiéndose en un parásito de la producción, es presentado por Spengler como un servidor obediente de una técnica diabólica, que comienza a marcar sus propias pautas, que legisla el comportamiento de los agentes humanos. El patrón, una vez realizada su inversión en tecnología, habrá de atenerse a las leyes impuestas por la propia tecnología. Marx pensaba que el ingeniero, en cuanto trabajador asalariado, podría emprender los cálculos racionales adecuados para mantener la producción maquinista y ponerla al servicio de la sociedad, esto es, de los demás obreros. Para Marx, el ingeniero debería dejar de ser un empleado íntimamente unido al patrón frente a la clase obrera, y alinearse con ella en le proceso socialista de eliminación del patrón capitalista enteramente superfluo. Por el contrario, en Spengler la caracterización de la industria maquinista es por completo diferente: el propio trabajo es una categoría abstracta y huera, hay jerarquía esencial en el mundo del trabajo, hay que regresar al dictum aristotélico: “unos hombres nacen para mandar y otros nacen para obedecer”. El trabajo de dirección es sustancialmente distinto al trabajo servil, manual y basado en la obediencia. No todos los hombres son iguales y, por tanto, no todos los trabajos son iguales. Y este principio, general en la Historia de las culturas y de las civilizaciones, no deja de aplicarse en la sociedad capitalista altamente industrializada. Los trabajos de dirección, a cargo de ingenieros y tecnócratas, son la nueva modalidad del caudillo guerrero, del conductor y conocedor de hombres. En rigor, podría hablarse de un socialismo: en la nueva era por venir, todos hemos de ser trabajadores, no hay lugar para los parásitos, quien no trabaje que no coma. Pero al mismo tiempo, en este nuevo socialismo, hay ineludiblemente jerarquías: trabajos de dirección y trabajos de base.

“El organizador y administrador constituye el centro en ese reino complicado y artificial de la máquina. El pensamiento, no la mano, es quien mantiene la cohesión. Pero justamente por eso existe una fisura todavía más importarte para conservar ese edificio, siempre amenazado, una figura más importante que la energía de esos empresarios, que hacen surgir ciudades de la tierra y cambian la forma del paisaje; es una figura que suele olvidarse en la controversia política: el ingeniero, el sabio sacerdote de la máquina. No sólo la altitud, sino la existencia misma de la industria, depende de la existencia de cien mil cabezas talentudas y educadas, que dominan la técnica y la desarrollan continuamente. El ingeniero es, en toda calma, dueño de la técnica y le marca su sino. El pensamiento del ingeniero es, como posibilidad, lo que la máquina como realidad. Se ha temido, con sentido harto materialista, el agotamiento de las minas de carbón. Pero mientras existan descubridores técnicos de alto vuelo, no hay peligros de esa clase que temer. Sólo cuando cese de reclutarse ese ejército de ingenieros, cuyo trabajo técnico constituye una intima unidad con el trabajo de la máquina, sólo entonces se extinguirá la industria, a pesar de los empresarios y de los trabajadores” [LDO, II, 775].

La lucha de clases en el marxismo ha de interpretarse imperativamente, no descriptivamente. Es un mandato que hizo Marx a los obreros a rebelarse, no es una “ley” que explique la historia, porque, para empezar, no siempre hubo clases sino estamentos y “grupos” definidos por muy otros criterios que los criterios economicistas de control y posesión de los medios de producción. De otra parte, el socialismo “ético” o “filantrópico” que ha llenado las cabezas huecas y las librerías desde el siglo XIX no es, en realidad, este marxismo “aguerrido” que llama a una guerra y a un odio de clases. Antes al contrario, gran parte de la izquierda (en especial la izquierda oficial e integrada plenamente en el sistema capitalista) llama a una reconciliación universal, a una abolición de los conflictos, a un  amor indiscriminado y a una paz perpetuas. La exacerbación de ciertas ideas racionalistas, del humanismo masónico, de la religión natural y deísta, del igualitarismo fanático, ha devenido, desde sus inicios sectarios, a constituir una suerte de pensamiento único, fuera del cual no hay más que criminalidad intelectual o “fascismo”. Derecha e izquierda admiten este marxismo “culturalista”, sin aguijón, según el cual la lucha de clases se sustituye por un diálogo o “acción comunicativa” infinita, se trueca por una madeja de intercambios dialógicos entre mónadas todas ellas autosuficientes. El empresario, el ingeniero, el obrero o el aldeano son, todos ellos “ciudadanos”, y después de asumida esta rotulación indistinta –burguesa- de “ciudadano” todo será paz y después gloria.

El hombre y la técnica. [9]

Y aquí interviene la técnica. La técnica entendida como panacea, como vertiente material u objetual de la misma medicina universal que constituye el diálogo o acción comunicativa, jamás podrá ser comprendida en toda su profundidad. Es lo que hacen hoy los “socialistas éticos”, los ideólogos posmarxistas, ya sin aguijón: en el fondo no serán necesarias nuevas revoluciones, y los obreros no tendrán que salir al frío de la calle, en donde ya no hay barricadas. La técnica, igual que el Cuerno de la Abundancia, vendrá a darnos los bienes necesarios que permitirán “bienestar para todos” y “parlamentarismo para todos”. El marxismo sin aguijón, todo el socialismo progresista que se ha impuesto hoy como doctrina oficial mundial, proclama una tesis que ya estaba presente en el propio corpus marxiano, y que la II Internacional no haría sino desarrollar de forma oportuna y oportunista: el propio desarrollo de las fuerzas productivas convertirá en superflua la figura del patrono, del capitalista. Unos obreros debidamente formados en administración y tecnología serían capaces de tomar el mando, de dirigir intelectualmente la producción. En esto, hay pocas diferencias con el muy extenso (y poco profundo) credo burgués de la Inglaterra utilitarista (Bentham o Mill): habría que llevar el mayor bienestar al mayor número posible de individuos. La titularidad jurídica de los medios de producción pasaría a ser una cuestión menor ante la perspectiva, cansada y propia de las momias de la cultura occidental (perspectiva “civilizada” en términos de Spengler). Pero he aquí que la técnica es algo más que un instrumento elevador del bienestar, algo más que una panacea posible para solventar disfunciones sociales. La perspectiva “extensiva” de la técnica ha de ser completada con la perspectiva “en profundidad”. La técnica es viejísima y consustancial con la evolución biológica del hombre. La técnica es táctica.

También los idealistas y los humanistas, la “gente de letras”, ignoran esta verdad. Para ellos la técnica arroja un hedor plebeyo, mundano, utilitario, que la acerca al ámbito de otras funciones corporales (nutrición, excreción, reproducción) sobre las que sería mejor callar fuera del ámbito especializado de la anatomía y fisiología. Y, sin embargo, gran parte de la Filosofía moderna es una reflexión sobre éstas técnicas de la vida, oscureciendo la técnica de las técnicas, esto es la Táctica, el combate. Con Nietzsche se ha puesto de moda relacionar la dieta, el régimen sexual y la necesidad de caminatas al aire libre, por un lado, y un saber degradado que conserva el nombre de “filosofía”. Las modas francesas, la sombra de Foucault, y toda esa literatura postmoderna en torno a las “tecnologías del Yo” acercan fatalmente a la filosofía de la fase civilizada occidental a subgéneros de otra índole como los libros de autoayuda, el psicoanálisis, las terapias alternativas y recetarios varios para una “vida sana y feliz” en la que el sexo, la dieta y el “pensamiento positivo” adquieren un enorme protagonismo. Justamente esto sucedió en la Antigüedad tardía: estoicos, cínicos, epicúreos, y demás sectas, redujeron la Filosofía a Ética, y ésta, a su vez, degeneró en un listado de consejos para la buena gestión de los genitales, del estómago, de la lengua y de pensamientos “positivos”. Ignoraron por completo que la técnica es la táctica de la vida, y que la vida es lucha. La Ética de las grandes urbes decadentes es la técnica del derrotado. La paz que se impone es la de quien triunfa porque ha luchado. Por el contrario la paz que se busca es la de aquel que ya no quiere o no puede luchar: cobarde, débil, cansado, tullido.

Basándose en Nietzsche, pero remitiéndose a una antropología mucho más nítida y naturalista, el Spengler de El Hombre y la Técnica retrotrae la Técnica al conjunto de tácticas de supervivencia de nuestra prehistoria animal, y en modo alguno las vincula a la herramienta. Hay técnica sin herramienta, como la del león que acecha a la gacela. Las herramientas pueden existir como una parte del ser orgánico (las garras, las zarpas, los picos, etc.) o pueden, en el caso humano, ser útiles fabricados y dotados de una vida extrasomática. Pero esta frontera del cuerpo humano no es la nota que distingue el origen de la técnica.

Además hay una analogía muy clara entre las especies animales y las dos clases fundamentales de hombre. Herbívoros y carnívoros, presas y rapaces. También en la sociedad humana se da esta dicotomía: dominadores y esclavos. En el filósofo germano no hay espacio para ternuras, no hay restos de humanismo cristiano o filantrópico, como sí quedaban en sus rivales (el socialismo ético y el marxismo, el liberalismo, el utilitarismo). El pensador de Blankenburg nos ofrece un cuadro crudo, belicista, feroz, de la historia natural y de la historia política. Este cuadro que se presenta como realista, sin idealizaciones ni edulcorantes, nos lo pone delante con una prosa bellísima, enérgica, feroz. Sin alambiques técnicos, sin jerga especializada, Spengler pone en funcionamiento sus profundas nociones de Biología, y muy especialmente de Etología. Partiendo de los precedentes fundamentales de Goethe, Schopenhauer y Darwin, pero corrigiéndolos a la vez (en especial a los dos últimos), Spengler nos hace conscientes de la muy diversa organización sensorial que poseen las distintas especies. El poder de la mirada en los animales rapaces (unos ojos cuya actuación ya, en sí mismo, es poder), que abre un abismo entre el ave de presa –por ejemplo- y la ternura ocular de una vaca... Este tipo de comparaciones (que por la época conformaban todo un continente nuevo de la ciencia, de la mano de von Üexkull) ilustran muy bien el tipo de aproximación naturalista que nuestro filósofo hace a la técnica y a las actividades directamente relacionadas con ella, la caza y la guerra.

En el animal no humano existe la “técnica de la especie”. Es ésta una técnica no personal, no inventiva, fija y repetitiva. Cada individuo se limita a ejecutar lo que su especie ha asimilado desde hace generaciones. Por el contrario, el hombre es creador para ser señor: innova, crea, se las ingenia para dominar, que es su verdadera vocación.


[1] A partir de ahora, las citas de La Decadencia de Occidente se harán de la siguiente manera: LDO, I significa tomo primero de la versión castellana de la obra,y LDO II es el segundo tomo de la misma en la traducción de Manuel G. Morente, Editorial Espasa, Madrid, 2011. Las citas de la versión alemana, corresponden con las iniciales en esa lengua, y se citará DUA, Der Untergang des Abendlandes, Deutscher Taschenbuch Verlag, München, 1972.

[2] “Die Geschichte ist ewiges Werden, ewige Zukunft also; die Natur ist geworden, also ewige Vergangenheit” [LDO, 538: DUA, 499-500].

[3] Kausalität  als notwendige Form der Erkenntnis”, DUA 197

[4]  “…inmitten späten, städtischer, an kausalen Denkzwang gewohnter Geiste”, [DUA, 236]

[5] Aber der Geist unsrer grossen Städte will so nicht schliessen. Umgeben von einer Maschinentechnik, die er selbst geschaffen hat, in dem er der Natur ihr gefährlichsts Geheimis, das Gesetz ablauscht, will er auch die Geschichte technisch erobern, theoretisch un praktisch” [DUA, 198].

[6] Wladensrauchen und Waldeinssamkeit, Gewitter und  Meeresbrandung, die das Naturgefühl des fautsichen Menschen, schon das des Kelten und Germanen, völlig beherrschen und seinen mythischen Schöpfungen den eigentümlichen Charakter geben, lassen das des antiken Menschen unbreührt” [DUA, 518] [LDO, I, 554-555].

[7] Die Zupresse und Pinie wirken körperhaft, euklidisch; sie hätten niemals Symbole des unendlichen Raumes werden können. Die Eiche, Buche und Linde mit den irrenden Lichtflecken in ihren schattenerfüllten Räumen wirken körperloss, grenzenlos, geistig” [DUA, 509].

[8] Pietro Piro: Dos meditaciones sobre la técnica: El hombre y la técnica de Oswald Spengler y Meditación de la técnica de Ortega y Gasset, en Laguna: Revista de filosofía, , Nº 32, 2013 , págs. 43-60. Cita en p. 55.

[9] Así se titula el ensayo breve de Oswald Spengler: El hombre y la técnica: una contribución a la filosofía de la vida, Espasa-Calpe, Madrid, 1934. Trad. Española de Manuel García Morente.

mercredi, 17 septembre 2014

Pour mieux comprendre la Révolution Conservatrice allemande

Pour mieux comprendre la Révolution Conservatrice allemande

par Georges FELTIN-TRACOL

junger-1-198x300.jpgEn dépit de la parution en 1993 chez Pardès de l’ouvrage majeur d’Armin Mohler, La Révolution Conservatrice allemande 1918 – 1932, le public français persiste à méconnaître cet immense ensemble intellectuel qui ne se confine pas aux seules limites temporelles dressées par l’auteur. Conséquence immédiate de la Première Guerre mondiale et de la défaite allemande, cette mouvance complexe d’idées plonge ses racines dans l’avant-guerre, se retrouve sous des formes plus ou moins proches ailleurs dans l’espace germanophone et présente de nombreuses affinités avec le « non-conformisme français des années 30 ».

Dans son étude remarquable, Armin Mohler dresse une typologie pertinente. À côté d’auteurs inclassables tels Oswald Spengler, Thomas Mann, Carl Schmitt, Hans Blüher, les frères Ernst et Friedrich Georg Jünger, il distingue six principales tendances :

— le mouvement Völkisch (ou folciste) qui verse parfois dans le nordicisme et le paganisme,

— le mouvement Bündisch avec des ligues de jeunesse favorables à la nature, aux randonnées et à la vie rurale,

— le très attachant Mouvement paysan de Claus Heim qui souleva le Schleswig-Holstein de novembre 1928 à septembre 1929,

— le mouvement national-révolutionnaire qui célébra le « soldat politique »,

— il s’en dégage rapidement un fort courant national-bolchévik avec la figure exemplaire d’Ernst Niekisch,

— le mouvement jeune-conservateur qui réactive, par-delà le catholicisme, le protestantisme ou l’agnosticisme de ses membres, les idées de Reich, d’État corporatif (Ständestaat) et de fédéralisme concret.

Le riche ouvrage d’Armin Mohler étant épuisé, difficile à dénicher chez les bouquinistes et dans l’attente d’une éventuelle réédition, le lecteur français peut épancher sa soif avec La Révolution Conservatrice allemande, l’ouvrage de Robert Steuckers. Ancien responsable des revues Orientations, Vouloir et Synergies européennes, animateur aujourd’hui de l’excellent site métapolitique Euro-Synergies, Robert Steuckers parle le néerlandais, le français, l’allemand et l’anglais. À la fin des années 1970 et à l’orée des années 1980, il fit découvrir aux  « Nouvelles Droites » francophones des penseurs germaniques méconnus dont Ernst Niekisch. Il faut par conséquent comprendre ce livre dense et riche comme une introduction aux origines de cette galaxie intellectuelle, complémentaire au maître-ouvrage de Mohler.

Vingt-cinq articles constituent ce recueil qui éclaire ainsi de larges pans de la Révolution Conservatrice. Outre des études biographiques autour de Jakob Wilhelm Hauer, d’Arthur Mœller van den Bruck, d’Alfred Schuler, d’Edgar Julius Jung, d’Herman Wirth ou de Christoph Steding, le lecteur trouve aussi des monographies concernant un aspect, politologique ou historique, de cette constellation. Il examine par exemple l’œuvre posthume de Spengler à travers les matrices préhistoriques des civilisations antiques, le mouvement métapolitique viennois d’Engelbert Pernerstorfer, précurseur de la Révolution Conservatrice, ou bien « L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite ».

De tout cet intense bouillonnement, seuls les thèmes abordés par les auteurs révolutionnaires-conservateurs demeurent actuels. Les « jeunes-conservateurs » développent une « “ troisième voie ” (Dritte Weg) [qui] rejette le libéralisme en tant que réduction des activités politiques à la seule économie et en tant que force généralisant l’abstraction dans la société (en multipliant des facteurs nouveaux et inutiles, dissolvants et rigidifiants, comme les banques, les compagnies d’assurance, la bureaucratie, les artifices soi-disant “ rationnels ”, etc., dénoncés par la sociologie de Georges Simmel) (p. 223) ».

La Révolution Conservatrice couvre tous les champs de la connaissance, y compris la géopolitique. « Dans les normes internationales, imposées depuis Wilson et la S.D.N., Schmitt voit un “ instrumentarium ” mis au point par les juristes américains pour maintenir les puissances européennes et asiatiques dans un état de faiblesse permanent. Pour surmonter cet handicap imposé, l’Europe doit se constituer en un “ Grand Espace ” (Grossraum), en une “ Terre ” organisée autour de deux ou trois “hegemons ” européens ou asiatiques (Allemagne, Russie, Japon) qui s’opposera à la domination des puissances de la “ Mer ” soit les thalassocraties anglo-saxonnes. C’est l’opposition, également évoquée par Spengler et Sombart, entre les paysans (les géomètres romains) et les “ pirates ”. Plus tard, après 1945, Schmitt, devenu effroyablement pessimiste, dira que nous ne pourrons plus être des géomètres romains, vu la défaite de l’Allemagne et, partant, de toute l’Europe en tant que “ grand espace ” unifié autour de l’hegemon germanique. Nous ne pouvons plus faire qu’une chose : écrire le “ logbook ” d’un navire à la dérive sur un monde entièrement “ fluidifié ” par l’hégémonisme de la grande thalassocratie d’Outre-Atlantique (p. 35). »

Robert Steuckers mentionne que la Révolution Conservatrice a été en partie influencée par la riche et éclectique pensée contre-révolutionnaire d’origine française. « Dans le kaléidoscope de la contre-révolution, note-t-il, il y a […] l’organicisme, propre du romantisme post-révolutionnaire, incarné notamment par Madame de Staël, et étudié à fond par le philosophe strasbourgeois Georges Gusdorf. Cet organicisme génère parfois un néo-médiévisme, comme celui chanté par le poète Novalis. Qui dit médiévisme, dit retour du religieux et de l’irrationnel de la foi, force liante, au contraire du “ laïcisme ”, vociféré par le “ révolutionnarisme institutionnalisé ”. Cette revalorisation de l’irrationnel n’est pas nécessairement absolue ou hystérique : cela veut parfois tout simplement dire qu’on ne considère pas le rationalisme comme une panacée capable de résoudre tous les problèmes. Ensuite, le vieux-conservatisme rejette l’idée d’un droit naturel mais non pas celle d’un ordre naturel, dit “ chrétien ” mais qui dérive en fait de l’aristotélisme antique, via l’interprétation médiévale de Thomas d’Aquin. Ce mélange de thomisme, de médiévisme et de romantisme connaîtra un certain succès dans les provinces catholiques d’Allemagne et dans la zone dite “ baroque ” de la Flandre à l’Italie du Nord et à la Croatie (p. 221). » Mais « la Révolution Conservatrice n’est pas seulement une continuation de la Deutsche Ideologie de romantique mémoire ou une réactualisation des prises de positions anti-chrétiennes et hellénisantes de Hegel (années 1790 – 99) ou une extension du prussianisme laïc et militaire, mais a également son volet catholique romain (p. 177) ». Elle présente plus de variétés axiologiques. De là la difficulté de la cerner réellement.

La postérité révolutionnaire-conservatrice catholique prend ensuite une voie originale. « En effet, après 1945, l’Occident, vaste réceptacle territorial océano-centré où est sensé se recomposer l’Ordo romanus pour ces penseurs conservateurs et catholiques, devient l’Euramérique, l’Atlantis : paradoxe difficile à résoudre car comment fusionner les principes du “ terrisme ” (Schmitt) et ceux de la fluidité libérale, hyper-moderne et économiciste de la civilisation “ états-unienne ” ? Pour d’autres, entre l’Orient bolchevisé et post-orthodoxe, et l’Hyper-Occident fluide et ultra-matérialiste, doit s’ériger une puissance “ terriste ”, justement installée sur le territoire matriciel de l’impérialité virgilienne et carolingienne, et cette puissance est l’Europe en gestation. Mais avec l’Allemagne vaincue, empêchée d’exercer ses fonctions impériales post-romaines, une translatio imperii (une translation de l’empire) doit s’opérer au bénéficie de la France de De Gaulle, soit une translatio imperii ad Gallos, thématique en vogue au moment du rapprochement entre De Gaulle et Adenauer et plus pertinente encore au moment où Charles De Gaulle tente, au cours des années 60, de positionner la France “ contre les empires ”, c’est-à-dire contre les “ impérialismes ”, véhicules des fluidités morbides de la modernité anti-politique et antidotes à toute forme d’ancrage stabilisant (p. 181) ». Le gaullisme, agent inattendu de la Révolution Conservatrice ? Dominique de Roux le pressentait avec son essai, L’Écriture de Charles de Gaulle en 1967.

Ainsi le philosophe et poète allemand Rudolf Pannwitz soutient-il l’Imperium Europæum qui « ne pourra pas être un empire monolithique où habiterait l’union monstrueuse du vagabondage de l’argent (héritage anglais) et de la rigidité conceptuelle (héritage prussien). Cet Imperium Europæum sera pluri-perspectiviste : c’est là une voie que Pannwitz sait difficile, mais que l’Europe pourra suivre parce qu’elle est chargée d’histoire, parce qu’elle a accumulé un patrimoine culturel inégalé et incomparable. Cet Imperium Europæum sera écologique car il sera “ le lieu d’accomplissement parfait du culte de la Terre, le champ où s’épanouit le pouvoir créateur de l’Homme et où se totalisent les plus hautes réalisations, dans la mesure et l’équilibre, au service de l’Homme. Cette Europe-là n’est pas essentiellement une puissance temporelle; elle est la “ balance de l’Olympe ” (p. 184) ». On comprend dès lors que « chez Pannwitz, comme chez le Schmitt d’après-guerre, la Terre est substance, gravité, intensité et cristallisation. L’Eau (et la mer) sont mobilités dissolvantes. Continent, dans cette géopolitique substantielle, signifie substance et l’Europe espérée par Pannwitz est la forme politique du culte de la Terre, elles est dépositaire des cultures, issues de la glèbe, comme par définition et par force des choses toute culture est issue d’une glèbe (p. 185) ».

On le voit, cette belle somme de Robert Steuckers ne se réduit pas à une simple histoire des idées politiques. Elle instruit utilement le jeune lecteur avide d’actions politiques. « La politique est un espace de perpétuelles transitions, prévient-il : les vrais hommes politiques sont donc ceux qui parviennent à demeurer eux-mêmes, fidèles à des traditions – à une Leitkultur dirait-on aujourd’hui -, mais sans figer ces traditions, en les maintenant en état de dynamisme constant, bref, répétons-le une fois de plus, l’état de dynamisme d’une anti-modernité moderniste (p. 222). » Une lecture indispensable !

Georges Feltin-Tracol

• Robert Steuckers, La Révolution Conservatrice allemande. Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, Les Éditions du Lore (La Fosse, F – 35 250 Chevaigné), 2014, 347 p., 28 € + 6 € de port.

Pour commander: Editions du Lore

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3947

lundi, 01 septembre 2014

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

por Jesús J. Sebastián

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

breker3_europa1.jpgBajo la fórmula “Revolución Conservadora” (RC) acuñada por Armin Mohler (Die Konservative Revolution in Deutschland 1918-1932) se engloban una serie de corrientes de pensamiento, cuyas figuras más destacadas son Oswald Spengler, Ernst Jünger, Carl Schmitt y Moeller van den Bruck, entre otros. La denominación de la RC (o KR en sus siglas originales), quizás demasiado ecléctica y difusa, ha gozado, no obstante, de aceptación y arraigo, para abarcar a una serie de intelectuales alemanes “idiosincráticos” de la primera mitad del siglo XX, sin unidad organizativa ni homogeneidad ideológica, ni –mucho menos- adscripción política común, que alimentaron proyectos para una renovación cultural y espiritual de los auténticos valores contra los principios demoliberales de la República de Weimar, dentro de la dinámica de un proceso palingenésico que reclamaba un nuevo renacimiento alemán y europeo (una re-generación).

Aun siendo consciente de que los lectores de El Manifiesto cuentan ya con un cierto bagaje de conocimientos sobre la llamada “Revolución Conservadora”, parece conveniente abordar un intento por situarla ideológicamente, especialmente a través de determinadas descripciones de la misma por sus protagonistas, complementadas por una síntesis de sus principales actitudes ideológicas –o mejor, de rechazos– que son, precisamente, el único vínculo de asociación entre todos ellos. Porque lo revolucionario-conservador se define principalmente por una actitud ante la vida y el mundo, un estilo, no por un programa o doctrina cualquiera.


Según Giorgio Locchi, entre 1918 y 1933 la Konservative Revolution nunca presentó un aspecto unitario o monolítico y «acabó por perfilar mil direcciones aparentemente divergentes», contradictorias incluso, antagónicas en otras ocasiones. Ahí encontraremos personajes tan diversos como el primer Thomas Mann, Ernst Jünger y su hermano Friedrich Georg, Oswald Spengler, Ernst von Salomon, Alfred Bäumler, Stefan Georg, Hugo von Hofmanssthal, Carl Schmitt, Martin Heidegger, Jacob von Üexküll, Günther, Werner Sombart, Hans Blüher, Gottfried Benn, Max Scheler y Ludwig Klages. Todos ellos dispersados en torno a una red de asociaciones diversas, sociedades de pensamiento, círculos literarios, organizaciones semi-clandestinas, grupúsculos políticos, en la mayoría de las ocasiones sin conexión alguna. Esas diferencias han llevado a uno de los grandes estudiosos de la Revolución Conservadora, Stefan Breuer, a considerar que realmente no existió la Revolución Conservadora y que tal concepto debe ser eliminado como herramienta interpretativa. Pero, como afirma Louis Dupeux, la Revolución Conservadora fue, de hecho, la ideología dominante en Alemania durante el período de Weimar.

Los orígenes de la RC –siguiendo la tesis de Locchi– hay que situarlos a mediados del siglo XIX, si bien situando lo que Mohler llama las “ideas”, o mejor, las “imágenes-conductoras” (Leitbilder) comunes al conjunto de los animadores de la Revolución Conservadora. Precisamente, uno de los efectos del hundimiento de la vieja y decadente actitud fue el desprestigio de los conceptos frente a la revalorización de las imágenes. Estética frente a ética es la expresión que mejor describe esta nueva actitud.
En primer lugar, se sitúa el origen de la imagen del mundo en la obra de Nietzsche: se trata de la concepción esférica de la historia, frente a la lineal del cristianismo, el liberalismo y el marxismo; se trata, en realidad, de un “eterno retorno”, pues la historia no es una forma de progreso infinito e indefinido; en segundo lugar, la idea del “interregno”: el viejo orden se hunde y el nuevo orden se encuentra en el tránsito de hacerse visible, siendo nuevamente Nietzsche el profeta de este momento; en tercer lugar, el combate del nihilismo positivo y regenerativo, una “re-volución, un retorno, reproducción de un momento que ya ha sido”; y en cuarto y último lugar, la renovación religiosa de carácter anticristiano, a través de un “cristianismo germánico” liberado de sus formas originales o de la resurrección de antiguas divinidades paganas indoeuropeas.

Resulta, pues, que Nietzsche constituye no sólo el punto de partida, sino también el nexo de unión de los protagonistas de la RC, el maestro de una generación rebelde, que sería filtrado por Spengler y Moeller van den Bruck, primero, y Jünger y Heidegger, posteriormente, como de forma magistral expuso Gottfried Benn. En las propias palabras de Nietzsche encontramos el primer aviso del cambio: «Conozco mi destino. Algún día se unirá mi nombre al recuerdo de algo tremendo, a una crisis como no la hubo sobre la tierra, al más hondo conflicto de conciencia, a una decisión pronunciada contra todo lo que hasta ahora ha sido creído, exigido, reverenciado».

Nietzsche es la punta de un iceberg que rechazaba el viejo orden para sustituirlo por un nuevo renacimiento. Y los representantes generacionales de la Revolución Conservadora percibieron que podían encontrar en el filósofo germano a un “ancestro directo” para adaptar la revolución de la conciencia europea a su Kulturpessimismus. Ferrán Gallego ha realizado el siguiente resumensobre la esencia de la Konservative Revolution:

«El elogio de las élites […], la concepción instrumental de las masas, el rechazo de la “nación de ciudadanos” [entendidos como átomos aislados] a favor de la nación integral, la visión orgánica y comunitaria de la sociedad frente a las formulaciones mecanicistas y competitivas, la combinación del liderazgo con la hostilidad al individualismo, el ajuste entre la negación del materialismo y la búsqueda de verificaciones materiales en las ciencias de la naturaleza. Todo ello, presentado como un gran movimiento de revisión de los valores de la cultura decimonónica, como un rechazo idéntico del liberalismo y del socialismo marxista, estaba aún lejos de organizarse como movimiento político. La impresión de que había concluido un ciclo histórico, de que el impulso de las ideologías racionalistas había expirado, la contemplación del presente como decadencia, la convicción de que las civilizaciones son organismos vivos, no fueron una exclusiva del pesimismo alemán, acentuado por el rigor de la derrota en la gran guerra, sino que se trataba de una crisis internacional que ponía en duda las bases mismas del orden ideológico contemporáneo y que muchos vivieron en términos de tarea generacional.»

Louis Dupeux insiste, no obstante, en que la RC no constituye, en momento alguno, «una ideología unificada, sino una Weltanschauung plural, una constelación sentimental». Ya sean considerados “idealistas”, “espiritualistas” o “vitalistas”, todos los revolucionario-conservadores consideran prioritaria la lucha política y el liberalismo es considerado como el principal enemigo, si bien el combate político se sitúa en un mundo espiritual de oposición idealista, no en el objetivo de la conquista del poder ansiada por los partidos de masas. Según Dupeux, la fórmula de esta “revolución espiritualista” es propiciar el paso a la constitución de una “comunidad nacional orgánica”, estructurada y jerarquizada, consolidada por un mismo sistema de valores y dirigida por un Estado fuerte.

En fin, una “revuelta cultural” contra los ideales ilustrados y la civilización moderna, contra el racionalismo, la democracia liberal, el predominio de lo material sobre lo espiritual. La causa última de la decadencia de Occidente no es la crisis sentimental de entreguerras (aunque sí marque simbólicamente la necesidad del cambio): la neutralidad de los Estados liberales en materia espiritual debe dejar paso a un sistema en el que la autoridad temporal y la espiritual sean una y la misma, por lo que sólo un “Estado total” puede superar la era de disolución que representa la modernidad. Así que la labor de reformulación del discurso de la decadencia y de la necesaria regeneración será asumida por la Revolución Conservadora.

Si hubiéramos de subrayar ciertas actitudes o tendencias básicas como elementos constitutivos del pensamiento revolucionario-conservador, a pesar de su pluralidad contradictoria, podríamos señalar diversos aspectos como los siguientes: el cuestionamiento de la supremacía de la racionalidad sobre la espiritualidad, el rechazo de la actividad política de los partidos demoliberales, la preferencia por un Estado popular, autoritario y jerárquico, no democrático, así como un distanciamiento tanto del “viejo tradicionalismo conservador” como de los “nuevos liberalismos” capitalista y marxista, al tiempo que se enfatizaba la experiencia de la guerra y el combate como máxima realización. La reformulación del ideario se fundamenta en la necesidad de construir una “tercera vía” entre el capitalismo y el comunismo (sea el socialismo prusiano de van den Bruck, el nacionalismo revolucionario de Jünger o el nacional-bolchevismo de Niekisch). Y por encima de estas actitudes se encontraba presente el sentimiento común de la necesidad de barrer el presente decadente y corrupto como tránsito para recuperar el contacto con una vida fundamentada en los valores eternos.
El propio Mohler, que entendía la “Revolución Conservadora” como «el movimiento espiritual de regeneración que trataba de desvanecer las ruinas del siglo XIX y crear un nuevo orden de vida» –igual que Hans Freyer consideraba que “barrerá los restos del siglo XIX”–, proporciona las evidencias más convincentes para una clasificación de los motivos centrales del pensamiento de la RC que, según su análisis, giran en torno a la consideración del final de un ciclo, su repentina metamorfosis, seguida de un renacimiento en el que concluirá definitivamente el “interregno” que comenzó en torno a la generación de 1914. Para ello, Mohler rescata a una serie de intelectuales y artistas alemanes que alimentaban proyectos comunitarios para la renovación cultural desde un auténtico rechazo a los principios demoliberales de la República de Weimar.

Para Mohler, según Steuckers, el punto esencial de contacto de la RC era una visión no-lineal de la historia, si bien no recogió simplemente la tradicional visión cíclica, sino una nietzscheana concepción esférica de la historia. Mohler, en este sentido, nunca creyó en las doctrinas políticas universalistas, sino en las fuertes personalidades y en sus seguidores, que eran capaces de abrir nuevos y originales caminos en la existencia.

La combinación terminológica Konservative Revolution aparecía ya asociada en fecha tan temprana como 1851 por Theobald Buddeus. Posteriormente lo hacen Youri Samarine, Dostoïevski y en 1900 Maurras. Pero en 1921 es Thomas Mann el primero en utilizar la expresión RC con un sentido más ideologizado, en su Russische Anthologie, hablando de una «síntesis […] de ilustración y fe, de libertad y obligación, de espíritu y cuerpo, dios y mundo, sensualidad y atención crítica de conservadurismo y revolución». El proceso del que hablaba Mann «no es otro que una revolución conservadora de un alcance como no lo ha conocido la historia europea.»

La expresión RC también tuvo fortuna en las tesis divulgadas por la Unión Cultural Europea (Europïsche Kulturband) dirigida por Karl Anton, príncipe de Rohan, aristócrata europeísta y animador cultural austríaco, cuya obra La tarea de nuestra generación de 1926 –inspirada en El tema de nuestro tiempo de Ortega y Gasset– utiliza dicha fórmula en varias ocasiones. Sin embargo, la fórmula RC adquirió plena popularidad en 1927 con la más célebre conferencia bávara de Hugo von Hofmannsthal, cuando se propuso descubrir la tarea verdaderamente hercúlea de la Revolución Conservadora: la necesidad de girar la rueda de la historia 400 años atrás, toda vez que el proceso restaurador en marcha «en realidad se inicia como una reacción interna contra aquella revolución espiritual del siglo XVI» (se refiere al Renacimiento). Hofmannsthal, en definitiva, reclamaba un movimiento de reacción que permitiera al hombre escapar a la disociación moderna y reencontrar su “vínculo con la totalidad”.

En palabras de uno de los más destacados representantes de la RC, Edgar J. Jung: «Llamamos Revolución Conservadora a la reactivación de todas aquellas leyes y valores fundamentales sin los cuales el hombre pierde su relación con la Naturaleza y con Dios y se vuelve incapaz de construir un orden auténtico. En lugar de la igualdad se ha de imponer la valía interior; en lugar de la convicción social, la integración justa en la sociedad estamental; la elección mecánica es reemplazada por el crecimiento orgánico de los líderes; en lugar de la coerción burocrática existe una responsabilidad interior que viene de la autodeterminación genuina; el placer de las masas es sustituido por el derecho de la personalidad del pueblo».

* * *

Otro de los lugares comunes de la RC es la autoconciencia de quienes pertenecían a la misma de no ser meramente conservadores. Es más, se esmeraban en distanciarse de los grupos encuadrados en el “viejo conservadurismo” (Altkonservativen) y de las ideas de los “reaccionarios” que sólo deseaban “restaurar” lo antiguo. La preocupación central era “combinar las ideas revolucionarias con las conservadoras” o “impulsarlas de un modo revolucionario-conservador” como proponía Moeller van den Bruck.

Por supuesto que la “revolución conservadora”, por más que les pese a los mal llamados “neoconservadores” (sean del tipo Reagan, Bush, Thatcher, Aznar, Sarkozy o Merkel), no tiene nada que ver con la “reacción conservadora” (una auténtica “contrarrevolución”) que éstos pretenden liderar frente al liberalismo progre, el comunismo posmoderno y el contraculturalismo de la izquierda. La debilidad de la derecha clásico-tradicional estriba en su inclinación al centrismo y a la socialdemocracia (“la seducción de la izquierda”), en un frustrado intento por cerrar el paso al socialismo, simpatizando, incluso, con los únicos valores posibles de sus adversarios (igualitarismo, universalismo, falso progresismo). Un grave error para los que no han comprendido jamás que la acción política es un aspecto más de una larvada guerra ideológica entre dos concepciones del mundo completamente antagónicas.

En fin, la derecha neoconservadora no ha captado el mensaje de Gramsci, no ha sabido ver la amenaza del poder cultural sobre el Estado y como éste actúa sobre los valores implícitos que proporcionan un poder político duradero, desconociendo una verdad de perogrullo: no hay cambio posible en el poder y en la sociedad, si la transformación que se trata de imponer no ha tenido lugar antes en las mentes y en los espíritus. Se trata de una apuesta por el “neoconservadurismo” consumista, industrial y acomodaticio, todo lo contrario de lo que se impone hoy: recrear una “revolución conservadora” con patente europea que, en frase de Jünger, fusione el pasado y el futuro en un presente ardiente.

Entre tanto, el “neoconservadurismo” contrarrevolucionario, partiendo del pensamiento del alemán emigrado a norteamérica Leo Strauss, no es sino una especie de “reacción” frente a la pérdida de unos valores que tienen fecha de caducidad (precisamente los suyos, propios de la burguesía angloamericana mercantilista e imperialista). Sus principios son el universalismo ideal y humanitario, el capitalismo salvaje, el tradicionalismo académico y el burocratismo totalitario. Para estos neocons, Estados Unidos aparece como la representación más perfecta de los valores de la libertad, la democracia y la felicidad fundadas en el progreso material y en el regreso a la moral judeocristiana, siendo obligación de Europa el copiar este modelo triunfante.

El “neoconservadurismo” angloamericano, reaccionario y contrarrevolucionario es, en realidad, un neoliberalismo democratista y tradicionalista –lean si no a Fukuyama-, heredero de los principios de la Revolución Francesa. La Revolución Conservadora, sin embargo, puede definirse, según Mohler, como la auténtica “antirRevolución Francesa”: la Revolución Francesa disgregó la sociedad en individuos, la conservadora aspiraba a restablecer la unidad del conjunto social; la francesa proclamó la soberanía de la razón, desarticulando el mundo para aprehenderlo en conceptos, la conservadora trató intuir su sentido en imágenes; la francesa creyó en el progreso indefinido en una marcha lineal; la conservadora retornó a la idea del ciclo, donde los retrocesos y los avances se compensan de forma natural.

En la antagónica Revolución Conservadora, ni la “conservación” se refiere al intento de defender forma alguna caduca de vida, ni la “revolución” hace referencia al propósito de acelerar el proceso evolutivo para incorporar algo nuevo al presente. Lo primero es propio del viejo conservadurismo reaccionario –también del mal llamado neoconservadurismo– que vive del pasado; lo segundo es el logotipo del falso progresismo, que vive del presente-futuro más absoluto.

Mientras que en gran parte del llamado mundo occidental la reacción ante la democratización de las sociedades se ha movido siempre en la órbita de un conservadurismo sentimental proclive a ensalzar el pasado y lograr la restauración del viejo orden, los conservadores revolucionarios no escatimaron ningún esfuerzo por marcar diferencias y distancias con lo que para ellos era simple reaccionarismo, aunque fuera, en expresión de Hans Freyer, una Revolución desde la derecha. La RC fue simplemente una rebelión espiritual, una revolución sin ninguna meta ni futuro reino mesiánico.

Fuente: El Manifiesto

samedi, 23 août 2014

Neues aus dem Uwe Berg Verlag

Neues aus dem Uwe Berg Verlag: Rote und Blaue Reihe erweitert

Benedikt Kaiser

Ex: http://www.sezession.de

[1]Die „Quellentexte der Konservativen Revolution [2]“ sind eine bewährte Institution des Uwe Berg Verlages. Sie umfaßte bisher 13 Bände der „Roten Reihe“ (Nationalrevolutionäre), vier der „Schwarzen Reihe“ (Jungkonservative), sieben der „Blauen Reihe“ (Völkische) sowie einen Band der „Grünen Reihe“ (Landvolk). Für die fünfte KR-Gruppe nach der Einteilung Armin Mohlers, die Bündischen, gibt es mangels theoretischer Grundlagenwerke derzeit keine Reihe. Nun wurden die rote und die blaue Staffel um je ein weiteres Werk erweitert.

24187_0.jpgBei den Nationalrevolutionären liegen als 14. Band die Erinnerungen der Sturmkompagnie [3] vor. Manfred von Killinger, der als Marine-Offizier nach dem Ersten Weltkrieg zur „Brigade Erhardt [4]“ fand und hernach bei der klandestinen „Organisation Consul“ wirkte, widmete diese Schrift in den 1920er Jahren dem Korvetten-Kapitän Hermann Ehrhardt. Die gefürchtete Sturmkompagnie war so etwas wie der harte Kern der Brigade, die bei den Kämpfen in Oberschlesien ebenso wirkte wie als Ordnungsmacht in Berlin.

Im Mai 1920 aufgelöst, gingen die Kämpfer Ehrhardts unterschiedlichste Wege; die meisten von ihnen beteiligten sich an den politischen Kämpfen der Weimarer Republik [5]. Später wurde Killinger beispielsweise Diplomat im „Dritten Reich“, während sich sein Ehrhardt-Weggefährte  Hartmut Plaas [6] dem Widerstand gegen Hitler anschloß und in einem KZ erschossen wurde. In den Erinnerungen der Sturmkompagnie findet sich nun nicht nur ein kurzweiliges Vorwort von Killingers, sondern auch die vollständige Liste der Kämpfer der Sturmkompagnie. Auch hier wird deutlich, weshalb Karlheinz Weißmann die Quellentextreihe als „unverzichtbares Hilfsmittel zum Studium der Konservativen Revolution [7]“ bezeichnete. Einigen der aufgeführten Namen wird man zudem an anderer Stelle deutscher Geschichte wieder begegnen.

110821_0.jpgDie „Blaue Reihe“ bekommt derweil Zuwachs durch ein Werk (Jakob) Wilhelm Hauers. Hauer, der in den frühen 20er Jahren des vergangenen Jahrhunderts die Anthroposophie und damit die Grundlagen der heutigen Waldorfpädagogik einer scharfen Kritik unterzog [8], versuchte in der 1934 erschienenen Abhandlung Deutsche Gottschau. Grundzüge eines Deutschen Glaubens [9] einen genuin „deutschen“ Religionszugang für seine „Deutsche Glaubensbewegung“ zu finden.

Das philosophische Buch zeigt einen von zahlreichen (der mitunter entgegengesetzten) gescheiterten Versuchen der NS-Zeit, ein „arteigenes“ Religionskonstrukt gegen das gewachsene Christentum im Allgemeinen und gegen den römischen Katholizismus im Besonderen in Stellung zu bringen. Aufgrund der Gelehrtheit des Tübinger Ordinarius für Religionswissenschaften und Indologie ist die Deutsche Gottschau zumindest wohl der interessanteste Ansatz des heterogenen Milieus der völkischen „Deutschgläubigen“ gewesen und steht den Lesern nach 80 Jahren erstmals wieder zur Verfügung.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/45892/neues-aus-dem-uwe-berg-verlag-rote-und-blaue-reihe-erweitert.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2014/07/manfred_von_killinger_Sturmkompagnie.jpg

[2] Quellentexte der Konservativen Revolution: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/

[3] Erinnerungen der Sturmkompagnie: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/2756/erinnerungen-der-sturmkompagnie?c=31

[4] Brigade Erhardt: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/1282/mit-ehrhardt-durch-deutschland

[5] Kämpfen der Weimarer Republik: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/1283/die-politischen-kampfbuende-deutschlands?c=32

[6] Hartmut Plaas: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/nationalrevolutionaere/1284/wir-klagen-an?c=32

[7] unverzichtbares Hilfsmittel zum Studium der Konservativen Revolution: http://www.sezession.de/35212/unverzichtbares-zur-kr-die-schriftenreihe-des-uwe-berg-verlages.html

[8] einer scharfen Kritik unterzog: http://www.regin-verlag.de/shop/product_info.php?info=p2_J.+W.+Hauer%3A+Werden+und+Wesen+der+Anthroposophie.html

[9] Deutsche Gottschau. Grundzüge eines Deutschen Glaubens: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/quellentexte-zur-kr/voelkische/2757/deutsche-gottschau.-grundzuege-eines-deutschen-glaubens?c=49

mercredi, 30 juillet 2014

Catastrophe grecque après la première guerre mondiale

 

Greek_Army_sol.jpg

Erich Körner-Lakatos:

Catastrophe grecque après la première guerre mondiale

 

Au printemps de l'année 1919, Athènes ne se borne pas à réclamer la Thrace orientale jusqu'aux faubourgs de la ville de Constantinople, que les Grecs espéraient ardemment reprendre. Les Grecs veulent aussi la partie occidentale de l'Asie Mineure, au départ de la région de Smyrne (l'actuelle Izmir).

 

Les Américains font remarquer que les Turcs sont majoritaires en Anatolie occidentale. Personne ne les écoute. Dès lors, le conseil suprême de l'Entente donne le feu vert à Venizelos en mai 1919 et l'autorise à envahir l'Anatolie, alors que des troupes grecques avaient déjà débarqué à Smyrne. Au même moment, les Grecs qui vivent sur la côte méridionale de la Mer Noire et qui sont les descendants des maîtres de l'Empire de Trébizonde, détruit en 1461, se révoltent et, le 18 décembre 1919, se constitue à Batoum le gouvernement de la future République Pontique, que l'on entend bien mettre sur pied. Mais Trébizonde n'est pas seulement revendiquée par les Grecs pontiques: elle l'est aussi par les Arméniens qui exigent dans une note que cette ville leur soit cédée et fasse partie de la future Grande Arménie. Le premier ministre grec Eleftherios Venizelos déclare devant le parlement grec qu'il n'y voit aucun inconvénient. Ilkonomos, Président de la Ligue Nationale Pontique critiquera très sévèrement la Grèce pour avoir ainsi cédé face aux revendications arméniennes.

 

Lors de la signature de la Paix de Sèvres, le 10 août 1920, la Grèce obtient la Thrace orientale, l'Epire septentrionale avec Koritza. Le territoire de l'Etat grec s'étend donc jusqu'à la Mer Noire. Les Turcs conservent Istanbul, leur ancienne capitale mais celle-ci est occupée par une garnison alliée composée de troupes britanniques, françaises et grecques. Les Ottomans vaincus se montrent très réticents contre toute attente. Le Parlement du Sultan refuse la ratification et, aussitôt, un mouvement national turc se constitue sous la direction de Kemal Pacha (le futur "Atatürk") qui, sans perdre de temps, affronte les Arméniens et les Grecs le long des côtes de la Mer Noire. Ses troupes sont victorieuses: ni la Grande Arménie ni l'Etat grec-pontique ne verront le jour.

 

turkey_sevres3_720px_map.jpg

A l'automne 1920, Venizelos suggère aux Britanniques d'obliger les Turcs à accepter toutes les clauses du Traité de Sèvres. Les puissances de l'Entente sont lasses de faire la guerre et pansent leurs plaies: elles acceptent la proposition grecque. Forts de ce blanc-seing, les troupes grecques s'infiltrent toujours plus profondément en Anatolie intérieure. Mais un événement ruine les plans de Venizelos: la mort du Roi Alexandre. Après un référendum, tenu le 5 décembre 1919, 999.954 voix grecques se prononcent pour le retour du Roi Constantin contre seulement 10.383 voix contre. Le vieil adversaire de Venizelos est donc à nouveau en selle: Constantin revient d'exil juste avant Noël et est accueilli triomphalement à Athènes.

En Asie Mineure, le vent tourne: en décembre 1920, les Français essuient une défaire en Cilicie contre les troupes de Kemal Pacha. Du coup, Paris décide d'évacuer le pays et de redéployer les forces françaises sur le territoire de la Syrie mandataire. Les Italiens, à leur tour, abandonnent l'Asie Mineure hostile et préfèrent se contenter de l'archipel du Dodécanèse et de l'Ile de Rhodes. Rome commet là une injustice à l'égard des Grecs car le Traité de Sèvres avait bel et bien prévu de donner ces îles à la Grèce; en contrepartie, les Italiens recevaient un morceau du Sud de l'Anatolie, celui qu'ils abandonnent après le repli français vers la Syrie. En Grèce, la Roi revenu d'exil mobilise l'armée, désormais forte de plus de 300.000 hommes. C'est la seule façon, pense Constantin, de résoudre la situation difficile dans laquelle se débattent les troupes grecques qui ont envahi l'Anatolie et qui subissent la pression constante des nationalistes turcs qui ne cessent de consolider leurs rangs. En effet, en janvier et en mars 1921, les Grecs avaient perdu deux batailles près d'Inönü. En juin 1921, le Roi Constantin se rend en Asie Mineure et prend personnellement le commandement des forces armées helléniques. L'armée de terre grecque s'avance alors vers le Nord-Est, en direction du cœur de l'Anatolie.

 

Dans un premier temps, l'offensive grecque connaît le succès, les Turcs vacillent mais c'est une tactique bien conçue. Kemal Pacha ordonne à ses troupes de se replier vers des terrains inhospitaliers. L'armée royale grecque avance jusqu'à la rivière Sakarya, très près d'Ankara. La chaleur est étouffante et les Grecs sont harcelés par des bandes de partisans nationalistes turcs. Leur logistique est entravée, ce qui handicape tous leurs mouvements. Les Grecs, toutefois, sont persuadés que les Britanniques vont les soutenir dans leur offensive et poursuivent le combat même si les Turcs sont prêts, à ce moment-là des opérations, à faire des concessions. Le front se stabilise sur une centaine de kilomètres et une bataille terrible s'engage, qui durera trois semaines le long de la rivière Sakarya. Les troupes de Kemal parviennent à bloquer l'avance des Grecs, malgré la supériorité de ceux-ci en matériel. Les attaquants déplorent la mort de 5227 soldats, morts ou disparus, plus une vingtaine de milliers de blessés et de malades. Côté turc, le nombre de victimes est plus grand encore parce que les soldats grecs disposaient d'un plus grand nombre de mitrailleuses.

turkey_independence-1920-1922_720px_map.jpg

Après cette bataille de la Sakarya, les adversaires ne s'affrontent plus que lors d'escarmouches occasionnelles. A peu près un an plus tard, le 26 août 1922, une contre-attaque turque remporte un succès rapide. Les régiments de cavalerie de Mustafa Kemal percent le cordon ténu des troupes helléniques, surprennent les états-majors et détruisent les dépôts d'approvisionnement. Smyrne tombe l'après-midi du 9 septembre quand la 2ème Division de cavalerie turque pénètre dans la ville. Le reste des forces grecques quittent dans le désordre l'Anatolie. A Athènes, le désastre de la campagne d'Anatolie provoque une révolte d'officier le 26 septembre: les soldats revenus d'Asie Mineure obligent le Roi Constantin I à quitter le pays. Il meurt peu après en exil.

 

Erich Körner-Lakatos.

(article paru dans zur Zeit, Vienne, n°19/2014, http://www.zurzeit.at ).

formation_de_la_Turquie.jpg

Un nouveau traité de paix 

 

Le seul traité signé dans la banlieue parisienne après la première guerre mondiale à avoir été révisé fut celui de Sèvres. Pendant l'été 1923, ses clauses sont remplacées par celle du Traité de Lausanne, après huit mois d'âpres négociations: le nationalistes turcs -le Sultanat supranational a été supprimé le 1 novembre 1922 et le Sultan Mehmed VI a quitté Constantinople le 17 novembre à bord d'un navire de guerre anglais pour cingler vers la Côte d'Azur-  obtiennent les régions qu'ils sont parvenus à reconquérir, soit l'Anatolie occidentale et la Thrace orientale.

 

Cela signifie, pour les Grecs, la fin de leur "grande idée" ("megali idea"), de leur rêve de reconstituer l'Empire byzantin, avec Constantinople pour centre et pour capitale. Une autre tragédie s'opère: l'échange des populations. Plus d'un million de Grecs sont contraints de quitter leur patrie de la région de Smyrne ou des côtes désormais turques de la Mer Noire, alors que ces terres avaient toujours été peuplées d'Hellènes depuis l'antiquité. 400.000 Turcs abandonnent la Thrace occidentale pour la Thrace orientale.

 

L'Entente est obligée de renoncer aux réparations qu'elle espérait infliger aux Turcs. Elle abandonne aussi Istanbul. Les Turcs garantissent en échange la libre circulation maritime dans les Détroits. Les Arméniens et les Kurdes doivent renoncer à leur rêve de disposer d'un Etat à eux. La Turquie est dorénavant un Etat aux frontières bien délimitées, réduit au noyau anatolien, qui s'est maintenu tel quel jusqu'à nos jours, si l'on excepte toutefois un gain de petites dimensions, celui d'une bande territoriale le long de la frontière syrienne: le Sandjak d'Alexandrette, cédé par la France, puissance mandataire en Syrie, en 1939.

 

mercredi, 16 avril 2014

Les drapeaux noirs du mouvement paysan (1929-1931)

Jan Ackermeier:

Les drapeaux noirs du mouvement paysan (1929-1931)

Sur l’histoire du “Landvolkbewegung” 

big_21308835_0_300-225.jpgAprès la première guerre mondiale, la plupart des paysans allemands affrontaient d’énormes difficultés économiques. Afin de pouvoir vaille que vaille fournir en vivres la population, l’agriculture allemande, au début de la République de Weimar et jusqu’en 1922, avait été contrainte d’accepter de gré ou de force une politique dirigée, contraignante. Cette politique avait suscité un rejet général de la jeune République dans de larges strates de la paysannerie qui votait traditionnellement pour les formations conservatrices ou libérales.

Cette tendance négative s’est encore accentuée pendant les années de la grande inflation (1922 et 1923). Dans un premier temps, les paysans, en tant que propriétaires de terrains et de biens tangibles, avaient profité de la dévaluation de la devise allemande; plus tard toutefois, avec l’introduction du “Rentenmark” en 1923, ils ont dû endurer de lourds sacrifices économiques. C’est surtout lorsqu’il a fallu couvrir la nouvelle devise par des hypothèques imposées par les autorités publiques sur les propriétés foncières dans le domaine agricole que le rejet s’est fait général: cette politique a été perçue comme une terrible injustice, comme un sacrifice spécial réclamé à la seule paysannerie.

Vers le milieu des années 20, les paysans ont dû faire face à un dilemme: acheter des machines agricoles pour consolider leurs entreprises jusqu’alors peu mécanisées, afin de pouvoir produire davantage et de compenser les déficits dus à l’augmentation des prix des biens industriels. Pendant les années d’inflation, les paysans n’avaient pratiquement rien pu capitaliser: ils se virent contraints, par la suite, de prendre des crédits à des conditions très désavantageuses pour pouvoir financer les nouveaux investissements nécessaires. Mais, dès 1927, on pouvait prévoir la crise économique mondiale où les prix, sur les marchés agricoles, ont chuté à l’échelle internationale; de plus, les récoltes désastreuses de 1927, dues à des conditions climatiques déplorables, ont conduit de nombreux paysans à l’insolvabilité.

C’est surtout dans le Slesvig-Holstein rural, avec un secteur largement dominé par le bétail et par les spéculations sur les produits de l’élevage, que de nombreux paysans étaient menacés. Ils ne pouvaient plus payer ni les impôts ni les intérêts. La faillite les guettait. Cette situation critique amène les paysans de la région à se rassembler dans un mouvement protestataire parce que les associations paysannes traditionnelles, le gouvernement du Reich (rendu incapable d’agir en 1928 vu sa composition politique hétérogène) ou les partis établis ne pouvaient les aider. Ce mouvement de protestation ne présentait pas de structures organisationnelles claires mais se caractérisait plutôt par une sorte de spontanéisme, où quelques paysans décidés parvenaient à mobiliser rapidement leurs homologues pour organiser de formidables manifestations de masse.

En janvier 1928, le Slesvig-Holstein est le théâtre de très nombreuses manifestations de masse pacifiques, où, certains jours, plus de 100.000 paysans sont descendus dans les rues. Les représentants de la paysannerie demandent alors au gouvernement du Reich de mettre sur pied un programme d’aide urgente. Ils échouent dans leurs démarches. La paysannerie se radicalise et, en son sein, des voix, toujours plus nombreuses, s’élèvent pour réclamer la dissolution du “système de Weimar”. Les chefs de file du mouvement avaient toujours été modérés: ils s’étaient bornés à réclamer des mesures ponctuelles dans les seuls domaines de l’agriculture et de l’élevage. Face à l’incompréhension des autorités du Reich, ces hommes modérés sont vite remplacés par des activistes plus politisés qui exigent désormais que l’ensemble du “système de Weimar” soit aboli et détruit pour faire place à une forme d’Etat populaire (folciste), aux contours encore mal définis par ses protagonistes, mais que l’on peut qualifier d’essentiellement agrarien.

A la fin de l’année 1928, le mouvement prend le nom de “Landvolkbewegung” (“Mouvement du peuple de la terre”), sous la direction de Claus Heim, du pays de Dithmarschen, et der Wilhelm Hamkens, d’Eiderstedt. Tous deux financeront et publieront un journal, “Das Landvolk”, ainsi que des “associations de garde” (“Wachvereiningungen”), sorte de troupes paramilitaires animées par d’anciens combattants des Corps Francs. Le mouvement acquiert ainsi une forme d’organisation qu’il ne possédait pas auparavant.

En 1928, Heim lance un appel à boycotter les impôts. Du coup, les protestations publiques ne sont plus passives: elles sont suivies d’actions musclées voire d’attentats terroristes. Les huissiers qui viennent saisir les biens  des paysans insolvables sont pris à partie et chassés avec violence. La petite ville de Neumünster est soumise à un boycott de la part des paysans qui refusent d’aller y acheter denrées et matériels. Les opposants au mouvement sont victimes d’attentats aux explosifs, destinés à les intimider. A la suite de ces attentats aux explosifs, les meneurs sont poursuivis par la justice et condamnés à la prison. Le mouvement est brisé.

Jan ACKERMEIER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2014, http://www.zurzeit.at ).

dimanche, 13 avril 2014

Chi ha voluto la guerra sovietico-polacca del 1920?

Chi ha voluto la guerra sovietico-polacca del 1920? Una questione storiografica ancora aperta

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it

Soldati polacchi a Vilnius nel 1920.

Soldati polacchi a Vilnius nel 1920.

Da sempre gli storici discutono su chi porti la maggiore responsabilità per la scoppio della guerra russo-polacca che, preannunciata da alcuni scontri di frontiera nel 1919 (ma la «frontiera, appunto, non esisteva: era questo il problema), precipitò nella primavera successiva con la repentina irruzione polacca fino a Kiev; vide poi una temibile controffensiva sovietica, che sembrò sul punto di poter “esportare” la rivoluzione nell’Europa centrale; ma essa s’infranse sotto le mura di Varsavia, a metà agosto, per concludersi poi, nel marzo 1921, con la pace di Riga.

Fu una strana guerra, fra il regime sovietico ancora invischiato negli spasimi di una guerra civile che era sembrata portare gli eserciti «bianchi» di Kolčiak, Denikin e Wrangel a un soffio dalla vittoria e il governo della Polonia “resuscitata” fra le nazioni d’Europa, dopo la sua cancellazione dalla carta politica nelle tre spartizioni, avvenute alla fine del XVIII secolo (nel 1772, nel 1793 e nel 1795), fra i suoi potenti vicini: Austria, Prussia e Russia.

Non è questa la sede per rievocare dettagliatamente le complesse vicende che portarono, grazie alla sconfitta dei tre imperi limitrofi – russo, germanico e austro-ungarico, alla fine della prima guerra mondiale – alla ricostituzione dell’antico Stato polacco.

Ci limiteremo a ricordarne, per sommi capi, le tappe principali.

Durante la prima guerra mondiale, i patrioti polacchi si erano divisi: il gruppo facente capo a Pilsudski si era schierato con gli Austriaci; quello capeggiato da Dmowski e Grabski, al contrario, aveva preso posizione per i Russi; ma tutti indistintamente avevano di mira la liberazione della patria, e ciò che cambiava tra essi erano solo le strategie per avvicinarsi a un tale risultato.

Il 14 agosto del 1914 lo zar Nicola II Romanov aveva promesso l’autonomia ai Polacchi nell’ambito dell’Impero russo; ma poi, con l’offensiva austro-tedesca del maresciallo Mackensen, erano stati gli Imperi centrali ad occupare la Polonia russa, nella primavera-estate del 1915. Così, il 5 novembre 1916, si era giunti alla proclamazione di un regno di Polonia da parte degli Imperi centrali, che, ovviamente, non comprendeva né la Galizia (austriaca) né la Posnania (tedesca).

Il socialista Józef Pilsudski, ottenuto un seggio nel nuovo Consiglio Stato, aveva rifiutato di prestare il giuramento di fedeltà il 2 luglio 1917 e aveva perciò subito l’internamento in Germania, nella fortezza di Magdeburgo, sino al novembre 1918.

Intanto, a Parigi, fin dal 15 agosto 1917 Roman Grabski, del partito democratico-nazionale, aveva assunto la presidenza di un Comitato nazionale polacco in esilio riconosciuto dagli Alleati che, fra l’altro, aveva organizzato il nucleo di un esercito nazionale reclutato fra i prigionieri di guerra degli eserciti austro-ungarico e tedesco, di nazionalità polacca.

Intanto, dopo lunghe discussioni fra Austriaci e Tedeschi circa la politica da adottare verso i Polacchi, il 12 settembre 1917 si era insediato un governo polacco sotto il controllo degli Imperi centrali, denominato “Consiglio di reggenza”. Questo debole organismo nazionale aveva il vantaggio, rispetto al Comitato di Parigi, di essere insediato a Varsavia, nel territorio della patria; ma lo svantaggio di vivere all’ombra del governo di Berlino, dopo che quello di Vienna si era deciso a passare la mano nello scacchiere polacco (in cambio di ingrandimenti nei Balcani: in Montenegro, Serbia e Romania), avendo compreso che una annessione austriaca avrebbe implicato una forma di governo trialista nell’Impero danubiano (invisa a Budapest) e avrebbe comportato, inevitabilmente, la perdita della Galizia a favore della nuova entità statale.

Va tenuto presente, per avere un quadro completo (e sia pure molto riassuntivo) della situazione, che il 2 febbraio 1918 gli Imperi centrali avevano sottoscritto una trattato di pace separata con l’Ucraina, la cosiddetta “pace del pane”: ossia pace in cambio della fornitura di grano ai vincitori. Dopo di che i Tedeschi e gli Austriaci, approfittando della debolezza dell’atamano Skoropadskij, avevano proceduto all’occupazione militare dell’Ucraina fino al Don e anche della Crimea; con i Tedeschi che prevalevano nella zona di Kiev e gli Austriaci che prevalevano in quella di Odessa; mentre le forze «bianche» del generale Krasnov, aiutate dai primi, si erano organizzate nella regione fra il Don, il Volga e il Caucaso settentrionale.

Ma poi, nel novembre del 1918, era sopraggiunto il crollo degli Imperi centrali (rispettivamente il giorno 4 per l’Austria-Ungheria e il giorno 11 per la Germania); e i Polacchi, prima ancora di attendere la resa ufficiale dei loro scomodi protettori, avevano proclamato la nascita di una Repubblica polacca indipendente, il 3 novembre.

Qualche giorno dopo, il 14, il Consiglio di reggenza si era dimesso e Pilsudski, liberato dalla prigione militare di Magdeburgo e rientrato a Varsavia, era stato proclamato capo provvisorio dello Stato.

Fin dal suo sorgere, la Repubblica polacca aveva avuto una vita travagliatissima.

Tre erano le maggiori cause di tensione: la questione delle nazionalità; la questione della riforma agraria; e la contesa fra i seguaci di Pilsudski (i “legionari”) e i democratico-nazionali di Dmowski circa la gestione della politica estera.

1) Per quanto riguarda la questione delle nazionalità, la Polonia si era trovata ad inglobare nel suo territorio delle minoranze assai consistenti: 100.000 Lituani, 1.000.000 di Tedeschi, 1.500000 di Bielorussi, 4 milioni di Ucraini; senza contare circa 3.000.000 di Ebrei. Le tensioni fra queste minoranze e il governo polacco erano fortissime, specialmente ad ovest, dove il Consiglio interalleato aveva deciso l’istituzione di plebisciti per decidere il destino di vaste zone di frontiera, specialmente nel bacino industriale dell’Alta Slesia (durante i quali vi furono incidenti sanguinosi che coinvolsero anche i contingenti italiani che, insieme a quelli inglesi e francesi, presidiavano quei territori). Perfino con la neonata Cecoslovacchia esisteva una astiosa disputa territoriale, per il possesso del distretto di Teschen. Ma anche verso est la tensione era altissima, tanto che nel 1922 sarebbe scoppiata una rivolta da parte della popolazione ucraina, che solo nel 1930 avrebbe potuto dirsi pienamente “pacificata”.

2) I progetti di riforma agraria erano duramente osteggiati dall’aristocrazia, attaccatissima ai suoi latifondi e ai suoi antichi privilegi (si ricordi che già nel 1863 la guerra di liberazione nazionale contro i Russi era fallita, dopo i primi, notevoli successi, proprio a causa del rifiuto dei proprietari terrieri di promettere la distribuzione delle terre ai contadini). Tale resistenza fece sì che la riforma, che pure venne varata, non diede i risultati sperati, essendosi svolta in maniera incompleta e nel più lamentevole disordine.

3) In politica estera, dopo che gli Alleati avevano indicato, con la “linea Cuzon” (che ricalcava, sostanzialmente, i confini dell’antico Granducato di Varsavia), i territori da considerarsi incontestabilmente polacchi, mentre restava aperta la questione della delimitazione delle frontiere con la Lituania e soprattutto con la Russia, i democratico-nazionali avevano richiesto addirittura il ristabilimento delle frontiere del 1772, o almeno del 1793, quando la Polonia abbracciava vasti territori che ora, in base al principio di nazionalità, non potevano in alcun modo venire da essa rivendicati. Pilsudski, invece, perseguendo un progetto di tipo “federalista” o neo-jagellonico (Polonia e Lituania erano state unite, dal 1400 al 1600, in una federazione che aveva visto la grandezza di entrambe, sotto la dinastia degli Jagelloni), puntava a creare degli Stati cuscinetto fra la Polonia e la Russia, di cui temeva il ritorno offensivo, allorché la guerra civile vi si fosse conclusa. Lituania, Bielorussia e Ucraina avrebbero dovuto, così, divenire tre Stati semi-indipendenti all’interno di una federazione con la Polonia, capace di fronteggiare qualsiasi rinnovata minaccia espansionista della Russia.

Nell’autunno del 1919 si erano verificati degli scontri fra unità polacche e sovietiche, nel quadro delle campagne finali della guerra civile russa, quando le forze «bianche» di Wrangel e quelle nazionaliste ucraine erano state respinte dall’avanzata dell’Armata Rossa.

Per il governo di Varsavia, naturalmente, il problema orientale non era solo di carattere territoriale, ma anche e soprattutto politico: con l’avvicinarsi dell’Armata Rossa di Trotzkij alle frontiere della Polonia, provvisorie perché non regolate da alcun trattato internazionale, cresceva nei Polacchi (e specialmente nella classe dei grandi proprietari) il timore che l’ideologia comunista si diffondesse nel paese, con esiti imprevedibili.

Józef Pilsudski

Józef Pilsudski

La medesima preoccupazione era condivisa dai comandanti dell’esercito, i quali ben ricordavano – per l’esperienza fatta durante la prima guerra mondiale – come fosse contagiosa l’ideologia rivoluzionaria per dei soldati-contadini i quali, a casa, avevano lasciato delle famiglie affamate e che pensavano con bramosia alle terre dei latifondi, magari incolte.

Ha scritto lo studioso di storia dell’Europa orientale Valerio Perna nel suo saggio Storia della Polonia tra le due guerre (Milano, Xenia Edizioni, 1990, pp. 73-76):

«In quella vasta striscia territoriale che dal baltico giunge fin quasi al Mar Nero includendo le vaste pianure lituane, bielorusse e ucraine, si era creato, a seguito degli eventi bellici [del 1914-18], un temporaneo vuoto di potere. La Russia, già ricacciata verso est per centinaia di chilometri, era stata poi costretta ad uscire dal conflitto; i tedeschi erano in fase di smobilitazione dopo la firma dell’armistizio; l’impero austro-ungarico, infine, si stava dissolvendo sotto la spinta delle aspirazioni nazionali. Quanto alle Potenze vincitrici, esse non procedevano alla definizione dei confini della Polonia in attesa della lotta di potere in Russia: in caso di vittoria dei “bianchi” non intendevano sacrificare il futuro stato democratico russo nel settore occidentale; se invece avessero prevalso i “rossi”, allora sarebbe stato necessario rinforzare le capacità difensive dell’Occidente attraverso un sistema di alleanze teso a contenere il futuro espansionismo bolscevico. Nell’uno o nell’altro caso i confini della Polonia e i destini delle popolazioni locali sarebbero stati decisivi in funzione di queste esigenze strategiche.

Pilsudski non intendeva chinarsi di fronte a questi disegni. Secondo le sue convinzioni la partita per il futuro assetto di quei territori si giocava esclusivamente tra Polonia e Russia. I calcoli degli Occidentali e i giochi diplomatici internazionali dovevano essere quindi ridimensionati.

Józef Pilsudski era un uomo dell’est. La sua nascita lituana, l’educazione ricevuta in famiglia, gli ideali patriottici della gioventù trascorsa tra Vilna, Pietroburgo e Karkow, lo avevano calato profondamente nella questione russo-polacca. Aveva acquisito una perfetta conoscenza dei rapporti fra queste due nazionalità, dell’attitudine nei loro confronti di lituani, bielorussi e ucraini ee era giunto alla conclusione che il rinato Stato polacco doveva realizzare uno stabile equilibrio nei territori ad est della Polonia etnica coinvolgendo, nel comune interesse, le altre nazionalità che occupavano quegli spazi orientali. Insieme a loro doveva essere disposto un sistema difensivo per tutelarsi dalle future velleità espansionistiche del vicino russo, fosse esso stato repubblicano o bolscevico. La sicurezza dei confini orientali era per Pilsudski una questione di vitale importanza nei difficili rapporti russo-polacchi.

Anche se Austria e Germania avevano partecipato al processo di spartizione e avevano tenuta soggiogata per tanto tempo la nazione polacca, da loro si poteva temere la volontà di dominazione, ma non il tentativo di cancellazione. Con i russi la questione era diversa: appartenenti anch’essi al ceppo slavo, rivendicavano il ruolo di grande madre, verso la quale le nazionalità sorelle dovevano guardare e avvicinarsi fino al punto di identificarsi con essa. Era stato così con i baltici, con i bielorussi, con gli ucraini; poteva esserlo anche con i polacchi. Dopo centoventi anni di occupazione diretta, i Russi consideravano già il Regno di Polonia semplicemente come la loro provincia sulla Vistola.

Pilsudski confutava queste aspirazioni russe in forza di una limpida concezione che si fondava su tradizioni e fatti storici: la così detta “idea jagellonica”.

Durante i secoli XV, XVI, XVII, l’Unione polacco-lituana estendeva il proprio dominio sulla Polonia etnica, la Lituania, la Bielorussa, la Galizia e l’Ucraina fin quasi al Mar Nero. Durante questo periodo i polacchi erano stati la guida di una civiltà indipendente, nell’ambito di una cerchia di popoli consanguinei, che si differenziava da quella creata lungo il Volga dai russi. Questa civiltà barbara e chiusa era tutt’altra cosa rispetto a quella polacca e slava. Qui prevalevano già i principi del rispetto della persona, dei popoli con i quali si conviveva e vi erano penetrate profondamente le correnti umanistiche e rinascimentali provenienti dall’Europa Occidentale; al di là di questi confini regnava invece il dispotismo della schiavitù della persona. La lotta che si combatteva lungo questa frontiera divideva l’Europa libera dall’Est schiavo.

La frontiere culturali e geografiche della Polonia erano pertanto chiare (dato che anche ad occidente esisteva un profondo solco che separava l’elemento polacco da quello germanico). “Se dovessimo legarci con i tedeschi o con i bolscevichi significherebbe che la nostra missione civilizzatrice non è stata realizzata fino in fondo” ripeteva Pilsudski in quel tempo.

Così, in quel vasto spazio territoriale dell’Europa centro-orientale compreso tra i fiumi Vistola, Dnieper, Elba e Danubio e quindi tra i mari Baltico, Nero e Adriatico, si erano affermati sistemi culturali e socio-politici assai simili. Gran parte di questi territori erano stati occupati dal Regno jagellonico, dalla sua cultura e tradizione. Dopo la sua decadenza, a partire dal diciassettesimo secolo, in seguito alle spinte germaniche e russe, questo patrimonio era andato disperso, ma ora la rinata Repubblica polacca si proponeva di raccogliere questa eredità del passato (…).

Pilsudski intendeva realizzare questo programma riguardo ai territori ad est della Polonia etnica attraverso un progetto di tipo federalista: lo Stato polacco doveva approfittare dei profondi sconvolgimenti post-bellici per imporsi nuovamente come guida di quei popoli, suoi vicini orientali, che non avendo la forza di costituirsi in Stati indipendenti sarebbero ben presto ricaduti nell’orbita russa; ma non intendeva attuare questi progetti approfittando della guerra civile che là si combatteva. Egli era convinto che nessuno dei due contendenti sarebbe stato, per i polacchi, un interlocutore sincero. I “bianchi” rappresentavano la continuità con il vecchio sistema di potere russo, quello nei confronti del quale erano stati consumati centoventi anni di cospirazioni e insurrezioni, schierarsi quindi a favore di questa parte non era proponibile. Dai bolscevichi, viceversa, si potevano ottenere dei vantaggi temporanei, pur nella consapevolezza che il futuro rapporto con il loro regime si sarebbe basato unicamente sulla forza: il loro atteggiamento conciliante era infatti palesemente dettato dalla stretta necessità di mantenere i polacchi fuori dalle questioni interne russe.

Durante le passeggiate a cavallo, nell’inverno 1919, Pilsudski esprimeva così le sue convinzioni a proposito dei bolscevichi: non è il caso di sopravvalutare Trotzkij; si tratta di un agitatore di professione che crede nel trionfo delle rivoluzioni e delle guerre grazie ai comizi e alla dialettica. Lenin invece è diverso: ha inserito nello Stato Maggiore dei militari esperti; […] ha scelto il terrore come strumento di dominio nei rapporti interni, il mezzo più efficace per le masse russe e, come esecutore, ha scelto Dzierzinski, il più fanatico, privo di scrupoli, ma forse perché questi, essendo polacco, elimina i russi con più “facilità”. […] Lenin è un perfetto opportunista […] accetta ogni accordo, ogni alleanza, ma è pronto a ritirarsi al primo momento per lui favorevole accusando, per di più, il suo partner di averlo perfidamente ingannato.”

Da questo insieme di motivazioni deriva per la Polonia la necessità di tutelarsi attraverso una favorevole sistemazione territoriale che mantenesse i confini dello Stato russo quanto più possibile contenuti verso est. L’idea di Pilsudski era la seguente: Finlandia, Estonia e Lettonia costituiti in Stati indipendenti; Lituania, Bielorussia e Ucraina legati in unione federale con la Polonia. Egli agiva nella speranza che, sostenendo le istanze di indipendenza di ucraini e bielorussi, si potesse guadagnare la loro fiducia così da convincerli a legare le loro sorti con quelle della Repubblica polacca, attraverso il sistema federativo. Alla Lituania guardava poi con maggiore fiducia dati i legami del comune passato: il rapporto con questo popolo doveva essere ancora più stretto di quello previsto dalla federazione. Solo a queste condizioni sarebbe stato possibile accentuare l’influenza polacca verso est, limitando nello stesso tempo quella russa. Ma una simile espansione non poteva avvenire sottoponendo popoli e territori alla sovranità polacca. Sarebbe risultata inaccettabile. La vasta estensione territoriale dell’ex granducato di Lituania poteva essere governata solo con il favore delle popolazioni locali convincendole ad accettare la centralità dell’elemento polacco.

La mancata realizzazione di questo progetto, pur nell’ipotesi migliore che queste nazionalità fossero riuscite a costituire un proprio Stato indipendente, avrebbe assecondato le future aspirazioni della Russia; una serie di piccoli e deboli Stati sarebbe ricaduta immancabilmente sotto la sua influenza».

Valerio Perna rappresenta, nella storiografia di queste vicende, una voce decisamente favorevole alle tesi polacche alla vigilia della guerra del 1920.

Altri studiosi sono meno inclini a valutare con simpatia i progetti federalisti di Pilsudski del 1919-20, e citano le testimonianze di uomini come l’ex ministro degli Esteri polacco, conte Skrzinski, il quale affermava chiaramente che Ucraini, Bielorussi e Lituani non nutrivano allora molta simpatia per i Russi, ma ne avevano ancora di meno nei confronti dei Polacchi.

Fra gli storici poco favorevoli alla posizione polacca si può ricordare l’americano Louis Fischer, autore di una importante opera realizzata sulla base di fonti diplomatiche di prima mano, I Sovieti nella politica mondiale, 1917-1929 (titolo originale: The Soviets in World Affairs; traduzione italiana di Delfino Rogeri di Villanova, Firenze, Vallecchi, 1957, vol. 1, pp. 282-85), il quale, dopo aver descritto minutamente i negoziati avviati segretamente fra Polonia e Unione Sovietica nella seconda metà del 1919, afferma senza mezzi termini che fu la cattiva volontà di Pilsudski a farli fallire, aprendo così la strada alla guerra fra le due nazioni.

«Erano sinceri i Polacchi? Il conte Skrzinski, ex ministro degli Esteri polacco, dice di no.

“Le proposte di pace (sovietiche)”, egli dichiara, “non venero prese in seria considerazione… Dato però che una politica parlamentare e democratica non consentiva di lasciarle senza risposta, la questione del luogo ove i negoziati avrebbero potuto esser tenuti venne prospettata in modo così offensivo, che tutto si arrestò a quel punto”.

Quasi gli stessi termini vengono usati da H. H. Fisher, commentatore neutrale e storico ufficiale dell’Associazione Americana di Soccorso.

“I Polacchi – egli afferma – non vi diedero (alle proposte di pace sovietiche) alcuna seria considerazione e la risposta che alla fine e controvoglia fu presentata dal loro Governo era così offensiva nello spirito e così esagerata nelle richieste da dimostrare che la pace sulla base delle proposte sovietiche, di per se stesse non irragionevoli, non era evidentemente desiderata”.

Patek [il ministro degli Esteri polacco] sapeva che la proposta di Borisov era inaccettabile; ed è perciò che la fece. Dopo essere divenuti ministro di Polonia a Mosca, Patek disse all’autore di questo libro che al momento in cui la proposta di Borisov venne fatta i Polacchi tenevano posizioni militari favorevoli presumibilmente in vista dell’imminente offensiva; una tregua più lunga di ventiquattro ore ed un luogo diverso avrebbero permesso ai Bolscevichi di rafforzare le loro posizioni di difesa.

In un tentativo disperato di salvare la situazione Cicerin propose allora che le discussioni avessero luogo a Varsavia o a Mosca o a Pietrogrado o in una città estone; ma Patek fu irremovibile.

La Polonia, che aveva rigettato la pace perché si preparava alla guerra, era un paese che aveva bisogno di pace non meno della Russia sovietica. La inclusione di molti milioni di allogeni entro il suo territorio aveva reso caotica la sua situazione. La situazione economica sarebbe stata sufficiente a farle desiderare la pace. La A. R. A. di Hoover, su suggerimento della Conferenza della pace di Parigi, distribuì in Polonia fra il febbraio e l’agosto del 1919 viveri per 50.000.000 di dollari, e continuò a dare i suoi soccorsi nel 1920, mentre la Polonia continuava a prepararsi alla guerra. Nel giugno di quell’anno l’A. R. A. nutriva 1.315.000 bambini. A quel tempo le armate di Pilsudski erano penetrate profondamente in Ucraina. I comitati di soccorso stranieri stavano distribuendo vestiario e calzature a centinaia di migliaia di persone. La Polonia, settore principale del cordone sanitario, registrava non meno di 34.000 casi di tifo nel mese di gennaio 1920, una catastrofe che il Governo polacco era impotente ad affrontare. Ma le autorità di Varsavia sognavano di conquistare terre straniere. E i diplomatici di Parigi, che avevano rifiutato di dar da magiare alla Russia sovietica, se questa non si fosse impegnata a non battersi contro i nemici che l’attaccavano, attuavano energicamente i loro programmi di soccorso in Polonia, senza nemmeno cercare di metter un freno ai piani forsennatamente aggressivi dei suoi uomini di Stato.

Il signor Herbert Asquith espose la situazione alla Camera dei Comuni, il 10 agosto, in questi termini succinti: “Ecco qual’era sei mesi fa! – egli disse della Polonia -, una popolazione colpita dalle malattie e dalla carestia, per cui non si esagera dicendo che fosse sull’orlo della rovina nazionale; ed è in questa condizione di cose che essa incominciò la sua campagna. Suo scopo dichiarato -, egli continuò – era di sbarazzarsi delle sue relativamente anguste frontiere, per quanto non fossero disprezzabili… e spingersi oltre di esse fino agli antichi confini della Polonia del 1772… Come ho già detto, fu un’avventura puramente aggressiva… un’impresa scellerata”.

I piani polacchi si potevano sintetizzare in una sola parola: Federalismo.

“Il Federalismo (il cui esponente maggiore era Pilsudski) era un piano audace e romantico per risolvere la questione delle frontiere orientali colla creazione, a spese della Russia, di una serie di Stati indipendenti- la Lituania, la Russia Bianca e l’Ucraina – federate colla e sotto l’egemonia della Polonia”.

È questa un’idea che ha lasciato fino ad oggi la sua impronta sulla politica estera polacca.

La questione delle frontiere della Polonia non era stata regolata. Né la linea Foch di demarcazione della frontiera tra fra la Polonia e la Lituania (27 luglio 1919) né quella Curzon, segretamente tracciata dal Consiglio Supremo l’8 dicembre 1919, erano state accettate come definitive dai dirigenti polacchi. La Polonia aveva sfidato con successo la Conferenza della Pace nella faccenda della Galizia Orientale ed i suoi uomini politici non intendevano accettare dai diplomatici meno di quello che credevano ottenibile colla forza delle armi.

La stampa inglese dell’8 marzo 1920 pubblicò un’intervista data da Patek al corrispondente del “Journal” di Parigi, circa la pace coi Sovieti: era in favore di negoziati, ma “base delle nostre condizioni saranno le frontiere del 1772″.

“La pubblica opinione polacca – dice il professor Fisher – era a quel tempo inebriata dalla dottrina del Federalismo, che non avrebbe potuto esser attuato che con la guerra”. E, strano a dirsi, i fautori più entusiasti dell’idea federativa, che non era altro se non un malcelato imperialismo, erano i socialisti polacchi, guidati da Pilsudski e da Ignatius Daszinski, Vice Primo Ministro di Polonia. Il 4 gennaio 1920, per esempio, l’organo di stampa di Daszinski, il “Naprozd” (“Avanti”), diceva: “Per l’intero avvenire della Polonia sarebbe di enorme importanza se potessimo spostare la frontiera della Russia ad est del Dnieper”.

In apparenza i Polacchi erano interessati a liberare i loro vicini orientali dal “giogo del Bolscevismo”, ma il professor Fisher, fra gli altri, afferma che “quel piano grandioso ignorava disgraziatamente il fatto… che vicini quali gli Ucraini e i Lituani avrebbero gradito quasi ogni altro destino piuttosto che quello di esser governati dalla Polonia, quand’anche sotto mentite spoglie”. Il signor A. L. Kennedy, un inglese estremamente filopolacco ed antibolscevico, non cela il fatto che sotto l’idea cosiddetta federativa covavano piani annessionisti. Riferendosi al programma di Pilsudski di creare due grandi Stati-cuscinetto, la Russia Bianca e l’Ucraina, fra la Polonia e la Russia, Kennedy ammette che “per quanto nominalmente indipendenti, essi erano evidentemente immaturi e sarebbero dipesi dalla Polonia per la loro sicurezza”. E difatti un trattato poi firmato da Petljura in nome di un’Ucraina che non governava, prevedeva la nomina di due ministri polacchi nel gabinetto ucraino proposto da Pilsudski.

Un patriota placco del calibro del conte Skrzinski smaschera l’ipocrisia dell’idea federalista.

“Le nazioni – egli scrive – che, secondo questa teoria, la Polonia voleva liberare dal giogo russo, non avevano desideri particolari in materia e, anche se non amavano molto la Russia, amavano ancor meno la Polonia”.

Per quanto concerne il motivo economico, ne abbiamo un cenno dal signor Kennedy, che si trovava in Polonia in quel momento e godeva la fiducia illimitata degli uomini di Stato polacchi. Secondo lui, “la lotta fra Russia e Polonia fu realmente una lotta per il controllo delle sue abbondanti risorse, che comprendevano all’est il grande bacino del Donetz”, dove la Francia, l’amica della Polonia, aveva enormi impegni finanziari».

Questa, l’interpretazione di Louis Fisher; il quale, pure essendo americano, può essere sospettato di eccessive simpatie nei confronti del punto di vista sovietico.

In effetti, pare che egli ignori completamente i legittimi timori dei vicini occidentali della Russia nel 1919, a cominciare dalla Polonia; timori che erano di duplice natura: nazionale e ideologica. Facendo leva sulle questioni etniche e, ancor più, facendo appello ai contadini e agli operai polacchi in senso rivoluzionario, l’Unione Sovietica poteva realmente costituire un fattore, se non di rischio, quanto meno di turbolenza e di imprevedibilità per la Polonia appena rinata dalle sue ceneri; né si può ignorare la comprensibile preoccupazione dei governanti di Varsavia nei confronti del tradizionale imperialismo russo, che aveva sottomesso il loro Paese per più di un secolo e che non vi era motivo di ritenere esaurito, solo perché era cambiata la forma di governo a Pietrogrado.

Gli storici italiani possiedono la fortuna di avere a disposizione una fonte di primissima mano, ossia la testimonianza dell’ambasciatore Francesco Tommasini che, presente a Varsavia in quel periodo, ebbe frequenti contatti personali con Pilsudski ed altri membri del governo polacco e poté seguire da vicino l’intera vicenda della guerra sovietico-polacca.

risurrezione-poloniaTommasini ha lasciato un libro molto documentato sulla sua esperienza di ambasciatore italiano in Polonia, nel libro La risurrezione della Polonia (Milano, Fratelli Treves Editori, 1925, pp. 113-118), di cui riportiamo alcuni passaggi:

«Nel novembre 1919, Pilsudski, ricevendo la Commissione per gli Affari Esteri della Dieta, aveva espresso l’intenzione di indire prossimamente plebisciti nelle regioni orientali, che le truppe polacche avevano occupato. Si sarebbe trattato della regione di Vilna, che fu poi denominata Lituania centrale, e di gran parte dell’ex Governatorato russo di Minsk, che avrebbe dovuto costituire la Russia Bianca… ma tale proposito, all’infuori di qualsiasi considerazione d’opportunità politica, doveva sollevare obiezioni d’indole giuridica, che io stesso formulai al Capo dello Stato in un colloquio, avuto con lui il 17 novembre. Esso era infatti contrario all’art. 87 del Trattato di Versailles, il quale stabilisce: “Les frontières de la Pologne, qui ne sont pas spécifiées par le présent Traité seront ultérieurement fixées par les Principales Puissances alliées et associèes” (…).

Per quanto riguarda l’Ucraina, la situazione si era considerevolmente modificata dopo l’ottobre 1919. Al principio d dicembre, l’atamano Petruscevic, che in novembre aveva voluto avvicinarsi a Denikin, allora all’apogeo della sua potenza, era stato abbandonato dalle sue truppe, passate in parte ai Bolscevichi ed in parte a Denikin, e si era rifugiato dapprima in Romania, donde era poi passato a Praga ed a Vienna. L’atamano Petljura, un avventuriero, che portava il titolo di capo del “governo dell’Ucraina al di là del Dnieper”, sentendosi in pericolo per un attacco di Denikin e per la defezione di una parte delle sue genti, cominciò una politica a doppio fondo, cercando di intendersi al tempo stesso colla Polonia e col governo dei Soviet. A quest’ultimo egli aveva inviato due socialisti ucraini, non massimalisti, i quali sembra però che siano stati imprigionati a Mosca. Miglior esito ebbero le trattative con Pilsudski, al quale Petljura in data 2 dicembre rilasciò una dichiarazione con cui riconosceva il corso dello Zbrucz come frontiera fra i due paesi, ciò che equivaleva ad una rinunzia alla Galizia orientale. Contro tale dichiarazione, protestò presso le grandi potenze Petruscevic, orami atamano in partibus infidelium.

Battuto poi da Denikin, Petljura si era rifugiato in Polonia e da quel momento si era messo sotto la protezione di Pilsudski, il quale però ne diffidava e non gli lasciava molta libertà. Si stabilì a Varsavia, ricompose il suo governo, che si insediò a Kamieniec di Podolia, occupata nel frattempo dalle truppe polacche, e cominciò anche il riordinamento del suo esercito, le cui unità, verso la fine di febbraio, si trovavano ad oriente del Dnmiester fra Moylow (da non confondere con la città quasi omonima del Dnieper), Balta e Bar, dove ogni tanto anche le truppe bolsceviche facevano qualche apparizione.

Il piano di Pilsudski nell’inverno del 1919 era il seguente: far trascinare fino alla primavera con espedienti dilatori i negoziati di pace coi bolscevichi, che non si potevano evitare dopo la decisione del Consiglio supremo e le esortazioni ripetute delle grandi potenze alleate; in primavera attaccare violentemente l’esercito bolscevico e sbaragliarlo; fare poi la pace costituendo, fra la Russia e la Polonia, uno Stato bianco-russo ed uno stato ucraino al sud.

Il 4 febbraio il Ministro degli Affari Esteri Patek accusò ricevuta a Cicerin della sua comunicazione del 29 gennaio, riservandosi di dare più tardi una risposta in merito. L’elaborazione di tale risposta durò circa un mese e mezzo.

Intanto il 10 marzo Millerand, allora Presidente del Consiglio in Francia, inviava a nome del Consiglio supremo alla delegazione polacca presso la Conferenza della pace una nota, in cui si ribadivano i due punti seguenti:

1. le frontiere orientali della Polonia, a tenero dell’art. 87 del Trattato di Versailles, dovevano essere definite dalle principali potenze e non dalla Polonia.

2. Secondo il principio che ha ispirato il Trattato di Versailles, nessun plebiscito poteva aver luogo in regime d’occupazione militare di una delle parti interessate. (…)

Verso la metà di marzo il governo placco compì l’elaborazione delle condizioni di pace, che furono comunicate confidenzialmente ai rappresentanti delle grandi potenze alleate a Varsavia: alcune indiscrezioni circa esse trapelarono nella stampa e provocarono una vivace discussione nella Commissione della Dieta per gli Affari Esteri. Le basi fondamentali erano:

1. le trattative di pace non dovevano pregiudicare la situazione militare. Quindi, niente armistizio. A tale proposito si allegava che ogni sospensione delle ostilità avrebbe indotto le truppe polacche nell’illusione che la guerra fosse finita e le avrebbe esposte ad una pericolosa azione di propaganda bolscevica;

2. la Polonia doveva sottoporre a revisione tutto ciò che era avvenuto dal 1772 in poi.

Questa pretesa, che veniva giustificata con considerazioni morali e storiche, bastava a rivelare che le trattative non si iniziavano con effettiva buona volontà. Essa era stata approvata da tutti i partiti, perché nessuno aveva il coraggio di mostrarsi meno patriota dell’altro, ma, in realtà, suscitava forti obiezioni tanto a sinistra quanto nel Partito nazionale democratico. Malgrado ciò il ministro Patek, nel concretarla, le diede una espressione particolarmente intransigente, poiché richiese che la Russia rinunziasse puramente e semplicemente ad ogni diritto sui territori appartenenti nel 1772 alla Polonia, la quale ne disporrebbe secondo la volontà delle rispettive popolazioni. Le truppe bolsceviche avrebbero quindi dovuto sgomberare ampie regioni, che comprendevano Vitebsk, arrivavano davanti a Smolensk, contornavano Kiev, si inoltravano a oriente in direzione di Poltava. Sembra che tale formula sia stata redatta all’insaputa dello stesso Consiglio dei Ministri e che financo Patek ne riconoscesse poi l’inopportunità, mostrandosi disposto a lasciarla cadere, fin dall’inizio delle trattative.

In realtà il rimettere in questione tutto ciò che era successo dal momento della prima spartizione in poi non poteva servire che ai disegni di Pilsudski. Il suo principale avversario, il partito nazionale democratico, voleva invece che la Polonia annettesse puramente e semplicemente i territori che la Delegazione polacca aveva chiesto alla Conferenza della pace, la così detta linea Dmowski, e che corrispondevano, all’ingrosso, a queli rimasti dopo la seconda spartizione, comprendendo in più Kamieniec al sud e Minsk al nord. (…)

Il 27 marzo il governo placco annunziò a quello sovietico di esser pronto a iniziare le trattative di pace senza preventivo armistizio: propose di condurle a Borysow, piccola città del governatorato di Minsk, allora occupata dalle truppe polacche, situata sulla Beresina e sulla grande linea ferroviaria Varsavia-Mosca. L’indomani Cicerin rispose chiedendo un armistizio. Il 1 aprile Patek ripose mantenendo il suo punto di vista. Il 2 il governo bolscevico rinnovò la domanda d’armistizio e chiese che i negoziati, anziché a Borysow, avessero luogo in Estonia o a Mosca o a Varsavia. Il 7 la Polonia respinse la proposta di Cicerin il quale, l’indomani, si rivolse alla Polonia ed alle grandi potenze dell’Intesa, con le quali non era ancora in rapporti, chiedendo che le trattative avvenissero a Londra o a Parigi».

Ma ormai non c’era più tempo; Pilsudski aveva deciso: e la parola passò alle armi.

Come si vede, l’ambasciatore Tommasini, pur essendo nel complesso filo-polacco, non esita ad indicare chiaramente la malafede con cui il governo di Varsavia condusse le trattative con quello di Mosca; né tace il fatto che Pilsudski, avendo ormai stabilito di lanciare l’offensiva in primavera, fece in modo di trascinare in lungo i negoziati, al solo scopo di guadagnare tempo e lasciar passare il rigidissimo inverno.

Se, poi, una tale linea politica da parte del governo polacco si possa considerare, almeno in parte, giustificata dalle circostanze assai complesse e potenzialmente pericolose, nelle quali era venuta a trovarsi, sulla frontiera orientale, la neonata Repubblica di Polonia, questa è una cosa sulla quale gli storici possono discutere a lungo.

Pilsudski attaccò per primo; ma non sempre chi attacca per primo porta su di sé l’intera responsabilità dello scoppio d’un conflitto.

Si potrebbero fare molti esempi significativi al riguardo; crediamo che quello della guerra franco-prussiana del 1870, e quello della stessa guerra franco-austriaca del 1859 (da noi chiamata seconda guerra d’indipendenza), siano sufficienti ad illustrare pienamente il concetto.

Dopo essersi alleato con il governo anticomunista ucraino dell’atamano Petljura, il 24 aprile Pilsudski lanciò una fulminea offensiva su Kiev, ove le truppe polacche entrarono, con il massimo ordine e senza colpo ferire, l’8 maggio.
Il maresciallo Tuchacevskij, però, aveva guidato l’Armtata Rossa in una violenta controffensiva, che si era spinta fin nel cuore della Polonia: non solo oltre la frontiera provvisoria, ma oltre la stessa “linea Curzon”.

A Varsavia si viveva aspettando, di ora in ora, l’irreparabile; ma Pilsudski, come Joffre, a Parigi, alla vigilia della battaglia della Marna, conservò il massimo sangue freddo e predispose abilmente le sue contromisure.

Così, sfruttando anche i consigli del generale francese Weygand (peraltro molto sopravvalutati da certi storici, mentre è vero che il piano strategico polacco era stato interamente preparato da Pilsudski), i Polacchi avevano sorpreso il nemico avanzante in disordine e lo avevano duramente battuto sotto le mura di Varsavia, inseguendolo poi fin dentro il territorio sovietico.

Il risultato di questo avanti e indietro dei due eserciti avversari, nelle paludi e nelle foreste fra Varsavia e Smolensk, venne sancito dalla pace di Riga, il 18 marzo 1921, con la quale veniva fissato il confine orientale della Polonia ben 250 km. a est del confine etnico.

In apparenza la Polonia aveva vinto e si era notevolmente ingrandita; in realtà, Pilsudski aveva dovuto ripiegare sulla soluzione del “semplice” ingrandimento allorché vide fallire, per la diffidenza dei suoi interlocutori lituani, ucraini e bielorussi, il suo progetto iniziale di costituire una vasta federazione jagellonica nell’Europa centro-orientale.

Adesso si era creata proprio quella situazione che egli avrebbe voluto in ogni modo evitare: la Germania e l’Unione Sovietica stava ridiventando forti e la Polonia, “gonfiata” dall’annessione di vasti territori ucraini e bielorussi, ma indebolita all’interno da quelle numerose minoranze etniche, non era riuscita a diventare una grande potenza, in modo da poter scongiurare per sempre l’incubo di nuove, future spartizioni da parte dei suoi temibili vicini.

Eppure, i governanti polacchi tra le due guerre continueranno a cullarsi nell’illusione di essere realmente alla guida di una grande potenza, capace di resistere vittoriosamente, se attaccata, sia alla Germania che all’Unione Sovietica, anche contemporaneamente. E la presunzione da grande potenza spinse quei governanti a sognare addirittura di acquisire un impero coloniale: al punto da avviare dei sondaggi presso il governo francese, per sapere che cosa ne pensasse di una eventuale cessione del Madagascar alla Polonia. Manovre che – è inutile sottolinearlo – irritarono profondamente la Francia, che sulla Polonia e sulla «Piccola Intesa» (Cecoslovacchia, Romania, Jugoslavia) aveva costruito, dopo la pace di Versailles, il suo sistema di potere in Europa orientale, per premunirsi contro un ritorno aggressivo della Germania.

Sta di fatto che, nella crisi dell’estate 1939, i governanti polacchi – forti anche della garanzia britannica – si illusero di poter sfidare qualunque minaccia tedesca ed, eventualmente, anche sovietica; al punto da assicurare il governo di Londra che, in caso di guerra, essi prevedevano che la loro cavalleria si sarebbe spinta nei pressi di Berlino entro le prime due settimane dalla mobilitazione…

Una clamorosa sopravvalutazione della propria forza, che non fu certo uno degli ultimi fattori che provocarono lo scoppio della seconda guerra mondiale.

Eppure, l’idea “federalista” di Pilsudski non è stata interamente bocciata dalla storia, visto che sia la Lituania, sia la Bielorussia, sia l’Ucraina sono realmente divenute degli Stati indipendenti, dopo la dissoluzione dell’Unione Sovietica. Questa era la parte “viva” della sua intuizione. La parte “morta” era il sogno di creare una federazione di questi Stati, sotto l’egida polacca, che riportasse in vita, in qualche modo, il glorioso Stato polacco-lituano di alcuni secoli prima.

Un sogno romantico, senza dubbio; ma, appunto, nient’altro che un sogno.

* * *

Tratto, con il gentile consenso dell’Autore, dal sito Arianna Editrice.

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, russie, pologne, années 20, 20ème siècle | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 02 février 2014

Les séparatistes rhénans de 1923

autonome-pfalz-1923-grasberger-102~_v-image512_-6a0b0d9618fb94fd9ee05a84a1099a13ec9d3321.jpg version=edb98.jpeg

Jan ACKERMEIER:

Les séparatistes rhénans de 1923

Il y a 90 ans, Franz-Joseph Heinz, séparatiste du Palatinat, était abattu par un commando nationaliste

Le 11 novembre 1923, le chef séparatiste du Palatinat, Franz-Joseph Heinz, proclame à Spire (Speyer) l’avènement d’un “gouvernement du Palatinat autonome dans le cadre de la République rhénane”. Son objectif était de créer un Etat indépendant du Reich, avec l’appui des Français. A l’époque, le Palatinat, comme une grande partie de la rive gauche du Rhin, était occupé depuis décembre 1918 par des troupes françaises, suite à l’armistice qui venait de mettre fin à la première guerre mondiale.

Pour s’emparer du Palatinat et pour consolider le pouvoir des séparatistes dans la région, Heinz avait essayé, début novembre 1923, de mettre sur pied une troupe armée, le “Corps du Palatnat” (Pfälzisches Corps”), qu’il avait aussitôt subdivisé en trois groupes. Le premier de ces groupes avait été concentré dans le triangle Ludwigshafen-Spire-Neustadt. Le second, dans le Sud du Palatinat. Le troisième, dans le Palatinat occidental, autour de deux centres urbains, Kaiserslautern et Pirmasens. En déployant cette maigre force, il avait reçu l’appui des Français, qui voyaient dans la consolidation des mouvements séparatistes en Rhénanie, en Sarre et dans le Palatinat un instrument commode pour affaiblir encore davantage le Reich vaincu après la première guerre mondiale.

Le “Corps du Palatinat” était une troupe principalement recrutée dans la région même qui devait progressivement prendre son autonomie par rapport aux unités armées du “Rheinlandschutz” (“Troupe de protection de Rhénanie”) que deux séparatistes rhénans avaient constitué, Joseph Friedrich Matthes (1886-1943) et Hans Adam Dorten (1880-1963), pour les envoyer en mission dans le Palatinat. Dorten et Matthes avaient perpétré un putsch le 22 octobre 1923 et avaient proclamé une “République rhénane” à Coblence. Après un putsch similaire, le Palatinat devait devenir partie intégrante de cette nouvelle république. Heinz avait été inscrit sur une liste de personnes susceptibles de faire partie d’un cabinet de la “République de Rhénanie”. Toutefois, il ne voulait collaborer avec Dorten que si le Palatinat devenait une partie autonome et libre d’une république rhénane organisée selon des principes fédéraux.

Pour faire face au danger séparatiste, Edgar Julius Jung, avec le concours d’un directeur de banque de Kaiserslautern, Emmerling, fonde une organisation secrète, le “Rheinisch-Pfälzischer Kampfbund” (“La Ligue de combat de Rhénanie et du Palatinat”). Cette ligue secrète se donne pour objectif de chasser l’occupant français par la violence. Dès 1923, elle entame la lutte armée contre le séparatisme du Palatinat, soutenu par la France. Après qu’il eût été expulsé du Palatinat, Jung déménage avec sa famille à Mannheim puis, pendant l’été de 1923, il s’installe à Feldafing et, enfin, il ouvre un cabinet d’avocat à Munich. C’est dans la capitale bavaroise qu’il rencontre Walter Antz de la ville de Zweibrücken (Deux-Ponts), également expulsé du Palatinat. Antz fait alors partie du Commissariat d’Etat pour la lutte violente contre le séparatisme rhénan. Il charge Jung de préparer un attentat contre Heinz, le président du “Palatinat autonome”. Dans la soirée du 9 janvier 1924, un commando d’une vingtaine d’hommes, qui vient de traverser le Rhin gelé sous la direction de Jung, donne l’assaut à la vaste salle à manger de l’hôtel “Wittelsbacher Hof” à Spire, où se trouvent les principaux séparatistes. Heinz est abattu, de même que ses collaborateurs Nikolaus Fusshöller et Matthias Sand. Un convive innocent prend également une balle mortelle. Deux membres du commando trouvent la mort dans l’échange de coups de feu consécutif à leur action. Jung lui-même est blessé légèrement au cou par le tir d’une patrouille. Il retourne à Munich.

autonome-pfalz-1923-grasberger-100~_v-image853_-7ce44e292721619ab1c1077f6f262a89f55266d7.jpg version=d3f86.jpeg

Plus tard, il devient l’un des principaux théoriciens nationaux-conservateurs et anti-democratiques de l’ère de la République de Weimar, grâce à son livre paru en 1926 et intitulé “Die Herrschaft der Minderwertigen” (“La domination des hommes de moindre valeur”). Il mourra en juin 1934, quand le régime national-socialiste procèdera à une épuration violente (connue à l’étranger sous le nom de “Nuit des longs couteaux”).

Jan ACKERMEIER.

(article paru dans “zur Zeit”, n°1-2/2014, Vienn, http://www.zurzeit.at ).

dimanche, 05 janvier 2014

L’occupation de la Ruhr en 1923

ruhrgebiet-1923.jpg

Matthias HELLNER:

L’occupation de la Ruhr en 1923

 

Lorsque les Français sont entrés dans la Ruhr, les ouvriers ont déclenché la résistance passive et l’inflation a pris des proportions calamiteuses

 

En janvier 1923, les soldats français et belges occupent l’ensemble de la région de la Ruhr. Une vague d’indignation secoue alors toutes les couches de la population dans le Reich vaincu. Le Chancelier Cuno, en poste depuis le 22 novembre 1922, déclare qu’il faut organiser la résistance passive contre l’occupation. En France toutefois, les esprits se divisent pour juger l’entrée des troupes en territoire allemand, entrée justifiée par le retard d’une livraison de bois imposée par les clauses de réparation. Les socialistes tentent de démontrer les dangers d’une occupation. Clémenceau s’y opposait et le Maréchal Foch parlait d’un “terrible nid de guêpes” où la France avait mis la main.

 

Par l’appel à la résistance passive, toute la vie économique de la région occupée fut paralysée. Les hauts fourneaux furent éteints et les mines fermées. Les cheminots se mirent en grève et les fonctionnaires allemands s’en tinrent à la convention prise, d’éviter tous contacts avec les autorités occupantes. Pour transporter les minerais et le charbon de la Ruhr vers la France, des milliers de techniciens et de cheminots furent mobilisés pour travailler dans la région occupée. Mais dès que les transports se remirent à rouler, des vétérans allemands, dont d’anciens combattants des corps francs comme Heinz Oskar Hauenstein et Albert Leo Schlageter, passèrent à la résistance active et organisèrent des actions de sabotage. Ils firent sauter des ponts, des lignes de chemin de fer et des canaux pour empêcher le transport vers l’étranger des biens économiques allemands.

 

Les autorités occupantes réagirent avec dureté. La région occupée fut complètement verrouillée et la police allemande désarmée. Krupp et d’autres industriels furent condamnés à quinze ans de prison. Partout des confrontations sanglantes eurent lieu. En mars, quatorze ouvriers de chez Krupp furent abattus; d’innombrables citoyens furent arrêtés ou expulsés. Lorsque les Français arrêtèrent Schlageter suite à une trahison, alors qu’il venait de faire sauter un pont près de Calkum, tous les recours en grâce furent inutiles, les Français voulant faire un exemple. L’officier de la Grande Guerre, âgé de 28 ans, fut fusillé le 26 mai. La résistance se poursuivit néanmoins sans discontinuer.

 

ruhrkampf1.gifFin mai, le parti communiste tente un coup de force et les soulèvements armés qu’il téléguidait furent anéantis par des volontaires armés. Au même moment, les attentats contre les occupants se multipliaient. Ainsi, le 10 juin à Dortmund, deux officiers français sont abattus en pleine rue. La réaction des Français a coûté la vie à sept civils.

 

Les tentatives françaises de détacher des régions rhénanes du Reich avec l’aide de mouvements séparatistes ne connurent aucun succès. Des attentats perpétrés contre des chefs séparatistes et la résistance de toute la population ruinèrent ces tentatives. Le 26 septembre, Stresemann, qui, le 13 août, avait remplacé Cuno au poste de Chancelier, déclare que la résistance passive doit se terminer. A ce moment-là, 132 Allemands avaient été tués; onze d’entre eux avaient été condamnés à mort mais un seul avait été exécuté. 150.000 personnes avaient été expulsées de la région; d’innombrables autres avaient écopé d’amendes ou avaient subi des peines de prison.

 

La République de Weimar était dans un état de désolation épouvantable. Non seulement elle avait dû renoncer au poids économique de la région de la Ruhr mais elle avait dû aussi payer pour entretenir la population paralysée par la résistance passive ordonnée par Cuno. L’inflation galopante ne pouvait plus être arrêtée. Le 1 juillet un dollar américain coûtait déjà 160.000 mark; le 1 août, le dollar valait 1.100.000 mark; le 1 novembre 130.000.000.000 mark et le 30 novembre 4.200.000.000.000 mark!

 

Pour stabiliser l’état de la République, il a fallu procéder à une réforme monétaire et, simultanément, l’Allemagne accepte en août 1924 le Plan Dawes lors de la Conférence de Londres, plan qui réglait le paiement des réparations sur des bases nouvelles. En juillet et en août 1925, les Français évacuent finalement une grande partie des régions occupées, sous pression de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. L’aventure de la Ruhr était terminée.

 

Matthias HELLNER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°25/2013).

jeudi, 29 août 2013

Emilio Gentile: Pour ou contre César?

Emilio Gentile: Pour ou contre César?


Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

Pour-ou-contre-Cesar882.jpgEn 1938, le chanoine de Winchester écrivait que le totalitarisme, de droite ou de gauche, « c’est l’Antéchrist. C’est une révolution et une religion. » L’opposition entre le christianisme et le totalitarisme s’inscrit en fait à la suite d’une longue histoire. C’est le conflit entre religion et modernité. 

Première étape : la condamnation de l’esprit de libre examen au temps de Luther. Deuxième étape : la condamnation de la Révolution française comme volonté de déifier l’homme. Etape suivante : la condamnation de la volonté de déifier la nation, ou la race, ou la classe des prolétaires. Mais entretemps, il y a eu l’apocalypse de la modernité : la guerre de 1914. Elle a amené pour les églises un défi de type nouveau. Le nihilisme risquait de tout submerger. Et des religions de substitution apparaissent. 

Nicolas Berdiaev avait observé que le bolchévisme mobilisait des « énergies religieuses résiduelles ». Reinhold Niebhur parlait de son côté d’un « idéalisme politique aux implications religieuses ». Un constat parfaitement compatible avec la persécution des chrétiens affirmés par le bolchévisme. De ce point de vue, les choses étaient claires : en Russie, Lénine avait engagé une guerre sans merci contre la religion. Le plan quinquennal de 1927 se donnait 5 ans pour éradiquer ce qui restait de la religion. Explication : le communisme était une religion de la liquidation de toutes les religions, d’où l’anticommunisme réactionnel des églises chrétiennes dans les années 20 et 30.
 
Face aux autres totalitarismes, la situation était plus nuancée. « La confrontation entre le christianisme d’une part, et le fascisme et le national-socialisme d’autre part, fut d’un ordre différent et bien plus complexe. » note Emilio Gentile. D’un côté, fascisme et nazisme se voulaient un rempart contre le communisme, ennemi mortel des Eglises. D’un autre côté, ces totalitarismes anticommunistes tendaient à devenir des religions de substitution. En Italie, cette tendance s’affirma surtout à partir de 1937. A partir du moment où le Duce était présenté comme « la Providence vivante », les Catholiques ne pouvaient que constater l’impossibilité de « catholiser » le fascisme. « A considérer le principe totalitaire en lui-même en tant qu’énergie historique ayant sa loi propre, il apparait ainsi que ce principe enveloppe une aversion foncière des ordinations chrétiennes, aversion qui n’est rendue inefficace que dans la mesure où le totalitarisme est efficacement contrarié par l’opposition de la religion. » écrivait Jacques Maritain en 1936. Cet aspect n’a pas échappé à l’Eglise. Un rapport du Vatican de 1931 définissait et condamnait le nationalisme outrancier du régime de Mussolini comme une « religion civile ». Le fascisme est un « absolutisme païen » déclarait Francisco Luigi Ferrari. De son côté, don Sturzo résumait : « Communisme, fascisme et nazisme sont devenus une religion. » Une religion de l’anti-religion dans le cas du communisme, une contre-religion dans le cas du fascisme et du national-socialisme. « Il n’y a de différence vraiment marquante, écrivait don Sturzo, à savoir que le bolchévisme ou dictature communiste est le fascisme de gauche, tandis que le fascisme ou dictature conservatrice est le bolchévisme de droite. »
  
Le cas le plus manifeste de contre-religion fut le national-socialisme. Hitler exécrait l’universalisme du catholicisme mais admirait sa hiérarchie. D’un autre côté, il appréciait le caractère national du protestantisme allemand mais voulait l’unifier à son service. Quant à Jésus, il le définissait comme « notre grand chef aryen ». « En me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’œuvre du Seigneur. » disait-il encore. C’est dire qu’Hitler voulait plus nazifier le christianisme que l’éradiquer. Ainsi, il ne goûtait pas les rêves d’une religion antichrétienne d’Erich et Mathilde Ludendorff, de même qu’il ne soutint pas les idées d’Alfred Rosenberg, l’auteur du Mythe du XXe siècle et ne fut jamais convaincu que le mouvement dit de la « Foi Germanique » puisse avoir un grand avenir.
  
Face au totalitarisme nazi, les églises catholiques s’opposèrent tôt, avec la déclaration du curé de Kirschhausen (Hesse) en septembre 1930, déclarant qu’aucun catholique ne pouvait être membre du parti nazi. Il fut soutenu par sa hiérarchie et cette incompatibilité fut réaffirmée en première page de l’Osservatore romano le 11 octobre 1930. Le Concordat allemand de 1933 intervint avant tout comme une stratégie du gouvernement allemand pour liquider les restes de l’influence politique de l’Eglise. Le philosophe catholique Anton Hilckman dénonça radicalement le national-socialisme comme une « sacralisation du politique ». « Aucun doute ne peut subsister quant au caractère non seulement fondamentalement antichrétien, mais aussi fondamentalement antireligieux, au sens le plus large du terme, du mouvement hitlérien. » écrivait-il. 
 
Les relations entre le national-socialisme et le protestantisme furent plus complexes. Une partie des dirigeants des églises protestantes considéraient que préserver la « pureté de la race » faisait partie des devoirs envers Dieu. Les Chrétiens Allemands constituaient le fer de lance de cette tendance. Ils prônaient un « christianisme positif » purgé du judaïsme : un nouveau marcionisme, mais non pour opposer l’Amour à la Loi mais pour opposer la race au judaïsme.  A la pointe extrême de ces idées, on trouvait les thèses  du philosophe Ernst Bergmann sur « L’Eglise nationale germanique ». Mais pour le pasteur Richard Karwehl, le racisme est une divination de la race aryenne. Il est ainsi incompatible avec le christianisme. Un point de vue que l’on trouve aussi chez Paul Tillich et Karl Barth. Gerhard Leibholz parlait pour sa part de « confessionnalisation de la politique » à propos du nazisme. C’est qui donna lieu à la création de l’Eglise confessante, suite à la déclaration de Barmen, rassemblant les protestants rebelles à la mise au pas au sein de la nouvelle Eglise protestante du Reich. C’est George N. Shuster qui avait raison en voyant dans l’hitlérisme « la première expérience moderne de mahométisme appliqué ».L’hitlérisme se voulait une nouvelle religion, une « foi politique ». Une foi est toujours exclusive. Le conflit avec les religions instituées était alors inévitable. C’est ce que montre l’histoire des totalitarismes. Mais le missionnaire anglais Joseph H. Oldham n’avait pas tort de souligner qu’une certaine forme de totalitarisme pouvait aussi concerner les Etats démocratiques. La confrontation entre christianisme et modernité n’est donc pas terminée.

Emilio Gentile, Pour ou contre César ? Les religions chrétiennes face aux totalitarismes, Flammarion / Histoire, 482 pages, 28 Euros.

jeudi, 04 juillet 2013

Baltikum, Dominique Venner

Libros: Baltikum, Dominique Venner

20130627084613-portadabaltikum.jpg

Info|krisis.- La muerte sacrificial de Dominique Venner nos sorprendió cuando estábamos corriendo la traducción de una de las obras que escribió con más entusiasmo y que le reportó más fama como historiador: Baltikum, aparecida hace cuarenta años, es una obra que no solamente nos informa sobre un episodio histórico titánico sino que nos explica cómo fue posible el nacional-socialismo, las Secciones de Asalto y su enfrentamiento con las SS.

Nos cuenta cuál era la moral de los combatientes alemanes cuando se firmó el Tratado de Versalles, nos dice por qué experimentaron como una sensación extremadamente vivida el haber sido traicionados y apuñalados por la espalda, cómo se sintió Alemania, cuando después de más de cuatro años de privaciones, todo se desmoronó y el Estado, pura y simplemente, se volatilizó. En ese momento, quienes habían estado hasta ese momento en la retaguardia o agazapados, creyeron llegado su momento: fue el tiempo de los especuladores, de los usureros, pero también el tiempo de los bolcheviques. Solamente los Freikorps reaccionaron ante todo esto. Se organizaron en torno a sus jefes naturales, aquellos que habían destacado en la guerra, que habían dirigido unidades de asalto, jóvenes que debieron abandonar sus estudios para integrarse al frente y que tras cuatro años no conocían ni recordaban nada más que la guerra, con sus destrucciones y su camaradería, con su heroísmo y su abnegación. A ellos más que a nadie les era imposible soportar la República de los usureros y los cobardes, incapaz de afrontar a los bolcheviques y dar bienestar a la población. Sin embargo, Weimar tuvo que recurrir a ellos y lo hizo en nombre de la patria. Y aquellos combatientes no pudieron resistir el llamamiento realizado por Alemania, acudieron allí en donde eran requeridos: en las calles de Berlín y de Munich, para sofocar las revueltas espartaquistas y sus excesos, acudieron a las marcas del Este, a Curlandia y a Lituania, acudieron a liberar Alta silesia de la ocupación polaca. También operaron en el Rhur recién ocupado por los franceses. Allí fue capturado y fusilado uno de ellos, Alberto Leo Schlageter, miembro del NSDAP, cuyo núcleo inicial, precisamente, estaba formado por excombatientes. Ellos lo elevaron a la categoría de mito.


Apenas eran unos miles, todos ellos verdaderos “perros de la guerra”. En 1923, muchos de ellos, con apenas 25 años, habían vivido nueve años de guerra. Era normal que quisieran llevar la camaradería y los valores que constituían el núcleo de su existencia a la vida civil. Y fue así como protagonizaron episodios como el golpe de Kapp o el pustch de Munich. Querían construir un mundo nuevo provisto de los valores propios del soldado. Eran conscientes de que había que purificar la patria y que tal acto pasaba por el fuego. Cuando la república de Weimar les traicionó (y lo hizo en varias ocasiones), supieron que debían castigar a los traidores. Se organizaron clandestinamente, cometieron atentados inmisericordes y ejecutaron como la Santa Veheme medieval a quienes juzgaron culpables. Durante un tiempo se convirtieron en nihilistas: nada merecía ser salvado porque nada tenía la altura suficiente para sustituir a la patria perdida.

La formación del NSDAP, respondió a la exigencia de los Freikorps de disponer de un aparato político que reconstruyera el Reich. La existencia misma del NSDAP es impensable sin el recuerdo de los Freikorps y estos, a su vez, son incomprensibles sin aludir a las “tropas de asalto” creadas por la Wehrmacht en 1915 para afrontar la guerra de trincheras. Esas unidades nuevas estaban concebidas con criterios muy diferentes al resto del ejército regular. Sus oficiales no estaban seleccionados por su categoría social, sino por su valor. Estaban extremadamente próximos a sus tropas y formaron unidades extremadamente eficientes en los asaltos a trincheras y fortines. Pues bien, fue entre los supervivientes de estas tropas que se formaron los Freikorps y luego las Secciones de Asalto del NSDAP.
Muchos de ellos vieron en Hitler el hombre llamado a reconstruir la patria y lo siguieron en su aventura. Tras el golpe de Munich, tras su estancia en la prisión de Landsberg, Hitler cierra una etapa: ya no se tratará de conquistar el poder mediante una audaz maniobra de fuerza, sino de convertirse en un partido de masas capaz de hacerse con el control de la nación a través de las instituciones. En 1923, el fracaso del golpe de Munich es algo más que el fracaso de una estrategia, es el final de los Freikorps y el inicio de la conquista democrática del poder.

Este periplo de cuatro años, de 1919 a 1923, es lo que nos describe admirablemente Dominique Venner. Es indudable que su vida fue un ejemplo hasta el final de valor y de dignidad. Primero como militantes política, como hombre de acción y como doctrinario, como impulsor de organizaciones que renovaron en los años 50 y 60 el combate político en defensa de la patria, de la identidad y de la sociedad. De Jeune Nation a la OAS, de Europe Action a la Fédération des Étudiants Nationalistes, Dominique Venner destacó como activista, dirigente, y doctrinario. Muchos de los conceptos que hoy están suficientemente claros entre las fuerzas patrióticas e identitarias, lo están gracias a su opúsculo Pour une critique positive, redactado en prisión y considerado como el ¿Qué hacer? del nacionalismo. La propia Nouvelle Droite debe mucho, desde sus orígenes, a Dominique Venner.

En mayo de 2013 decidió que era necesario dar testimonio de la decadencia europea mediante una acción expeditiva. Ante el altar mayor de Notre Dame de París, asumió una muerte sacrificial, mucho más que un suicidio. Lo explicó en la carta que dejó sobre aquel lugar que, mucho más que templo cristiano, es crisol ancestral de tradiciones seculares. Por eso eligió Notre Dame como escenario: para reclamar de todos nosotros la defensa de la identidad europea, en este momento negro de nuestra historia.

No somos de los que lloramos a nuestros muertos, sino de los que recogemos su antorcha y aspiramos a que la luz de sus llamas ilumine a cada vez más de nuestros compatriotas. Es por esto que hemos decidido traducir y editar Baltikum: una de las obras más queridas por Dominique Venner. Lamentablemente, esta obra no se integrará en los circuitos de consumo cultural y no podrá ser un best-seller. De esta obra solamente podrá editarse un número limitado de ejemplares, distribuidos entre amigos y gentes que comparten los mismos o parecidos ideales que Dominique Venner, sin duda, el mejor de todos nosotros. El precio de venta cubra mínimamente los gastos de traducción y el coste de la edición y esperamos que así sea entendido. Baltikum es una obra que merece leerse porque aclara algunos enigmas de la historia y porque Venner es un autor cuya obra merece ser conocida. Y esto es lo que hacemos con la edición de este libro.
 
 
Características técnicas:
Tamaño: 15x23 cm
Páginas: 400
Portada en cuatricomía
Precio: 22,00 euros + 3,00 de gastos de envío
Pedidos: eminves@gmail.com

mercredi, 05 juin 2013

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

vouloi10.gif

La fascinante experiencia de la Revolución Conservadora alemana (1919-1932)

 


Ex: http://www.nuevaderecha.org/

 

Bajo la fórmula “Revolución Conservadora” (RC) acuñada por Armin Mohler (Die Konservative Revolution in Deutschland 1918-1932) se engloban una serie de corrientes de pensamiento, cuyas figuras más destacadas son Oswald Spengler, Ernst Jünger, Carl Schmitt y Moeller van den Bruck, entre otros. La denominación de la RC (o KR en sus siglas originales), quizás demasiado ecléctica y difusa, ha gozado, no obstante, de aceptación y arraigo, para abarcar a una serie de intelectuales alemanes “idiosincráticos” de la primera mitad del siglo XX, sin unidad organizativa ni homogeneidad ideológica, ni –mucho menos- adscripción política común, que alimentaron proyectos para una renovación cultural y espiritual de los auténticos valores contra los principios demoliberales de la República de Weimar, dentro de la dinámica de un proceso palingenésico que reclamaba un nuevo renacimiento alemán y europeo (una re-generación).

Aun siendo consciente de que los lectores de El Manifiesto cuentan ya con un cierto bagaje de conocimientos sobre la llamada “Revolución Conservadora”, parece conveniente abordar un intento por situarla ideológicamente, especialmente a través de determinadas descripciones de la misma por sus protagonistas, complementadas por una síntesis de sus principales actitudes ideológicas –o mejor, de rechazos– que son, precisamente, el único vínculo de asociación entre todos ellos. Porque lo revolucionario-conservador se define principalmente por una actitud ante la vida y el mundo, un estilo, no por un programa o doctrina cualquiera.

Según Giorgio Locchi, entre 1918 y 1933 la Konservative Revolution nunca presentó un aspecto unitario o monolítico y «acabó por perfilar mil direcciones aparentemente divergentes», contradictorias incluso, antagónicas en otras ocasiones. Ahí encontraremos personajes tan diversos como el primer Thomas Mann, Ernst Jünger y su hermano Friedrich Georg, Oswald Spengler, Ernst von Salomon, Alfred Bäumler, Stefan Georg, Hugo von Hofmanssthal, Carl Schmitt, Martin Heidegger, Jacob von Üexküll, Günther, Werner Sombart, Hans Blüher, Gottfried Benn, Max Scheler y Ludwig Klages. Todos ellos dispersados en torno a una red de asociaciones diversas, sociedades de pensamiento, círculos literarios, organizaciones semi-clandestinas, grupúsculos políticos, en la mayoría de las ocasiones sin conexión alguna. Esas diferencias han llevado a uno de los grandes estudiosos de la Revolución Conservadora, Stefan Breuer, a considerar que realmente no existió la Revolución Conservadora y que tal concepto debe ser eliminado como herramienta interpretativa. Pero, como afirma Louis Dupeux, la Revolución Conservadora fue, de hecho, la ideología dominante en Alemania durante el período de Weimar.

Los orígenes de la RC –siguiendo la tesis de Locchi– hay que situarlos a mediados del siglo XIX, si bien situando lo que Mohler llama las “ideas”, o mejor, las “imágenes-conductoras” (Leitbilder) comunes al conjunto de los animadores de la Revolución Conservadora. Precisamente, uno de los efectos del hundimiento de la vieja y decadente actitud fue el desprestigio de los conceptos frente a la revalorización de las imágenes. Estética frente a ética es la expresión que mejor describe esta nueva actitud.

En primer lugar, se sitúa el origen de la imagen del mundo en la obra de Nietzsche: se trata de la concepción esférica de la historia, frente a la lineal del cristianismo, el liberalismo y el marxismo; se trata, en realidad, de un “eterno retorno”, pues la historia no es una forma de progreso infinito e indefinido; en segundo lugar, la idea del “interregno”: el viejo orden se hunde y el nuevo orden se encuentra en el tránsito de hacerse visible, siendo nuevamente Nietzsche el profeta de este momento; en tercer lugar, el combate del nihilismo positivo y regenerativo, una “re-volución, un retorno, reproducción de un momento que ya ha sido”; y en cuarto y último lugar, la renovación religiosa de carácter anticristiano, a través de un “cristianismo germánico” liberado de sus formas originales o de la resurrección de antiguas divinidades paganas indoeuropeas.

Resulta, pues, que Nietzsche constituye no sólo el punto de partida, sino también el nexo de unión de los protagonistas de la RC, el maestro de una generación rebelde, que sería filtrado por Spengler y Moeller van den Bruck, primero, y Jünger y Heidegger, posteriormente, como de forma magistral expuso Gottfried Benn. En las propias palabras de Nietzsche encontramos el primer aviso del cambio: «Conozco mi destino. Algún día se unirá mi nombre al recuerdo de algo tremendo, a una crisis como no la hubo sobre la tierra, al más hondo conflicto de conciencia, a una decisión pronunciada contra todo lo que hasta ahora ha sido creído, exigido, reverenciado».

Nietzsche es la punta de un iceberg que rechazaba el viejo orden para sustituirlo por un nuevo renacimiento. Y los representantes generacionales de la Revolución Conservadora percibieron que podían encontrar en el filósofo germano a un “ancestro directo” para adaptar la revolución de la conciencia europea a su Kulturpessimismus. Ferrán Gallego ha realizado el siguiente resumensobre la esencia de la Konservative Revolution:

«El elogio de las élites […], la concepción instrumental de las masas, el rechazo de la “nación de ciudadanos” [entendidos como átomos aislados] a favor de la nación integral, la visión orgánica y comunitaria de la sociedad frente a las formulaciones mecanicistas y competitivas, la combinación del liderazgo con la hostilidad al individualismo, el ajuste entre la negación del materialismo y la búsqueda de verificaciones materiales en las ciencias de la naturaleza. Todo ello, presentado como un gran movimiento de revisión de los valores de la cultura decimonónica, como un rechazo idéntico del liberalismo y del socialismo marxista, estaba aún lejos de organizarse como movimiento político. La impresión de que había concluido un ciclo histórico, de que el impulso de las ideologías racionalistas había expirado, la contemplación del presente como decadencia, la convicción de que las civilizaciones son organismos vivos, no fueron una exclusiva del pesimismo alemán, acentuado por el rigor de la derrota en la gran guerra, sino que se trataba de una crisis internacional que ponía en duda las bases mismas del orden ideológico contemporáneo y que muchos vivieron en términos de tarea generacional.»

Louis Dupeux insiste, no obstante, en que la RC no constituye, en momento alguno, «una ideología unificada, sino una Weltanschauung plural, una constelación sentimental». Ya sean considerados “idealistas”, “espiritualistas” o “vitalistas”, todos los revolucionario-conservadores consideran prioritaria la lucha política y el liberalismo es considerado como el principal enemigo, si bien el combate político se sitúa en un mundo espiritual de oposición idealista, no en el objetivo de la conquista del poder ansiada por los partidos de masas. Según Dupeux, la fórmula de esta “revolución espiritualista” es propiciar el paso a la constitución de una “comunidad nacional orgánica”, estructurada y jerarquizada, consolidada por un mismo sistema de valores y dirigida por un Estado fuerte.

En fin, una “revuelta cultural” contra los ideales ilustrados y la civilización moderna, contra el racionalismo, la democracia liberal, el predominio de lo material sobre lo espiritual. La causa última de la decadencia de Occidente no es la crisis sentimental de entreguerras (aunque sí marque simbólicamente la necesidad del cambio): la neutralidad de los Estados liberales en materia espiritual debe dejar paso a un sistema en el que la autoridad temporal y la espiritual sean una y la misma, por lo que sólo un “Estado total” puede superar la era de disolución que representa la modernidad. Así que la labor de reformulación del discurso de la decadencia y de la necesaria regeneración será asumida por la Revolución Conservadora.

Si hubiéramos de subrayar ciertas actitudes o tendencias básicas como elementos constitutivos del pensamiento revolucionario-conservador, a pesar de su pluralidad contradictoria, podríamos señalar diversos aspectos como los siguientes: el cuestionamiento de la supremacía de la racionalidad sobre la espiritualidad, el rechazo de la actividad política de los partidos demoliberales, la preferencia por un Estado popular, autoritario y jerárquico, no democrático, así como un distanciamiento tanto del “viejo tradicionalismo conservador” como de los “nuevos liberalismos” capitalista y marxista, al tiempo que se enfatizaba la experiencia de la guerra y el combate como máxima realización. La reformulación del ideario se fundamenta en la necesidad de construir una “tercera vía” entre el capitalismo y el comunismo (sea el socialismo prusiano de van den Bruck, el nacionalismo revolucionario de Jünger o el nacional-bolchevismo de Niekisch). Y por encima de estas actitudes se encontraba presente el sentimiento común de la necesidad de barrer el presente decadente y corrupto como tránsito para recuperar el contacto con una vida fundamentada en los valores eternos.

El propio Mohler, que entendía la “Revolución Conservadora” como «el movimiento espiritual de regeneración que trataba de desvanecer las ruinas del siglo XIX y crear un nuevo orden de vida» –igual que Hans Freyer consideraba que “barrerá los restos del siglo XIX”–, proporciona las evidencias más convincentes para una clasificación de los motivos centrales del pensamiento de la RC que, según su análisis, giran en torno a la consideración del final de un ciclo, su repentina metamorfosis, seguida de un renacimiento en el que concluirá definitivamente el “interregno” que comenzó en torno a la generación de 1914. Para ello, Mohler rescata a una serie de intelectuales y artistas alemanes que alimentaban proyectos comunitarios para la renovación cultural desde un auténtico rechazo a los principios demoliberales de la República de Weimar.

Para Mohler, según Steuckers, el punto esencial de contacto de la RC era una visión no-lineal de la historia, si bien no recogió simplemente la tradicional visión cíclica, sino una nietzscheana concepción esférica de la historia. Mohler, en este sentido, nunca creyó en las doctrinas políticas universalistas, sino en las fuertes personalidades y en sus seguidores, que eran capaces de abrir nuevos y originales caminos en la existencia.

La combinación terminológica Konservative Revolution aparecía ya asociada en fecha tan temprana como 1851 por Theobald Buddeus. Posteriormente lo hacen Youri Samarine, Dostoïevski y en 1900 Maurras. Pero en 1921 es Thomas Mann el primero en utilizar la expresión RC con un sentido más ideologizado, en su Russische Anthologie, hablando de una «síntesis […] de ilustración y fe, de libertad y obligación, de espíritu y cuerpo, dios y mundo, sensualidad y atención crítica de conservadurismo y revolución». El proceso del que hablaba Mann «no es otro que una revolución conservadora de un alcance como no lo ha conocido la historia europea.»

La expresión RC también tuvo fortuna en las tesis divulgadas por la Unión Cultural Europea (Europïsche Kulturband) dirigida por Karl Anton, príncipe de Rohan, aristócrata europeísta y animador cultural austríaco, cuya obra La tarea de nuestra generación de 1926 –inspirada en El tema de nuestro tiempo de Ortega y Gasset– utiliza dicha fórmula en varias ocasiones. Sin embargo, la fórmula RC adquirió plena popularidad en 1927 con la más célebre conferencia bávara de Hugo von Hofmannsthal, cuando se propuso descubrir la tarea verdaderamente hercúlea de la Revolución Conservadora: la necesidad de girar la rueda de la historia 400 años atrás, toda vez que el proceso restaurador en marcha «en realidad se inicia como una reacción interna contra aquella revolución espiritual del siglo XVI» (se refiere al Renacimiento). Hofmannsthal, en definitiva, reclamaba un movimiento de reacción que permitiera al hombre escapar a la disociación moderna y reencontrar su “vínculo con la totalidad”.

En palabras de uno de los más destacados representantes de la RC, Edgar J. Jung: «Llamamos Revolución Conservadora a la reactivación de todas aquellas leyes y valores fundamentales sin los cuales el hombre pierde su relación con la Naturaleza y con Dios y se vuelve incapaz de construir un orden auténtico. En lugar de la igualdad se ha de imponer la valía interior; en lugar de la convicción social, la integración justa en la sociedad estamental; la elección mecánica es reemplazada por el crecimiento orgánico de los líderes; en lugar de la coerción burocrática existe una responsabilidad interior que viene de la autodeterminación genuina; el placer de las masas es sustituido por el derecho de la personalidad del pueblo».

Otro de los lugares comunes de la RC es la autoconciencia de quienes pertenecían a la misma de no ser meramente conservadores. Es más, se esmeraban en distanciarse de los grupos encuadrados en el “viejo conservadurismo” (Altkonservativen) y de las ideas de los “reaccionarios” que sólo deseaban “restaurar” lo antiguo. La preocupación central era “combinar las ideas revolucionarias con las conservadoras” o “impulsarlas de un modo revolucionario-conservador” como proponía Moeller van den Bruck.

Por supuesto que la “revolución conservadora”, por más que les pese a los mal llamados “neoconservadores” (sean del tipo Reagan, Bush, Thatcher, Aznar, Sarkozy o Merkel), no tiene nada que ver con la “reacción conservadora” (una auténtica “contrarrevolución”) que éstos pretenden liderar frente al liberalismo progre, el comunismo posmoderno y el contraculturalismo de la izquierda. La debilidad de la derecha clásico-tradicional estriba en su inclinación al centrismo y a la socialdemocracia (“la seducción de la izquierda”), en un frustrado intento por cerrar el paso al socialismo, simpatizando, incluso, con los únicos valores posibles de sus adversarios (igualitarismo, universalismo, falso progresismo). Un grave error para los que no han comprendido jamás que la acción política es un aspecto más de una larvada guerra ideológica entre dos concepciones del mundo completamente antagónicas.

En fin, la derecha neoconservadora no ha captado el mensaje de Gramsci, no ha sabido ver la amenaza del poder cultural sobre el Estado y como éste actúa sobre los valores implícitos que proporcionan un poder político duradero, desconociendo una verdad de perogrullo: no hay cambio posible en el poder y en la sociedad, si la transformación que se trata de imponer no ha tenido lugar antes en las mentes y en los espíritus. Se trata de una apuesta por el “neoconservadurismo” consumista, industrial y acomodaticio, todo lo contrario de lo que se impone hoy: recrear una “revolución conservadora” con patente europea que, en frase de Jünger, fusione el pasado y el futuro en un presente ardiente.

Entre tanto, el “neoconservadurismo” contrarrevolucionario, partiendo del pensamiento del alemán emigrado a norteamérica Leo Strauss, no es sino una especie de “reacción” frente a la pérdida de unos valores que tienen fecha de caducidad (precisamente los suyos, propios de la burguesía angloamericana mercantilista e imperialista). Sus principios son el universalismo ideal y humanitario, el capitalismo salvaje, el tradicionalismo académico y el burocratismo totalitario. Para estos neocons, Estados Unidos aparece como la representación más perfecta de los valores de la libertad, la democracia y la felicidad fundadas en el progreso material y en el regreso a la moral judeocristiana, siendo obligación de Europa el copiar este modelo triunfante.

El “neoconservadurismo” angloamericano, reaccionario y contrarrevolucionario es, en realidad, un neoliberalismo democratista y tradicionalista –lean si no a Fukuyama-, heredero de los principios de la Revolución Francesa. La Revolución Conservadora, sin embargo, puede definirse, según Mohler, como la auténtica “antirRevolución Francesa”: la Revolución Francesa disgregó la sociedad en individuos, la conservadora aspiraba a restablecer la unidad del conjunto social; la francesa proclamó la soberanía de la razón, desarticulando el mundo para aprehenderlo en conceptos, la conservadora trató intuir su sentido en imágenes; la francesa creyó en el progreso indefinido en una marcha lineal; la conservadora retornó a la idea del ciclo, donde los retrocesos y los avances se compensan de forma natural.

En la antagónica Revolución Conservadora, ni la “conservación” se refiere al intento de defender forma alguna caduca de vida, ni la “revolución” hace referencia al propósito de acelerar el proceso evolutivo para incorporar algo nuevo al presente. Lo primero es propio del viejo conservadurismo reaccionario –también del mal llamado neoconservadurismo– que vive del pasado; lo segundo es el logotipo del falso progresismo, que vive del presente-futuro más absoluto.

Mientras que en gran parte del llamado mundo occidental la reacción ante la democratización de las sociedades se ha movido siempre en la órbita de un conservadurismo sentimental proclive a ensalzar el pasado y lograr la restauración del viejo orden, los conservadores revolucionarios no escatimaron ningún esfuerzo por marcar diferencias y distancias con lo que para ellos era simple reaccionarismo, aunque fuera, en expresión de Hans Freyer, una Revolución desde la derecha. La RC fue simplemente una rebelión espiritual, una revolución sin ninguna meta ni futuro reino mesiánico.

samedi, 30 mars 2013

Stalin’s Fight Against International Communism

Stalin’s Fight Against International Communism

By Kerry Bolton stalin-the-enduring-legacy

Ex: http://www.counter-currents.com/

Editor’s Note:

This is the first chapter of Kerry Bolton’s new book Stalin: The Enduring Legacy [2] (London: Black House Publishing, 2012). The chapter is being reprinted as formatted in the book. Counter-Currents will also run a review of the book, which I highly recommend. 

The notion that Stalin ‘fought communism’ at a glance seems bizarre. However, the contention is neither unique nor new. Early last century the seminal German conservative philosopher-historian Oswald Spengler stated that Communism in Russia would metamorphose into something distinctly Russian which would be quite different from the alien Marxist dogma that had been imposed upon it from outside. Spengler saw Russia as both a danger to Western Civilisation as the leader of a ‘coloured world-revolution’, and conversely as a potential ally of a revived Germany against the plutocracies. Spengler stated of Russia’s potential rejection of Marxism as an alien imposition from the decaying West that,

Race, language, popular customs, religion, in their present form… all or any of them can and will be fundamentally transformed. What we see today then is simply the new kind of life which a vast land has conceived and will presently bring forth. It is not definable in words, nor is its bearer aware of it. Those who attempt to define, establish, lay down a program, are confusing life with a phrase, as does the ruling Bolshevism, which is not sufficiently conscious of its own West-European, Rationalistic and cosmopolitan origin.[1]

Even as he wrote, Bolshevism in the USSR was being fundamentally transformed in the ways Spengler foresaw. The ‘rationalistic’ and ‘cosmopolitan’ origins of Bolshevism were soon being openly repudiated, and a new course was defined by Zhdanov and other Soviet eminences.

Contemporary with Spengler in Weimer Germany, there arose among the ‘Right’ the ‘National Bolshevik’ faction one of whose primary demands was that Germany align with the Soviet Union against the Western plutocracies. From the Soviet side, possibilities of an alliance with the ‘Right’ were far from discounted and high level Soviet sources cultivated contacts with the pro-Russian factions of the German Right including the National Bolsheviks.[2]

German-Soviet friendship societies included many conservatives. In Arbeitsgemeinschaft zum Studium der Sowjetrussichen Planwirtschaft (Arplan)[3] Conservative-Revolutionaries and National Bolsheviks comprised a third of the membership. Bund Geistige Berufe (BGB)[4] was founded in 1931 and was of particular interest to Soviet Russia, according to Soviet documents, which aimed ‘to attract into the orbit of our influence a range of highly placed intellectuals of rightist orientation’.[5]

The profound changes caused Konstantin Rodzaevsky, leader of the Russian Fascist Union among the White Russian émigrés at Harbin, to soberly reassess the USSR and in 1945 he wrote to Stalin:

Not all at once, but step by step we came to this conclusion. We decided that: Stalinism is exactly what we mistakenly called ‘Russian Fascism’. It is our Russian Fascism cleansed of extremes, illusions, and errors.[6]

In the aftermath of World War II many German war veterans, despite the devastating conflagration between Germany and the USSR, and the rampage of the Red Army across Germany with Allied contrivance, were vociferous opponents of any German alliance with the USA against the USSR. Major General Otto E Remer and the Socialist Reich Party were in the forefront of advocating a ‘neutralist’ line for Germany during the ‘Cold War’, while one of their political advisers, the American Spenglerian philosopher Francis Parker Yockey, saw Russian occupation as less culturally debilitating than the ‘spiritual syphilis’ of Hollywood and New York, and recommended the collaboration of European rightists and neo-Fascists with the USSR against the USA.[7] Others of the American Right, such as the Yockeyan and Spenglerian influenced newspaper Common Sense, saw the USSR from the time of Stalin as the primary power in confronting Marxism, and they regarded New York as the real ‘capitol’ of Marxism.[8]

What might be regarded by many as an ‘eccentric’ element from the Right were not alone in seeing that the USSR had undergone a revolutionary transformation. Many of the Left regarded Stalin’s Russia as a travesty of Marxism. The most well-known and vehement was of course Leon Trotsky who condemned Stalin for having ‘betrayed the revolution’ and for reversing doctrinaire Marxism. On the other hand, the USA for decades supported Marxists, and especially Trotskyites, in trying to subvert the USSR during the Cold War. The USA, as the columnists at Common Sense continually insisted, was promoting Marxism, while Stalin was fighting it. This dichotomy between Russian National Bolshevism and US sponsored international Marxism was to having lasting consequences for the post-war world up to the present.

Stalin Purges Marxism

The Moscow Trials purging Trotskyites and other veteran Bolsheviks were merely the most obvious manifestations of Stalin’s struggle against alien Marxism. While much has been written condemning the trials as a modern day version of the Salem witch trials, and while the Soviet methods were often less than judicious the basic allegations against the Trotskyites et al were justified. The trials moreover, were open to the public, including western press, diplomats and jurists. There can be no serious doubt that Trotskyites in alliance with other old Bolsheviks such as Zinoviev and Kameneff were complicit in attempting to overthrow the Soviet state under Stalin. That was after all, the raison d’etre of Trotsky et al, and Trotsky’s hubris could not conceal his aims.[9]

The purging of these anti-Stalinist co-conspirators was only a part of the Stalinist fight against the Old Bolsheviks. Stalin’s relations with Lenin had not been cordial, Lenin accusing him of acting like a ‘Great Russian chauvinist’.[10] Indeed, the ‘Great Russians’ were heralded as the well-spring of Stalin’s Russia, and were elevated to master-race like status during and after the ‘Great Patriotic War’ against Germany. Lenin, near death, regarded Stalin’s demeanour as ‘offensive’, and as not showing automatic obedience. Lenin wished for Stalin to be removed as Bolshevik Party General Secretary.[11]

Dissolving the Comintern

The most symbolic acts of Stalin against International Communism were the elimination of the Association of Old Bolsheviks, and the destruction of the Communist International (Comintern). The Comintern, or Third International, was to be the basis of the world revolution, having been founded in 1919 in Moscow with 52 delegates from 25 countries.[12] Zinoviev headed the Comintern’s Executive Committee.[13] He was replaced by Bukharin in 1926.[14] Both Zinonviev and Bukharin were among the many ‘Old Bolsheviks’ eliminated by Stalin.

Stalin regarded the Comintern with animosity. It seemed to function more as an enemy agency than as a tool of Stalin, or at least that is how Stalin perceived the organisation. Robert Service states that Dimitrov, the head of the Comintern at the time of its dissolution, was accustomed to Stalin’s accusations against it. In 1937 Stalin had barked at him that ‘all of you in Comintern are hand in glove with the enemy’.[15] Dimitrov must have wondered how long he had to live.[16]

Instead of the Communist parties serving as agents of the world revolution, in typically Marxist manner, and the purpose for founding the Comintern, the Communist parties outside Russia were expected to be nationally oriented. In 1941 Stalin stated of this:

The International was created in Marx’s time in the expectation of an approaching international revolution. Comintern was created in Lenin’s time at an analogous moment. Today, national tasks emerge for each country as a supreme priority. Do not hold on tight to what was yesterday.[17]

This was a flagrant repudiation of Marxist orthodoxy, and places Stalinism within the context of National Bolshevism.

The German offensive postponed Stalin’s plans for the elimination of the Comintern, and those operatives who had survived the ‘Great Purge’ were ordered to Ufa, South of the Urals. Dimitrov was sent to Kuibyshev on the Volga. After the Battle of Stalingrad, Stalin returned to the issue of the Comintern, and told Dimitrov on 8 May 1943 to wind up the organisation. Dimitrov was transferred to the International Department of the Bolshevik Party Central Committee.[18] Robert Service suggests that this could have allayed fears among the Allies that Stalin would pursue world revolution in the post-war world. However, Stalin’s suspicion of the Comintern and the liquidation of many of its important operatives indicate fundamental belligerence between the two. In place of proletarian international solidarity, Stalin established an All-Slavic Committee[19] to promote Slavic folkish solidarity, although the inclusion of the Magyars[20] was problematic.

Stalin throughout his reign undertook a vigorous elimination of World Communist leaders. Stalin decimated communist refugees from fascism living in the USSR. While only 5 members of the Politburo of the German Communist Party had been killed under Hitler, in the USSR 7 were liquidated, and 41 out of 68 party leaders. The entire Central Committee of the Polish Communist Party in exile were liquidated, and an estimated 5000 party members were killed. The Polish Communist Party was formally dissolved in 1938. 700 Comintern headquarters staff were purged.[21]

Among the foreign Communist luminaries who were liquidated was Bela Kun, whose psychotic Communist regime in Hungary in 1919 lasted 133 days. Kun fled to the Soviet Union where he oversaw the killing of 50,000 soldiers and civilians attached to the White Army under Wrangle, who had surrendered after being promised amnesty. Kun was a member of the Executive Committee of the Comintern. A favourite of Lenin’s, this bloody lunatic served as a Comintern agent in Germany, Austria and Czechoslovakia during the 1920s. In 1938 he was brought before a tribunal and after a brief trial was executed the same day.[22]

Another action of great symbolism was Stalin’s moves against the ‘Old Bolsheviks’, the veterans of the 1917 Revolution. Leon Sedov, Leon Trotsky’s son, in his pamphlet on the Great Purge of the late 1930s, waxed indignant that Stalin ‘coldly orders the shooting of Bolsheviks, former leaders of the Party and the Comintern, and heroes of the Civil War’.[23] ‘The Association of Old Bolsheviks and that of the former political prisoners has been dissolved. They were too strong a reminder of the “cursed” revolutionary past’.[24]

In place of the Comintern the Cominform was established in 1947, for the purpose of instructing Communist parties to campaign against the Marshall Aid programme that was designed to bring war-ravished Europe under US hegemony. ‘European communism was to be redirected’ towards maintaining the gains of the Red Army during World War II. ‘Communist parties in Western Europe could stir up trouble’, against the USA. The Cominform was far removed from being a resurrection of the old Comintern. As to who was invited to the inaugural meeting held at a secluded village in Poland, ‘Stalin… refused a request from Mao Zedong, who obviously thought that the plan was to re-establish the Communist International’. The Spanish and Portuguese parties were not invited, nor were the British, or the Greek Communist Party, which was fighting a civil war against the royalists.[25]

The extent of the ‘fraternity’ between the USSR and the foreign Communists can be gauged from the delegates having not been given prior knowledge of the agenda, and being ‘treated like detainees on arrival’. While Soviet delegates Malenkov and Zhdanov kept in regular communication with Stalin, none of the other delegates were permitted communication with the outside world.[26]

Repudiation of Marxist Doctrine

The implementation of Marxism as a policy upon which to construct a State was of course worthless, and Stalin reversed the doctrinaire Marxism that he had inherited from the Lenin regime. Leon Sedov indignantly stated of this:

In the most diverse areas, the heritage of the October revolution is being liquidated. Revolutionary internationalism gives way to the cult of the fatherland in the strictest sense. And the fatherland means, above all, the authorities. Ranks, decorations and titles have been reintroduced. The officer caste headed by the marshals has been reestablished. The old communist workers are pushed into the background; the working class is divided into different layers; the bureaucracy bases itself on the ‘non-party Bolshevik’, the Stakhanovist, that is, the workers’ aristocracy, on the foreman and, above all, on the specialist and the administrator. The old petit-bourgeois family is being reestablished and idealized in the most middle-class way; despite the general protestations, abortions are prohibited, which, given the difficult material conditions and the primitive state of culture and hygiene, means the enslavement of women, that is, the return to pre-October times. The decree of the October revolution concerning new schools has been annulled. School has been reformed on the model of tsarist Russia: uniforms have been reintroduced for the students, not only to shackle their independence, but also to facilitate their surveillance outside of school. Students are evaluated according to their marks for behaviour, and these favour the docile, servile student, not the lively and independent schoolboy. The fundamental virtue of youth today is the ‘respect for one’s elders’, along with the ‘respect for the uniform’. A whole institute of inspectors has been created to look after the behaviour and morality of the youth.[27]

This is what Leon Sedov, and his father, Leon Trotsky, called the ‘Bonapartist character of Stalinism’.[28] And that is precisely what Stalin represents in history: the Napoleon of the Bolshevik Revolution who reversed the Marxian doctrinal excrescences in a manner analogous to that of Napoleon’s reversal of Jacobin fanaticism after the 1789 French Revolution. Underneath the hypocritical moral outrage about Stalinist ‘repression’, etc.,[29] a number of salient factors emerge regarding Stalin’s repudiation of Marxist-Leninist dogma:

  • The ‘fatherland’ or what was called again especially during World War II, ‘Holy Mother Russia’, replaced international class war and world revolution.
  • Hierarchy in the military and elsewhere was re-established openly rather than under a hypocritical façade of soviet democracy and equality.
  • A new technocratic elite was established, analogous to the principles of German ‘National Bolshevism’.
  • The traditional family, the destruction of which is one of the primary aims of Marxism generally[30] and Trotskyism specifically,[31] was re-established.
  • Abortion, the liberalisation of which was heralded as a great achievement in woman’s emancipation in the early days of Bolshevik Russia, was reversed.
  • A Czarist type discipline was reintroduced to the schools; Leon Sedov condemned this as shackling the free spirit of youth, as if there were any such freedom under the Leninist regime.
  • ‘Respect for elders’ was re-established, again anathema to the Marxists who seek the destruction of family life through the alienation of children from parents.[32]

What the Trotskyites and other Marxists object to was Stalin’s establishment the USSR as a powerful ‘nation-state’, and later as an imperial power, rather than as a citadel for world revolution. However, the Trotskyites, more than any other Marxist faction, allied themselves to American imperialism in their hatred of Stalinist Russia, and served as the most enthusiastic partisans of the Cold War.[33] Sedov continued:

Stalin not only bloodily breaks with Bolshevism, with all its traditions and its past, he is also trying to drag Bolshevism and the October revolution through the mud. And he is doing it in the interests of world and domestic reaction. The corpses of Zinoviev and Kamenev must show to the world bourgeoisie that Stalin has broken with the revolution, and must testify to his loyalty and ability to lead a nation-state. The corpses of the old Bolsheviks must prove to the world bourgeoisie that Stalin has in reality radically changed his politics, that the men who entered history as the leaders of revolutionary Bolshevism, the enemies of the bourgeoisie, – are his enemies also. Trotsky, whose name is inseparably linked with that of Lenin as the leader of the October revolution, Trotsky, the founder and leader of the Red Army; Zinoviev and Kamenev, the closest disciples of Lenin, one, president of the Comintern, the other, Lenin’s deputy and member of the Politburo; Smirnov, one of the oldest Bolsheviks, conqueror of Kolchak—today they are being shot and the bourgeoisie of the world must see in this the symbol of a new period. This is the end of the revolution, says Stalin. The world bourgeoisie can and must reckon with Stalin as a serious ally, as the head of a nation-state…. Stalin has abandoned long ago the course toward world revolution.[34]

As history shows, it was not Stalin to whom the ‘world bourgeoisie’ or more aptly, the world plutocracy, looked on as an ally, but leading Trotskyites whose hatred of Stalin and the USSR made them vociferous advocates of American foreign policy.

Family Life Restored

Leon Trotsky is particularly interesting in regard to what he saw as the ‘revolution betrayed’ in his condemnation of Stalinist policies on ‘youth, family, and culture’. Using the term ‘Thermidor’, taken from the French revolutionary era, in his description of Stalinism vis-à-vis the Bolshevik revolution, Trotsky began his critique on family, generational and gender relations. Chapter 7 of The Revolution Betrayed is worth reading in its entirety as an over-view of how Stalin reversed Marxism-Leninism. Whether that is ‘good’ or ‘bad’ is, of course, left to the subjectivity of the reader.[35]

The primary raison d’etre of Marxism for Trotsky personally seems to have been the destruction of religion and of family (as it was for Marx).[36] Hence, the amount of attention Trotsky gives to lamenting the return to traditional family relations under Stalin:

The revolution made a heroic effort to destroy the so-called ‘family hearth’ – that archaic, stuffy and stagnant institution in which the woman of the toiling classes performs galley labor from childhood to death. The place of the family as a shut-in petty enterprise was to be occupied, according to the plans, by a finished system of social care and accommodation: maternity houses, creches, kindergartens, schools, social dining rooms, social laundries, first-aid stations, hospitals, sanatoria, athletic organizations, moving-picture theaters, etc. The complete absorption of the housekeeping functions of the family by institutions of the socialist society, uniting all generations in solidarity and mutual aid, was to bring to woman, and thereby to the loving couple, a real liberation from the thousand-year-old fetters. Up to now this problem of problems has not been solved. The forty million Soviet families remain in their overwhelming majority nests of medievalism, female slavery and hysteria, daily humiliation of children, feminine and childish superstition. We must permit ourselves no illusions on this account. For that very reason, the consecutive changes in the approach to the problem of the family in the Soviet Union best of all characterize the actual nature of Soviet society and the evolution of its ruling stratum.[37]

Marxism, behind the façade of women’s emancipation, ridicules the traditional female role in the family as ‘galley labour’, but does so for the purpose of delivering women to the ‘galley labour’ of the Marxist state. The Marxist solution is to take the child from the parents and substitute parental authority for the State via childcare. As is apparent today, the Marxist ideal regarding the family and children is the same as that of big capitalism. It is typical of the manner by which Marxism, including Communism, converges with plutocracy, as Spengler pointed out soon after the 1917 Revolution in Russia.[38]

Trotsky states, ‘you cannot “abolish” the family; you have to replace it’. The aim was to replace the family with the state apparatus: ‘During the lean years, the workers wherever possible, and in part their families, ate in the factory and other social dining rooms, and this fact was officially regarded as a transition to a socialist form of life’. Trotsky decries the reversal by Stalin of this subversion of the family hearth: ‘The fact is that from the moment of the abolition of the food-card system in 1935, all the better placed workers began to return to the home dining table’. Women as mothers and wives were retuning to the home rather than being dragooned into factories, Trotsky getting increasingly vehement at these reversals of Marxism:

Back to the family hearth! But home cooking and the home washtub, which are now half shamefacedly celebrated by orators and journalists, mean the return of the workers’ wives to their pots and pans that is, to the old slavery.[39]

The original Bolshevik plan was for a new slavery where all would be bound to the factory floor regardless of gender, a now familiar aim of global capitalism, behind the façade of ‘equality’.  Trotsky lamented that the rural family was even stronger: ‘The rural family, bound up not only with home industry but with agriculture, is infinitely more stable and conservative than that of the town’. There had been major reversals in the collectivisation of the peasant families: they were again obtaining most of their food from private lots rather than collectivised farms, and ‘there can no longer be any talk of social dining rooms’. ‘Thus the midget farms, [were] creating a new basis for the domestic hearthstone…’[40]

The pioneering of abortion rights by the Leninist regime was celebrated as a great achievement of Bolshevism, which was, however, reversed by Stalin with the celebration instead of motherhood. In terms that are today conventional throughout the Western world, Trotsky stated that due to the economic burden of children upon women,

…It is just for this reason that the revolutionary power gave women the right to abortion, which in conditions of want and family distress, whatever may be said upon this subject by the eunuchs and old maids of both sexes, is one of her most important civil, political and cultural rights. However, this right of women too, gloomy enough in itself, is under the existing social inequality being converted into a privilege.[41]

The Old Bolsheviks demanded abortion as a means of ‘emancipating women’ from children and family. One can hardly account for the Bolshevik attitude by an appeal to anyone’s ‘rights’ (sic). The answer to the economic hardship of childbearing was surely to eliminate the causes of the hardship. In fact, this was the aim of the Stalinists, Trotsky citing this in condemnation:

One of the members of the highest Soviet court, Soltz, a specialist on matrimonial questions, bases the forthcoming prohibition of abortion on the fact that in a socialist society where there are no unemployed, etc., etc., a woman has no right to decline ‘the joys of motherhood’.[42]

On June 27 1936 a law was passed prohibiting abortion, which Trotsky called the natural and logical fruit of a ‘Thermidorian reaction’.[43] The redemption of the family and motherhood was damned perhaps more vehemently by Trotsky than any other aspect of Stalinism as a repudiation of the ‘ABCs of Communism’, which he stated includes ‘getting women out of the clutches of the family’.

Everybody and everything is dragged into the new course: lawgiver and litterateur, court and militia, newspaper and schoolroom. When a naive and honest communist youth makes bold to write in his paper: ‘You would do better to occupy yourself with solving the problem how woman can get out of the clutches of the family’, he receives in answer a couple of good smacks and – is silent. The ABCs of Communism are declared a ‘leftist excess’. The stupid and stale prejudices of uncultured philistines are resurrected in the name of a new morale. And what is happening in daily life in all the nooks and corners of this measureless country? The press reflects only in a faint degree the depth of the Thermidorian reaction in the sphere of the family.[44]

A ‘new’ or what we might better call traditional ‘morale’ had returned. Marriage and family were being revived in contrast to the laws of early Bolshevik rule:

The lyric, academical and other ‘friends of the Soviet Union’ have eyes in order to see nothing. The marriage and family laws established by the October revolution, once the object of its legitimate pride, are being made over and mutilated by vast borrowings from the law treasuries of the bourgeois countries. And as though on purpose to stamp treachery with ridicule, the same arguments which were earlier advanced in favor of unconditional freedom of divorce and abortion – ‘the liberation of women’, ‘defense of the rights of personality’, ‘protection of motherhood’ – are repeated now in favor of their limitation and complete prohibition.[45]

Trotsky proudly stated that the Bolsheviks had sought to alienate children from their parents, but under Stalin parents resumed their responsibilities as the guardians of their children’s welfare, rather than the role being allotted to factory crèches. It seems, that in this respect at least, Stalinist Russia was less a Marxian-Bolshevik state than the present day capitalist states which insist that mothers should leave their children to the upbringing of crèches while they are forced to work; and ironically those most vocal in demanding such polices are often regarded as ‘right-wing’.

Trotsky lauded the policy of the early Bolshevik state, to the point where the state withdrew support from parents

While the hope still lived of concentrating the education of the new generations in the hands of the state, the government was not only unconcerned about supporting the authority of the ‘elders’, and, in particular of the mother and father, but on the contrary tried its best to separate the children from the family, in order thus to protect them from the traditions of a stagnant mode of life.[46]

Trotsky portrayed the early Bolshevik experiments as the saving of children from ‘drunken fathers or religious mothers’; ‘a shaking of parental authority to its very foundations’.[47]

Stalinist Russia also reversed the original Bolshevik education policy that had been based on ‘progressive’ American concepts and returned authority to the schools. In speaking of the campaign against decadence in music,[48] Andrei Zhdanov, Stalin’s cultural adviser, recalled the original Bolshevik education policy, and disparaged it as ‘very leftish’:

At one time, you remember, elementary and secondary schools went in for the ‘laboratory brigade’ method and the ‘Dalton plan’,[49] which reduced the role of the teacher in the schools to a minimum and gave each pupil the right to set the theme of classwork at the beginning of each lesson. On arriving in the classroom, the teacher would ask the pupils ‘What shall we study today?’ The pupils would reply: ‘Tell us about the Arctic’, ‘Tell us about the Antarctic’, ‘Tell us about Chapayev’, ‘Tell us about Dneprostroi’. The teacher had to follow the lead of these demands. This was called the ‘laboratory brigade method’, but actually it amounted to turning the organisation of schooling completely topsy-turvy. The pupils became the directing force, and the teacher followed their lead. Once we had ‘loose-leaf textbooks’, and the five point system of marks was abandoned. All these things were novelties, but I ask you, did these novelties stand for progress?

The Party cancelled all these ‘novelties’, as you know. Why? Because these ‘novelties’, in form very ‘leftish’, were in actual fact extremely reactionary and made for the nullification of the school.[50]

One observer visiting the USSR explained:

Theories of education were numerous. Every kind of educational system and experiment was tried—the Dalton Plan, the Project Method, the Brigade Laboratory and the like. Examinations were abolished and then reinstated; though with a vital difference. Examinations in the Soviet Union serve as a test for scholarship, not as a door to educational privilege.[51]

In particular the amorality inherent in Marxism was reversed under Stalinism. Richard Overy sates of this process:

Changing attitudes to behaviour and social environment under Stalin went hand-in-hand with a changing attitude towards the family… Unlike family policy in the 1920s, which assumed the gradual breakdown of the conventional family unit as the state supplied education and social support of the young, and men and women sought more collective modes of daily life, social policy under Stalin reinstated the family as the central social unit, and proper parental care as the model environment for the new Soviet generation. Family policy was driven by two primary motives: to expand the birth rate and to provide a more stable social context in a period of rapid social change. Mothers were respected as heroic socialist models in their own right and motherhood was defined as a socialist duty. In 1944 medals were introduced for women who had answered the call: Motherhood medal, Second Class for five children, First Class for six; medals of Motherhood Glory in three classes for seven, eight or nine offspring, for ten or more, mothers were justly nominated Heroine Mother of the Soviet Union, and an average of 5,000 a year won this highest accolade, and a diploma from the Soviet President himself.[52]

No longer were husband and wife disparaged as the ‘drunken father’ and the ‘religious mother’, from whom the child must be ‘emancipated’ and placed under state jurisdiction, as Trotsky and the other Old Bolshevik reprobates attempted. Professor Overy states, rather, that ‘the ideal family was defined in socialist-realist terms as large, harmonious and hardworking’. ‘Free love and sexual licence’, the moral nihilism encouraged by Bolshevism during its early phase, was being described in Pravda in 1936 as ‘altogether bourgeois’.[53]

In 1934 traditional marriage was reintroduced, and wedding rings, banned since the 1920s, were again produced. The austere and depressing atmosphere of the old Bolshevik marriage ceremony was replaced with more festive and prolonged celebration. Divorce, which the Bolsheviks had made easy, causing thousands of men to leave their families, was discouraged by raising fees. Absentee fathers were obliged to pay half their earnings for the upkeep of their families. Homosexuality, decriminalised in 1922, was recriminalised in 1934. Abortion, legalised in 1920, was outlawed in 1936, with abortionists liable to imprisonment from one to three years, while women seeking termination could be fined up to 300 roubles.[54] The exception was that those with hereditary illnesses could apply for abortion.[55]

Kulturkampf

The antithesis between Marxist orthodoxy and Stalinism is nowhere better seen than in the attitudes towards the family, as related above, and culture.

Andrei Zhdanov, the primary theoretician on culture in Stalinist Russia, was an inveterate opponent of ‘formalism’ and modernism in the arts. ‘Socialist-realism’, as Soviet culture was termed from 1932,[56] was formulated that year by Maxim Gorky, head of the Union of Soviet Writers.[57] It was heroic, folkish and organic. The individual artist was the conveyor of the folk-soul, in contrast to the art of Western decline, dismissively described in the USSR as ‘bourgeoisie formalism’.[58]

The original Bolshevik vision of a mass democratic art, organised as ‘Proletkult’, which recruited thousands of workers to be trained as artists and writers, as one would train workers to operate a factory conveyor built, was replaced by the genius of the individual expressing the soul of the people. While in The West the extreme Left and its wealthy patrons championed various forms of modernism,[59] in the USSR they were marginalized at best, resulting in the suicide for example of the Russian ‘Constructivist’ Mayakovsky. The revitalisation of Russian-Soviet art received its primary impetus in 1946 with the launching of Zhdanovschina.[60]

The classical composers from the Czarist era, such as Tchaikovsky, Glinka sand Borodin, were revived, after being sidelined in the early years of Bolshevism in favour of modernism, as were great non-Russian composers such as Beethoven, Brahms and Schubert.[61] Maxim Gorky continued to be celebrated as ‘the founder of Soviet literature and he continued to visit the USSR, despite his having moved to Fascist Italy. He returned to Russia in 1933.[62] Modernists who had been fêted in the early days of Bolshevism, such as the playwright, Nikolai Erdman, were relegated to irrelevance by the 1930s.[63]

Jazz and the associated types of dancing were condemned as bourgeoisie degeneracy.[64]

Zhdanov’s speech to the Central Committee of the Communist Party of the Soviet Union (Bolshevik) intended primarily to lay the foundations of Soviet music, represents one of the most cogent recent attempts to define culture. Other than some sparse references to Marx, Lenin and internationalism, the Zhdanov speech should rank alongside T S Eliot’s Notes Towards A Definition of Culture[65] as a seminal conservative statement on culture. The Zhandov speech also helped set the foundation for the campaign against ‘rootless cosmopolitanism’ that was launched several years later. Zhdandov’s premises for a Soviet music were based on the classical and the organic connexion with the folk, striving for excellence, and expressing lofty values, rejecting modernism as detached from folk and tradition.

And, indeed, we are faced with a very acute, although outwardly concealed struggle between two trends in Soviet music. One trend represents the healthy, progressive principle in Soviet music, based upon recognition of the tremendous role of the classical heritage, and, in particular, the traditions of the Russian musical school, on the combination of lofty idea content in music, its truthfulness and realism, with profound, organic ties with the people and their music and songs – all this combined with a high degree of professional mastery. The other trend is that of formalism, which is alien to Soviet art, and is marked by rejection of the classical heritage under the guise of seeming novelty, by rejection of popular music, by rejection of service to the people in preference for catering to the highly individualistic emotions of a small group of select aesthetes.[66]

While some in the Proletkult, founded in 1917 were of Futurist orientation, declaring like the poet Vladimir Kirillov, for example, that ‘In the name of our tomorrow, we will burn Raphael, we will destroy museums, we will trample the flowers of art’, the Proletkult organisation was abolished in 1932,[67] and Soviet culture was re-established on classical foundations. Khdanov was to stress the classical heritage combined with the Russian folk traditions, as the basis for Soviet culture in his address:

Let us examine the question of attitude towards the classical heritage, for instance. Swear as the above-mentioned composers may that they stand with both feet on the soil of the classical heritage, there is nothing to prove that the adherents of the formalistic school are perpetuating and developing the traditions of classical music. Any listener will tell you that the work of the Soviet composers of the formalistic trend is totally unlike classical music. Classical music is characterised by its truthfulness and realism, by the ability to attain to unity of brilliant artistic form with profound content, to combine great mastery with simplicity and comprehensibility. Classical music in general, and Russian classical music in particular, are strangers to formalism and crude naturalism. They are marked by lofty idea content, based upon recognition of the musical art of the peoples as the wellspring of classical music, by profound respect and love for the people, their music and songs.[68]

Zhdanov’s analysis of modernism in music and his definition of classic culture is eminently relevant for the present state of Western cultural degeneracy:

What a step back from the highroad of musical development our formalists make when, undermining the bulwarks of real music, they compose false and ugly music, permeated with idealistic emotions, alien to the wide masses of people, and catering not to the millions of Soviet people, but to the few, to a score or more of chosen ones, to the ‘elite’! How this differs from Glinka, Chaikovsky, Rimsky-Korsakov, Dargomyjsky and Mussorgsky, who regarded the ability to express the spirit and character of the people in their works as the foundation of their artistic growth. Neglect of the demands of the people, their spirit and art means that the formalistic trend in music is definitely anti-popular in character.[69]

Zhdanov addressed a tendency in Russia that has thrived in The West: that of the ever new and the ‘theoretical’ that is supposedly so profound as to be beyond the understanding of all but depraved, pretentious or commodity-driven artistic coteries in claiming that only future generations will widely understand these artistic vanguards. However, Stalinist Russia repudiated the nonsense; and exposed the emperor as having no clothes:

It is simply a terrible thing if the ‘theory’ that ‘we will be understood fifty or a hundred years hence’, that ‘our contemporaries may not understand us, but posterity will’ is current among a certain section of Soviet composers. If this altitude has become habitual, it is a very dangerous habit.[70]

For Zhdanov, and consequently for the USSR, the classics were a folkish manifestation arising from the soul of the Russian people, rather than being dismissed in Marxian manner as merely products of bourgeoisie culture. In fact, as indicated previously, it was modernism that was regarded as a manifestation of ‘bourgeois decadence’. Zhandov castigated the modernists as elitist, aloof, or better said, alienated from the folk. On the other hand the great Russian classicists, despite their class origins, were upheld as paragons of the Russian folk culture:

Remember how the classics felt about the needs of the people. We have begun to forget in what striking language the composers of the Big Five,[71] and the great music critic Stasov, who was affiliated with them, spoke of the popular element in music. We have begun to forget Glinka’s wonderful words about the ties between the people and artists: “Music is created by the people and we artists only arrange it.” We are forgetting that the great master did not stand aloof from any genres if these genres helped to bring music closer to the wide masses of people. You, on the other hand, hold aloof even from such a genre as the opera; you regard the opera as secondary, opposing it to instrumental symphony music, to say nothing of the fact that you look down on song, choral and concert music, considering it a disgrace to stoop to it and satisfy the demands of the people. Yet Mussorgsky adapted the music of the Hopak, while Glinka used the Komarinsky for one of his finest compositions. Evidently, we shall have to admit that the landlord Glinka, the official Serov and the aristocrat Stasov were more democratic than you. This is paradoxical, but it is a fact. Solemn vows that you are all for popular music are not enough. If you are, why do you make so little use of folk melodies in your musical works? Why are the defects, which were criticised long ago by Serov, when he said that ‘learned’, that is, professional, music was developing parallel with and independently of folk music, repeating themselves? Can we really say that our instrumental symphony music is developing in close interaction with folk music – be it song, concert or choral music? No, we cannot say that. On the contrary, a gulf has unquestionably arisen here as the result of the underestimation of folk music by our symphony composers. Let me remind you of how Serov defined his attitude to folk music. I am referring to his article The Music of South Russian Songs in which he said: ‘Folk songs, as musical organisms, are by no means the work of individual musical talents, but the productions of a whole nation; their entire structure distinguishes them from the artificial music written in conscious imitation of previous examples, written as the products of definite schools, science, routine and reflexes. They are flowers that grow naturally in a given locale, that have appeared in the world of themselves and sprung to full beauty without the least thought of authorship or composition, and consequently, with little resemblance to the hothouse products of learned compositional activity’. That is why the naivete of creation, and that (as Gogol aptly expressed it in Dead Souls) lofty wisdom of simplicity which is the main charm and main secret of every artistic work are most strikingly manifest in them.[72]

It is notable that Zhdanov emphasised the basis of culture as an organic flowering from the nation. Of painting Zhandov again attacked the psychotic ‘leftist’ influences:

Or take this example. An Academy of Fine Arts was organised not so long ago. Painting is your sister, one of the muses. At one time, as you know, bourgeois influences were very strong in painting. They cropped up time and again under the most ‘leftist’ flags, giving themselves such tags as futurism, cubism, modernism; ‘stagnant academism’ was ‘overthrown’, and novelty proclaimed. This novelty expressed itself in insane carryings on, as for instance, when a girl was depicted with one head on forty legs, with one eye turned towards us, and the other towards Arzamas. How did all this end? In the complete crash of the ‘new trend’. The Party fully restored the significance of the classical heritage of Repin, Briullov, Vereshchagin, Vasnetsov and Surikov. Did we do right in reinstating the treasures of classical painting, and routing the liquidators of painting?[73]

The extended discussion here on Russian culture under Stalin is due to the importance that the culture-war between the USSR and the USA took, having repercussions that were not only world-wide but lasting.

Notes

[1] Oswald Spengler, The Hour of Decision (New York: Alfred A Knopf, 1963), 61.

[2] K R Bolton, ‘Jünger and National-Bolshevism’ in Jünger: Thoughts & Perspectives Vol. XI (London: Black Front Press, 2012).

[3] Association for the Study of the Planned Economy of Soviet Russia.

[4] League of Professional Intellectuals.

[5] K R Bolton, ‘Jünger and National-Bolshevism’, op. cit.

[6] Cited by John J Stephan, The Russian Fascists (London: Hamish Hamilton, 1978), 338.

[7] K R Bolton, ‘Francis Parker Yockey: Stalin’s Fascist Advocate’, International Journal of Russian Studies, Issue No. 6, 2010, http://www.radtr.net/dergi/sayi6/bolton6.htm [3]

[8] K R Bolton, ‘Cold War Axis: Soviet Anti-Zionism and the American Right’’ see Appendix II below.

[9] See Chapter III: ‘The Moscow Trials in Historical Context’.

[10] R Service, Comrades: Communism: A World History (London: Pan MacMillan, 2008), 97.

[11] Ibid., 98.

[12] Ibid., 107.

[13] Ibid., 109.

[14] Ibid., 116.

[15] G Dimitrov, Dimitrov and Stalin 1934-1943: Letters from the Soviet Archives, 32, cited by R Service, ibid., 220.

[16] R Service, ibid., 220.

[17] G Dimitrov, op. cit., cited by Service, ibid., 221.

[18] R Service, ibid., 222.

[19] Ibid.

[20] Hungarians.

[21] Richard Overy, The Dictators: Hitler’s Germany and Stalin’s Russia (London: Allen Lane, 2004), 201.

[22] L I Shvetsova, et al. (eds.), Rasstrel’nye spiski: Moskva, 1937-1941: … Kniga pamiati zhertv politicheskii repressii. (‘The Execution List: Moscow, 1937-1941: … Book of Remembrances of the victims of Political Repression’), (Moscow: Memorial Society, Zven’ia Publishing House, 2000), 229.

[23] L Sedov, ‘Why did Stalin Need this Trial?’, The Red Book on the Moscow Trials, http://www.marxists.org/history/etol/writers/sedov/works/red/ch01.htm [4]

[24] . Ibid., ‘Domestic Political Reasons’.

[25] R Service, op. cit., 240-241.

[26] Ibid., 242.

[27] Ibid.

[28] Ibid.

[29] Given that when Trotsky was empowered under Lenin he established or condoned the methods of jurisprudence, concentration camps, forced labour, and the ‘Red Terror’, that were later to be placed entirely at the feet of Stalin.

[30] Karl Marx, ‘Proletarians and Communists’, The Communist Manifesto, (Moscow: Progress Publishers, 1975), 68.

[31] K R Bolton, ‘The State versus Parental Authority’, Journal of Social, Political & Economic Studies, Vol. 36, No. 2, Summer 2011, 197-217.

[32] K Marx, Communist Manifesto, op. cit.

[33] See Chapter V.

[34] L Sedov, op. cit., ‘Reasons of Foreign Policy’.

[35] L Trotsky, The Revolution Betrayed, Chapter 7, ‘Family, Youth and Culture’, http://www.marxists.org/archive/trotsky/1936/revbet/ch07.htm

[36] K R Bolton, ‘The Psychopathology of the Left’, Ab Aeterno, No. 10, Jan,-March 2012, Academy of Social and Political Research (Athens), Paraparaumu, New Zealand. The discussion on Marx and on Trotsky show their pathological hatred of family.

[37] L Trotsky, The Revolution Betrayed, op. cit., ‘The Thermidor in the Family’.

[38] ‘There is no proletarian, not even a communist, movement that has not operated in the interests of money, in the directions indicated by money, and for the time permitted by money — and that without the idealist amongst its leaders having the slightest suspicion of the fact’. Oswald Spengler, The Decline of The West (London: George Allen and Unwin, 1971),Vol. II, 402.

[39] L Trotsky, op.cit.

[40] Ibid.

[41] Ibid.

[42] Ibid.

[43] Ibid.

[44] Ibid.

[45] Ibid.

[46] Ibid.

[47] Ibid.

[48] See below.

[49] A laudatory article on the ‘Dalton Plan’ states that the Dalton School was founded in New York in 1919 and was one of the most important progressive schools of the time, the Dalton Plan being adopted across the world, including in the USSR. It is described as ‘often chaotic and disorganized, but also intimate, caring, nurturing, and familial’. Interestingly it is described as a synthesis of the theories of John Dewey and Carleton Washburne. ‘Dalton School’, http://education.stateuniversity.com/pages/1902/Dalton-School.html [5]

Dewey along with the Trotsky apologist Sidney Hook (later avid Cold Warrior and winner of the American Medal of Freedom from President Ronald Reagan) organised the campaign to defend Trotsky at the time of the Moscow Purges of the late 1930s. See Chapter II below.

[50] A Zhandov, Speech at the discussion on music to the Central Committee of the Communist Party SU (Bolshevik), February 1948.

[51] Hewlett Johnson, The Socialist Sixth of the World (London: Victor Gollanncz, 1939), Book IV, ‘New Horizons’, http://www.marxists.org/archive/johnson-hewlett/socialistsixth/ch04.htm [6]

[52] R Overy, op. cit., 255-256.

[53] Ibid.

[54] Ibid., 257.

[55] Ibid., p. 258.

[56] Ibid., 352.

[57] Ibid., 353.

[58] Ibid.

[59] K R Bolton, Revolution from Above, op. cit., 134-143.

[60] Overy, op.cit., 361.

[61] Ibid., 366-367.

[62] Ibid., 366.

[63] Ibid., 371.

[64] Ibid., 376.

[65] T S Eliot, Notes Towards the Definition of Culture (London: Faber and Faber, 1967).

[66] Zhdanov, op. cit., 6.

[67] Encyclopaedia of Soviet Writers, http://www.sovlit.net/bios/proletkult.html [7]

[68] Zhdanov, op. cit., 6-7.

[69] Ibid., 7

[70] Ibid.

[71] The Big Five – a group of Russian composers during the 1860’s: Balakirev, Mussorgsky, Borodin, Rimsky-Korsakov, Cui.

[72] Zhdanov, op. cit., 7-8.

[73] Ibid., 12.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/03/stalins-fight-against-international-communism/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/02/stalin-the-enduring-legacy.jpg

[2] Stalin: The Enduring Legacy: http://www.amazon.com/gp/product/1908476443/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=1908476443&linkCode=as2&tag=countercurren-20

[3] http://www.radtr.net/dergi/sayi6/bolton6.htm: http://www.radtr.net/dergi/sayi6/bolton6.htm

[4] http://www.marxists.org/history/etol/writers/sedov/works/red/ch01.htm: http://www.marxists.org/history/etol/writers/sedov/works/red/ch01.htm

[5] http://education.stateuniversity.com/pages/1902/Dalton-School.html: http://education.stateuniversity.com/pages/1902/Dalton-School.html

[6] http://www.marxists.org/archive/johnson-hewlett/socialistsixth/ch04.htm: http://www.marxists.org/archive/johnson-hewlett/socialistsixth/ch04.htm

[7] http://www.sovlit.net/bios/proletkult.html: http://www.sovlit.net/bios/proletkult.html